Remonter la Chaudière

Rivière Chaudière

2017-08-02 > Lac-Mégantic – 105 km
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Mercredi. Nuit très calme, malgré la route à proximité : le son en est coupé par la maison, et la nuit les autos dorment aussi. La dalle de béton sous la tente est restée tiède toute la nuit, me chauffant à travers le matelas alors que l’air était plus froid. Ayant bien dormi, je suis debout un peu avant 5 h 30 et je prends la route un peu plus d’une heure plus tard. Mes hôtes sont debout et nous nous saluons. Très bel accueil.

Comme souvent le matin, c’est frais pour un temps. Sous un ciel sans nuage et le bas soleil, les paysages en douces courbes de la Beauce sont magnifiés. Après un bout sur route et une bonne colline, je retrouve une piste cyclable qui franchit la Chaudière par un beau pont couvert, puis en longue le cours jusqu’à Saint-Georges.

C’est l’heure d’une petite épicerie, toujours un peu complexe avec un vélo chargé que je ne peux pas laisser dehors sans surveillance. Avec la bonne volonté des gens, ça s’arrange toujours.

La ville est très accueillante en général, et s’occupe bien des cyclistes. En prime, il y a un piano public et une armoire pour échanger des livres. Belles idées.

Après Saint-Georges, il n’y a plus d’aménagement cyclable mais l’accotement pavé est devenu une norme appréciée et améliore la sécurité de tous.

Maintenant, le soleil frappe fort. Il y a quelques montées, plus nombreuses et importantes au fur à mesure que la journée avance. Je croise François, cyclo-campeur qui retourne vers Québec après une boucle d’une dizaine de jours. Espèce rare et agréable.

En début d’après-midi, les nuages deviennent plus nombreux, on voit la pluie sous certains d’entre eux dans les montagnes au sud. Quand la route quitte la rivière par une longue montée, quelques gouttes deviennent une bonne averse. Je me réfugie sous un abri d’auto attenant à une maison apparemment déserte.

Je sonne, pas de réponse. Quelques minutes plus tard, un homme arrive avec son fils. Il reste pour discuter un peu, jusqu’à la fin de la pluie. La pause dure 20 minutes. Plus loin, ma réserve d’eau baisse dangereusement. Un homme arrive en voiture, je lui demande un plein de bouteilles. Il procède avec grande gentillesse, puis entreprends de me raconter de bons pans de sa vie. À la suite d’un accident de VTT l’hiver dernier, il doit renoncer à beaucoup de ce qu’il aimait… et les questions de sens émergent. Échange très intéressant.

Encore quelques montées, puis une descente me mène au village de Lac-Mégantic. Je passe à l’épicerie, puis je me retrouve sur les lieux de la catastrophe ferroviaire de 2013 qui a réduit en cendres le centre-ville et emporté 47 vies. La reconstruction avance, mais le cœur de la ville reste artificiel et le sinistre train circule encore sur les lieux du drame. Heureusement, le magnifique lac apporte sa beauté et sa sérénité.

Quelques bonnes montées bien abruptes, et j’arrive chez Mario et Aline, absents aujourd’hui. Mais mon frère Gaétan avait bien organisé mon hébergement. Par une série de messages texte, il m’indique que je pourrai dormir dans la cabane à sucre, à l’autre bout du grand terrain. Je m’y rends en suivant les indications, trouve la clef et entre.

C’est vraiment parfait, comme un chalet en plein bois. Il y a des meubles, l’eau courante, l’électricité, une chambre en mezzanine, de l’espace, pas de douche mais un toit, bien utile alors qu’une ligne d’orages devrait passer pendant la nuit. Le luxe !

Je m’installe, cuisine mon souper, et commence la mise à jour du journal. Je ne réussis pas à le compléter, le sommeil a le dessus sur toute autre activité. Donc, dodo.

Statistiques
km jour : 105,9
km total : 1352
départ / arrivée : 6: 40 > 19 : 10
temps déplacement : 7 : 32
vitesse moyenne : 14,0
vitesse maximale : 62,2

Lumières

Rivière Chaudière

2017-08-01 > Beauceville – 40 km
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Mardi. Après une nuit confortable bercée par le chant de la cascade à côté de la maison, nous déjeunons au bord de la piscine sous un ciel magnifique. C’est encore frais, mais la journée sera bien chaude.

Comme je ne suis pas pressé, je propose à Lucie de lui donner un coup de main pour l’un des nombreux besoins de sa maison. Elle choisit de transporter des installations d’éclairage – lumière à détecteur de mouvement et commutateur à trois voies – d’un arbre brisé par une tempête vers un poteau, à installer. Pendant que nous nous y mettons, Camille poursuit l’aménagement floral du terrain.

Dans un premier temps, je dévisse chaque élément, tous englués de gomme de pin. La lampe, lourde et non-fonctionnelle, nécessite quelques précautions, mais ça se passe bien. En déterrant les fils, nous découvrons qu’ils sont assez longs pour être installés de l’autre côté du sentier pour la voiture. Bonne nouvelle.

Si nous avons déjà la lampe neuve avec détecteur de mouvement, il faut un boîtier pour l’installer, que nous allons acheter au village. Il est déjà temps de passer à la piscine et au dîner.

Ensuite, pendant que Camille creuse une tranchée pour enterrer les fils et installe la base du poteau, je vérifie les branchements électriques. Problème : le boîtier acheté ce matin ne permet pas de fixer le module d’éclairage. Je repars donc au village et établis avec les commis un autre système d’installation. En gros, il faudra démonter le système détecteur et lampes et le fixer au boîtier avec des adaptateurs… à sabler avant de pouvoir les installer. Pas simple. Mais finalement, tout fonctionne.

Il est déjà tard. Je me prépare rapidement afin de prendre la route. Je quitte Lucie et Camille vers 17 h 15.

Depuis ce matin et encore maintenant, le temps est magnifique. Je roule un peu sur la rive ouest de la Chaudière avant de traverser par une passerelle tout en évitant une route fermée.

Ça avance bien. Certaines sections sont en piste cyclable, parfois près de la route, parfois près du train, parfois près de la rivière, parfois toutes ces réponses. La campagne beauceronne est coquette et verdoyante. Le trajet est très agréable, même quand il emprunte la route 173, heureusement peu achalandée.

J’avais espéré arriver dès ce soir à Saint-Georges-de-Beauce, mais je suis parti trop tard. Je vérifie si des gens prennent l’air sur leur balcon. Je demande la permission de camper à un couple à l’entrée de Beauceville, mais ils refusent. À la sortie du village, un autre couple accepte la même demande avec empressement. Nous échangeons un moment – il sont très gentils – puis M. Gaston m’amène dans la cour, tout près de la rivière. C’est parfait. Quelques instants plus tard, il revient avec une banane, cadeau pour le déjeuner. Quel accueil !

D’une ancienne piscine maintenant comblée, il reste un large trottoir de béton où je peux monter ma tente. Alors que je termine le délicieux sandwich préparé par Camille, le téléphone sonne. C’est mon frère Gaétan. Nous jasons un bon bout de temps, comme les bons amis que nous sommes.

Je m’installe dans la tente, chauffée par la dalle de béton, je me mets au journal jusqu’à 23 h 30, puis dodo.

Statistiques
km jour : 41,3
km total : 1246
départ / arrivée : 17 : 15 > 19 : 30
temps déplacement : 2 : 07
vitesse moyenne : 19,4
vitesse maximale : 42,8

Suivre l’eau, encore

Les ponts de Québrc

2017-07-31 > Sainte-Marie – 70 km
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Lundi. Couché tard, je me lève tard. Après tout, je suis en vacances. Je prends une douche, complète le journal, prépare mon matériel et mon vélo, discute avec mon voisin de chambre, également cycliste : il est 10 h 45 quand je prends la route sous un soleil chaud et brumeux.

Je rejoins la promenade Champlain, sur les rives du fleuve, par la Côte à Gignac, puis je roule en compagnie de nombreux cyclistes de tous les styles vers le traversier de Lévis. À bord, il y a plus de cyclistes que d’automobilistes.

Arrivé à Lévis, je longe à nouveau le fleuve, mais en direction opposée. Je souhaitais rouler sur cette section, réputée très jolie – à juste titre – tout en contournant le peu agréable pont de Québec. J’apprécie particulièrement les maisons de toutes les époques, certaines pas mal anciennes, qui cohabitent sur la rive.

Petite montée solide, puis je suis sur le plateau. Après l’épicerie, je mange au parc des chutes de la rivière Chaudière, spectaculaires malgré un aménagement hydroélectrique discutable.

La ligne d’orages qui s’annonçait ce matin s’est finalement évaporée, et le grand beau temps est de retour. Je pédale tranquillement – fatigue des derniers jours, peut-être – dans les jolis paysages de la rivière beauceronne, en profitant d’un bel itinéraire cyclable.

Il est déjà 17 h quand j’arrive chez ma sœur Lucie. Sa fille Camille est là, toujours aussi dynamique dans tous les domaines. Émile participe à un camp d’astronomie, se remettant d’une chute à vélo qui lui a laissé de bonnes écorchures et quelques points de suture, mais heureusement aucune blessure sérieuse.

Lucie a entrepris de gros travaux. La maison est la même, mais elle est méconnaissable : elle était croche, elle a été redressée, la toiture et les fenêtres sont neuves, le terrain a été réaménagé avec goût, l’intérieur est maintenant clair et gai. C’est une authentique métamorphose, qui se poursuivra car les projets pullulent.

Il y a aussi une grande piscine bien chaude dont nous profitons bien avant de partager l’excellent souper signé Camille.

Après un bout de soirée à trois, Camille et moi partageons quelques passions et anecdotes – ses photos de nature sont sublimes – avant de prendre nos quartiers de nuit. Le bon temps passe vite.

Statistiques
km jour : 69,2
km total : 1205
départ / arrivée : 10 : 45 > 17 : 00
temps déplacement : 4 : 13
vitesse moyenne : 16,3
vitesse maximale : 49,3

De la 138 au campus

En quittant Baie-Saint-Paul

2017-07-30 > Québec – 120 km
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Dimanche. Une autre nuit fraîche et humide : ma tente est bien trempée ce matin. Comme je ne prévois pas la monter pour quelques jours, je la laisse sécher au soleil avant de la ranger. Je pars donc un peu plus tard que d’habitude pour une autre journée que je prévois corsée.

Les huit premiers kilomètres jusqu’à la sortie de Baie-Saint-Paul sont faciles et rapides, mais dès que je rejoins la route 138, le rythme change puisque j’entame une célèbre montée de près de 10 kilomètres. En incluant les indispensables pauses, il est près de midi quand j’arrive en haut, à 740 m d’altitude.

Il fait très beau et pas mal chaud, mais surtout la circulation est très dense et exige pas mal de vigilance. Ça en est carrément désagréable et mon rétroviseur s’avère être un allié vital. En chemin, je croise aller et retour Benjamin, de Toulouse, jeune cycliste en balade d’un jour. C’est agréable et utile, puisque nous nous entraidons sur l’itinéraire.

Après le sommet, la descente est rapide mais tout aussi exigeante puisque la voie des automobiles est simple. Heureusement, l’accotement est généralement large et propre.

À la première occasion, je quitte l’inhospitalière route 138 et emprunte la calme et bucolique route 360. Elle aussi a ses difficultés, en particulier quelques montées corsées, mais la quasi absence de circulation compense largement. À Saint-Férréol-les-Neiges, je demande à un homme exécutant des travaux sur sa maison la permission d’utiliser ses toilettes. Robert, sa femme et ses filles préadolescentes sont très accueillants et nous discutons un bon bout de temps de vélo, de rénovations et de valeurs. En prime, je repars avec de l’eau fraîche et délicieuse.

Un peu plus loin, je profite d’un petit parc pour manger. Raymond, qui vit à vélo l’été et à skis l’hiver même s’il habite à plusieurs kilomètres du village, m’accompagne pour un échange bien intéressant. Je passe au pied du Mont Sainte-Anne, haut lieu du ski mais bien vert aujourd’hui.

À partir de Sainte-Anne-de-Beaupré, je roule sur la route de la Nouvelle-France – en tentant au passage de dépanner un cycliste victime d’une crevaison – puis sur la véloroute Marie-Hélène Prémont qui me mène tranquillement vers Québec.

En entrant en ville, j’ai grand besoin de mon GPS intérieur, car je dois me diriger vers un endroit que je connais peu en utilisant une carte floue. Il est 18 h 45 quand j’arrive enfin chez Pauline, bien heureux d’avoir réussi à trouver mon chemin avec si peu de précisions.

Nous montons mon vélo dans son logement, je prends une rapide douche – bien utile pour vivre en société – puis nous marchons jusqu’à La Cuisine, un petit resto très animé. Récemment arrivée de France, Pauline s’initie à quelques classiques : le pâté chinois, le pudding chômeur et l’improvisation théâtrale, puis qu’il y a un match ce soir. Ensuite, nous marchons dans les rues calmes à la recherche – longue mais fructueuse – des berges de la rivière Saint-Charles.

Sa colocataire Julianne est de retour, mais c’est l’heure du départ pour moi. Avec l’aide de mes hôtesses, je descend et charge le vélo puis me dirige vers l’Université Laval par la Pente Douce, les pistes cyclables et les rues. Il est plus de 22 h 30 quand j’arrive à ma chambre, mais la clef reste coincée dans la serrure et je dois déménager. Après vérification des courriels, il est grand temps de me reposer enfin dans une chambre trop chaude. Heureusement, la journée de demain s’annonce plus facile, malgré une petite possibilité d’orages.

Statistiques
km jour : 118,9
km total : 1136
départ / arrivée : 8 : 15 > 22 : 15
temps déplacement : 8 : 00
vitesse moyenne : 14,8
vitesse maximale : 60,0
camping : 63 $

La route qui touche le ciel

Route 381

2017-07-29 > Baie-Saint-Paul – 75 km
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Samedi. La nuit a vraiment été froide, mais ça n’a rien dérangé. En revanche, ce n’était pas chaud du tout en sortant du sac de couchage. Matin magnifique : le vent promène des volutes de brume sur le lac, illuminées par le soleil levant. Ça vaut la peine de geler un peu.

En prenant la route, je bats un record de lenteur : je mets 1 h 45 pour franchir les quatre premiers kilomètres. J’ai une excuse : ça monte dur, de 12% à 15%. Quand la pente dépasse 12%, je dois prendre régulièrement des pauses pour retrouver un rythme cardiaque viable, parfois 3 minutes après chaque 30 secondes de montée. Ça fait baisser une moyenne.

En tout cas, je monte tout sur mes roues, et les pauses permettent de prendre quelques photos d’un paysage qui le justifie. Il fait toujours froid, mais j’ai bien chaud.

Quand cette première étape est franchie, je roule dans un environnement sauvage magnifique, pratiquement toujours en montée ou en descente. Je mets le manteau et les mitaines, j’enlève le manteau et les mitaines, et ça recommence. Le ciel, dégagé au matin, s’ennuage de plus en plus tout en maintenant des percées de soleil.

Je longe le Parc des Laurentides, la ZEC des Martres, et plus loin le Parc des Grands-Jardins, ainsi que plusieurs lacs et cours d’eau, en particulier la rivière Malbaie. Il y a aussi une vaste étendue de forêt rasée par des feux et qui repousse tranquillement au pied des quelques chicots encore debout. C’est vraiment beau, et pas mal sportif.

Au travers des montées, il y a aussi des descentes spectaculaires et rapides. Lors de l’une d’elles, je bats mon record de vitesse à vie : 75,2 km/h à vélo, c’est vraiment vite. Heureusement, la route est bonne et la circulation clairsemée.

Je dîne près de l’accueil Fortin du Parc des grands jardins – j’y croise deux cyclistes légers venus de Sutton – puis c’est la grande descente du Mont du lac des Cygnes. Comme il est encore tôt, je vérifie s’il est possible de laisser mon vélo en sécurité pendant une randonnée pédestre, mais rien n’est prévu en conséquence. Comme je ne peux pas marcher, je roulerai.

Je descends tranquillement vers Saint-Urbain – pause épicerie – puis Baie-Saint-Paul, sous un soleil redevenu rayonnant. J’arrive tôt au camping, ce qui me permet de m’organiser sans me presser, de jaser avec Nancy qui « boude », selon ses dires, mais qui participera demain à un triathlon.

Ensuite, courriel, journal, chargement des batteries, la soirée passe vite alors que la température baisse rapidement. À 21 h, c’est pas mal complété et je me dirige vers ma tente. Je reçois un appel de mon ami Roger, qui quitte demain matin pour un congé sur les plages. Je termine la journée en appelant ma sœur Monique, puis je passe à un dodo bien mérité.

Depuis le départ, tous mes trajets étaient relativement faciles et accessibles, mais aujourd’hui c’était du sérieux. Quelle belle journée !

Statistiques
km jour : 76,0
km total : 1017
départ / arrivée : 7 : 30 > 16 : 30
temps déplacement : 5 : 00
vitesse moyenne : 15,2
vitesse maximale : 75,2
camping : 26 $

De l’escalier au lac Ha ! Ha !

Lac Ha ! Ha !

2017-07-28 > Lac Ha ! Ha !, Ferland  et Boilleau – 60 km
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Vendredi. Je dors vraiment bien en voyage. Je me lève en forme, à temps pour saluer Monique et Katia avant leur départ pour le travail. Je ne pars pas immédiatement, car il me reste aussi pas mal de travail.

Évidemment, je termine la construction de l’escalier. Comme c’était bien avancé, ce n’est pas vraiment compliqué ni très long. À 10 h 30, c’est fait et solide. Ça en valait la peine.

Il me reste à prendre une douche, envoyer photos et résumé du voyage par courriel et Facebook, rassembler et organiser mon matériel, etc. En plus mon neveu Alex vient dîner. Je pars finalement à 13 h 45.

Aujourd’hui, c’est gris et froid, avec un bon vent du nord, mais il n’y a pas de pluie en vue. Je reviens tranquillement à La Baie, puis je bifurque tout de suite après la rivière Ha ! Ha ! que je dois remonter jusqu’au lac du même nom. Je traverse Ferland, puis Boilleau, petits groupes de maisons autour de la route 381. Il y a quelques bonnes montées, pas trop longues, mais dans l’ensemble le trajet est facile.

En arrivant au lac Ha ! Ha !, je visite un joli pont couvert juste à côté du barrage qui établit le niveau du lac. Le soleil, que je voyais venir depuis un bout de temps, en profite pour émerger des nuages. Le paysage en est transfiguré, juste au moment où j’arrive à la plus belle partie du trajet d’aujourd’hui. L’appareil photo, qui était resté discret, prend sa revanche.

Le camping visé est juste au pied d’une côte considérable, probablement la plus importante du voyage. Ce sera pour demain. À l’accueil, on me propose de m’installer sur « l’île aux pirates », une presqu’île reliée à la terre ferme par une plage.

C’est magnifique : je suis au milieu du lac, cerné de montagnes avec une vue imprenable sur un autre coucher de soleil mémorable. Il n’y a même pas de moustiques.

Je m’installe, mais je renonce à la douche car c’est un peu froid. Je jase un temps avec Luc, qui campe près de la plage, puis je rentre dans ma tente pour la nuit. Peu après 22 h, tout est complété. J’aurais aimé appeler Monique pour discuter de certains détails à propos de l’escalier, mais le réseau, faiblard plus tôt, est maintenant disparu. Je fais rapidement de même, appréciant mon chaud sac de couchage.

Statistiques
km jour : 59,1
km total : 941
départ / arrivée : 13 :45 > 18 : 30
temps déplacement : 4 : 00
vitesse moyenne : 14,7
vitesse maximale : 49,3
camping : 24 $

Menus travaux

Création de Monique – masque

2017-07-27 –  La Baie, Saguenay – 0 km
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Jeudi. Comme prévu, il a plu cette nuit, mais ce matin le ciel n’est que gris. Au matin, je pars avec Monique vers le Site de la Nouvelle France ; Katia reste à la maison puisqu’elle est en congé.

Premier boulot : photographier l’ensemble du matériel d’animation que Monique a créé pour le site. Ce sont de pièces uniques ayant souvent nécessité de nombreuses heures de travail. Et quelques objets ont récemment été volés, ce qui motive le travail.

Je pars ensuite pour La Baie. Après un arrêt à la Caisse populaire pour préparer une signature de documents, j’achète du bois pour refaire l’escalier à l’arrière de la maison. Il a vraiment dépassé sa durée de vie utile. Ce n’est pas si simple, j’y passe une bonne partie de la journée, entre les averses.

Ce n’est pas encore terminé quand, en fin d’après-midi, je retourne au site rejoindre Monique. Ensemble, nous installons un foyer au gaz ayant – de loin – l’apparence d’un vrai feu de foyer. La maison longue où elle travaille était souvent inconfortable à cause du froid et de l’humidité. Succès. De retour à la maison après un petit passage administratif à La Baie – les documents sont signés –, nous nous retrouvons en famille avec toutes les filles de Monique ainsi que Jérémy-Charles, copain de Liana.

Les jeunes se chargent du repas alors que passe un bel orage sur le Saguenay.

En soirée, Anouka nous raconte une mésaventure récente, alors qu’elle avait verrouillé sa voiture en pleine nuit avec les clefs à l’intérieur et les phares allumés. Un inconnu chez qui elle avait sonné l’avait généreusement dépannée.

Avant le dodo, je travaille sur l’envoi courriel, car je souhaite que les choses aillent rondement demain. La route m’appelle.

En pays de connaissance

La Baie – le Saguenay

2017-07-26 > La Baie, Saguenay – 85 km
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Mercredi. Les nuits se suivent et se ressemblent : calme, confortable et sèche. Et ce matin est à l’image de ses prédécesseurs : lumineux.

Couché plus tard, je me lève plus tard et je prends la route à 8 h pour une journée qui s’annonce relativement facile.

Je rejoins d’abord la véloroute, à 3,5 kilomètres, puis je roule surtout en forêt. Je passe un pont qui ouvre sur le lac – magnifique – puis je retrouve les petites dénivellations de la route.

Plus loin, la piste cyclable remplace la route pour moi. Elle longe la rivière Aux Sables, traversant en particulier CEPAL, un site aménagé pour accueillir des compétitions de canoë-kayak au niveau provincial, national et mondial. Et c’est ici, à Jonquière.

La piste me mène en ville, puis quitte la rivière pour se diriger vers l’arrondissement de Chicoutimi, en longeant le boulevard du Royaume et l’usine Alcan aux allures de camp de concentration.

En chemin, Bernard et Marie-Andrée, cyclistes en visite dans la région dont lui est originaire, s’improvisent guides à mon profit. Après la piste cyclable, facile et rapide, quelques côtes casse-jambes nous mènent près d’une petite épicerie, puis à mon dîner dans un parc. Une dame à l’entraînement vient discuter avec moi.

Je rejoins le boulevard de l’Université puis la route 372 jusqu’à La Baie. Petite pause Internet à l’info touriste, puis je repars tranquillement vers la maison de ma sœur en longeant la Baie des Ha ! Ha !, spectaculaire à marée basse.

En quittant la zone urbaine, j’arrête aux trois points de vue aménagés. Au premier, Robert, un ami de l’UdeM, me reconnaît. Surprise et plaisir de se retrouver : il a quitté l’université Laval où il enseignait pour rejoindre sa compagne, aumônier à Bagotville. Nous repartons sur deux roues, chacun dans notre direction. Anecdote : sa fille est mariée au fils de Nadine, mon amie de La Tuque.

Au troisième point de vue, deux cyclotouristes prennent une pause. Maxime et Caroline vont de Québec au Lac-Saint-Jean en ayant passé par Charlevoix. Nous avons beaucoup d’intérêts communs. Anecdote : Maxime travaille avec Mario, un grand ami de mon frère Gaétan. Le monde est bien petit.

Il ne me reste que quelques tours de roues et quelques côtes bien abruptes pour arriver chez ma sœur Monique. Comme toujours, l’accueil est simple et chaleureux. En plus d’échanges bien agréables, nous planifions la journée de demain qui sera bien remplie malgré la pluie prévue à partir de cette nuit. Deux nuit à l’intérieur – surtout quand il pleut – et une journée de congé sont les bienvenues.

Statistiques
km jour : 85,3
km total : 882
départ / arrivée : 8 :00 > 18 : 45
temps déplacement : 5 : 26
vitesse moyenne : 15,6
vitesse maximale : 56,6

De nouveaux amis, puis la route

Saint-Henri-de-Taillon – Lac Saint-Jean

2017-07-25 > Lac Kénogami – 100 km
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Mardi. Une autre nuit sèche, plus longue que d’habitude puisque le bateau devrait arriver entre 9 h 15 et 9 h 30. Finalement, il se présente à 9 h. Comme je suis prêt, j’embarque avec l’aide du capitaine et d’un des deux passagers.

À 9 h 30, je commence à pédaler le sentier en poussière de roche qui parcours le Parc de la Pointe-Taillon. Ça roule bien. Il fait très beau et de plus en plus chaud. Je traverse pour quelques kilomètres bois et tourbières, puis longe d’assez près la côte. Comme les arbres forment un rideau translucide, le lac est très présent. C’est très beau.

Lors d’une halte, je rattrape les deux passagers de la navette. Nous entamons la conversation… et nous nous découvrons collègues et passions communs : retraités enthousiastes de l’éducation, Lise et François ont travaillé à Laval avec plusieurs de mes amis et collègues ; ils aiment le vélo, évidemment, car ils complètent aujourd’hui le tour du lac version gîtes. Après un bel échange, nous roulons ensemble d’abord par hasard puis par choix. Ils sont très étonnés que eux et moi ayons le même rythme alors que je suis très chargé. C’est que le terrain est relativement plat.

Le Parc traversé, nous nous suivons jusqu’à Alma sur un trajet somme toutes agréable malgré quelques passages sur route. Au poste d’accueil de la véloroute, nous prenons une photo de famille et échangeons nos coordonnées. Peu après, nos routes bifurquent. Nous nous reverrons.

J’ai choisi de quitter ici la véloroute afin d’arriver demain chez ma sœur Monique. Je dois prendre la route 169, mais auparavant je fais un détour pour contourner un pont fermé aux cyclistes à cause de travaux. C’est bien : je roule un temps sur une route plus calme. Quand je retrouve la 169, je dois vivre avec la circulation et des accotements de qualité, disons, inégale.

Il fait très chaud. Je roule lentement, mais je rejoins enfin Hébertville. Je profite d’une pause et de l’accueil du bureau touristique. Une jolie route calme et étroite longe d’abord le lac Vert en offrant de très belles vues, puis le lac Kénogami, qui reste invisible.

Arrivé au camping Sépaq un peu avant 19 h, je m’installe sur un calme site boisé. Ce soir, le tarif est très raisonnable. J’apprécie. En plus des routines et d’un appel à Monique, je réussis à mettre enfin le journal à jour : je traînais un retard depuis Masteuiach.

Il est plus de 23 h quand je passe enfin à la douche. Je pensais que ce serait simple… Ici, il faut introduire quatre pièces de 25 ₵, puis l’eau vient, en principe. Cette fois-ci, les pièces coincent dans l’appareil. Heureusement, je réussis à en retirer deux, j’ai donc ce qu’il faut pour me doucher dans la cabine voisine. Quand le concierge passe, je lui suggère de mettre l’affiche sur la machine plutôt que sur la porte, visible seulement pour le mur. Après tout ça, au dodo. Ça va faire du bien !

Statistiques
km jour : 102,3
km total : 796
départ / arrivée : 9 :30 > 18 : 45
temps déplacement : 5 : 44
vitesse moyenne : 17,8
vitesse maximale : 48,3
camping : 10 $

Du lac au lac à l’île

Antoine et Mélissa au coucher du soleil

2017-07-24 > Île Bouliane, Pointe-Taillon – 120 km
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Lundi. La nuit a été moins froide et bien sèche, bercée par le bruit des vagues. Le lever du soleil sur le lac est de toute beauté. Comme d’habitude, je m’éveille tôt, je me prépare et je prends la route vers 7 h 30. J’échange quelques mots avec Daniel, mais presque tous dorment encore.

Je roule un peu sur une piste cyclable, jusqu’à Saint-Félicien. C’est encore frais, je porte polar et mitaines. Je laisse derrière moi le lac Saint-Jean, que je ne retrouverai qu’en fin de journée.

La véloroute suit pour quelques kilomètres la rivière Ashapmushuan, puis traverse des terres agricoles pour quelques heures. Je grappille au passage bleuets et framboises, délicieux.

À Normandin, je m’écarte un peu de la route car mon ami Jean y a un cousin qui fabrique d’excellents fromages artisanaux. Lui n’est pas là, mais je découvre produits et histoire avec sa femme Hélène. C’est agréable et délicieux. Je mange sur place, dégustant un excellent fromage en grains tout frais.

Je reprends la route sous le soleil. C’est un peu monotone, surtout sur accotements jusqu’à Dolbeau-Mistassini. La ville s’est construite autour d’une série de chutes des rivières Mistassibi et Mistassini, qui s’y rejoignent. J’en profite pour mettre à jour la réserve de nourriture.

En sortant de la ville, la piste traverse la forêt pour une bonne dizaine de kilomètres. C’est une très belle section, agréable, calme et assez fréquentée par les cyclistes.

En sortant du joli village de Sainte-Jeanne-d’Arc, lui aussi construit autour d’une chute, la route, tranquille, est très détériorée. Un petit asphaltage ne serait pas un luxe.

La fatigue est là, j’avance plus lentement et il est 17 h 30 quand j’arrive à Péribonka. Deux ouvriers de la marina appellent pour moi le bateau passeur vers la Pointe-Taillon. Même si sa journée devrait se terminer à 17 h, le capitaine accepte de faire un voyage spécial pour moi. Il appelle le Parc pour vérifier mon camping. Il n’y plus de place, sauf sur l’île Bouliane. La traversée coûte plus cher, mais il s’agit de camping sauvage. C’est parfait pour moi.

Si la traversée est facile puisqu’il ne vente presque pas, l’accostage est plus complexe : le ponton s’échoue sur la plage, mais il faut en descendre le vélo en mettant les pieds à l’eau. Heureusement, un jeune homme déjà installé sur l’île avec sa copine vient donner un coup de main. Il ne me reste qu’à pousser le vélo dans le sable chaud jusqu’à une table, un bon exercice.

Antoine et Mélissa, de Québec, sont très sympathiques. Ils ne sont pas très habitués à ce niveau de camping, mais sont heureux de l’aventure. Ils ont avec eux un kayak tandem loué, mais ils l’ont traversé avec la navette.

Je m’installe tranquillement, je plonge dans la rivière Péribonka qui se jette ici dans le lac, puis je mange. Devant moi, le soleil baisse. Le coucher de soleil est magnifique. Je prends plusieurs photos, dont quelques-unes de mes voisins partis profiter du moment en kayak. Je leur en enverrai quelques-unes, particulièrement réussies.

Quatre autres campeurs, jeunes et motorisés, viennent occuper deux tentes voisines, mais ils restent entre eux. De mon côté, je passe quelques minutes avec Antoine et Mélissa, avent de revenir à ma tente pour la nuit.


Statistiques
km jour : 118,1
km total : 694
départ / arrivée : 7 :30 > 17 : 30
temps déplacement : 7 : 08
vitesse moyenne : 16,5
vitesse maximale : 42,6
camping : 28 $