L’ancien chemin et le nouveau

Entre Batiscan et Sainte-Anne-de-la-Pérade, un pont centenaire

Vendredi > Québec – 130 km
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Excellente nuit, comme d’habitude sous la tente. Si mes hôtes prévoyaient s’amuser tard, je n’en ai pas eu connaissance. C’est un des avantages des grosses journées en plein air. Bon, la tente est humide de rosée, elle séchera plus tard. Je suis en route dès 8 h.

J’arrête rapidement pour déjeuner à une halte routière, puis je prends la 138, toujours bordée de fermes coquettes, mais surtout du magnifique Saint-Laurent. Au début, c’est encore frais, mais la chaleur s’impose de plus en plus pendant la journée.

Entre Batiscan et Sainte-Anne-de-la-Pérade, un pont authentiquement centenaire – construit en 1920 – se traverse difficilement : il est étroit avec un tablier en treillis d’acier. C’est joli de voir l’eau sous mes roues, mais c’est franchement instable.

À Grondines, le trajet proposé quitte la 138 pour prendre une ancienne route plus calme et bien jolie. J’y croise un cyclotouriste, récemment retraité, qui en est à son premier voyage. Bien équipé, il roule léger puisqu’il dort en auberge. Il est bien content malgré le fort vent de face d’hier.

Comme d’habitude, je salue le Moulin de la Chevrotière et Deschambault. Je rattrape Joëlle, une autre néophyte du cyclotourisme. Elle a un vélo de base, du matériel approximatif et a pris la route mardi sous le déluge puisque tous ses hébergements étaient déjà réservés. Elle n’a même pas fini de sécher. Nous roulons de concert pour un bout de temps.

Je mange à Cap-Santé, puis je quitte le fleuve pour me diriger vers Pont-Rouge par un rang de campagne. J’ai choisi d’essayer un nouvel itinéraire cyclable qui semble intéressant.

Après Pont-Rouge, je trouve facilement l’entrée de la piste cyclable Dansereau / La Liseuse. Si le nom étonne, le trajet ravit. Cheminant en forêt, la piste en poussière de roche longe de près la rivière Jacques-Cartier et ses spectaculaires rapides. C’est très fréquenté par toutes les générations pour d’excellentes raisons.

En route, j’avise une jeune femme que son pneu arrière est vraiment trop mou. Je regonfle, puis nos roulons ensemble jusqu’au bout du sentier. Jeunes enseignants, Geneviève et son copain Jean-Gabriel sont de très agréable compagnie.

À Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, la piste s’interrompt pour quelques pénibles kilomètres, en particulier une abrupte et cuisante montée infestée de voitures. Ouache !

C’est pour une bonne cause : jusqu’à Limoilou, je suis à nouveau sur une piste cyclable très fréquentée. Son nom l’indique : le Corridor des Cheminots est une ancienne voie de chemin de fer, d’abord en poussière de roche puis pavée. Je passe près de chez Lyette, que je prévois visiter demain.

En chemin, plusieurs cyclistes m’adressent la parole. Avec mon vélo chargé, je ne passe pas inaperçu. Je roule un bout avec Stéphanie. Elle est secouée : un de ses amis cycliste émerge péniblement du coma après avoir été fauché par une camionnette. La vie – des cyclistes – est si fragile…

Je pédale les derniers kilomètres dans les rues. Je suis étonné : malgré ces très grosses journées et les douleurs associées, j’ai toujours beaucoup d’énergie.

Comme prévu, Anouka et Caroline sont absentes pour la soirée, mais leur voisine me donne accès à leur logement. C’est très apprécié. J’entre mes sacs et mon vélo, j’étends ma tente pour la sécher et je passe à la douche. Que ça fait du bien !

Je reçois un appel de Shawn. Il est à Saint-Nicolas, juste de l’autre côté des ponts. Il a été retardé par une vilaine crevaison, mais a bien profité du vent de dos et est de très bonne humeur. Je lui indique un camping possible – il n’y en pas tant – car lui aussi souhaite une douche après une nuit en camping sauvage.

Je cuisine un peu et je me mets à la rédaction du journal. Maintenant, je n’ai plus beaucoup d’énergie, la fatigue est là. J’ai aussi pas mal soif et c’est chaud. Soirée tranquille.

Plus tard, c’est un plaisir de retrouver mes hôtesses, de retour de leur visite dans la famille de Caroline. Mais tous sont fatigués, alors nous ne nous couchons pas très tard.

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km jour : 130.7
km total : 714
départ / arrivée : 8 : 00 > 17: 15
temps déplacement : 7 : 08
vitesse moyenne : 18,3
vitesse maximale : 40