Messe, bisse et petites fleurs


Chapelle Notre-Dame-du-Bon-Conseil

2018-08-05, dimanche ; Mayens de Sion (Sion), Tyon
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Après pareille journée, la nuit a été excellente et appréciée. En revanche, il faut se lever et ne pas traîner ce matin : François-Xavier préside la messe et je m’occupe de l’animation musicale. Après le déjeuner et les préparatifs, nous nous mettons en marche, puisque la chapelle Notre-Dame-du-Bon-Conseil est plus facile d’accès à pieds qu’en voiture.

La chapelle elle-même est bien jolie mais minuscule. François-Xavier préside donc dehors, sous le porche, alors que l’assemblée plutôt nombreuse et de tous âges est assise au pied des immenses mélèzes qui forment une cathédrale naturelle sous le ciel bleu.

Ma guitare est bien petite pour un tel lieu, mais les chants sont visiblement appréciés de l’assemblée. Après la messe, les gens restent longtemps à bavarder sous les arbres.

Au midi, nous deux sommes invités au chalet de Françoise, une bénévole fort impliquée. En chemin, nous croisons deux randonneurs âgés, Alain et Anne-Marie. Lui a été diplomate à Ottawa et ils étaient très amis avec la famille Trudeau à l’époque où Pierre-Éliott était premier ministre du Canada.

Notre hôtesse est une grande dame, plutôt aristocratique, mais énergique et ouverte. À l’apéro, les voisins, Pia et Thierry, de Zurich, se joignent à nous avec leurs deux petites filles Ottilia et Isabel, Hélène, jeune fille au pair et Nicolas, un neveu. Belle troupe, belle rencontre.

Pour le repas, la table est élégante, la nourriture excellente et les conversations variées et passionnantes. Nous restons bien plus tard qu prévu.

En après-midi, François-Xavier et moi partons marcher le long du bisse de Vex. Ce système d’irrigation séculaire apportait l’eau des torrents vers les coteaux par des canaux presque horizontaux installés au flanc des montagnes.

Contrairement à bien d’autres, ce bisse a été réhabilité et accueille de nombreux promeneurs pour une marche en altitude facile et ombragée. En prime, des paysages époustouflants. Nous marchons jusqu’à Oyonaz et revenons récupérer nos effets au petit café où nous les avions laissés.

Toujours à pieds, nous rejoignons la voiture et montons jusqu’à Tyon, une station de sports d’hiver. Ici, ce sont aussi les vues qui nous attirent, malgré le brouillard et les nuages de plus en plus présents. Elles sont au rendez-vous, mais la surprise est de retrouver une végétation très semblable à celle du Québec, incluant les épilobes, magnifiques fleurs violettes, et des bleuets – myrtilles, ici – prêts à être dégustés.

En redescendant, petit détour pour voir de loin les pyramides d’Euseigne, une étonnante curiosité géologique. Tout aussi étonnantes sont les couleurs du ciel qui, éclairé par dessous les nuages, vire à l’orange en colorant tout le paysage. En même temps, des orages s’approchent, mais passent ailleurs.

De retour au chalet, c’est un repas simple et savoureux, puis une courte soirée. Quand François-Xavier se couche, je m’occupe de trier les photos du jour avant de m’installer pour une autre nuit s’annonçant excellente.

Marathon


Le Rhone au pont d’Evionnaz

2018-08-04, samedi ; > Mayens de Sion (Sion) – 175 km
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Excellente nuit, à peine troublée par quelques feuilles froissées par les biches. Je me lève tôt et prends la route avant 7 h 30. Je sais déjà que je commence une grosse journée.

En quittant mon camping improvisé, j’amorce une descente à près de 50 km/h et en deux minutes je me retrouve en Suisse, sans avoir remarqué le moindre panneau marquant le passage. C’est le changement de la signalisation vélo qui m’indique l’événement.

D’abord en campagne, puis en banlieue, puis en ville, je roule vers le lac Léman, une affaire de plus de 25 km. Je déjeune donc au bord de l’eau, en plein centre de la ville. Le panorama est bien joli, ainsi que les mannequins – enfin, des gens qui en ont l’apparence – qui font leur jogging.

Je repars et je longe plus ou moins la rive du lac. Il y a parfois des percées, mais ce sont généralement les propriétaires de ces riches maisons qui bénéficient du panorama. Je repasse en France – cette fois-ci, c’est indiqué – et poursuis vers Yvoire avant un coude de la rive et des routes souvent pas mal encombrées. Suivre l’itinéraire vélo n’est pas toujours évident.

Autour de Thonon-les-Bains, la circulation atteint son paroxysme. À partir de Évian-les-Bains, il n’y a plus que la route principale, car la montagne est de plus en plus proche du lac. C’est de plus en plus beau. À St Gingolph, retour en Suisse et route au pied des falaises.

Je ne suis plus très loin de l’estuaire du Rhône. À partir d’ici, je roule sur un itinéraire cyclable, et presque toujours sur la digue du fleuve. Comme les impressionnantes montagnes suisses encadrent l’ étroite plaine, les paysages sont de toute beauté. En prime, je bénéficie d’un bon vent de dos, gracieuseté des violentes thermiques qui se développent en fin de journée avec la canicule qui sévit toujours. Le brouillard est assez dense pour ressembler à de la pluie qui avancerait derrière moi.

À St Maurice, la vallée se rétrécit jusqu’à devenir un étroit goulot. J’y croise une joyeuse famille voyageant à vélo avec de jeunes enfants, dont un bébé.

J’avance toujours de mon mieux, voyant les heures et les kilomètres s’accumuler. Je prends une bonne collation dans le coude du Rhône, juste au pied d’une paroi où s’exercent des alpinistes chevronnés.

C’est sans histoire, mais toujours au milieu de fabuleux paysages de montagnes, que je rejoins Sion après près de 175 km et 13 heures. Quand je retrouve mon ami François-Xavier, la fatigue s’estompe rapidement.

Après une douche spécialement appréciée, une visite de la maison et un petit tri de mon bagage, nous partons pour la montagne, mais en voiture cette fois-ci. En chemin, nous arrêtons à un petit resto panoramique pour de savoureuses raclettes, puis nous rejoignons le petit chemin de terre qui mène au chalet.

Il faut marcher 300 m avec nos lampes pour enfin entrer dans ce petit bâtiment rustique, charmant et parfait pour sa fonction. Nous ne veillons pas tard…

Statistiques
km jour : 173,7
km total : 1875
départ / arrivée : 7: 25 > 20 : 35
temps déplacement : 9 : 37
vitesse moyenne : 18,0
vitesse maximale : 48,1

ViaRhôna


Usinens

2018-08-03, vendredi ; > La Joux (Genève) – 105 km
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C’est toujours très agréable d’être avec mes amis, alors il est 10 h et il fait déjà très chaud quand je fais mes premiers tours de roues. Je contourne Le Tremblay, un petit hameau dont le nom me dit vaguement quelque chose, avant une bonne descente vers le lac du Bourget. Un cycliste me guide vers le trajet que je suivrai tout au long du lac.

Jusqu’à Aix-les-Bains, c’est une piste cyclable magnifique et fréquentée, parfois à quelques centimètres au dessus du niveau de l’eau. Celle-ci, toujours turquoise et transparente, est très fréquentée par les baigneurs.

Après la ville, ça se passe sur route. Elle est impressionnante : c’est un simple balcon qui surplombe l’eau de 2 m environ. Le train est habituellement confiné dans son tunnel.

Au bout du lac, je bifurque vers un itinéraire que je ne connais pas mais qui, longeant un joli canal, me mène à la ViaRhôna. Souvent sur piste agricole, parfois sur route, le trajet est facile et agréable. Je croise le Fier, un torrent que j’avais remonté par ses gorges lors d’un passage précédent.

Un peu après Seyssel, les choses se corsent. Alors que la chaleur est à son maximum – près de 40° –, j’entame une longue montée sur les petits rapports. Surtout dans les cultures, mais parfois en croisant des villages, la piste rejoint un plateau vallonné. À part un croisement un peu serré avec un motocycliste téméraire, c’est assez agréable, même si je bois de grandes quantités d’eau.

En approchant d’un mur de montagnes, je rejoins quatre jeunes cyclistes voyageant très légers sur des vélos parfois rustiques. Nous nous recroisons plusieurs fois pendant la descente qui mène au défilé de l’Écluse. Ici, le Rhône passe par un étroit passage entre d’impressionnantes parois rocheuses. C’est de toute beauté.

À la sortie du défilé, les quatre comparses regonflent des pneus quand une valve de détache. La chambre à air est finie. Ils en ont une avec eux, mais j’ai les outils et l’expérience, alors je fais la réparation. Nous échangeons des coordonnées, nous prenons des photos et nous roulons ensemble avec l’idée de dénicher un camping commun. Une soirée avec Levon, Karen, Thibault et Pierre me semble être une bonne idée, mais malheureusement ils ratent une intersection sur la piste cyclable et j’y continue seul, puisque c’est le chemin pour Genève.

La journée avance, il est temps de trouver où planter la tente. Juste après Joux, un petit bois, un emplacement parfait, même s’il est très près de la route. Je m’arrête. Je mange d’abord, puis je reçois avec plaisir un appel de mon amie Claire. Il fait pratiquement noir quand je monte la tente et m’y installe pour la nuit. Il y a quand même un peu de trafic dans le bois : les biches y gambadent allègrement. Gambadez ! Je dors.

Statistiques
km jour : 107,5
km total : 1702
départ / arrivée : 10: 00 > 20 : 15
temps déplacement : 6 : 42
vitesse moyenne : 6,0
vitesse maximale : 58,1

Étrange jardinier et cabrioles


Bourdeau – le château

2018-08-02, mardi ; La Motte-Servolex (Lac du Bourget)
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Après la chaude nuit, heureusement tempérée par une fenêtre grande ouverte, je me lève encore un peu fatigué de la grande journée d’hier. La chaleur semble installée pour plusieurs jours encore.

Ce matin, Fabien et moi nous rendons chez M. Gilbert, qui habite à la limite de La Motte-Servolex et de Chambéry. Ce vieux jardinier et polémiste ne jure que par le bio, qu’il pratique furieusement dans un jardin en apparence désorganisé tout en maugréant contre « le système ».

C’est un homme très seul et Fabien a un rôle de travailleur social plus encore que d’aide jardinier. En revanche, la production est savoureuse. En particulier, je cueille des figues fraîches en haut d’une échelle branlante. C’est inconfortable, mais c’est un vrai délice.

Au retour, nous apprenons que Wandrille, que j’avais rapidement salué ce matin, est parti sans préavis pour un bout de vacances, ayant déniché un transport de dernière minute. On se retrouvera une autre fois.

Après le repas du midi, nous partons à quatre pour le bout de la route sur la rive ouest du lac du Bourget. Après avoir longé les plages envahies, nous terminons le trajet à pieds, puis à la nage, pour aller sauter des falaises.

Comme c’est un jeu peu compatible avec mon vertige, je me contente de prendre des photos en mode rafale. Parmi elle, certaines sont splendides alors que Fabien et Arthur se lancent dans le vide avec enthousiasme.

Au retour, je procède au tri des photos du jour : j’en efface près de 600, ne gardant que la centaine de meilleures – vive le mode rafale ! Après le repas, la soirée est tranquille, et nous chantons un peu avec la guitare. Les garçons apprécient, mais participent peu car ce ne semble pas être trop de leur âge ni de leur culture. Avant de me coucher bien au chaud, je prépare une mise à jour de ma page Facebook. Comme la journée de demain s’annonce costaude, je profite d’une bonne nuit.

Le Rhône et les « petits » cols


Sainte-Marie-d’Alvey

2018-08-01, mercredi ; > La Motte-Servolex (Chambéry) – 145 km
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Ayant hier soir préparé le courriel de nouvelles, je me suis couché tard et levé tôt. Avec la canicule, c’est aussi moins confortable pour dormir. Je salue ceux de mes hôtes qui sont debout, puis je prends la route pour une journée qui s’annonce longue.

Je descend vers la Saône, une affaire de quelques instants, puis je remonte sur le plateau, ce qui est nettement plus long.

Le trajet est facile à suivre, j’ai un confortable vent de dos et parfois un peu d’ombre, appréciée. En prime, la circulation est faible sur cette section. À l’horizon, une ligne bleue : ce sont les montagnes vers lesquelles je me dirige et qui me mettent un sourire aux lèvres.

Je passe juste en dessous de Pérouges, spectaculaire cité médiévale que nous avions explorée lors d’une précédente visite. En sortant de l’épicerie, un homme m’aborde avec une série de questions techniques sur mon vélo. Après une année difficile, Georges reprend une vie où le vélo aura sa place.

Je roule ensuite sur une route achalandée jusqu’au Rhône. Juste dans un coude du fleuve, un parc, et la ViaRhôna, véloroute qui remonte son cours. C’est le temps de manger, puis de profiter d’une piste cyclable parfaite pour plusieurs kilomètres de toute beauté.

Même en revenant sur la route, ça avance bien. Il fait très chaud – au moins 35° – mais le vent de dos est un bon ami. Le paysage est spectaculaire avec le Rhône, les montagnes des deux côtés, les jolis villages. Je retrouve la ViaRhôna un peu plus loin, je la suis jusqu’au coude suivant du fleuve.

Je quitte la piste pour retrouver la route de cols qui complétera le trajet d’aujourd’hui. En chemin, je visite une des plus jolies églises du trajet. J’aide un jeune cycliste à guider une cyclotouriste hongrois ne parlant que sa langue d’origine. Plus loin, un jeune homme aux mains noircies a démonté sa roue arrière. Il a crevé son pneu, qui est inutilisable puisqu’il est déchiré de partout pour avoir roulé sans air. À défaut de mieux, je lui fournis du savon pour ses mains.

Il n’est pas si tard – 17 h 45 – quand je commence à monter bien lentement vers La Crusille, mon premier col. Il n’est pas très haut, mais c’est un bon travail sous la chaleur. J’atteins le sommet – 573 m – à 19 h 20, redescends à toute vitesse vers le village de Novalaise, 140 m plus bas, et repars pour le Col de l’Épine.

C’est plus sérieux, mais vraiment très beau. Les belvédères ouvrent vers la vallée et le lac d’Aiguebelette, la route est étroite et sinueuse, un plaisir lent et intense avec une pente maximale de 9 %.

Je suis au sommet – 987 m – à 21 h 10, bien heureux mais fatigué. La voiture d’un jeune chauffard ayant gravi le col à toute allure est en panne, une excellente nouvelle pour la sécurité de tous. Heureusement, j’étais arrêté lors de son premier passage, je suis rassuré pour la descente que j’entame avec mes lumières.

Il y a une averse dans la vallée, mais je n’en recevrai pas une goutte. Comme il fait de plus en plus noir, un motocycliste m’ouvre gentiment la route. Il ne reste plus qu’à repérer l’édifice où habite Fabien, mais ma prise d’écran reportée sur l’appareil photo n’est pas assez précise. Je cherche un peu, m’informe et arrive enfin après 22 h30, ayant cumulé 145 km au compteur.

Après la douche, essentielle, nous passons à table. Mes hôtes avaient attendu mon arrivée pour manger. Autour de la table, Fabien et ses fils Arthur, 17 ans, et Cyrian, 13 ans. Au dessus, de la table, une des quatre guêpes ayant décidé de veiller avec nous – je les capture et les retourne dehors chacune leur tour. Wandrille, 15 ans, est déjà couché. Malgré le plaisir des retrouvailles, nous nous couchons peu après car la fatigue a fait son œuvre et nous voulons profiter de la journée de demain. Mais c’est vraiment très chaud…

Statistiques
km jour : 144,8
km total : 1594
départ / arrivée : 8: 50 > 22 : 40
temps déplacement : 8 : 57
vitesse moyenne : 16,1
vitesse maximale : 56,8

Entre traboules et piscine


Annick dans une traboule

2018-07-31, mardi ; Albigny-sur-Saone (Lyon)
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C’est confirmé : le pays est chaud, très chaud. Malgré tout, je dors bien.

Nous ne levons pas très tard, car nous désirons profiter de l’avant-midi pour une petite visite de Lyon avant la grosse chaleur. De plus, Thierry travaille à partir de 14 h, il ne sera en vacances que demain soir.

Mes amis ont une Leaf, une voiture électrique, ce qui est très agréable. Avec celle-ci, nous nous rendons en compagnie de Tom près de la Basilique de la Fourvière pour descendre vers la vielle ville.

Comme il fait très beau, les vues sont splendides. Nous traversons au passage les arènes romaines. Elles sont occupées par des ouvriers affairés à démonter les scènes et les installations liées à un festival qui se terminait samedi.

Dans ce quartier, l’ancien et le moderne cohabitent, mais plus bas ce sont les vieux bâtiments et les rues étroites qui sont omniprésents. Enfin, ce sont plutôt les touristes et les commerces liés à eux qui prennent toute la place.

Les traboules sont une particularité de Lyon. À l’époque ville de tisserands, il fallait acheminer la production vers le fleuve à l’abri des intempéries et du gros soleil, alors les gens utilisaient les corridors et les cours intérieures des maisons pour circuler. Plusieurs de ces trajets sont toujours utilisés… par les touristes. Malgré tout, c’est une intéressante utilisation publique des espaces privés.

Il y a aussi de jolis morceaux d’architecture, dont l’église Saint-Jean, que mes hôtes me présentent. Nous remontons voir la basilique puis retrouver la voiture en empruntant des escaliers et un chemin de dévotion nommé Jardin du Rosaire. Il y a 10 ans ces jours-ci que mon père Rosaire est décédé…

Nous nous rendons à l’appartement de Léo pour manger à l’abri. Thierry se rend au travail à pieds, alors que nous rentrons tranquillement à la maison.

Avant de passer à la piscine, je prépare un paquet avec les sacs de transport, les cartes déjà utilisées et les chaussures de vélo excédentaires. Nous nous rendons à la poste et j’expédie le colis à mes amis de Manosque. Je commence les étapes de montagne : 13 € pour me débarrasser de 3,7 kg me semble être un excellent investissement.

Nous pataugeons ensuite longuement dans la chaude et bienfaisante piscine de mes amis. Au retour de Thierry, nous nous séchons et passons à table en famille avec des grillades. Comme nous mangeons tard, la soirée ne s’étire pas pour mes hôtes.

En ce qui me concerne, je prépare le deuxième message collectif, ce qui me fait coucher plus tard. Heureusement, un peu d’air frais entre par la fenêtre grande ouverte.

Trains


Vélo momifié

2018-07-30, lundi ; >> Albigny-sur-Saone (Lyon) – 20 km
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La nuit a été un peu courte, mais bien suffisante, paisible à part la visite d’un moustique. Quelques minutes après mon lever, la pluie débute, parfois faible, parfois forte. Ce n’est pas très inquiétant.

Je me prépare, mange en compagnie des lève-tôt, et c’est déjà le temps des adieux auprès de ceux qui sont debout. Je laisse dormir certains, mais je monte voir les deux filles de Camille et Pierre qui sont encore couchées. Erin descend rapidement, ce sont elle, Camille et Laurent qui m’accompagnent sous le déluge jusqu’au porche. Adieux émus.

Après quelques minutes, je suis bien trempé, mais ça roule vite et bien. Les kilomètres s’accumulent rapidement, mais nous avions sous-évalué la distance. Même si je pédale fort – moyenne inhabituelle de 21,5 km/h – et que la pluie cesse, je constate que je serai en retard.

Effectivement, j’arrive à la gare de Chantonnay deux minutes après l’heure prévue du train. Celui-ci… a dix minutes de retard. Providentiel. Il est trop tard pour acheter un billet, mais je m’en passe sans problème.

En descendant à La-Roche-sur-Yon, un homme m’accompagne. Patrick se dirige aussi vers Nantes et a déjà été coureur cycliste. Nous conversons en attendant notre correspondance, alors que le soleil pointe quelques rayons. Malheureusement, nous ne sommes pas dans le même wagon.

Le train est plein, il y a tant de bagages qu’il est difficile de placer mon vélo, mais en réorganisant quelques valises c’est bon. J’ai un siège à côté d’une jeune femme peu loquace, mais le trajet est court.

À Nantes, c’est la correspondance qui est courte. Je n’ai pas le temps de préparer mon vélo, alors je l’entre dans le train tout chargé et je range tout dans les sacs après le départ, une opération d’une bonne demi-heure. Je m’installe à ma place… que je cède à la gare suivante à une jeune fille souhaitant voyager avec sa famille. Je me retrouve face à une autre jeune femme encore moins parlante que la précédente.

C’est le temps de me remettre au journal, à nouveau bien en retard. Comme il n’y a pas de prise de courant, je me contenterai de vider sa batterie. Au Mans, notre TGV s’accroche à un autre à destination de Marseille, et je ne vois plus de sièges libres. La météo reste variable, avec ses nombreux nuages, quelques bonnes éclaircies et des averses.

À partir du milieu de l’après-midi, il n’y a plus d’averses et le ciel se dégage totalement. La chaleur commence à s’insinuer dans le train.

En débarquant à Lyon juste à l’heure, c’est une fournaise qui nous attend. Je m’installe sur le quai à l’ombre pour remettre mon vélo sur ses roues, puis je me dirige vers le hall de la gare par l’ascenseur, une bénédiction.

Les passagers se regroupent devant les écrans affichant les départs. Mon train est indiqué comme à l’heure, mais la voie ne s’affiche pas. Un employé m’indique la voie habituelle et je me poste à proximité. Bon plan : le train ne s’affiche que 6 minutes avant le départ, j’arrive sur le quai une minute avant le train.

Le trajet se passe sans anicroche, mais l’arrivée à la gare Albigny-Neuville est plus délicate. Le train s’immobilise, mais les portes ne s’ouvrent pas. Je me prépare à bloquer le train au besoin, car mon vélo ne passerait pas par les allées, trop étroites. Finalement, elles s’ouvrent et nous descendons, même si la marche est haute.

Je me prépare, et je constate que la gare n’a que des escaliers. Descendre n’est déjà pas simple, mais il faut remonter ensuite. Une dame à vélo m’aide. Il ne reste plus qu’une costaude mais courte montée et je suis chez mes amis.

J’avais joué de la guitare lors du mariage de Thierry et Annick, il y a maintenant 22 ans. Ils ont quatre fils : Léo, 20 ans, Romain, 17 ans, Tom, 14 ans, ainsi que Clément, 9 ans. Seul Romain est absent pour le délicieux repas.

La soirée est tranquille. Nous jasons pas mal – Thierry est un hypermarathonien passionné, courant par exemple 130 km en montagne en 40 heures… – et chantons un peu, puis nous nos installons pour la nuit. On verra le niveau de sommeil, je suis clairement dans un pays chaud…

Statistiques
km jour : 20,2
km total : 1449
temps déplacement : 1 : 02
vitesse moyenne : 19,5
vitesse maximale : 53,2

En famille (bis)


Jean-Gabriel, Erin et Laurent

2018-07-29, dimanche ; La Guillemandière, Saint-Martin-Lars en Sainte-Hermine
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La nuit plus longue a fait grand bien. Ce matin, c’est dimanche, alors nous nous dirigeons vers Sainte-Hermine pour la messe. La petite église, en restauration, est bondée. Pendant la célébration, j’ai des distractions, prénommées Erin et Castille.

Aujourd’hui, c’est plus frais et les siestes sont populaires, alors la piscine a moins d’adeptes. Nous y retrouvons une chaise de patio, entraînée sous les eaux par un coup de vent, et un orque gonflable qui s’est envolé. Pas de victimes.

Plus tard, nous partons à six – Laurent, Véronique, Camille, Liam, Jean-Gabriel et moi – pour une bonne marche dans les environs, en partie sur route, mais majoritairement dans des chemins forestiers. Quelques mûres, dont c’est le début de la saison, font les frais de notre passage.

La grosse activité la soirée se passe autour de la guitare. Les chanteurs sont enthousiastes et compétents, mais nous ne veillons pas très tard puisque les journées sont bien remplies.

Avant de dormir, je fais un bon ménage de mes photos des derniers jours, et je récupère celles de Laurent, excellentes. Cette nuit, je dors à l’intérieur car je dois garder ma tente sèche pour le grand voyage de demain.

En famille


Arthur et Brunehilde

2018-07-28, samedi ; > La Guillemandière, Saint-Martin-Lars en Sainte-Hermine
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Tous se lèvent tard, évidemment. Étonnamment, les enfants sont en forme malgré la courte nuit. La grande chaleur semble passée, le thermomètre se montrant pas mal plus raisonnable que ces dernier jours. En avant-midi, guidé par Laurent, j’explore le domaine avec Erin et Brunehilde. C’est fascinant.

Au midi, Charles et Marjorie, enceinte, nous rejoignent avec leur petit Paul, qui aura deux ans à l’automne. En début d’après-midi, une voiture d’amis arrête pour que chacun puisse se préparer pour un mariage qui a lieu à Luçon. Arthur et Jeanne sont également invités, alors le clan prendra soin des petites pour le reste de la journée.

Erin m’a clairement adopté, nous jouons beaucoup ensemble. J’installe ma tente dans la cour, celle-ci devenant un repaire pour les enfants. Erin et Lena souhaitent y faire la sieste, les filles s’y installent avec joie mais ne dorment pas. La piscine a aussi plusieurs adeptes, dont moi.

La journée se passe tranquillement, mais sans temps mort. En soirée, Pierre démontre un talent inattendu en crochetant le cadenas de la chapelle, nous permettant de compléter la visite. Avant le dodo, nous nous retrouvons quelques-uns pour chanter avec les enfants. Pierre a apporté un banc de percussion, il est excellent et soutient bien la musique.

Erin souhaitait dormir dans ma tente, mais sa sœur ne veut pas rester seule, alors je m’y installe avec plaisir, profitant de la fraîcheur de la nuit.

Le Puy du Fou


Le Puy du Fou – finale

2018-07-27, vendredi ; > La Guillemandière, Saint-Martin-Lars en Sainte-Hermine – 45 km
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Très bon choix de camping. Ayant bien dormi, je profite de l’avant-midi pour avancer mon journal, travail entrecoupé d’intéressantes discussions avec mes hôtes. Aujourd’hui, c’est plus frais et il tombe quelques gouttes sans conséquences.

Il est 12 h 30 quand je prends la route sous un ciel surtout gris. Ça roule plutôt bien, car j’ai le vent de dos, et après quelques jours de plaine surchauffée je retrouve avec grand plaisir les légers vallons. J’arrive à Saint-Martin-Lars en Sainte-Hermine, joli petit village au grand nom, et je pars à la recherche de La Guillemandière, la maison de mes amis.

Ma carte n’est pas précise à cette échelle, alors je dois m’informer. Un couple de hollandais en voiture fait la recherche sur un téléphone, je photographie leur écran et j’arrive facilement à destination.

La maison-forte est ancienne, immense et très intéressante, malgré un évident besoin d’entretien. De chaque côté du porche, des corps de logis flanqués de tours rondes percées de meurtrières, tous couronnés de tuiles rouges. En entrant dans la vaste cour rectangulaire, des bâtiments de diverses époques, dont une chapelle. Et surtout, mes amis.

Il y a du monde. Laurent et Véronique, qui louent chaque année un endroit en mesure d’accueillir leur nombreuse descendance. Leur fille Camille est avec son mari Pierre, et les enfants Liam, 9 ans, Erin, 7 ans, et Lena, 5 ans ; nous nous étions vus il y a deux ans près de Bergerac. Leur fils Arthur est avec sa femme Jeanne, toute proche de son prochain accouchement, Castille, 3 ans et Brunehilde, 2 ans. J’avais rencontré Arthur chez ses parents il y a des années, mais la famille était en mission en Guyane lors de mon dernier passage. Il y a en plus Jean-Gabriel, 17 ans, ami de la famille. L’accueil est plus que chaleureux, et je profite bientôt de la piscine avec la famille.

Il y a sur place une excellente équipe de cuisine qui prépare de copieux et délicieux repas, pris bien sûr sous les arbres.

En soirée, nous sortons tous, sauf Arthur et sa petite famille. Destination : le Puy du Fou, un parc d’attractions reconnu internationalement qui présente des spectacles nocturnes à grand déploiement axés sur l’histoire de la Vendée au fil des siècles. Camille m’a déniché un billet, un exploit puisque toutes les places sont vendues des mois d’avance.

Nous prenons la route pour près d’une heure. Sur place, il y a foule puisque nous serons 14,000 spectateurs. Il y a aussi du monde sur scène puisque 2,000 personnes, essentiellement des bénévoles, participent à la représentation. Évidemment, je ne suis pas assis avec mes amis. Il y a éclipse de lune aujourd’hui, mais je ne la vois pas de ma place.

Tout commence à 22 h 30, alors que la nuit est bien noire sous les nuages. Un narrateur nous guide au travers de l’histoire et de ses vicissitudes, alors que le peuple a eu à pâtir des guerres qui ont ravagé le pays au fil des siècles. Toujours, les gens se sont relevés grâce à leur attachement à leur terre et à leur peuple.

La présentation fait la part belle aux moyens techniques modernes, mais surtout à une armée de figurants et une kyrielle d’animaux, un savant ballet réglé au quart de tour. Techniquement moins complexe que celui du Futuroscope, il laisse plus de place à l’humain et son scénario porte plus à conséquence. À la fin, nous sommes éblouis par la présentation, mais songeurs face à l’humanité.

Nous finissons par nous retrouver aux voitures, non sans mal, mais nous devons attendre une bonne heure avant de quitter le stationnement : tout est bouché, les voitures attendent en file sans bouger.

Il est finalement passé 2 h 30 quand nous revenons à la maison. Pour les adultes comme pour les enfants, il est grand temps de dormir.

Statistiques
km jour : 45,6
km total : 1429
départ / arrivée : 12 : 30 > 16 : 00
temps déplacement : 2 : 39
vitesse moyenne : 17,1
vitesse maximale : 49,6