Rencontres sur roues

Le Pont de la Confédération

2019-07-14, dimanche
> Petit-Cap, N.B. – 108 km / 585 km total
Sommaire

Cette nuit était pas mal plus chaude que les précédentes, mais confortable et sèche. Une fois les feux de camp éteints, l’air était bon.

Je me prépare facilement et prends la route après avoir salué mes amis d’hier soir. Mes réserves de nourriture sont trop basses à mon goût, alors je me dirige vers l’épicerie de Cornwall, le village voisin. Petit problème : elle ouvre à midi le dimanche. Je repars.

Du trajet de ce matin, il y a peu à dire. C’est vallonné, avec des champs, des boisés, quelques maisons, peu de circulation à l’exception d’un bref passage sur la route 1, la Transcanadienne. Et pas grand chose de remarquable à voir, sinon quelques estuaires couverts d’herbages. Au moins, c’est confortable et le ciel gris se dégage tranquillement.

En chemin, il y a quand même le joli village de Victoria, suivi d’un autre éminent membre du club du toponyme improbable : Crapaud, qui se joint au port de Naufrage traversé hier. C’est là que je croise mes premiers cyclotouristes, si on exclus Cimon, vu à l’auberge. Jeanna et Kerry, qui ont autour de 70 ans, ont quitté la Floride sur leur vélo tandem, ont remonté toute la côte est et se dirigent vers… Toronto, de toute évidence par un chemin indirect.

En chemin, il y a quand même le joli village de Victoria, suivi d’un autre éminent membre du club du toponyme improbable : Crapaud, qui se joint au port de Naufrage traversé hier. C’est là que je croise mes premiers cyclotouristes, si on exclus Cimon, vu à l’auberge. Jeanna et Kerry, qui ont autour de 70 ans, ont quitté la Floride sur leur vélo tandem, ont remonté toute la côte est et se dirigent vers… Toronto, de toute évidence par un chemin indirect.

Peu après, j’arrive au Pont de la Confédération, plus précisément à la salle d’attente de la navette. Il y a aussi un couple d’acadiens de Moncton, Jean-Claude et Francine, accueillants et jasants. J’ai juste le temps de me préparer et d’avaler mon dernier morceau de fromage avec du pain, et la navette est là. Pour un coût modeste de 9 $, mon vélo, mes bagages et moi trouvons place à bord. Traversée sans histoire, à part une intervention de dépanneuse, pas si simple dans cet environnement.

En arrivant, Jean-Claude et Francine m’offrent de me rapprocher de Moncton, mais leur voiture ne pourrait pas prendre mon vélo. Avant de repartir, je m’offre une crème glacée aux bleuets, puisque je n’ai plus de fruits.

Je reprends la route, salué par le klaxon de mes compagnons, puis, sur l’autoroute qu’il faut emprunter, j’affronte un bon vent de face sous un chaud soleil d’orage. Surprise : je croise une Tesla. Je n’ai vu aucune voiture électrique sur l’Île-du-Prince-Édouard, alors qu’il y en avait plusieurs aux Îles de la Madeleine. Le pays est à géométrie variable à ce sujet aussi.
Je quitte dès que possible ce grand axe pour prendre une jolie petite route plutôt en forêt, avec quelques champs et estuaires. La grande nouveauté est un fort vent qui me ralentit considérablement.

En chemin, je croise Félix, jeune cyclotouriste parti de Montréal il y a plusieurs semaines en passant par le Lac-St-Jean, Tadoussac, la Gaspésie et l’Acadie. Après deux ans de travail, il a laissé son logement et est parti pour un voyage indéterminé. Il s’intéresse en particulier à une traversée de l’Atlantique en cargo. Bon voyage !

Quelques minutes plus tard, je rencontre Erin, Katheryn et Anika, trois jeunes filles parties de Saskatoon en direction de St.John’s, T.N., elles aussi très sympathiques. À nouveau, nous discutons itinéraires. En revanche, elles ont peu de temps devant elles, car elles doivent être de retour chez elles – en avion – dans une dizaine de jours. Elles devraient réussir à atteindre leur objectif.

Je poursuis ma route face au vent, alors que même mes réserves d’eau baissent rapidement. Et pas de ravitaillement en vue. À Shemogue, une indication pour un camping, très bienvenue après plus de 100 km. Quand je demande au responsable s’il a de la nourriture à vendre, il me dit que non et m’apporte un assiette d’aluminium avec deux carottes, une patate et un morceau de porc. C’est un don. Après avoir dégusté, je me rends à mon site et me dirige vers la mer puisque la vue est superbe. Will, mon voisin, est très accueillant et sympathique.

Je monte ma tente et vais voir la masse sombre traversée d’éclairs qui s’approche vers nous. J’avais espéré prendre une douche, mais peu avant 20 h il faut se réfugier dans la tente, qui doit à nouveau démontrer son étanchéité alors que la pluie souvent forte s’installe pour un bon bout de soirée et que la température descend rapidement… J’écris et trie mes photos, bien sûr, appréciant le calme de ce camping.

Quand la pluie cesse et que les nuages font place aux étoiles, je prends une bonne douche et j’appelle ma sœur. Ensuite, dodo !

Statistiques
km jour : 107,8
km total : 585
départ / arrivée : 9 : 30 > 18 : 15
temps déplacement : 6 : 14
vitesse moyenne : 17,3
vitesse maximale : 68