De mer en falaises


Falaises de craie sur la Manche

2018-07-10, mardi ; > Pourville-sur-Mer (Dieppe) – 85 km
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Une excellente nuit, fraîche et confortable. C’est presque une habitude : je me lève cinq minutes avant la sonnerie de mon réveil. Le ciel lumineux se couvre assez rapidement au matin. Je m’organise tranquillement tout en devisant avec Édith, toujours aussi sympathique. À 9 h, je pars sous un ciel gris et un temps frais. J’ai presque envie d’enfiler un chandail… mais le vent de dos compense largement le léger inconfort.

Premier détour et arrêt : Le Hourdel, une pointe qui s’avance à l’entrée de la Baie de Somme. La marée semble basse, car la baie est plutôt un immense herbier habité par d’innombrables oiseaux de mer.

La carte indique une route vers Cayeux-sur-Mer. Celle-ci est fermée… aux voitures et est désormais une paisible piste pour piétons et cyclistes au travers des fragiles dunes : magnifique ! À Cayeux, la vue sur la mer est masquée par un mur de cabanes de plage.

Vers l’ouest, de hautes falaises de craie blanche s’étirent à perte de vue. Je choisis de passer par Onival et Ault, qui marquent la fin de la plaine. C’est de toute beauté, même si certaines maisons sont juchées vraiment sur le rebord des falaises.

Ensuite, bien sûr, il faut les gravir, ces hautes falaises. Sur les plateaux, rien de marquant, mais la route redescend à Le Tréport, ville de marins blottie près de la rivière entre les falaises. Je m’informe à un sympathique gendarme qui me dirige vers une invention pertinente : un funiculaire qui emmène ses passagers en haut des falaises rapidement et sans effort. Une fois n’est pas coutume…

En haut, c’est une succession de belvédères reliés par un sentier et une route tranquille. Que c’est beau, surtout que la couverture nuageuse se brise de plus en plus, illuminant le paysage de touches de soleil.

À partir de Criel-sur-Mer, la route retourne dans les terres et il n’y a pas de funiculaire pour gravir les nombreuses côtes. À l’info touriste, le préposé me fournit une carte de région avec les itinéraires vélo : j’ai donc la chance de me promener sur de jolies routes presque sans voitures.

Sur la côte, il y a plusieurs cyclotouristes. Je croise à quelques reprises un couple de hollandais, une nationalité bien représentée sur deux roues. Une belle descente nous mène à Dieppe, où je visite en touriste le bord de mer.

Il y a un festival et une foule au travers de laquelle je roule très prudemment. Le traversier vers l’Angleterre se remplit, puis amorce sa navette. De mon côté, évidemment, c’est une nouvelle montée, un plateau puis une descente magnifique vers un nouveau village. Une famille allemande rencontrée à quelques reprises m’indique le camping. Je m’y installe, tout près du couple de hollandais croisé plus tôt.

Le site est très beau : ma tente est au bord de l’étang – ça risque d’être humide cette nuit – avec vue sur un pré fréquenté de divers animaux, sur les collines et sur les prés.

Ma roue arrière a besoin d’un alignement, une opération dans laquelle je suis peu à l’aise. Je fais ce que je peux, je soupe puis j’écris un bout du journal, bien négligé ces derniers jours, alors que le camping vibre au rythme du foot, puisque la France joue ce soir. Malgré la musique dans mes écouteurs, je reste au courant de l’émotion collective, à défaut de la partager. Les préados manifestent bruyamment leur joie quand la victoire française est confirmée.

De mon côté, je passe à la douche et au dodo, car il est déjà tard.

Statistiques
km jour : 83,8
km total : 509
départ / arrivée : 9 : 00 > 19 : 00
temps déplacement : 6 : 05
vitesse moyenne : 13,7
vitesse maximale : 50,1
Camping : 15,50 €

Les chemins de poussière


La Traverse du Ponthieu

2018-07-09, lundi ;  > St-Valery-sur-Somme (Baie de Somme) – 125 km
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Départ, déjà. Je me lève assez tôt pour prendre une douche et tout préparer. Pierre part au travail, puis je démarre en compagnie d’Élise et Charlie, alors que nous accompagnons Layal, qui est inscrite pour une semaine d’activités artistiques. Nous nous présentons sur place en même temps que quelques autres familles, tout est verrouillé. Une maman appelle : ça commence demain.

Mes amies m’accompagnent pour quelques minutes, jusqu’à ce que je sois sur la bonne voie, puis nous nous saluons sous un soleil resplendissant.

P.S. Je ne reverrai plus jamais Élise. Elle est décédée le 13 mars 2019, fauchée la veille sur un passage piéton par une automobiliste trop pressée. Quelle tristesse… Charlie, sérieusement blessé, s’est bien remis, mais n’a plus sa maman.

Il y avait un gros festival de musique en ville. Deux conséquences pour moi : je dois faire quelques détours pour rejoindre ma route, et je croise de nombreux jeunes festivaliers, un peu sonnés par leur fin de semaine et portant tous des tentes et des sacs à dos.

J’avais pensé prendre un itinéraire cyclable bien marqué sur ma carte, mais quand je le croise il s’avère être en mauvais gravier. Je choisis donc l’asphalte et les petits villages. Je recroise la piste. Surprise : cette section est pavée et parfaite. J’en profite pour quelques minutes avant qu’elle se termine. Je retrouve les petits villages et les champs, avec quelques forêts et beaucoup de côtes.

Je traverse Lucheux, un village particulièrement ancien et joli, un cas de photos. Plus loin, à Neuvillette, une dame assez âgée qui s’occupe de son terrain engage la conversation et m’invite à sa table pour une agréable rencontre. Je ne mange pas – c’était déjà fait – mais je remplis mes bouteilles et ma mémoire. Merci, Nicole !

La piste reprend à Bernâtre, autre village splendide. La Traverse du Ponthieu est une ancienne voie ferrée en terre, mais calme et souvent très jolie. Certaines sections sont un tunnel vert sous la voûte des arbres ; ailleurs, je profite de belles vues sur les environs. Partout, moi et mon vélo faisons le plein de poussière, car tout est très sec puisqu’il n’a pas plu depuis longtemps.

À Abbeville, j’ai besoin d’aide pour retrouver la piste, mais celle-ci est désormais pavée me mène en droite ligne vers le village de Saint-Valery-sur-Somme et la baie homonyme.

Je longe le bord de l’eau. Je m’informe de la suite du trajet à une cycliste, et celle-ci m’invite à partager son site de camping. Offre acceptée, évidemment.

Je monte la tente, puis nous marchons jusqu’à un petit resto voisin du camping. La conversation va bon train autour des salades copieuses. Édith, infirmière alsacienne, est depuis un mois retraitée et grand-mère. Elle est très satisfaite de son vélo électrique récent et de sa voiture achetée aujourd’hui. Elle compte les utiliser pour visiter, pédaler et profiter de la vie. Elle découvre avec enthousiasme les joies du camping et de sa nouvelle disponibilité.

De retour aux tentes, il est temps de passer à la douche et de dormir, question de bien profiter des prochaines journées.

Statistiques
km jour : 122,8
km total : 425
départ / arrivée : 9 : 00 > 20 : 30
temps déplacement : 8 : 06
vitesse moyenne : 15,1
vitesse maximale : 51,1
Camping : 8,00 €

Pique-nique sur ponton


Longer le canal

2018-07-08, dimanche ; Arras
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Le programme prévu est respecté à la lettre : tout le monde se lève tard.

Il y a quand même une certaine effervescence, car Josik part ce midi pour une semaine de camp scout en Baie de Somme. Le rendez-vous est à quelques pas : Élise et moi l’accompagnons dans le joyeux désordre du départ. Les jeunes et les chefs s’entassent dans les voitures des parents, et c’est parti.

De notre côté, nous avons aussi rendez-vous. Nous partons tous sur deux roues – mes amis ont choisi de vivre sans voiture – et nous longeons tranquillement le canal sur quelques kilomètres.

Comme entendu, Thomas et Céline sont là avec une ribambelle d’enfants : Prunille, 8 ans, fille de Thomas (Anouk est absente), Baptiste, 14 ans, et Célestine, 12 ans, enfants de Céline, et Héloïse, 16 ans, une cousine. C’est donc une bonne troupe qui roule jusqu’à un ponton qui nous accueillera pour une belle rencontre.

Les deux fillettes partent à la chasse aux insectes avec un filet et ramènent leurs trouvailles avant de les libérer. Nous partageons aussi diverses victuailles et bien des rires… avant de repartir vers nos propres aventures.

Sur le chemin du retour, nous croisons Sophie, qui garde la petite Anna et voyage avec elle sur son vélo électrique. Ce n’est pas un hasard, bien sûr. Elles nous accompagnent à la maison, c’est un plaisir de la retrouver même si sa vie a changé depuis le départ de Bertrand.

Après la rencontre avec Sophie et le repas, nous sortons à nouveau la guitare et chantons avec joie. Layal monte se préparer pour la berceuse et la nuit, mais revient : elle a repéré une minuscule tique près de sa hanche gauche. C’est une bestiole qui se nourrit du sang de son hôte et peut lui transmettre des maladies par la même occasion. Heureusement, Pierre a l’outil requis – un minuscule pied de biche en plastique – et retire la bestiole avec précautions en tournant lentement. Succès, heureusement, sauf pour la tique qui est assassinée sur le champ. Heureusement que Layal était informée et vigilante ! Nous nous couchons peu après, car la journée de demain s’annonce bien chargée pour tous.

Statistiques
km jour : 21,0
km total : 302
départ / arrivée : 14 : 50 > 19 : 40
temps déplacement : 1 : 51
vitesse moyenne : 11,4

Les chemins creux


La Somme

2018-07-07, samedi ; > Arras – 110 km
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Est-ce que le train a pris congé cette nuit ? Peut-être aussi que je dormais bien : je n’ai rien entendu. Comme je suis en camping sauvage, je me lève tôt et je me prépare rapidement. J’ai de la compagnie : des vaches broutent dans le champ voisin. Un joggeur me salue en passant. Dès 7 h, je suis en route.

Je déjeune au premier village traversé. Si c’est frais ce matin, la chaleur sera présente, ça se sent déjà. De village en village, je reste essentiellement sur de toutes petites routes. En chemin, je croise Yannick, un cycliste léger. Agréable rencontre et belle conversation.

Je traverse Albert, une petite ville, alors que les cimetières de guerre se multiplient. À partir de Puisieux, je prends une route plus importante, ce qui n’empêche pas de rencontrer un chariot à la façon de l’ouest américain.

En arrivant à Arras, je suis sur un itinéraire connu, je retrouve facilement la maison de mes amis. Il y a un message sur la porte. Ils arriveront dans quelques minutes, je pourrai avoir la clef chez une voisine.

Pierre arrive alors que j’entre dans la douche, et tout le monde est là quand j’en sors. Il y a Élise, ainsi que Josik (10 ans), Layal (8 ans) et Charlie, le petit nouveau qui n’a que 14 mois. Samuel, l’aîné, est chez ses grands-parents.

Comme il fait chaud et que la lumière perdure bien au-delà de 22 h, nous mangeons dehors. En soirée, nous chantons plein de chansons du Québec avec Layal, alors que Josik est plongé dans un livre. Quand les enfants sont couchés, mes amis me donnent des nouvelles de Samuel. À la suite d’une infection qui s’était déplacée vers le cerveau, il a été hospitalisé à Lille et opéré trois fois, ce qui a suscité beaucoup d’inquiétudes – justifiées – chez tous les proches. Heureusement, il s’est bien remis, mais ça a été toute une épreuve pour la famille.

Il est tard quand nous allons nous coucher, mais le programme de demain matin est précis : grasse matinée.

Statistiques
km jour : 109,0
km total : 281
départ / arrivée : 7: 00 > 18: 00
temps déplacement : 7 : 35
vitesse moyenne : 14,3
vitesse maximale : 54,4

La tortue des vallées


Champ de blé

2018-07-05, vendredi ; > Saint-Just-en-Chaussée – 125 km
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Évidemment, je me lève tôt, afin que tout soit prêt. La maisonnée se disperse aujourd’hui : Marie est au boulot, Marianne a une autre sortie avec des copains et Philippe roule avec moi jusqu’à la piste cyclable qui longe la Seine. C’est là que nous nous saluons.

C’est agréable et facile de longer l’eau : il n’y a pas de voitures ni de difficultés pour trouver mon chemin. Je franchis le pont très encombré de voitures vers Saint-Germain-en-Laye et je grimpe vers le Château royal et son immense parc. Passant par là, Jean-Jacques m’accompagne à l’info touriste, mais ils n’ont pas de carte de la forêt de Saint-Germain, que je traverserai après avoir admiré Paris à partir de la terrasse du jardin.

J’aimerais suivre la piste Paris-Londres, un itinéraire vélo, mais le balisage est approximatif et je roule au radar sur des sentiers parfois minuscules. Je finis par trouver mon chemin vers la sortie et je retrouve pour un temps des chemins déjà fréquentés lors de voyages précédents.

C’est beau et chaud, au-dessus de 30°, et tout est bien sec puisqu’il n’a pas plu depuis longtemps. Après avoir quitté les rives de l’Oise, je sors de ma carte à grande échelle et je roule avec celle qui couvre la France entière. Le choix de route s’en trouve grandement diminué, mais je me fie avec succès à mon radar.

Les jolis villages se succèdent, et je me retrouve enfin sur le territoire de la carte neuve qui m’amènera demain vers Arras. Il est grand temps de trouver un endroit pour dormir. En sortant de Saint-Just-en-Chaussée, un chemin agricole part vers la gauche et passe sous le chemin de fer.

Je plante ma tente sous une voûte verte dans un embranchement où la machinerie ne passe pas. Le train n’est pas loin, mais autrement le calme semble garanti. Je m’installe, et bientôt il fait nuit noire. Dodo !

Statistiques
km jour : 124,4
km total : 172
départ / arrivée : 9 : 00 > 21 : 00
temps déplacement : 8 : 26
vitesse moyenne : 14,7
vitesse maximale : 54,8

Pause


Vie de banlieue

2018-07-05, jeudi ; Chatou (Montesson)
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Une vraie bonne nuit, ça fait du bien. Il semble que le décalage horaire ne soit pas un problème majeur pour moi.

Philippe et Marie travaillent aujourd’hui. Je me lève tôt pour les accompagner lors du petit déjeuner, puis je me recouche pour mettre à jour le sommeil. En avant-midi, c’est l’opération courriel, alors que les jeunes sont pratiquement invisibles. Au retour de Marie, tout le monde réapparaît puisque c’est l’heure de manger.

En après-midi, Marie a une brève sortie à faire pour son travail, qui se prolonge. Il est plus de 17 h quand nos partons à trois pour les grands magasins de Montesson. J’y achète une cartouche de gaz et des cartes, alors que Marie et Corentin ont leurs propres achats au programme.

Ce soir, Philippe reste au travail – un dîner lors duquel il représente son entreprise – alors je profite de la compagnie de Marie et des enfants. J’envoie un premier courriel sommaire, et au retour de Philippe nous terminons la soirée ensemble. Demain, vélo : j’ai hâte de pédaler, mais pas de quitter mes amis…

Arriver


En route, déjà. dépaysement

2018-07-04, mercredi ; > Chatou – 50 km
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La brève nuit est sans histoire et très calme. À cause du retard au décollage, nous atterrissons à 10 h 50, 40 minutes plus tard que prévu.

En attendant pour la douane française, Simon, un collègue enseignant, est là avec sa copine – nous étions à bord du même avion. Ils amorcent un tour d’Europe sac au dos.

Je récupère facilement bagages et vélo, tout est en ordre et bientôt prêt pour la route. Il est près de midi quand je fais mes premiers tours de roue sous un ciel mi soleil, mi nuages qui laisse échapper trois ou quatre gouttes à peine perceptibles avant de se dégager.

Je vérifie d’abord si je peux trouver une carte de la région. Peine perdue. Je suis donc un peu perdu moi aussi quand il s’agit de quitter l’aéroport. Après quelques détours, je me retrouve comme espéré à Roissy-en-France et à l’info touriste.

Ils offrent trois services appréciés : une carte vélo de la région, une pompe à pied pour doubler la pression de mes pneus – dégonflés pour le voyage en avion – et un accueil très sympathique.

Arrêt suivant : un immense centre d’achats auquel j’accède par le stationnement souterrain des voitures. Premier arrêt chez Décathlon pour une cartouche de gaz pour le réchaud. Échec : ils sont en rupture de stock. Deuxième arrêt chez Orange. Succès : j’ai un numéro de téléphone français pour deux mois.

Je retrouve avec ravissement les routes françaises, surtout qu’une bonne partie de mon itinéraire est doublé de voies cyclables. Je suis fidèlement les indications imprimées à partir d’Internet et traverse plusieurs banlieues, dont la célèbre Saint-Denis. Là, je manque une intersection – le trafic est dense.

C’est un peu galère pour retrouver ma route, mais je finis par franchir la Seine, non sans avoir échangé quelques mots avec un couple de cyclotouristes néo-zélandais partis de Londres vers l’Autriche.

Je suis maintenant de retour sur l’itinéraire prévu et je lui reste fidèle jusqu’à l’arrivée chez mes amis, sur le coup de 17 h.

Marie est là avec Nicolas – 14 ans et bien plus grand qu’avant – et Corentin, qui célèbre aujourd’hui ses 12 ans. C’est la cinquième fois que je suis présent pour son anniversaire. Philippe, puis Marianne, 16 ans, arrivent un peu plus tard, qui du travail, qui d’une rencontre de copains.

Ici, je dispose de la chambre d’amis et je profite d’une bonne douche avant un excellent repas de fête. En soirée, discussions et bricolage, comme toujours très agréables. Je me couche vers minuit, il est grand temps car je tombe de fatigue.

Statistiques
km jour : 48,5
km total : 48
départ / arrivée : 12 : 00 > 17 : 0
temps déplacement : 3 : 21
vitesse moyenne : 14,4
vitesse maximale : 33,2

Partir


Vol de nuit

2018-07-03, mardi ; >>> Paris – 5500 km
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Cette année, il me semble avoir moins couru que d’habitude. J’ai quand même travaillé, mais j’imagine que l’expérience est utile. Encore cette fois, je n’ai pas pu voir Hélène par manque de temps.

Hier lundi, j’ai passé une bonne partie de la journée au chalet avec François et Linda, cet après-midi, Gaétan est venu me mener à l’aéroport, où nous sommes arrivés avant l’ouverture des guichets – tout a pris place dans sa voiture, en particulier le vélo dans son sac. Aucun problème non plus pour les formalités. Comme la dernière fois, le vélo et les bagages enregistrés pèsent seulement 40 kg, soit 43 kg au total, bien mieux que les 55 kg des voyages précédents.

En mangeant mon lunch, je reçois un texto : Jean-Pierre et Diane sont en route pour l’aéroport, mais la circulation est dense et leur avion pour l’Islande – destination Norvège – est prévu avant le mien. Je repère le comptoir de leur compagnie aérienne et les accueille sur place. Leur départ ressemble à une course à obstacles, ils doivent gérer un poids excédentaire de bagages, mais tout se passe bien. Nous franchissons ensemble les contrôles, et nous souhaitons mutuellement bon voyage.

Au comptoir de leur compagnie, je rencontre trois de mes élèves et leurs parents, en route vers la Pologne en passant par l’Islande. On se reverra avec plaisir à l’automne.

En attendant mon avion, j’appelle Roger, Lucie et Monique, puis je m’installe pour de longues heures. Nous décollons en retard : un autre avion avait pris la place, une passagère avait été refusée et son bagage débarqué.

Prévu à 20 h 35, le départ de la porte a finalement lieu à 21 h 25 et le décollage 15 minutes plus tard. Comme la vidéo décrivant les mesures de sécurité ne fonctionne pas, c’est le personnel de bord qui nous les présente en une petite chorégraphie souriante. Étonnamment, l’avion est loin d’être plein, ce qui donne un espace apprécié.

Au début du trajet, je regarde un – bon – film situé dans une Amérique profonde où la vie est rude et le sourire rare, puis je me repose, comme il se doit.

Europe à vélo – été 2018

Les balcons de la Durance

L’Europe est un fabuleux pays de vélo. Paysages variés et magnifiques, histoire, culture, bouffe, nombreux aménagements cyclistes, il y a de quoi être séduit. Mais c’est autre chose qui m’y attire régulièrement : mes chers amis.

Oui, j’y a pas mal pédalé – près de 2500 km -, mais j’ai d’abord voulu multiplier les rencontres. En gros, j’ai dormi deux nuits sur trois chez des amis ; parmi celles passées sous la tente, deux sur cinq l’ont été en camping sauvage.

Ce voyage a donc un côté un peu aventureux, mais c’est d’abord le côté humain qui en fait la richesse.

Partir
2018-07-03 >>> Paris – 5500 km

Arriver
2018-07-04 > Chatou – 50 km

Pause
2018-07-05 Chatou (Montesson)

La tortue des vallées
2018-07-05 > Saint-Just-en-Chaussée – 125 km

Les chemins creux
2018-07-07 > Arras – 110 km

Pique-nique sur ponton
2018-07-08 Arras

Les chemins de poussière
2018-07-09 > St-Valery (Baie de Somme) – 125 km

De mer en falaises
2018-07-10 > Pourville-sur-Mer (Dieppe) – 85 km

Un manoir du 15e siècle
2018-07-11 > Beuzeville-la-Guérard – 60 km

À la plage
2018-07-12 Beuzeville (Les Petites Dalles)

En passant, marcher Paris
2018-07-13 >> Paris >> Dijon

Enfants de la patrie (Magny)
2018-07-14 Magny-sur-Tille (Dijon)

Revoir ma Normandie
2018-07-15 >> Paris >> Yvetot

Christian, le Havre
2018-07-16 > Le Havre – 85 km

Normandie : côte(s) à Caen
2018-07-17 > Tilly-la-Campagne (Caen) – 120 km

La Suisse Normande
2018-07-18 > Domfront en Poiraie – 110 km

La Vélo Scène
2018-07-19 > Beauvoir (Mt-Saint-Michel) – 80 km

Rencontres en route
2018-07-20 > Rennes – 85 km

Atterrir un peu plus loin que prévu
2018-07-21 >> Tours > Coussay-les-Bois – 30 km

Inès et Arthur au Futuroscope
2018-07-22 Coussay-les-Bois (Futuroscope)

Angles-sur-Anglin
2018-07-23 Coussay-les-Bois (Angles-sur-Anglin)

Seul
2018-07-24 > Ménigoute – 95 km

Rencontres sur la Vélo Francette
2018-07-25 > Damvix – 100 km

Plaines et falaises de La Rochelle
2018-07-26 > Champagné-les-Marais – 115 km

Le Puy du Fou
2018-07-27 > Saint-Martin-Lars – 45 km

En famille
2018-07-28 La Guillemandière

En famille (bis)
2018-07-29 La Guillemandière

Trains
2018-07-30 >> Albigny-sur-Saone (Lyon) – 20 km

Entre traboules et piscine
2018-07-31 Albigny-sur-Saone (Lyon)

Le Rhône et les « petits » cols
2018-08-01 > La Motte-Servolex – 145 km

Étrange jardinier et cabrioles
2018-08-02 La Motte-Servolex (Lac du Bourget)

ViaRhôna
2018-08-03 > La Joux (Genève) – 105 km

Marathon
2018-08-04 > Mayens de Sion (Sion) – 175 km

Messe, bisse et petites fleurs
2018-08-05 Mayens de Sion (Sion), Tyon

Les hauts et les bas
2018-08-06 > Martigny – 40 km

Le Grand-Saint-Bernard
2018-08-07 > Aoste – 100 km

Le Val d’Aoste
2018-08-08 > Ivrea – 70 km

Torino : entrer et sortir
2018-08-09 > Caselette (Torino) – 100 km

Val de Susa et Montgenèvre
2018-08-10 > Saint Chaffrey (Briançon) – 105 km

Autour du col du Granon
2018-08-11 Saint Chaffrey (Col de Granon)

Le fort et le torrent
2018-08-12 > Réotier – 45 km

La métamorphose du train
2018-08-13 > >> Beaumont-sur-Perthuis – 45 km

Vie communautaire
2018-08-14 La Pourraque (Beaumont-sur-Perthuis)

Les vœux de Claire
2018-08-15 La Pourraque (Manosque)

Tours de roues en Provence
2018-08-16 > La Pourraque (Montfuron) – 40 km

Les gorges en famille
2018-08-17 La Pourraque (Monpezat)

De Marseille à Montréal
2018-08-18 >>> Montréal – 6000 km

Retour à la maison

La maison, c’est par où ?

2017-08-07 > Montréal – 115 km
Sommaire

Lundi. Levé tôt, comme d’habitude en camping, je pars tôt, même si je prends mon temps : c’est déjà la dernière journée de voyage pour cet été.

Ce matin, c’est frais et confortable, mais surtout couvert. Pour les dix premiers kilomètres, je roule sur de routes de campagne aussi désertes que le camping lors de mon départ. Grâce à ma carte assez détaillée, je rejoins facilement la Montérégiade, un segment de la Route Verte qui relie toutes les régions du Québec.

Établie sur l’emprise d’une ancienne voie de chemin de fer, la piste est facile et jolie, malgré qu’elle soit en poussière de roche. C’est simplement moins rapide. J’apprécie particulièrement de circuler entre cultures et nature, parfois dans de véritables tunnels d’arbres. En arrivant à Saint-Jean-d’Iberville, je redécouvre l’environnement urbain, mais pour peu de temps. Le trajet vers Chambly est magnifique : c’est toujours de la poussière de roche, mais le long du canal de Chambly, loin de voitures.

Il y a plusieurs marcheurs, coureurs et cyclistes : en particulier, j’y rencontre Jorg, d’Edmonton, Alberta, qui traverse le Canada à vélo et parle bien français. Arrivé hier au Québec, il ne connaît pas les itinéraires possibles. Nous en discutons, je lui donne une carte du secteur vers lequel il se dirige et nous prenons une photo à deux. Belle rencontre.

Je mange à Chambly, où je rencontre Olivier et Mara, deux jeunes cyclistes de retour de Burlington, Vermont.

Suivant toujours la Route Verte, je traverse Carignan et entre dans Longueuil. Comme la piste va trop vers l’est, je la quitte pour me diriger approximativement vers le pont Victoria. Je retrouve des pistes cyclables, passant par hasard devant la maison de mes amis Jean-Luc et Dominique, absents.

Une succession de passerelles donne accès à la digue de la voie maritime, chemin obligé pour rejoindre l’estacade du Pont Champlain. Mais la grille est cadenassée : le pont-levis est remonté afin de permettre le passage d’un gros navire vers l’écluse. Si les voitures disposent d’une alternative, les cyclistes n’ont qu’à attendre, une bonne demi-heure cette fois-ci. Je sors mon ordinateur pour travailler un peu sur le journal.

Ayant repris ma route après le passage du bateau, je m’arrête à nouveau pour réparer une crevaison, pas pour moi mais pour un homme ayant encore plusieurs kilomètres à parcourir. Il en est très reconnaissant.

Le chantier du nouveau pont Champlain avance. C’est assez spectaculaire. Comme les constructeurs utilisent l’estacade, une passerelle pour vélos a été construite pour permettre notre passage. Bon point. Et c’est une traversée spectaculaire, offrant de belles vues sur la ville.

L’entrée sur l’île de Montréal est également conditionnée par le chantier : la piste temporaire circule entre machines, constructions et entreposages.

À partir de Verdun, je progresse tranquillement sur les berges du Saint-Laurent. Les vélos et marcheurs sont nombreux, les vues sont belles, c’est agréable même si le ciel se couvre à nouveau.

En arrivant à Dorval, deux jeunes cyclistes ont visiblement un problème mécanique. Pour cause : le dérailleur du vélo de Frédéric est tout tordu. Je sors ma trousse de mécanique et replace les choses temporairement pour leur permettre de rentrer à la maison. Lui et Élodie, qui l’accompagne, sont bien contents.

La ville de Dorval est envahie de cônes orange. Je réussis à me sortir de ce labyrinthe et retrouve le chemin que j’emprunte régulièrement pour revenir du travail. Des automobilistes impatients ne comprennent pas pourquoi je roule sur la route – utilisant klaxon et engueulade comme arguments – alors que j’avais expérimenté un partage harmonieux de la route pendant tout le voyage. Il reste du travail à faire.

Je suis chez moi peu avant 19 h. Tout est en ordre, si on peut dire, car ma maison est un chantier. Ce sera pour un autre jour. Après près de 1800 kilomètres, mission accomplie. Quel beau voyage ! Le repos sera apprécié, mais je repartirai, pour les rencontres, pour rester vivant et heureux.

Statistiques
km jour : 115,5
km total : 1788
départ / arrivée : 7: 45 > 19 : 00
temps déplacement : 7 : 01
vitesse moyenne : 16,4
vitesse maximale : 27,9