Revoir ma Normandie


Foot : après la victoire

2018-07-15, dimanche ;  >> Paris >> Yvetot
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Après une autre excellente nuit, je me réveille une minute avant que l’alarme sonne. Mes préparatifs pour le voyage sont pratiquement complétés avant que mes amis se lèvent.

Ce matin, la chaleur s’impose rapidement. Le ciel initialement dégagé se couvre tranquillement : il y a de faibles possibilités d’orage en après-midi. En attendant, nous mangeons dehors, très heureux de profiter d’un auvent.

Tous se préparent pour un départ. Mes amis vont en ville pour assister à la finale du Mondial de foot ; de mon côté, je retourne en Normandie retrouver vélo et routes. J’ai bien hâte de pédaler.

Nous nous rendons en voiture jusqu’à Quetigny, puis après un petit jogging nous poursuivons en tramway jusqu’à la gare. Nous y sommes 12 minutes avant le départ prévu, un horaire plus serré que ce à quoi je suis habitué. Comme je n’ai pas de vélo avec moi, ça va. Renaud et moi nous saluons – les autres sont débarqués deux stations avant. C’est toujours dommage de partir si rapidement, mais nous nous reverrons dès que possible.

Je m’installe dans le train, mais celui-ci part un quart d’heure plus tard que prévu. Pas grave : j’avais gardé une bonne marge de sécurité pour la correspondance à Paris.

Ce trajet est très calme, à part une jeune fille qui débat nerveusement au téléphone de sa vie dramatique. Il y a à l’occasion quelques gouttes de pluie, rien de significatif sur le pays desséché.

Effectivement, le train arrive à la gare Paris-Bercy avec 20 minutes de retard. Je me dirige vers le métro et j’arrive une bonne demi-heure avant le départ de mon train vers Yvetot. Mon ordinateur apprécie la prise de courant : je prévois enfin envoyer un courriel collectif ce soir, mais ça implique pas mal de préparation. Cette pause train est bienvenue à ce point de vue.

Dans notre wagon, il y a un groupe d’enfants et d’ados accompagnés de moniteurs. Il est facile de suivre en direct le match de foot simplement par l’ambiance sonore. Et quand la France l’emporte, l’hystérie submerge le wagon… et probablement une bonne partie du pays. La troupe débarque quelques minutes plus tard et le calme revient.

Le train est à l’heure, M. Michel aussi. Il souhaite manger au restaurant, mais ils sont tous fermés aujourd’hui. En plus, il est difficile de circuler car le village est victime d’une liesse aux couleurs d’émeute à la suite de la victoire française au foot.

M. Michel connaît la région et il trouve le restaurant resté ouvert. C’est donc un buffet chinois qui m’accueille en Normandie.

De retour au manoir, il me parle avec passion de ce bâtiment toujours splendide, m’en présentant des aspects insoupçonnés. Mais nous ne veillons pas tard. Je procède à l’envoi d’une première partie du journal avant de profiter d’une nuit fraîche et confortable sous un ciel parfait.

Enfants de la patrie (Magny)


Magny-sur-Tille – avec le maire et quelques conseillers

2018-07-14, samedi ; Magny-sur-Tille (Dijon)
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Ce matin, grasse matinée : tous sont fatigués, et rien ne presse. Après la mise en marche de la journée, nous partons en famille et à pieds vers la Salle des Fêtes du village, puisque c’est aujourd’hui le 14 juillet, fête nationale de la France. Faut dire que c’est aussi la petite finale de la planète foot, et la veille de la grande finale Croatie-France. Effervescence garantie.

À la fête du village, j’ai l’occasion de rencontrer plusieurs citoyens et des élus qui me demandent de faire un bref compte-rendu. Voici.

Magny-sur-Tille : grande fête au village

Habituellement, je ne célèbre pas le 14 juillet : j’habite Montréal, de l’autre côté de l’Atlantique. Cette année 2018, je suis non seulement en France pour cette fête, mais à Magny-sur-Tille chez mes grands amis Renaud et Chrystel. Conditions gagnantes.

Le rassemblement a lieu en fin d’avant-midi à la Salle des Fêtes, je suis honoré d’y être invité. Sur place, je suis rapidement repéré : on me dit que j’ai un accent, moi je trouve que tous en ont un. Je ne suis pas que repéré, je suis surtout accueilli très chaleureusement. Les peuples de nos deux pays sont cousins et amis, nous prenons plaisir à nous rencontrer.

La fête commence évidemment par les discours. C’est M. Nicolas BOURNY, maire et conseiller métropolitain, qui officie. En toute simplicité, il fait part à ses commettants des défis et des bons coups des derniers mois, ainsi que de quelques projets. Pas de grands élans patriotiques, pas de drapeaux, pas d’effets oratoires : ce sont la commune, se habitants et ses projets qui sont ici mis en valeur. M. le maire est visiblement apprécié des gens présents – près d’une centaine de personnes pour une commune qui en compte moins de mille, c’est considérable – et converse facilement avec l’un et l’autre.

Ensuite, les bras se mettent à l’œuvre : il faut installer tables et chaises à l’ombre des arbres, apporter les couverts, les plats et les boissons et surtout s’installer entre voisins et amis pour quelques heures de fraternisation. La nourriture est bonne, simple et abondante, il y a plusieurs services dans lesquels le conseil municipal est bien impliqué, et surtout des gens heureux d’y être, toutes générations confondues.

Je suis évidemment d’ailleurs, mais je me suis senti tout à fait confortable tout au long de la rencontre. Est-ce parce que c’est une petite ville ? Le contact a été immédiat et très chaleureux. J’ai particulièrement apprécié des échanges passionnants avec le maire et certains conseillers.

D’une certaine façon, le 14 juillet n’aura été qu’une occasion pour permettre l’essentiel : la fraternisation entre habitants de la ville, ouverte sur le visiteur devenu ami. Merci.

Nous avions mangé longtemps et beaucoup : de retour à la maison, nous ne sommes pas motivés à manger, mais plutôt à relaxer. Après la victoire belge au foot, les garçons vont dans la piscine, Chrystel à une rencontre d’amies, Renaud à la sieste et moi à l’écriture.

Plus tard, nous mangeons un peu – ce n’est pas une urgence dans mon cas – puis nous retirons dans nos quartiers de nuit après une chanson. Le repos…

En passant, marcher Paris


Notre-Dame de Paris, avant l’incendie

2018-07-13, vendredi ;  >> Paris >> Dijon
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Je me lève tôt pour être fin prêt. À 7 h 45, Gwénola et moi sommes en route pour Yvetot, d’où je prendrai le train. Si mon billet vers Paris s’imprime sans difficulté, celui vers Dijon aurait du être préparé à la maison. Compliqué quand l’imprimante ne fonctionne pas, mais il semble que la SNCF soit douée pour les « solutions » alambiquées. Je verrai à Paris. En attendant, le train arrive et il est déjà temps de saluer Gwénola, en attendant les prochaines retrouvailles.

À bord, tout est calme et j’écris, puisque mon journal avait un bon retard. Comme le train en a aussi – 20 minutes dans son cas –, je réussis à tout mettre à jour.

Je descends donc du train vers 10 h 45, et je me dirige immédiatement vers le guichet. Selon les règles, j’aurais dû imprimer moi-même mon billet, ce qui n’était pas possible. Après négociation, on me propose de préparer un fichier <.pdf> en utilisant le réseau ouvert de la gare. C’est long, car la connexion est plutôt précaire, mais je réussis à enregistrer le précieux document sur une clef USB. Le préposé au guichet est étonné, mais il obtempère – je sais ce que je veux. Après à peine une heure, je peux quitter la gare sans inquiétude.

Je dispose de quelques heures pour errer dans Paris, et le quartier s’y prête bien : je suis au cœur de la ville mythique. Je traverse le Boulevard Haussmann, croise la rue des Capucines, l’Opéra, le Café de la Paix, les boutiques des grands noms de la joaillerie, longe le Palais du Louvre et ses pyramides de verre pour rejoindre la Seine.

En marchant sur les berges, je vois de nombreux bateaux commerciaux ou touristiques, le Pont des Arts – désormais protégé des innombrables cadenas qui l’envahissaient –, les Invalides, le Pont Neuf que je traverse pour aller sur l’Île de la Cité.

Là, il y a l’Hôtel-Dieu et Notre-Dame-de-Paris qu’une interminable file de touristes visitera après une longue attente sous un soleil bien cuisant. Ce n’est pas pour moi.

Après cette belle balade dans une ville où chaque rue fait partie de l’Histoire avec une grand « H », je me dirige vers la gare Paris-Bercy en métro. Ayant gardé une bonne marge de sécurité, je suis à l’heure, tout comme le train.

Pendant le trajet, je me lance dans le tri et le ménage des photos. Comme la prise de courant à laquelle j’ai accès n’est pas alimentée, je travaille jusqu’à épuisement de la batterie de mon ordi, qui devance de 20 minutes l’arrivée à Dijon. Quelques instants plus tard, Renaud est là. Joie des retrouvailles.

Pendant le trajet, les sujets de discussion ne manquent pas, car il faut rattraper les derniers événements et parler de projets. À la maison, Chrystel, Ewan et Nolan me font un accueil plus que chaleureux. Quel bonheur de se retrouver !

Le bon repas, pris sur la terrasse, puis la marche alors que le jour tombe, permettent de poursuivre les échanges. Nous avons beaucoup à dire, et plaisir à nous le dire ensemble. Ensuite, nous ne veillons pas tard : tous vont apprécier ces heures de repos.

À la plage


Les Petites Dalles – plage

2018-07-12, jeudi ; Beuzeville-la-Guérard (Les Petites Dalles)
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La maison est très calme, ainsi que l’environnement : parfait pour dormir. Au matin, nous nous levons en ordre dispersé, les ados fermant la marche.

En journée, quelques activités ponctuelles – confiture à cuire et à empoter, repas – rythment une journée calme. Les garçons ont un travail à terminer pour les scouts ; de mon côté, je me procure des billets de train pour demain.

En après-midi, nous nous activons pour partir à la mer. La famille a ses habitudes et une cabine de plage aux Petites Dalles, un village lové entre deux hautes falaises de calcaire. C’est très joli, mais la marée est basse, le fond vaseux au-delà du sable et l’eau froide, alors je ne vais pas très loin. Les jeunes enfants s’en donnent à cœur joie, les garçons s’amusent avec le flotteur d’une planche à voile et une rame, d’autres bronzent malgré un vent frais, c’est bien relaxant.

Je ne suis quand même pas très « plage », alors je pars avec Pierre pour marcher sur le sentier qui mène au village voisin. Comme nous sommes en hauteur, les vues sont splendides.

Au retour, M. Michel se joint à nous sur la plage. Malgré l’âge et sa marche difficile, il semble bien heureux de prendre le bon air. Gwénola revient un peu plus tard de faire ses courses à Fécamp.

C’est très pratique que le papa de Gwénola soit venu, car il faut ramener le flotteur de la planche à voile, qui prend beaucoup de place. Nous sommes donc trois à voyager avec M. Michel. Nous nous rendons à sa voiture, que nous découvrons en désordre avec un siège d’enfant à l’arrière. Nous nous installons, et notre conducteur s’avance en déclarant : « Ce n’est pas ma voiture ! » Cette voiture identique et déverrouillée était à une rangée de celle que nous cherchions. Nous remettons la voiture jumelle dans son état initial, puis nous partons avec notre conducteur, qui conduit allègrement sa Golf manuelle malgré les années.

De retour au manoir, Pierre et Jérôme entreprennent une opération de séduction auprès des vaches – un succès ! – puis nous passons à table. La soirée se termine un peu tard avec guitare et flûte puisque Jérôme pratique cet instrument avec compétence. Les chants de Noël ont un bon succès. Avant le dodo, nous démarrons la laveuse, que je viens vider à 3 h…

Un manoir du 15e siècle


Escalier en colimaçon

2018-07-11, mercredi ; > Beuzeville-la-Guérard – 60 km
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Finalement, la nuit a été plutôt sèche, à part quelques gouttes rapidement évaporées. Levé vers 7 h 30, je prends le temps d’écrire avant de me préparer à prendre la route, et il est plus de 10 h quand je quitte le camping. Encore ce matin, le ciel est gris, c’est frais et confortable et je profite d’un vent venu du nord-est.

Si la journée s’annonce facile côté distance, je quitte le village par une solide montée bien abrupte, probablement autour de 13 %. Ayoye ! La route est très étroite et il n’y pratiquement aucune voiture.

Près de Varengeville, une équipe de tournage oriente sa lentille vers moi. France 3 réalise une série estivale de reportages sur les plus jolis villages de Normandie, il semble que j’en serai.

Plus loin, je traverse… Longueil. À une lettre près, c’est comme Longueuil, une banlieue de Montréal. Un pont est fermé à la circulation, mais les ouvriers me laissent passer sans difficulté. Les jolis villages se succèdent, avec parfois un accès à la mer entre les superbes falaises blanches. Je mange au bord de l’eau, en dehors de tout village et loin des touristes. Splendide !

J’entre ensuite dans les terres. Villages et vallons se succèdent jusqu’à une route plus importante qui me mène à Cany-Barville, au pied d’une longue descente. À la sortie de la ville, la Véloroute du Lin, une piste cyclable toute neuve, me mène à quelques kilomètres de Beuzeville-la-Guérard. Je retrouve sans difficulté la maison, j’y étais déjà venu en 1996…

M. Michel, le papa de Gwénola, est présent, mais je sonne sans réponse. J’essaie le téléphone, il est à trois pas de moi. C’est maintenant un homme très âgé, il aura 90 ans dans quelques semaines, et il habite seul cet immense manoir qui date de six siècles. C’est une splendeur que j’admire sous toutes ses coutures.

Gwénola est bientôt de retour avec ses fils Jérôme et Louis, et les copains Pierre et Grégoire, tous des ados. Nous nous retrouvons avec plaisir, devisant de divers sujets. Les jeunes sont très intéressés par le foot, ils ne manqueront pas le match de ce soir.

Je m’installe et prends une douche, puis Gwénola et moi vidons le carré de framboises pour le dessert. Après le repas en famille, nous nous mettons un peu à jour sur la vie et les familles. Il y a des défis, mais aussi de grandes joies, c’est bon de les partager.

La nuit est tombée, nous nous retirons pour profiter d’un repos bien mérité.

Statistiques
km jour : 59,5
km total : 569
départ / arrivée : 10 : 10 > 15 : 30
temps déplacement : 4 : 12
vitesse moyenne : 14,1
vitesse maximale : 49,3

De mer en falaises


Falaises de craie sur la Manche

2018-07-10, mardi ; > Pourville-sur-Mer (Dieppe) – 85 km
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Une excellente nuit, fraîche et confortable. C’est presque une habitude : je me lève cinq minutes avant la sonnerie de mon réveil. Le ciel lumineux se couvre assez rapidement au matin. Je m’organise tranquillement tout en devisant avec Édith, toujours aussi sympathique. À 9 h, je pars sous un ciel gris et un temps frais. J’ai presque envie d’enfiler un chandail… mais le vent de dos compense largement le léger inconfort.

Premier détour et arrêt : Le Hourdel, une pointe qui s’avance à l’entrée de la Baie de Somme. La marée semble basse, car la baie est plutôt un immense herbier habité par d’innombrables oiseaux de mer.

La carte indique une route vers Cayeux-sur-Mer. Celle-ci est fermée… aux voitures et est désormais une paisible piste pour piétons et cyclistes au travers des fragiles dunes : magnifique ! À Cayeux, la vue sur la mer est masquée par un mur de cabanes de plage.

Vers l’ouest, de hautes falaises de craie blanche s’étirent à perte de vue. Je choisis de passer par Onival et Ault, qui marquent la fin de la plaine. C’est de toute beauté, même si certaines maisons sont juchées vraiment sur le rebord des falaises.

Ensuite, bien sûr, il faut les gravir, ces hautes falaises. Sur les plateaux, rien de marquant, mais la route redescend à Le Tréport, ville de marins blottie près de la rivière entre les falaises. Je m’informe à un sympathique gendarme qui me dirige vers une invention pertinente : un funiculaire qui emmène ses passagers en haut des falaises rapidement et sans effort. Une fois n’est pas coutume…

En haut, c’est une succession de belvédères reliés par un sentier et une route tranquille. Que c’est beau, surtout que la couverture nuageuse se brise de plus en plus, illuminant le paysage de touches de soleil.

À partir de Criel-sur-Mer, la route retourne dans les terres et il n’y a pas de funiculaire pour gravir les nombreuses côtes. À l’info touriste, le préposé me fournit une carte de région avec les itinéraires vélo : j’ai donc la chance de me promener sur de jolies routes presque sans voitures.

Sur la côte, il y a plusieurs cyclotouristes. Je croise à quelques reprises un couple de hollandais, une nationalité bien représentée sur deux roues. Une belle descente nous mène à Dieppe, où je visite en touriste le bord de mer.

Il y a un festival et une foule au travers de laquelle je roule très prudemment. Le traversier vers l’Angleterre se remplit, puis amorce sa navette. De mon côté, évidemment, c’est une nouvelle montée, un plateau puis une descente magnifique vers un nouveau village. Une famille allemande rencontrée à quelques reprises m’indique le camping. Je m’y installe, tout près du couple de hollandais croisé plus tôt.

Le site est très beau : ma tente est au bord de l’étang – ça risque d’être humide cette nuit – avec vue sur un pré fréquenté de divers animaux, sur les collines et sur les prés.

Ma roue arrière a besoin d’un alignement, une opération dans laquelle je suis peu à l’aise. Je fais ce que je peux, je soupe puis j’écris un bout du journal, bien négligé ces derniers jours, alors que le camping vibre au rythme du foot, puisque la France joue ce soir. Malgré la musique dans mes écouteurs, je reste au courant de l’émotion collective, à défaut de la partager. Les préados manifestent bruyamment leur joie quand la victoire française est confirmée.

De mon côté, je passe à la douche et au dodo, car il est déjà tard.

Statistiques
km jour : 83,8
km total : 509
départ / arrivée : 9 : 00 > 19 : 00
temps déplacement : 6 : 05
vitesse moyenne : 13,7
vitesse maximale : 50,1
Camping : 15,50 €

Les chemins de poussière


La Traverse du Ponthieu

2018-07-09, lundi ;  > St-Valery-sur-Somme (Baie de Somme) – 125 km
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Départ, déjà. Je me lève assez tôt pour prendre une douche et tout préparer. Pierre part au travail, puis je démarre en compagnie d’Élise et Charlie, alors que nous accompagnons Layal, qui est inscrite pour une semaine d’activités artistiques. Nous nous présentons sur place en même temps que quelques autres familles, tout est verrouillé. Une maman appelle : ça commence demain.

Mes amies m’accompagnent pour quelques minutes, jusqu’à ce que je sois sur la bonne voie, puis nous nous saluons sous un soleil resplendissant.

P.S. Je ne reverrai plus jamais Élise. Elle est décédée le 13 mars 2019, fauchée la veille sur un passage piéton par une automobiliste trop pressée. Quelle tristesse… Charlie, sérieusement blessé, s’est bien remis, mais n’a plus sa maman.

Il y avait un gros festival de musique en ville. Deux conséquences pour moi : je dois faire quelques détours pour rejoindre ma route, et je croise de nombreux jeunes festivaliers, un peu sonnés par leur fin de semaine et portant tous des tentes et des sacs à dos.

J’avais pensé prendre un itinéraire cyclable bien marqué sur ma carte, mais quand je le croise il s’avère être en mauvais gravier. Je choisis donc l’asphalte et les petits villages. Je recroise la piste. Surprise : cette section est pavée et parfaite. J’en profite pour quelques minutes avant qu’elle se termine. Je retrouve les petits villages et les champs, avec quelques forêts et beaucoup de côtes.

Je traverse Lucheux, un village particulièrement ancien et joli, un cas de photos. Plus loin, à Neuvillette, une dame assez âgée qui s’occupe de son terrain engage la conversation et m’invite à sa table pour une agréable rencontre. Je ne mange pas – c’était déjà fait – mais je remplis mes bouteilles et ma mémoire. Merci, Nicole !

La piste reprend à Bernâtre, autre village splendide. La Traverse du Ponthieu est une ancienne voie ferrée en terre, mais calme et souvent très jolie. Certaines sections sont un tunnel vert sous la voûte des arbres ; ailleurs, je profite de belles vues sur les environs. Partout, moi et mon vélo faisons le plein de poussière, car tout est très sec puisqu’il n’a pas plu depuis longtemps.

À Abbeville, j’ai besoin d’aide pour retrouver la piste, mais celle-ci est désormais pavée me mène en droite ligne vers le village de Saint-Valery-sur-Somme et la baie homonyme.

Je longe le bord de l’eau. Je m’informe de la suite du trajet à une cycliste, et celle-ci m’invite à partager son site de camping. Offre acceptée, évidemment.

Je monte la tente, puis nous marchons jusqu’à un petit resto voisin du camping. La conversation va bon train autour des salades copieuses. Édith, infirmière alsacienne, est depuis un mois retraitée et grand-mère. Elle est très satisfaite de son vélo électrique récent et de sa voiture achetée aujourd’hui. Elle compte les utiliser pour visiter, pédaler et profiter de la vie. Elle découvre avec enthousiasme les joies du camping et de sa nouvelle disponibilité.

De retour aux tentes, il est temps de passer à la douche et de dormir, question de bien profiter des prochaines journées.

Statistiques
km jour : 122,8
km total : 425
départ / arrivée : 9 : 00 > 20 : 30
temps déplacement : 8 : 06
vitesse moyenne : 15,1
vitesse maximale : 51,1
Camping : 8,00 €

Pique-nique sur ponton


Longer le canal

2018-07-08, dimanche ; Arras
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Le programme prévu est respecté à la lettre : tout le monde se lève tard.

Il y a quand même une certaine effervescence, car Josik part ce midi pour une semaine de camp scout en Baie de Somme. Le rendez-vous est à quelques pas : Élise et moi l’accompagnons dans le joyeux désordre du départ. Les jeunes et les chefs s’entassent dans les voitures des parents, et c’est parti.

De notre côté, nous avons aussi rendez-vous. Nous partons tous sur deux roues – mes amis ont choisi de vivre sans voiture – et nous longeons tranquillement le canal sur quelques kilomètres.

Comme entendu, Thomas et Céline sont là avec une ribambelle d’enfants : Prunille, 8 ans, fille de Thomas (Anouk est absente), Baptiste, 14 ans, et Célestine, 12 ans, enfants de Céline, et Héloïse, 16 ans, une cousine. C’est donc une bonne troupe qui roule jusqu’à un ponton qui nous accueillera pour une belle rencontre.

Les deux fillettes partent à la chasse aux insectes avec un filet et ramènent leurs trouvailles avant de les libérer. Nous partageons aussi diverses victuailles et bien des rires… avant de repartir vers nos propres aventures.

Sur le chemin du retour, nous croisons Sophie, qui garde la petite Anna et voyage avec elle sur son vélo électrique. Ce n’est pas un hasard, bien sûr. Elles nous accompagnent à la maison, c’est un plaisir de la retrouver même si sa vie a changé depuis le départ de Bertrand.

Après la rencontre avec Sophie et le repas, nous sortons à nouveau la guitare et chantons avec joie. Layal monte se préparer pour la berceuse et la nuit, mais revient : elle a repéré une minuscule tique près de sa hanche gauche. C’est une bestiole qui se nourrit du sang de son hôte et peut lui transmettre des maladies par la même occasion. Heureusement, Pierre a l’outil requis – un minuscule pied de biche en plastique – et retire la bestiole avec précautions en tournant lentement. Succès, heureusement, sauf pour la tique qui est assassinée sur le champ. Heureusement que Layal était informée et vigilante ! Nous nous couchons peu après, car la journée de demain s’annonce bien chargée pour tous.

Statistiques
km jour : 21,0
km total : 302
départ / arrivée : 14 : 50 > 19 : 40
temps déplacement : 1 : 51
vitesse moyenne : 11,4

Les chemins creux


La Somme

2018-07-07, samedi ; > Arras – 110 km
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Est-ce que le train a pris congé cette nuit ? Peut-être aussi que je dormais bien : je n’ai rien entendu. Comme je suis en camping sauvage, je me lève tôt et je me prépare rapidement. J’ai de la compagnie : des vaches broutent dans le champ voisin. Un joggeur me salue en passant. Dès 7 h, je suis en route.

Je déjeune au premier village traversé. Si c’est frais ce matin, la chaleur sera présente, ça se sent déjà. De village en village, je reste essentiellement sur de toutes petites routes. En chemin, je croise Yannick, un cycliste léger. Agréable rencontre et belle conversation.

Je traverse Albert, une petite ville, alors que les cimetières de guerre se multiplient. À partir de Puisieux, je prends une route plus importante, ce qui n’empêche pas de rencontrer un chariot à la façon de l’ouest américain.

En arrivant à Arras, je suis sur un itinéraire connu, je retrouve facilement la maison de mes amis. Il y a un message sur la porte. Ils arriveront dans quelques minutes, je pourrai avoir la clef chez une voisine.

Pierre arrive alors que j’entre dans la douche, et tout le monde est là quand j’en sors. Il y a Élise, ainsi que Josik (10 ans), Layal (8 ans) et Charlie, le petit nouveau qui n’a que 14 mois. Samuel, l’aîné, est chez ses grands-parents.

Comme il fait chaud et que la lumière perdure bien au-delà de 22 h, nous mangeons dehors. En soirée, nous chantons plein de chansons du Québec avec Layal, alors que Josik est plongé dans un livre. Quand les enfants sont couchés, mes amis me donnent des nouvelles de Samuel. À la suite d’une infection qui s’était déplacée vers le cerveau, il a été hospitalisé à Lille et opéré trois fois, ce qui a suscité beaucoup d’inquiétudes – justifiées – chez tous les proches. Heureusement, il s’est bien remis, mais ça a été toute une épreuve pour la famille.

Il est tard quand nous allons nous coucher, mais le programme de demain matin est précis : grasse matinée.

Statistiques
km jour : 109,0
km total : 281
départ / arrivée : 7: 00 > 18: 00
temps déplacement : 7 : 35
vitesse moyenne : 14,3
vitesse maximale : 54,4

La tortue des vallées


Champ de blé

2018-07-05, vendredi ; > Saint-Just-en-Chaussée – 125 km
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Évidemment, je me lève tôt, afin que tout soit prêt. La maisonnée se disperse aujourd’hui : Marie est au boulot, Marianne a une autre sortie avec des copains et Philippe roule avec moi jusqu’à la piste cyclable qui longe la Seine. C’est là que nous nous saluons.

C’est agréable et facile de longer l’eau : il n’y a pas de voitures ni de difficultés pour trouver mon chemin. Je franchis le pont très encombré de voitures vers Saint-Germain-en-Laye et je grimpe vers le Château royal et son immense parc. Passant par là, Jean-Jacques m’accompagne à l’info touriste, mais ils n’ont pas de carte de la forêt de Saint-Germain, que je traverserai après avoir admiré Paris à partir de la terrasse du jardin.

J’aimerais suivre la piste Paris-Londres, un itinéraire vélo, mais le balisage est approximatif et je roule au radar sur des sentiers parfois minuscules. Je finis par trouver mon chemin vers la sortie et je retrouve pour un temps des chemins déjà fréquentés lors de voyages précédents.

C’est beau et chaud, au-dessus de 30°, et tout est bien sec puisqu’il n’a pas plu depuis longtemps. Après avoir quitté les rives de l’Oise, je sors de ma carte à grande échelle et je roule avec celle qui couvre la France entière. Le choix de route s’en trouve grandement diminué, mais je me fie avec succès à mon radar.

Les jolis villages se succèdent, et je me retrouve enfin sur le territoire de la carte neuve qui m’amènera demain vers Arras. Il est grand temps de trouver un endroit pour dormir. En sortant de Saint-Just-en-Chaussée, un chemin agricole part vers la gauche et passe sous le chemin de fer.

Je plante ma tente sous une voûte verte dans un embranchement où la machinerie ne passe pas. Le train n’est pas loin, mais autrement le calme semble garanti. Je m’installe, et bientôt il fait nuit noire. Dodo !

Statistiques
km jour : 124,4
km total : 172
départ / arrivée : 9 : 00 > 21 : 00
temps déplacement : 8 : 26
vitesse moyenne : 14,7
vitesse maximale : 54,8