L’Île d’Entrée

Falaises sur l’Île d’Entrée

2019-07-09, mardi
Îles de la Madeleine > Île d’Entrée – 16 km / 141 km total
Sommaire

J’entre dans la tente, et quelques minutes plus tard les premières gouttes crépitent sur la toile. Pas de problème. Et je n’ai pas eu froid.

Comme prévu, je me lève à 5 h. La pluie a cessé depuis longtemps, même si le ciel reste nuageux. Je me prépare et je suis sur la route un peu avant 6h.

Jusqu’au pont, tout va bien… puis ma roue arrière se dégonfle. Vraiment pas le bon moment. Comme la fuite est petite, je peux rouler une minute avant de devoir regonfler. C’est un pêcheur qui prends mon vélo dans la boite de sa camionnette et me laisse à l’info touriste. À 7 h, la responsable arrive et je pars vers le port. J’arrive au bateau avec un homme et ses deux filles, nous sommes un peu en retard et il y aurait un passager de trop puisqu’un camion d’huile est prêt à embarquer. Je reste sur le quai, vraiment déçu.

Plan « B » : les excursions en mer. Il n’y a pas de place dans les zodiacs de 8 h 30, je réserve pour 10 h 30. je me promène un peu aux alentours, je gravis le cap et ses 185 marches pour admirer le panorama, je marche sur le sentier littoral puis je me rends au bateau. Le grand beau temps est bien installé, avec un bon vent du sud-ouest.

C’est une assez grosse barque, pour environ 50 passagers, avec un capitaine, un matelot et une jolie jeune guide. Tout au long de la traversée, elle nous présente notre destination. Malheureusement, sa voix, même amplifiée, est souvent perdue dans le vacarme du moteur.

Après 45 minutes, nous accostons au quai de l’Île d’Entrée. Je pars rapidement vers Big Hill, 175 m et sommet le plus élevé des Îles. Je suis en compagnie de quelques autres marcheurs motivés et sympathiques.

Nous marchons d’abord sur des routes de gravier – il n’y a pas d’asphalte sur l’île – entre petites maisons, vieilles granges et carcasses de voitures, passant le cimetière, l’église et le CLSC, mais pas l’école puisqu’elle est fermée. Les 60 habitants sont isolés comme peu dans notre pays. Comme il n’y a pas d’arbres et que le temps est clair, le regard porte toujours loin.

Nous rejoignons le sentier qui contourne quelques maisons, puis nous montons. Ce n’est pas difficile, le principal défi étant d’éviter les bouses de vaches, mais le cadio est bien sollicité. Les vues sont magnifiques, et bientôt nous sommes au sommet, luttant contre le vent frais et emplissant yeux et caméras d’images magnifiques.

Les autres redescendent par le sentier, mais pas moi. Je désire voir de plus près une série de falaises rouges sur la côte ouest de l’île. Comme rien n’obstrue la vue, c’est très simple de m’orienter. Il suffit de marcher prudemment puisque je suis seul.

Le flanc des coteaux est marqué d’intrigantes stries horizontales. Comme je les vois de près, je constate que ce sont des sentiers tracés par les vaches qui se déplacent à la recherche d’herbe à brouter.

La descente est parfois abrupte, mais sécuritaire. Je rejoins la clôture électrique que je longue jusqu’à une section souple que je traverse sans difficulté.

Je suis au sommet des falaises. Je garde une distance prudente puisque l’érosion fait son œuvre. C’est de toute beauté, comme si un sculpteur de grand talent avait été aux limites de son imagination. Il y a de nombreux rochers percés, des grottes, des surplombs, des aiguilles solitaires, le tout dans un grès rouge si friable que tout doit changer très rapidement.

Je suis au sommet des falaises. Je garde une distance prudente puisque l’érosion fait son œuvre. C’est de toute beauté, comme si un sculpteur de grand talent avait été aux limites de son imagination. Il y a de nombreux rochers percés, des grottes, des surplombs, des aiguilles solitaires, le tout dans un grès rouge si friable que tout doit changer très rapidement.

Ces falaises sont habitées. Sur chaque corniche, de jeunes goélands attendent leurs parents, porteurs de repas. Sur les crêtes ensoleillées, des cormorans se font sécher au soleil.

Seule ombre au tableau : malgré les efforts de la municipalité, il reste quelques carcasses de voitures plus ou moins détruites, et sûrement bien des déchets moins visibles. L’humain est une bibite étrange, qui s’imagine parfois pouvoir vivre sans planète. Bravo !

J’ai bien calculé mon temps : je suis tôt au bateau, j’ai le temps de manger tranquillement sur le quai. Au retour, notre guide Virginie ne parle presque plus au groupe, ayant fait le tour du sujet à l’aller. Comme je suis assis en face d’elle, nous parlons en particulier des Îles et de la vie de ses habitants. Agréable et intéressant.

De retour sur la terre ferme, je dois m’occuper de mon pneu dégonflé. Le diagnostic est rapide : un petit morceau de verre bien aiguisé est planté directement dans la semelle. Je répare facilement.

Je me dirige ensuite au bureau de la CTMA pour leur indiquer le problème du matin. Il semble que le problème est dû à mon retard. Je reste sceptique…

Je rentre au camping, avec un petit détour par l’épicerie. Il est déjà tard. Je mange, mais je n’ai pas le temps de compléter le journal car il y a spectacle et la salle est pleine. Gilles Lapierre, une vedette locale, va du folklore au country en passant par les contes et les blagues grivoises. C’est… différent.

Je ne prolonge pas la soirée, je m’étais levé bien trop tôt. Le dodo douillet est bienvenu.

Statistiques
km jour : 21,2
km total : 141
départ / arrivée : 6 : 00 > 18 : 00
temps déplacement : 1 : 18
vitesse moyenne : 16,2
vitesse maximale : 50