Pause en Beauce

Avec Camille, Émile, Lucie et Noisette

2019-07-30, mardi
> Sainte-Marie – 54 km / 1904 km total
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Ce matin, il fait encore chaud même s’il est encore tôt. Ça ne risque pas vraiment de s’améliorer. Comme il y a de bons risques d’orages en après-midi et que tout est pratiquement prêt, je pars rapidement après le petit déjeuner.

Dehors, c’est calme, lumineux et pas trop chaud encore. Je rejoins rapidement le Pont de Québec, bien solide malgré son âge vénérable. Il n’est pas très agréable à traverser, avec son trottoir métallique étroit, mais quel panorama ! Le détour par le traversier aurait demandé un bon deux heures, une mauvaise idée dans les circonstances.

À Lévis, petite pause épicerie, puis je reprends la Route Verte qui me guide dans le labyrinthe des petites rues de la ville. Soudain, une clôture et un écriteau « Travaux, piste fermée », mais aucune indication de détour. Grâce aux indications de quelques résidents, je finis par en sortir, mais la Ville aura un commentaire approprié sur sa gestion des chantiers.
Pour la suite, pas d’embûche et ça avance plutôt bien. De temps en temps, j’avise Lucie par textos de ma position.

À la hauteur de Ste-Hélène-de-Breakeyville, une section sur piste cyclable boisée longe la rivière Chaudière de près, c’est très agréable et pas mal fréquenté. Le reste du parcours se fait sur route assez calme, avec assez souvent de jolies vues. J’arrive chez ma sœur peu après 12 h 30.

Lucie est sur la route pour m’accueillir ; Émile est au travail au terrain de golf adjacent ; Camille est au bord de la piscine mais également en plein travail, en téléconférence. Prière de ne pas déranger.

Lucie vient de compléter d’autres travaux d’importance : avec Émile, ils ont reconstruit la salle de bains. Un énorme boulot, un résultat magnifique, surtout que cette pièce aux immenses fenêtres domine la cascade. Ça donne envie d’y aller juste pour le plaisir.

Mais soyons honnête : c’est la piscine, elle aussi remise à neuf, qui devient un rendez-vous incontournable par cette chaleur. Nous y plongeons régulièrement tout au long de la journée, y passant beaucoup de temps malgré les nuages gris qui rôdent aux alentours sans jamais frapper ici.

Émile étant de retour et Camille entre deux rendez-vous, nous mangeons en famille. Ici, la bouffe est végé et savoureuse.

Le tour du jardin est fascinant. Quand Lucie est arrivée, c’était un vaste gazon triste avec quelques arbres et broussailles. Maintenant, amoureusement bichonnés, des massifs de fleurs, de fines herbes et de légumes ont émergé de partout, harmonieusement. Sous tous les angles, c’est splendide.

C’est surtout l’œuvre de Camille, qui a parfois besoin de troquer l’ordi pour la pelle. Il ne faut pas non plus négliger l’apport du terrain de golf, qui jette régulièrement des plantes magnifiques que l’équipe d’ici s’empresse de récupérer.

En après-midi, Lucie me fait part d’un problème technique. Depuis deux ans, elle a une nouvelle voiture, similaire à la précédente, mais le porte-bagages de toit ne semble pas compatible. Effectivement, les ancrages sur la voiture sont différents, mais c’est une pièce en caoutchouc du porte-bagages qui bloque la mise en place. Après un petit travail de couteau, tout rentre en place, en faisant simplement preuve d’un peu de conviction pour insérer les vis rétives. Succès !

Émile étant chez des amis, nous passons le reste de la journée à trois, quand Camille peut se dégager de son travail. Ses projets sont passionnants : elle achève sa maîtrise en sciences politiques et commencera cet automne un doctorat dans le même domaine en codirection entre l’Université Laval, à Québec, et celle de Southampton, en Angleterre. Et l’actualité politique est foisonnante…

Après le souper, à la brunante, nous prenons une grande marche dans le golf, saluant au passage un troupeau de vaches très amies avec Noisette, le chien de Lucie. Au retour, la porte moustiquaire est entrouverte et les chats sont partis. Le chat de Lucie revient rapidement, mais c’est le chat de Camille qui a ouvert la porte et qui demeure introuvable, au grand dam de sa maîtresse. Toutes les recherches demeurent vaines et la journée se termine avec une petite pointe d’inquiétude… et, toujours cette chaleur excessive.

Statistiques
km jour : 54,2
km total : 1904
départ / arrivée : 8 : 20 > 12 : 45
temps déplacement : 3 : 12
vitesse moyenne : 17,0
vitesse maximale : 48

Tournée familiale

Avec Liana, Anouka et Caroline

2019-07-29, lundi
Québec – 26 km / 1849 km total
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Les nuits sont chaudes en ce temps de canicule, mais je me lève bien reposé. Mieux : se reposer, c’est pas mal le programme de la journée.

En début de journée, je reste avec Roger et Jacinthe. Nous partageons notre prière, notre repas, nos réflexions et quelques activités, comme des ajustements au vélo de Roger. En cours de route, je valide les autres rendez-vous du jour.

Au midi, je pars à vélo pour retrouver Anouka, une nièce, et Caroline dans leur nouveau condo dans le quartier St-Sauveur, ainsi que Liana, une autre nièce. Vent de dos, le trajet est facile et rapide.

Sur place, c’est un plaisir de se retrouver, de visiter les lieux, de manger ensemble, de marcher et de magasiner… des vélos pour Anouka et Caroline. Quand nous quittons la boutique, tout est conclu : elles ont bien hâte de rouler sur leurs montures toutes neuves.

La journée passe trop vite, il est déjà temps de repartir. À vélo toujours, je repars vers la Haute-Ville et me rends chez ma tante Françoise, dans l’ouest de Ste-Foy, où j’arrive peu après 18 h 30.

Nous sommes très heureux de nous retrouver et nous passons une excellente soirée ensemble. Même si elle est dans une forme remarquable pour ses 88 ans, ma tante a une surdité sévère. Malgré ses appareils auditifs, il faut de la patience pour se comprendre. Rien d’insurmontable, puisque nous sommes motivés.

Nous recevons la brève visite de Roger, qui me rapporte les trois sacoches restées chez lui. Toujours un plaisir de se voir.

Il fait très chaud, environ 28°, dans le logement, car les orages ont frappé ailleurs. Nous nous préparons pour une nuit de canicule, pendant laquelle le ventilateur sera un ami précieux. Mais avant de me coucher je prépare mon vélo, remettant mon matériel en ordre pour la route. Ainsi, ce sera facile demain matin.

Statistiques
km jour : 25,7
km total : 1849
départ / arrivée : –
temps déplacement : 1 : 19
vitesse moyenne : 19,5
vitesse maximale : 53

Vers Québec dans la fournaise

Canicule à Québec

2019-07-28, dimanche
> Québec – 73 km / 1831 km total
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Ce matin encore, le soleil me tire de ma tente assez tôt ; c’est pareil pour mes amis et voisins.

Aujourd’hui, je ferai face aux aléas du climat – chaleur intense, vent de face, possibilité d’orages – avec un vélo plus léger. Comme je coucherai chez Roger ce soir, lui et Jacinthe prendront trois sacoches dans la voiture. Je prépare mon matériel en conséquence, et je passe aussi un peu de temps avec Nancy et Jane, nos voisines de la Nouvelle-Écosse.

Après les démarches matinales habituelles et les salutations aux amis, notre trio part à vélo vers le centre de Montmagny pour y assister à la messe. L’église est vaste, les croyants dispersés, et nous diminuons nettement l’âge moyen des participants… La musique et le chant sont bien exécutés, mais le répertoire date d’une époque lointaine. Le prêtre préside bien, mais c’est son dernier dimanche puisqu’il prend sa retraite. Vers 10 h 30, je prends la route.

Le soleil tape fort encore aujourd’hui, maintenant mes thermomètres au-dessus des 30°. mais c’est surtout le vent qui marque le trajet : je travaille comme si je montais une côte sans fin.

Contrairement à hier, il y a peu de cyclotouristes aujourd’hui : je n’en compte que deux. Comme je n’ai pas mes sacs, je ne suis pas vraiment des leurs.

Après la première heure, le ciel se bouche sérieusement, de la forte pluie est visible vers le nord ouest et se rapproche tranquillement. Mais je ne reçois que quelques gouttes éparses, et le beau temps revient.

Les villages traversés sont bien jolis et moins touristiques que ceux d’hier. Je fais de petits détours pour bien en profiter. Il y a aussi de jolies fermes et des vues sur le Fleuve. La route est légèrement vallonnée, ce qui s’ajoute au vent et à la chaleur pour me faire avancer bien lentement.

Je mange à St-Vallier et progresse péniblement jusqu’à la magnifique piste cyclable de Lévis. Là, ça descend jusqu’au traversier et les vues sont magnifiques. Ici, c’est beau, venteux et chaud, mais un peu au nord et à l’est le ciel est noir et il pleut.

La traversée est bien belle avec ce temps et les vues sur la ville, mais le vent s’amuse avec les vêtements amples que les gens contrôlent difficilement.

La piste du boulevard Champlain est toujours aussi belle et agréable, mais lente comme cette journée. En chemin, je croise Roger et Jacinthe, en balade vélo. Avec la chaleur – 33°, encore – et le vent, je choisis de me rendre directement à la maison.

Sur place, une femme échange des balles de tennis avec le mur du garage. Elle me demande d’en récupérer quelques-unes sur le toit. C’est malheureusement impossible, mais la conversation avec Hélène est bien intéressante.

Quand Roger et Jacinthe arrivent de leur chaude virée vélo, nous constatons que les balles de tennis devront rester sur le toit quelques temps. Alors que mes amis vont à la piscine, je prends ma douche ; de retour, ils font de même, puis nous nous dirigeons d’un commun accord vers un souper au restaurant.

Au retour, la soirée ne s’étire pas : mes amis sont couche-tôt et la fatigue de la grosse chaleur fait son œuvre. De mon côté, je fais un lavage et un séchage – ça devenait urgent – mais, fatigué, je me couche sans avoir terminé le journal d’aujourd’hui. Ce sera pour un autre jour.

Statistiques
km jour : 73,3
km total : 1831
départ / arrivée : 10 : 30 > 17 : 00
temps déplacement : 4 : 42
vitesse moyenne : 15,6
vitesse maximale : 35

Bonne surprise

Halte routière La Pocatière, avec Roger et Jacinthe

2019-07-27, samedi
> Montmagny – 81 km / 1750 km total
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Ce matin, il fait encore 25° dans ma tente, et le soleil entreprends tôt de la transformer en fournaise. Pas de grasse matinée. J’ai la visite de Félix et de sa famille, et je rencontre deux autres cyclistes, Vincent et Marc-Olivier, qui voyagent séparément. Comme le second est relativement néophyte, nous prenons le temps de regarder quelques cartes et de discuter voyages. Très plaisant.

Ce qui est moins plaisant, c’est que le camping n’a pas d’eau potable, sinon en bouteilles. Comme je boycotte ces dernières dans la mesure du possible, je me mets en mode de consommation minimale. J’ai donc une demie bouteille quand je prends la route pour Kamouraska.

Il y a de nombreux cyclotouristes sur la route aujourd’hui. La première est Mary Lou, la cinquantaine, partie de chez elle – Burlington, Vermont – pour descendre le fleuve, faire le tour du Lac-St-Jean et celui de la Gaspésie. Elle parle un très bon français et a un beau programme.

Quand j’arrive à Kamouraska, le préposé à l’info touriste affiche un avis d’ébullition, puisque l’eau n’est pas potable. Il me reste quatre gorgées pour 7 kilomètres… Comme j’ai beaucoup de fruits, j’arrête croquer deux prunes pour m’abreuver un peu.

Une jeune cycliste passe, je la rattrape un peu plus loin. La jolie et gentille Mélissa m’offre de l’eau de ses bouteilles. J’arrive donc à St-Denis sans encombre, malgré la grosse chaleur qui s’installe, le soleil qui plombe et le bon vent de face. En entrant au village, une dame me donne de l’eau de son puits, excellente. Je passerai la journée à remplir régulièrement mes bouteilles, et à les vider tout aussi régulièrement.

Au même village, j’ai une assez longue conversation avec Maxime et Chloé, qui débutent leur carrière de cyclotouristes avec un enthousiasme évident.

Les villages d’aujourd’hui sont vraiment jolis, mais marqués par le tourisme. Ces derniers sont particulièrement nombreux à Kamouraska, mais on en trouve pas mal aussi tout au long du trajet. Entre les villages de ce matin, la route reste en haut du petit escarpement qui suit le fleuve.

À partir de Rivière-Ouelle, la Route Verte quitte la 132, relativement achalandée, pour prendre une piste de gravier qui s’insinue entre l’autoroute et la mer. C’est très beau, avec les accents violets des épilobes et le grand soleil, mais difficile avec le gravier, le vent de face et la grosse chaleur – mon thermomètre atteint 33°.

Je dîne à l’ombre, en face de La Pocatière, admirant les kitesurfs qui profitent du grand vent pour filer à toute vitesse et s’envoler à l’occasion.

Au moment de repartir, j’arrive face à mes amis Roger et Jacinthe. Énorme surprise de ma part, joie de la leur : campant dans les environs, il avaient estimé ma position probable et étaient partis à ma recherche. Mes amis le démontrent à nouveau : ils sont brillants.

Nous décidons de nous rejoindre au camping de Montmagny et nous réservons. Pour eux, en voiture, ce sera simple ; pour moi, un peu moins… Je pars donc sans trop tarder.
Les conditions restent difficiles et j’avance lentement, comme souvent ces derniers jours. À St-Roch-des-Aulnaies, la piste de gravier se termine et je retrouve la 132. C’est toujours joli, chaud et lent.

Je croise d’autres cyclotouristes. Bill, 71 ans, est parti de Blainville et s’attend à atteindre les 71,000 kilomètres au compteur cette année. Je lui souhaite que ses années ne rattrapent plus son compteur. Il se remet d’un accrochage avec une voiture. À part un casque neuf et un pansement au coude, il s’en tire à bon compte et son enthousiasme reste intact. La jeune Lydia, elle, complète la première journée de son premier grand voyage. Partie de Québec ce matin avec vent de dos, elle vise le tour de la Gaspésie.

À St-Jean-Port-Joli, mon téléphone sonne. Roger et Jacinthe sont arrivés au camping, cette dernière va venir me chercher avec tout mon barda afin que nous passions plus de temps ensemble. C’est donc 30 kilomètres de moins à pédaler. Nous nous rejoignons à l’Islet-sur-Mer et je me retrouve à rouler en voiture pour la première fois depuis le départ.

Le camping est grand, envahi de grosses machines à camper, mais nous sommes bien situés, près du fleuve et d’une tour d’observation, avec de bons voisins. Avec mes amis, les routines prennent une autre couleur. Après la douche, nous nous retrouvons pour le repas et la soirée. En cours de route, Jean-Pierre appelle, complétant le quatuor ayant pédalé sur l’île d’Anticosti en 1990. Quels souvenirs !

Les sympathiques voisines de Nouvelle-Écosse, Nancy et sa fille Jane, me laissent jouer quelques notes sur leur guitare. En soirée, après le coucher de mes amis, je prends le temps d’écrire le journal de cette journée bien remplie et de l’envoyer à mes correspondants.

Demain, je prévois me rendre à Québec pour une petite pause, mais il faudra composer avec des orages potentiels à partir du milieu de la journée. D’ici là, une bonne nuit est au programme.

Statistiques
km jour : 81,4
km total : 1750
départ / arrivée : 10 : 15 > 18 : 00
temps déplacement : 5 : 07
vitesse moyenne : 15,9
vitesse maximale : 68

Lentement…

Notre-Dame-du-Portage

2019-07-26, vendredi
> St-André-de-Kamouraska – 84 km / 1669 km total
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Couché tard, je me lève tard et je pars tard, évidemment. Faut dire que mon moyen de transport singulier génère quelques conversations intéressantes. Tant mieux.
Ces jours-ci, il fait très beau dès le matin et ça devient pas mal chaud au fur à mesure que la journée avance. C’est ainsi aujourd’hui aussi.

Le premier arrêt ne tarde pas. Ici, à Trois-Pistoles, tout le monde va à la Fromagerie des Basques. Ça tombe bien : je n’ai plus de fromage. Avec du pain frais, tout est parfait.
Il y aurait des options, mais je choisis de poursuivre mon chemin par la 132. C’est très dense pour le premier kilomètre, mais ensuite la plus grande partie de la circulation peut se rabattre sur l’autoroute 20. La suite du trajet se fait donc sans trop de voitures.

Jusqu’à l’Isle-Verte, c’est très beau. À la gauche, c’est l’escarpement; à la droite, c’est une prairie, refuge pour oiseaux migrateurs, et la mer. Les épilobes sont omniprésentes avec leurs longues grappes de fleurs mauves qui se bercent au rythme du vent. C’est la seule ombre au tableau : il est fort et je l’ai en pleine face pour la journée. J’avance lentement.


Je traverse l’Isle-Verte par la Saint-Jean-Baptiste, sa rue principale. C’est vraiment très joli, malgré un rappel bien senti du drame de janvier 2014, alors que 32 aînés avaient péri dans l’incendie de leur résidence commune.

À la sortie du village, un petit parc près de la rivière, parfait pour dîner à l’ombre et refaire le plein d’eau. Aujourd’hui, elle baisse vite.

En sortant, je me laisse tenter par une option gravier le long de la mer. C’est beau, mais inconfortable et très lent… Mais les épilobes, toujours, et les vues sur l’île Verte – ne pas confondre avec le village –, un peu au large, donnent du cachet au paysage.

Après un arrêt inattendu au nouveau Parc côtier Kiskotuk, qui offre des sentiers, des chalets et un camping, je prends une piste cyclable envahie de fleurs. Mais après tout ce gravier très lent, je retrouve avec joie l’asphalte de la 132.

À Cacouna, autre bien joli village, je croise Kevin, anglophone d’Ottawa, qui se dirige vers les Maritimes. Il est sympathique et nous discutons itinéraires pendant un bout de temps. Quand nous repartons, une jeune grand-mère avec sa petite fille de 2 ans s’intéresse à nos voyages. Et quelques instants plus tard, c’est Derek, enseignant de Chicoutimi, qui me rejoint. Il vient de compléter le tour de la Gaspésie à vélo. Nous roulons brièvement de concert jusqu’à Rivière-du-Loup. Ce soir, il y prendra le traversier pour St-Siméon et rentrera chez lui dimanche.

En arrivant en ville, j’arrête à une station service pour faire le plein d’eau, celle-là même où, en mars, j’avais fait mon dernier plein d’essence avant de passer définitivement à la voiture électrique. À ce sujet, on voit la différence québécoise : avant-hier, j’en avais vu huit, aujourd’hui sept, contre zéro à l’Île-du-Prince-Édouard et quatre au Nouveau-Brusnwick. Faut dire que j’en ai sûrement croisé plus sans y porter attention, il y a bien d’autre choses à voir.

À Rivière-du-Loup, c’est le temps d’une épicerie, mais aussi d’un regonflement de mes pneus, qui en ont grand besoin.

Plus loin, Notre-Dame-du-Portage est un vrai délice. Terrain plat, chapelet de jolies maisons égrenées le long de la mer au pied d’un escarpement, soleil baissant qui qui illumine l’eau, grandes battures verdoyantes, c’est un plaisir pour les yeux et les mollets.

Je retrouve la 132, ici bien tranquille, et j’avance plus facilement puisque le vent diminue avec la soirée qui avance. Un peu après St-André-de-Kamouraska, un terrain de camping où nous arrivons à deux. Charles et moi nous présentons ensemble à la réception et prenons ensemble le dernier terrain disponible, profitant d’un rabais.

Charles, montréalais qui retourne chez lui demain en autobus, vient de compléter un tour partiel de la Gaspésie, ayant pédalé la plupart du temps face au vent. Nous ne veillons pas ensemble : après sa douche, il rejoint des amis à quelques pas d’ici.

De mon côté, je mange, je prends ma douche et j’écris – une bonne résolution qui m’évite des retards coûteux en temps. J’ai aussi la visite du jeune Félix et de sa famille. Quand je me couche, pas très tard cette fois-ci, il fait encore 26° dans la tente. Nuit chaude en perspective.

Statistiques
km jour : 83,7
km total : 1669
départ / arrivée : 10 : 15 > 20 : 00
temps déplacement : 5 : 38
vitesse moyenne : 14,8
vitesse maximale : ?

Une pause au Bic

Parc du Bic – Le tour du-cap-à-l’Orignal

2019-07-25, jeudi
> Trois-Pistoles – 60 km / 1585 km total
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Couché tôt, je me lève tôt, bien décidé à profiter un peu du Parc. Je laisse mes sacs dans ma tente et je pars vers le Cap à l’Orignal. En chemin, les points de vue se multiplient, magnifiés par le soleil encore bas. C’est splendide. Je verrouille mon vélo à la Ferme Rioux, un centre d’animation encore bien calme, puis je troque souliers de vélo pour sandales et pars sur les sentiers.

Je longe l’Anse à l’Orignal, de toute beauté, jusqu’au Cap à l’Orignal – un nom plus orignal qu’original. J’y arrive en même temps que Michel, géologue retraité et spéléologue passionné. C’est très plaisant d’explorer avec lui, mais au Cap nous devons revenir sur nos pas car la mer est trop haute pour nous engager sur le sentier, inondé au pied des falaises. Nous prenons le sentier Le Contrebandier pour rejoindre l’Anse à Mouille-Cul – des noms plus originaux – puis partons chacun dans notre direction.

Je prends le sentier du tour du Cap à l’Orignal à rebours, malgré les indications contraires. C’est merveilleusement beau, souvent pas trop difficile, mais plusieurs sections sont assez acrobatiques sur des roches coupantes, assez limite pour mes pauvres sandales. Le bonheur !

Arrivé au bout, l’eau est encore haute, mais il y aurait moyen de passer. Ça ne m’intéresse pas : j’aime bien mieux revenir sur mes pas et refaire le sentier.

Au retour, je termine la boucle du sentier Le Contrebandier, une calme balade en forêt, puis je reviens manger à la Ferme Rioux, beaucoup plus animée que ce matin avec les nombreux visiteurs et les enfants d’un camp de jour. Quelques minutes de vélo et je suis de retour à ma tente, très heureux de ma visite et des 10 km sans bagages.

Le soleil tape fort. Je ramasse et range tout mon matériel, il est 13 h 15 quand je prends vraiment la route.

En fait, je reste sur les sentiers du Parc. C’est beau, calme et ombragé, mais parfois ça monte. J’y croise une femelle chevreuil très peu timide, à l’aise devant la caméra. Peu après, je ressens un effet de ressort en pédalant. Mon pneu arrière est mou, c’est la dure réalité. Je dois décharger, démonter, réparer et tout remettre en place. Au moins, c’est en plein bois et c’est confortable.

Le sentier redescend vers St-Fabien-sur-Mer, quitte le Parc et emprunte une rue étroite bordée de chalets. Agréable, relaxant, mais… Il faut remonter dans la vallée de St-Fabien, et ayoye la côte ! Je dois m’arrêter régulièrement, histoire de laisser mon cœur reprendre un rythme acceptable. Ouf !

En haut, il est heureusement possible d’éviter la 132, où le trafic est abondant et rapide. L’ancienne route, bordée de fermes coquettes, mène jusqu’à St-Simon. Ensuite, c’est la 132, car l’itinéraire cyclable n’est pas recommandable pour qui transporte du bagage.

Un peu avant Trois-Pistoles, un bout de piste cyclable permet de rejoindre une rue qui longe la mer. Malgré quelques bonnes montées, c’est joli et calme. J’arrive enfin au camping, très cher mais offrant un abri avec l’électricité pour recharger quelques batteries.

En soirée, une bonne nouvelle : mon frère François me confirme être en mesure d’acheter le chalet familial, le scénario idéal dans les circonstances. Ensuite, après une conversation vélo avec Sébastien, qui prépare une sortie cyclo en Gaspésie, je rattrape le temps perdu pour le journal et les photos. Heureusement, je ne manque pas souvent ce rendez-vous quotidien, c’est un bon défi de se rattraper. Ce soir, je me couche après minuit, un peu trop tard.

Statistiques
km jour : 59,8
km total : 1585
départ / arrivée : 13 : 15 > 18 : 30
temps déplacement : 4 : 01
vitesse moyenne : 14,9
vitesse maximale : 54

Des roses et du vent

Le Parc du Bic n’est plus très loin

2019-07-24, mercredi
> Parc du Bic – 112 km / 1525 km total
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Les nuits froides sont la norme dans la région. Celle-ci a été bien sèche, alors je range la tente facilement. Je dois être en décalage horaire, je me lève de plus en plus tôt… et je pars tôt.

Aujourd’hui, je porte un polar ou un coupe-vent presque toute la journée, car j’ai sans arrêt un vent frais dans la face. Mélange soleil-nuages, mais beau temps annoncé pour plusieurs jours.

Pour revenir à la 132, j’ai une option plus pentue, plus longue et asphaltée, la route empruntée hier soir, et une autre plus courte mais en gravier. Je m’y risque avec précautions : c’est beau mais exigeant avec les bonnes montées et descentes.

C’est sans enthousiasme que je retrouve la grand route et le trafic. En prime, après des journées au relief assez facile, il y a de solides montées et descentes. Alors que je dévale l’une d’elles à 45 km/h, je sens un choc et une brûlure à l’oreille droite : l’abeille non plus n’avait rien vu venir. Je ne sais pas pour elle, mais ça me fait mal pour le reste de la journée.

Après un partie plus calme dans la belle vallée de la rivière Métis, j’arrive à Mont-Joli. Souvenirs : je repasse devant la maison que j’y habitait enfant, devant mon école primaire, devant l’église…

J’arrête au magasin d’artisanat initié par Thérèse, une amie de mes parents. C’est sa fille Marie-Andrée qui a repris le flambeau de sa mère, car celle-ci fête aujourd’hui ses 93 ans et reste ne forme ; son mari André est décédé depuis deux ans. Plongeon dans le passé…

Après un arrêt à l’info touriste et un autre à l’épicerie, je descend à Ste-Flavie, au bord du fleuve, pour une pause repas et contemplation.

Même si une bonne partie de la circulation est captée par l’autoroute 20, il en reste assez sur la 132 pour nécessiter de la vigilance. Et c’est très joli avec la mer à quelques pas, l’enfilade de chalets et de maisons, et les fleurs : les rosiers sauvages sont omniprésents et embaument généreusement.

À Ste-Luce-sur-Mer, la Route Verte quitte la 132 pour suivre la berge et les plages, fréquentées par ce beau temps. Je rencontre Martin et Martine, cyclistes d’un jour et intéressants. Après Pointe-au-Père, aussi envahie de touristes, j’entre à Rimouski avec Denis et Célestine, couple en tandem, qui a une bonne expérience du voyage à vélo.

Pause magasin car ma cartouche de gaz pour le réchaud semble presque vide. La nouvelle est pas mal plus grosse et lourde, faudra vivre avec.

La côte de Rimouski est facile à vélo, avec une promenade cyclable bien séparée de voitures et juste au bord de l’eau. Très agréable. Mais toute bonne chose a une fin : la suite est une longue montée sur une route très passante et sans accotement. Patience.

Plus loin, l’accotement est de retour, et même un bout de piste et un tunnel sous la 132 pour entrer au village du Bic. Je suis presque à destination, puisque j’espère dormir au Parc national du Bic, dont ma sœur m’a souvent parlé comme d’un coin de paradis. L’accueil est très sympathique, le coût minime et je dispose pour moi tout seul du camping « Bienvenue cyclistes », une section isolée, calme et sauvage, à 1 km de la douche mais tout près du paradis.

Comme il est tard et que les moustiques semblent voraces, je m’organise rapidement – tente et repas – et j’ai à peine le temps de prendre ma douche et de revenir avant que la nuit tombe pour de bon. Je prends le temps d’appeler Nicole, chez qui j’aurais bien aimé passer. Conversation très intéressante : on se reprendra en personne. Je me couche sans écrire, mais sous un ciel constellé d’étoiles.

Statistiques
km jour : 112,4
km total : 1525
départ / arrivée : 7 : 45 > 19 : 00
temps déplacement : 7 : 20
vitesse moyenne : 15,3
vitesse maximale : 53

Remonter la vallée

Amqui – ferme rouge sur fond vert

2019-07-23, mardi
> Sayabec – 92 km / 1413 km total
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Encore une nuit froide. Pas de problème, je suis bien équipé. Ce matin, il y a du brouillard et c’est un peu humide, mais le site a été parfait et magnifique. Levé tôt, je pars tôt, mais un peu à regret, c’était trop beau.

Je roule un peu sur l’ancienne route, très agréable. Il y a une excellente source, et des nids de poule capables d’héberger des éléphants : la rivière a emporté des parties de la chaussée.

L’ambiance me rappelle les routes de petits cols en Europe, avec la route étroite et sinueuse, la végétation et le calme. Beaux souvenirs.

Il faut bien revenir sur la route 132, avec sa circulation rapide, mais c’est vraiment beau. J’arrive à Routierville. Pour y accéder, un magnifique pont couvert traverse la rivière; de l’autre côté, quatre maisons, et c’est tout.

Il faut bien revenir sur la route 132, avec sa circulation rapide, mais c’est vraiment beau. J’arrive à Routierville. Pour y accéder, un magnifique pont couvert traverse la rivière; de l’autre côté, quatre maisons, et c’est tout.

Ce matin, c’est encore frais, mais la chaleur vient en après-midi, sous un ciel mi soleil mi nuages.

Je croise mon premier cyclotouriste, mais il est un peu à part. Plutôt âgé., il porte son bric-à-brac dans des caisses de lait qui tiennent plus ou moins à son vieux vélo, il a subi de gros coups de soleil sur le nez et le crane, il semble ne pas avoir été gâté par la vie. Nous nous souhaitons bonne route.

Je poursuis la remontée de la vallée, pratiquement déserte à part la route. À Sainte-Florence, la vallée s’élargit et la Route Verte laisse la 132 pour prendre des routes secondaires dans une campagne de plus en plus agricole.

Je croise Nicolas, cyclotouriste parti de Québec qui retrouvera de la famille à Miramichi. Plus tard, il y aura aussi Camille, qui pédale sur un vélo Mikado plus vieux qu’elle depuis Rimouski jusqu’à Carleton : c’est son premier voyage, elle adore.

J’allume mon cellulaire. J’ai un message de mes amis Nicole et Jean-Pierre, de Port-Daniel. Une journée trop tard : il m’aurait fallu partir vers l’est après être entré au Québec. On se reprendra.

Entre Causapscal et Amqui, je longe une immense plantation de petites pousses. Je m’approche : ce sont de petites épinettes qui se préparent à reboiser l’arrière-pays dont les arbres font des montagnes immenses près des scieries.

Un petit bout sur la 132, de plus en plus occupée m’amène jusqu’au majestueux lac Matapédia. Un détour par le joli village de Val-Brillant, sur le bord du lac, puis la Route Verte s’éloigne dans la vallée maintenant bien large.

J’arrive à Sayabec. Ce soir, une douche serait vraiment bienvenue. Un camping s’annonce à 5 km de la 132 ; le suivant, à Ste-Flavie, est à 50 km… Ce que l’annonce ne dit pas, c’est qu’il faut gagner un bon 100 m d’altitude sur une route qui n’est plus très jeune. J’arrive quand même, content de me déposer pour la nuit. Le couple de français qui s’occupe de l’auberge et du camping est accueillant et sympathique.

Je monte ma tente, et quelques gouttes tombent sur elle. Ensuite, douche, petit lavage et repas. J’ai peu d’échanges avec mes voisins immédiats : monsieur porte un chandail à l’effigie d’un Donald Trump rouge de colère. Nous ne discuterons pas de politique… Mes autres voisins, un couple en VR, ont deux petites filles blondes et se parlent en allemand. Il sont du canton de Berne, en Suisse.

Ayant du rattrapage Internet à faire, je m’installe à l’auberge, profitant de la connexion et de la charge des batteries. J’envoie les photos prises en route aux personnes qui y figurent, puis j’écris et je termine avec le ménage des photos. La nuit de sommeil sera bienvenue.

Statistiques
km jour : 92,1
km total : 1413
départ / arrivée : 7 : 45 > 16 : 00
temps déplacement : 5 : 32
vitesse moyenne : 16,7
vitesse maximale : 48

Vent de face vers la Matapédia

La rivière Matapédia

2019-07-22, lundi
> Routierville, Qc – 112 km / 1321 km total
Sommaire

Comme prévu, nuit froide et reposante. J’ai gardé la porte de la tente ouverte – pas la moustiquaire ! – afin de profiter de la vue autant que possible. Couché tôt, je me lève tôt et je pars tôt, soit vers 8 h 30. Si les voisins adultes sont levés, les enfants d’hier ne le sont pas encore.

C’est encore frais, il n’y a aucun nuage et un bon vent de face qui tiendra pour la journée. Dès le départ, je roule donc lentement. La route est vallonnée, ce qui diminue l’impact du vent, et il y a parfois de jolies vues sur la Baie des Chaleurs, de plus en plus étroite. La petite ville de Charlo offre les plus beaux panoramas, puisque la route y passe sur le bord de l’eau. Magnifique, vraiment.

Je croise quelques cyclistes, tous québécois. Tout d’abord, Alec et Ariane, partis de Rimouski vers les Îles de la Madeleine, en sont à leur premier périple. Ensuite, entre Charlo et Dalhousie, Pascal, un sympathique baroudeur qui semble bien à l’aise dans l’aventure. Ensuite, deux jeunes femmes qui ne s’arrêtent pas. Enfin, Anthony, qui n’a plus de voiture et vit seulement à vélo, n’hésitant pas à visiter ses parents sur deux roues, alors que ceux-ci habitent Victoriaville et qu’il étudie à Québec. Un convaincu.

L’entrée à Dalhousie est sportive, car la ville est entourée de bonnes côtes. C’est aussi le temps de faire une épicerie, mais pas vraiment de prendre des photos car elle n’est pas très jolie.

Par la suite, les vallons se font plus intenses, faisant travailler les mollet sous le soleil qui se voile tranquillement.

Campbellton, elle, est une belle ville, pour ce que j’en voit. Les berges sont accueillantes pour les marcheurs et les cyclistes. On ne peut pas en dire autant du long pont trop étroit qui m’amène au Québec. Même l’entrée dans la province n’est pas agréable, avec la litanie des commerces de réserves vendant cigarettes, marijuana, sexe, etc.

À l’info touriste, le préposé me confirme que le beau temps est installé et que la prévision de 20 heures de pluie à partir de ce soir ne s’applique pas ici. Donc, je roulerai sans ce souci.
Je suis maintenant sur la Route Verte, un itinéraire cyclable qui parcours tout le Québec. Je bénéficie donc de la signalisation et d’un large accotement pavé, de condition variable. Et comme il y a de bons reliefs autour, je redécouvre le bruit de l’eau en cascade.

À Matapédia, je fais le plein d’eau afin d’être prêt à toute éventualité. En resserrant un boulon de mon garde-boue arrière – un vélo ne doit pas faire de bruit en roulant – , je constate que l’une des pattes de fixation de mon porte-bagages arrière est fendue. Pour le moment, ça va, mais je vais suivre le problème de près.

Je commence à remonter la vallée de la Matapédia, dont plusieurs m’ont dit beaucoup de bien. Ce n’était pas exagéré : cette belle rivière coule dans une vallée sauvage, à l’exception notable de la route et du chemin de fer. Sur des kilomètres, aucune construction, et de petits rapides presque continus, parfois des pêcheurs de saumon.

Je n’avance toujours pas très vite, moins à cause du vent qui a enfin diminué, mais plutôt à cause des arrêts photo. La circulation est rapide mais clairsemée, je dois rester quand même vigilant.

En approchant de Routierville, la Route Verte quitte la route principale pour utiliser une ancienne section. C’est étroit, sinueux, tout près de la rivière, et il y a quelques sites possibles pour le camping. Yé ! À 19 h, heure des Maritimes, donc 18 h heure du Québec, je m’arrête près d’un banc de bois sur le bord de l’eau.

Une heure plus tard, je suis dans ma tente pour écrire, tout le reste étant fait. Pratiquement sans moustiques, le site est parfait, à part pour le bruit de la route, mais la musique dans les écouteurs le masque. J’entends un bruit de voiture tout près, puis une portière. C’est Martin, un retraité vivant à Amqui qui aime accueillir les voyageurs. Après un brin de causette, chacun de notre côté de la moustiquaire, nous nous saluons. Amusante rencontre.

Une heure plus tard, je suis dans ma tente pour écrire, tout le reste étant fait. Pratiquement sans moustiques, le site est parfait, à part pour le bruit de la route, mais la musique dans les écouteurs le masque. J’entends un bruit de voiture tout près, puis une portière. C’est Martin, un retraité vivant à Amqui qui aime accueillir les voyageurs. Après un brin de causette, chacun de notre côté de la moustiquaire, nous nous saluons. Amusante rencontre.

Je termine mon journal en musique alors que la nuit tombe. Le ciel est maintenant assez dégagé. Ce soir, pas de réseau cellulaire, je suis vraiment en vacances. Mais la nuit sera bonne…

Statistiques
km jour : 111,7
km total : 1321
départ / arrivée : 8 : 30 > 19 : 00
temps déplacement : 7 : 14
vitesse moyenne : 15,4
vitesse maximale : 54

Campings : du moche au paradis

Black Point – camping de rêve

2019-07-21, dimanche
> Black Point – 65 km / 1209 km total
Sommaire

Tout est resté bien sec dans ma tente. Quand je m’éveille, il ne pleut pas, mais le ciel est bien gris. Peu après, la pluie est de retour. Je reste à l’abri, espérant que ça passe : dans la mesure du possible, j’évite de ranger ma tente quand il pleut, car je mouillerais ainsi l’intérieur.

Ce matin, je finis par partir sous une petite pluie, car il semble que nous en aurons pour la journée. Il y a deux hôtes Warmshowers dans la région, mais ils ne sont pas disponibles pour ce soir, alors on verra pour la tente humide.

Je prends finalement la route vers 11 h, sous la petite pluie qui persiste. Je longe d’abord la côte, puis je dois rejoindre la route 134 pour le reste de la journée. En y arrivant, je croise Jonathan, un jeune montréalais qui traverse le Canada d’ouest en est. Avec la pluie, nous n’arrêtons pas très longtemps.

Jusqu’à Petit-Rocher, la route est très achalandée dans les deux directions, et globalement sans intérêt : c’est une enfilade de commerces et de maisons, sans que la présence de la mer ne soit vraiment perceptible.

À Pointe-Verte, je croise Joëlle, montréalaise également, qui se dirige vers les Îles de la Madeleine, d’où elle est originaire. Elle vient de commencer son périple vélo après une première partie en train, et de réparer une première crevaison. Bonne route !

Comme nous nous quittons, deux dames marchent vers l’est. Avec deux autre compagnes, elles sont en pèlerinage de Rimouski à Caraquet, leur ville d’origine. La première a marché 5 fois Compostelle, mais son plus gros défi est de se débarrasser d’un cancer. Bonne route à vous aussi !

Le secteur de Belledune est marqué par l’industrie lourde. Des travailleurs sont en lock-out, et les cheminées de Énergie NB crachent leurs abondantes volutes de fumée. La route fait un détour pour contourner ce secteur.

C’est là que je croise Sébastien, livreur à vélo, qui pédale depuis Rimouski pour participer à des festivals de musique en Nouvelle-Écosse. Décidément, les cyclistes au long cours sont bien sympathiques.

Vers midi, la pluie diminue puis cesse, et la lumière du soleil éclaire la Gaspésie, de l’autre côté de la Baie des Chaleurs. C’est vers 15 h que les premiers rayons arrivent ici.
Peu après 16 h, je rejoins un camping suggéré par Max et Valérie – Camping By the Bay, à Black Point. Il est tout simple, vraiment pas cher et clairement le plus beau depuis le départ. Je plante ma tente sur le bord d’un rocher qui domine la mer, et le fort vent combiné au soleil a tôt fait de tout sécher.

Les voisins sont gentils, malgré leur feu sur la plage qui emboucane tout le monde. Emma et Xavier, deux enfants, sont très heureux que j’ajuste leurs sièges de vélo, et je rencontre d’autres voisins, Jean-Michel et Joséphine. Originaire du Saguenay, cette dernière connaît ma sœur Monique et est très amie avec la famille Gilbert-Thévard, voisins et amis de ma sœur. Le monde est bien petit…

J’écris sous les arbres, avec vue sur la mer alors que le soleil descend dans un ciel désormais sans nuage. C’est vraiment splendide. En même temps, le vent s’apaise, laissant présager une nuit parfaite. Vers l’heure du coucher du soleil, je reçois la visite de Emma, avec sa maman Tessa et sa petite sœur Seanna. Si je lis bien entre les lignes, leur vie n’a pas toujours été facile.

Comme je suis arrivé tôt et tout est fait, je ne me couche pas tard et je me prépare pour une nuit plus froide que les précédentes.

Statistiques
km jour : 64,9
km total : 1209
départ / arrivée : 11 : 00 > 16 : 00
temps déplacement : 3 : 43
vitesse moyenne : 17,5
vitesse maximale : 52