Le Rhône et les « petits » cols


Sainte-Marie-d’Alvey

2018-08-01, mercredi ; > La Motte-Servolex (Chambéry) – 145 km
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Ayant hier soir préparé le courriel de nouvelles, je me suis couché tard et levé tôt. Avec la canicule, c’est aussi moins confortable pour dormir. Je salue ceux de mes hôtes qui sont debout, puis je prends la route pour une journée qui s’annonce longue.

Je descend vers la Saône, une affaire de quelques instants, puis je remonte sur le plateau, ce qui est nettement plus long.

Le trajet est facile à suivre, j’ai un confortable vent de dos et parfois un peu d’ombre, appréciée. En prime, la circulation est faible sur cette section. À l’horizon, une ligne bleue : ce sont les montagnes vers lesquelles je me dirige et qui me mettent un sourire aux lèvres.

Je passe juste en dessous de Pérouges, spectaculaire cité médiévale que nous avions explorée lors d’une précédente visite. En sortant de l’épicerie, un homme m’aborde avec une série de questions techniques sur mon vélo. Après une année difficile, Georges reprend une vie où le vélo aura sa place.

Je roule ensuite sur une route achalandée jusqu’au Rhône. Juste dans un coude du fleuve, un parc, et la ViaRhôna, véloroute qui remonte son cours. C’est le temps de manger, puis de profiter d’une piste cyclable parfaite pour plusieurs kilomètres de toute beauté.

Même en revenant sur la route, ça avance bien. Il fait très chaud – au moins 35° – mais le vent de dos est un bon ami. Le paysage est spectaculaire avec le Rhône, les montagnes des deux côtés, les jolis villages. Je retrouve la ViaRhôna un peu plus loin, je la suis jusqu’au coude suivant du fleuve.

Je quitte la piste pour retrouver la route de cols qui complétera le trajet d’aujourd’hui. En chemin, je visite une des plus jolies églises du trajet. J’aide un jeune cycliste à guider une cyclotouriste hongrois ne parlant que sa langue d’origine. Plus loin, un jeune homme aux mains noircies a démonté sa roue arrière. Il a crevé son pneu, qui est inutilisable puisqu’il est déchiré de partout pour avoir roulé sans air. À défaut de mieux, je lui fournis du savon pour ses mains.

Il n’est pas si tard – 17 h 45 – quand je commence à monter bien lentement vers La Crusille, mon premier col. Il n’est pas très haut, mais c’est un bon travail sous la chaleur. J’atteins le sommet – 573 m – à 19 h 20, redescends à toute vitesse vers le village de Novalaise, 140 m plus bas, et repars pour le Col de l’Épine.

C’est plus sérieux, mais vraiment très beau. Les belvédères ouvrent vers la vallée et le lac d’Aiguebelette, la route est étroite et sinueuse, un plaisir lent et intense avec une pente maximale de 9 %.

Je suis au sommet – 987 m – à 21 h 10, bien heureux mais fatigué. La voiture d’un jeune chauffard ayant gravi le col à toute allure est en panne, une excellente nouvelle pour la sécurité de tous. Heureusement, j’étais arrêté lors de son premier passage, je suis rassuré pour la descente que j’entame avec mes lumières.

Il y a une averse dans la vallée, mais je n’en recevrai pas une goutte. Comme il fait de plus en plus noir, un motocycliste m’ouvre gentiment la route. Il ne reste plus qu’à repérer l’édifice où habite Fabien, mais ma prise d’écran reportée sur l’appareil photo n’est pas assez précise. Je cherche un peu, m’informe et arrive enfin après 22 h30, ayant cumulé 145 km au compteur.

Après la douche, essentielle, nous passons à table. Mes hôtes avaient attendu mon arrivée pour manger. Autour de la table, Fabien et ses fils Arthur, 17 ans, et Cyrian, 13 ans. Au dessus, de la table, une des quatre guêpes ayant décidé de veiller avec nous – je les capture et les retourne dehors chacune leur tour. Wandrille, 15 ans, est déjà couché. Malgré le plaisir des retrouvailles, nous nous couchons peu après car la fatigue a fait son œuvre et nous voulons profiter de la journée de demain. Mais c’est vraiment très chaud…

Statistiques
km jour : 144,8
km total : 1594
départ / arrivée : 8: 50 > 22 : 40
temps déplacement : 8 : 57
vitesse moyenne : 16,1
vitesse maximale : 56,8

Entre traboules et piscine


Annick dans une traboule

2018-07-31, mardi ; Albigny-sur-Saone (Lyon)
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C’est confirmé : le pays est chaud, très chaud. Malgré tout, je dors bien.

Nous ne levons pas très tard, car nous désirons profiter de l’avant-midi pour une petite visite de Lyon avant la grosse chaleur. De plus, Thierry travaille à partir de 14 h, il ne sera en vacances que demain soir.

Mes amis ont une Leaf, une voiture électrique, ce qui est très agréable. Avec celle-ci, nous nous rendons en compagnie de Tom près de la Basilique de la Fourvière pour descendre vers la vielle ville.

Comme il fait très beau, les vues sont splendides. Nous traversons au passage les arènes romaines. Elles sont occupées par des ouvriers affairés à démonter les scènes et les installations liées à un festival qui se terminait samedi.

Dans ce quartier, l’ancien et le moderne cohabitent, mais plus bas ce sont les vieux bâtiments et les rues étroites qui sont omniprésents. Enfin, ce sont plutôt les touristes et les commerces liés à eux qui prennent toute la place.

Les traboules sont une particularité de Lyon. À l’époque ville de tisserands, il fallait acheminer la production vers le fleuve à l’abri des intempéries et du gros soleil, alors les gens utilisaient les corridors et les cours intérieures des maisons pour circuler. Plusieurs de ces trajets sont toujours utilisés… par les touristes. Malgré tout, c’est une intéressante utilisation publique des espaces privés.

Il y a aussi de jolis morceaux d’architecture, dont l’église Saint-Jean, que mes hôtes me présentent. Nous remontons voir la basilique puis retrouver la voiture en empruntant des escaliers et un chemin de dévotion nommé Jardin du Rosaire. Il y a 10 ans ces jours-ci que mon père Rosaire est décédé…

Nous nous rendons à l’appartement de Léo pour manger à l’abri. Thierry se rend au travail à pieds, alors que nous rentrons tranquillement à la maison.

Avant de passer à la piscine, je prépare un paquet avec les sacs de transport, les cartes déjà utilisées et les chaussures de vélo excédentaires. Nous nous rendons à la poste et j’expédie le colis à mes amis de Manosque. Je commence les étapes de montagne : 13 € pour me débarrasser de 3,7 kg me semble être un excellent investissement.

Nous pataugeons ensuite longuement dans la chaude et bienfaisante piscine de mes amis. Au retour de Thierry, nous nous séchons et passons à table en famille avec des grillades. Comme nous mangeons tard, la soirée ne s’étire pas pour mes hôtes.

En ce qui me concerne, je prépare le deuxième message collectif, ce qui me fait coucher plus tard. Heureusement, un peu d’air frais entre par la fenêtre grande ouverte.

Trains


Vélo momifié

2018-07-30, lundi ; >> Albigny-sur-Saone (Lyon) – 20 km
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La nuit a été un peu courte, mais bien suffisante, paisible à part la visite d’un moustique. Quelques minutes après mon lever, la pluie débute, parfois faible, parfois forte. Ce n’est pas très inquiétant.

Je me prépare, mange en compagnie des lève-tôt, et c’est déjà le temps des adieux auprès de ceux qui sont debout. Je laisse dormir certains, mais je monte voir les deux filles de Camille et Pierre qui sont encore couchées. Erin descend rapidement, ce sont elle, Camille et Laurent qui m’accompagnent sous le déluge jusqu’au porche. Adieux émus.

Après quelques minutes, je suis bien trempé, mais ça roule vite et bien. Les kilomètres s’accumulent rapidement, mais nous avions sous-évalué la distance. Même si je pédale fort – moyenne inhabituelle de 21,5 km/h – et que la pluie cesse, je constate que je serai en retard.

Effectivement, j’arrive à la gare de Chantonnay deux minutes après l’heure prévue du train. Celui-ci… a dix minutes de retard. Providentiel. Il est trop tard pour acheter un billet, mais je m’en passe sans problème.

En descendant à La-Roche-sur-Yon, un homme m’accompagne. Patrick se dirige aussi vers Nantes et a déjà été coureur cycliste. Nous conversons en attendant notre correspondance, alors que le soleil pointe quelques rayons. Malheureusement, nous ne sommes pas dans le même wagon.

Le train est plein, il y a tant de bagages qu’il est difficile de placer mon vélo, mais en réorganisant quelques valises c’est bon. J’ai un siège à côté d’une jeune femme peu loquace, mais le trajet est court.

À Nantes, c’est la correspondance qui est courte. Je n’ai pas le temps de préparer mon vélo, alors je l’entre dans le train tout chargé et je range tout dans les sacs après le départ, une opération d’une bonne demi-heure. Je m’installe à ma place… que je cède à la gare suivante à une jeune fille souhaitant voyager avec sa famille. Je me retrouve face à une autre jeune femme encore moins parlante que la précédente.

C’est le temps de me remettre au journal, à nouveau bien en retard. Comme il n’y a pas de prise de courant, je me contenterai de vider sa batterie. Au Mans, notre TGV s’accroche à un autre à destination de Marseille, et je ne vois plus de sièges libres. La météo reste variable, avec ses nombreux nuages, quelques bonnes éclaircies et des averses.

À partir du milieu de l’après-midi, il n’y a plus d’averses et le ciel se dégage totalement. La chaleur commence à s’insinuer dans le train.

En débarquant à Lyon juste à l’heure, c’est une fournaise qui nous attend. Je m’installe sur le quai à l’ombre pour remettre mon vélo sur ses roues, puis je me dirige vers le hall de la gare par l’ascenseur, une bénédiction.

Les passagers se regroupent devant les écrans affichant les départs. Mon train est indiqué comme à l’heure, mais la voie ne s’affiche pas. Un employé m’indique la voie habituelle et je me poste à proximité. Bon plan : le train ne s’affiche que 6 minutes avant le départ, j’arrive sur le quai une minute avant le train.

Le trajet se passe sans anicroche, mais l’arrivée à la gare Albigny-Neuville est plus délicate. Le train s’immobilise, mais les portes ne s’ouvrent pas. Je me prépare à bloquer le train au besoin, car mon vélo ne passerait pas par les allées, trop étroites. Finalement, elles s’ouvrent et nous descendons, même si la marche est haute.

Je me prépare, et je constate que la gare n’a que des escaliers. Descendre n’est déjà pas simple, mais il faut remonter ensuite. Une dame à vélo m’aide. Il ne reste plus qu’une costaude mais courte montée et je suis chez mes amis.

J’avais joué de la guitare lors du mariage de Thierry et Annick, il y a maintenant 22 ans. Ils ont quatre fils : Léo, 20 ans, Romain, 17 ans, Tom, 14 ans, ainsi que Clément, 9 ans. Seul Romain est absent pour le délicieux repas.

La soirée est tranquille. Nous jasons pas mal – Thierry est un hypermarathonien passionné, courant par exemple 130 km en montagne en 40 heures… – et chantons un peu, puis nous nos installons pour la nuit. On verra le niveau de sommeil, je suis clairement dans un pays chaud…

Statistiques
km jour : 20,2
km total : 1449
temps déplacement : 1 : 02
vitesse moyenne : 19,5
vitesse maximale : 53,2

En famille (bis)


Jean-Gabriel, Erin et Laurent

2018-07-29, dimanche ; La Guillemandière, Saint-Martin-Lars en Sainte-Hermine
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La nuit plus longue a fait grand bien. Ce matin, c’est dimanche, alors nous nous dirigeons vers Sainte-Hermine pour la messe. La petite église, en restauration, est bondée. Pendant la célébration, j’ai des distractions, prénommées Erin et Castille.

Aujourd’hui, c’est plus frais et les siestes sont populaires, alors la piscine a moins d’adeptes. Nous y retrouvons une chaise de patio, entraînée sous les eaux par un coup de vent, et un orque gonflable qui s’est envolé. Pas de victimes.

Plus tard, nous partons à six – Laurent, Véronique, Camille, Liam, Jean-Gabriel et moi – pour une bonne marche dans les environs, en partie sur route, mais majoritairement dans des chemins forestiers. Quelques mûres, dont c’est le début de la saison, font les frais de notre passage.

La grosse activité la soirée se passe autour de la guitare. Les chanteurs sont enthousiastes et compétents, mais nous ne veillons pas très tard puisque les journées sont bien remplies.

Avant de dormir, je fais un bon ménage de mes photos des derniers jours, et je récupère celles de Laurent, excellentes. Cette nuit, je dors à l’intérieur car je dois garder ma tente sèche pour le grand voyage de demain.

En famille


Arthur et Brunehilde

2018-07-28, samedi ; > La Guillemandière, Saint-Martin-Lars en Sainte-Hermine
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Tous se lèvent tard, évidemment. Étonnamment, les enfants sont en forme malgré la courte nuit. La grande chaleur semble passée, le thermomètre se montrant pas mal plus raisonnable que ces dernier jours. En avant-midi, guidé par Laurent, j’explore le domaine avec Erin et Brunehilde. C’est fascinant.

Au midi, Charles et Marjorie, enceinte, nous rejoignent avec leur petit Paul, qui aura deux ans à l’automne. En début d’après-midi, une voiture d’amis arrête pour que chacun puisse se préparer pour un mariage qui a lieu à Luçon. Arthur et Jeanne sont également invités, alors le clan prendra soin des petites pour le reste de la journée.

Erin m’a clairement adopté, nous jouons beaucoup ensemble. J’installe ma tente dans la cour, celle-ci devenant un repaire pour les enfants. Erin et Lena souhaitent y faire la sieste, les filles s’y installent avec joie mais ne dorment pas. La piscine a aussi plusieurs adeptes, dont moi.

La journée se passe tranquillement, mais sans temps mort. En soirée, Pierre démontre un talent inattendu en crochetant le cadenas de la chapelle, nous permettant de compléter la visite. Avant le dodo, nous nous retrouvons quelques-uns pour chanter avec les enfants. Pierre a apporté un banc de percussion, il est excellent et soutient bien la musique.

Erin souhaitait dormir dans ma tente, mais sa sœur ne veut pas rester seule, alors je m’y installe avec plaisir, profitant de la fraîcheur de la nuit.

Le Puy du Fou


Le Puy du Fou – finale

2018-07-27, vendredi ; > La Guillemandière, Saint-Martin-Lars en Sainte-Hermine – 45 km
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Très bon choix de camping. Ayant bien dormi, je profite de l’avant-midi pour avancer mon journal, travail entrecoupé d’intéressantes discussions avec mes hôtes. Aujourd’hui, c’est plus frais et il tombe quelques gouttes sans conséquences.

Il est 12 h 30 quand je prends la route sous un ciel surtout gris. Ça roule plutôt bien, car j’ai le vent de dos, et après quelques jours de plaine surchauffée je retrouve avec grand plaisir les légers vallons. J’arrive à Saint-Martin-Lars en Sainte-Hermine, joli petit village au grand nom, et je pars à la recherche de La Guillemandière, la maison de mes amis.

Ma carte n’est pas précise à cette échelle, alors je dois m’informer. Un couple de hollandais en voiture fait la recherche sur un téléphone, je photographie leur écran et j’arrive facilement à destination.

La maison-forte est ancienne, immense et très intéressante, malgré un évident besoin d’entretien. De chaque côté du porche, des corps de logis flanqués de tours rondes percées de meurtrières, tous couronnés de tuiles rouges. En entrant dans la vaste cour rectangulaire, des bâtiments de diverses époques, dont une chapelle. Et surtout, mes amis.

Il y a du monde. Laurent et Véronique, qui louent chaque année un endroit en mesure d’accueillir leur nombreuse descendance. Leur fille Camille est avec son mari Pierre, et les enfants Liam, 9 ans, Erin, 7 ans, et Lena, 5 ans ; nous nous étions vus il y a deux ans près de Bergerac. Leur fils Arthur est avec sa femme Jeanne, toute proche de son prochain accouchement, Castille, 3 ans et Brunehilde, 2 ans. J’avais rencontré Arthur chez ses parents il y a des années, mais la famille était en mission en Guyane lors de mon dernier passage. Il y a en plus Jean-Gabriel, 17 ans, ami de la famille. L’accueil est plus que chaleureux, et je profite bientôt de la piscine avec la famille.

Il y a sur place une excellente équipe de cuisine qui prépare de copieux et délicieux repas, pris bien sûr sous les arbres.

En soirée, nous sortons tous, sauf Arthur et sa petite famille. Destination : le Puy du Fou, un parc d’attractions reconnu internationalement qui présente des spectacles nocturnes à grand déploiement axés sur l’histoire de la Vendée au fil des siècles. Camille m’a déniché un billet, un exploit puisque toutes les places sont vendues des mois d’avance.

Nous prenons la route pour près d’une heure. Sur place, il y a foule puisque nous serons 14,000 spectateurs. Il y a aussi du monde sur scène puisque 2,000 personnes, essentiellement des bénévoles, participent à la représentation. Évidemment, je ne suis pas assis avec mes amis. Il y a éclipse de lune aujourd’hui, mais je ne la vois pas de ma place.

Tout commence à 22 h 30, alors que la nuit est bien noire sous les nuages. Un narrateur nous guide au travers de l’histoire et de ses vicissitudes, alors que le peuple a eu à pâtir des guerres qui ont ravagé le pays au fil des siècles. Toujours, les gens se sont relevés grâce à leur attachement à leur terre et à leur peuple.

La présentation fait la part belle aux moyens techniques modernes, mais surtout à une armée de figurants et une kyrielle d’animaux, un savant ballet réglé au quart de tour. Techniquement moins complexe que celui du Futuroscope, il laisse plus de place à l’humain et son scénario porte plus à conséquence. À la fin, nous sommes éblouis par la présentation, mais songeurs face à l’humanité.

Nous finissons par nous retrouver aux voitures, non sans mal, mais nous devons attendre une bonne heure avant de quitter le stationnement : tout est bouché, les voitures attendent en file sans bouger.

Il est finalement passé 2 h 30 quand nous revenons à la maison. Pour les adultes comme pour les enfants, il est grand temps de dormir.

Statistiques
km jour : 45,6
km total : 1429
départ / arrivée : 12 : 30 > 16 : 00
temps déplacement : 2 : 39
vitesse moyenne : 17,1
vitesse maximale : 49,6

Plaines et falaises de La Rochelle


Nieul-sur-Mer – la côte

2018-07-26, jeudi ; > Champagné-les-Marais – 115 km
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Après une bonne nuit, je me prépare tranquillement. J’ai des visiteurs : Bernard et Lola, levés tôt pour l’occasion. Quel accueil ! Mais il faut partir, en gardant les souvenirs…

Il fait déjà chaud. Me fiant à ma carte, je rejoins une petite route qui longe la Sèvre Niortaise, et retrouve de ce fait la Vélo Francette. C’est vraiment splendide : la rivière, toute en méandres, est un miroir, et ce qui s’y reflète – grands arbres, coquettes maisons, cultures – est de toute beauté.

Je traverse le Marais Poitevin, une plaine entrecoupée de nombreux canaux allant dans toutes les directions. Suivre la piste est une très bonne idée, sous peine de se perdre dans les nombreux cul-de-sac.

La Vélo Francette traverse une seule agglomération – Marans – avant de longer un canal en direction sud-ouest vers La Rochelle. C’est le désert au milieu des champs sous un soleil cuisant.

Il y a quelques cyclistes au long cours, dont de jeunes familles, et je rencontre particulièrement Gregory, l’aventurier à roulettes, qui se dirige tranquillement vers le sud du Portugal sans argent, offrant ses bras contre un peu de nourriture. Un personnage.

En approchant La Rochelle, je perds à l’occasion la Vélo Francette, puis je la retrouve pour enfin rejoindre l’Atlantique.

La ville est superbe, avec ses célèbres tours datant du Moyen-Âge, et la température est plus clémente grâce à un bon vent de mer généré par les thermiques, l’air surchauffé aspiré en altitude étant remplacé par celui plus frais venu du large. En revanche, il est difficile de se déplacer au milieu des hordes de touristes.

Une piste cyclable mène vers l’Île de Ré. Elle longe la mer au-dessus de petites falaises de craie. C’est vraiment beau. Dès que le pont de l’Île est laissé derrière moi – ça ne serait pas une bonne idée de le traverser –, la piste suit un parc linéaire, les Falaises du Perthuis Breton.

C’est l’apothéose de ce jour, avec des vues époustouflantes, un vent ébouriffant et une nature spectaculaire. En chemin, quelques planchistes s’en donnent à cœur joie, des baigneurs se font secouer par les vagues, d’étranges pêcheries attirent l’attention…

Ensuite, c’est le retour à la plaine, au vent de face et à la recherche d’un potentiel camping. Mais la fatigue s’accumule et il est difficile de trouver un site discret en rase campagne, au milieu des champs sans arbres. Une petite affiche annonce Le refuge cyclo, la solution adoptée ce soir.

Je passe devant l’entrée sans la voir : il s’agit d’un espace gazonné derrière une magnifique vielle ferme. Patrice, cycliste, écolo et bourlingueur, et sa compagne Mathilde, ont aménagé un petit camping dans la plaine. Il répond parfaitement aux besoins du voyageur sur deux roues. Je suis le seul campeur ce soir.

Je prends le temps de discuter avec mes hôtes, puis je mange et me douche en vitesse avant de sombrer enfin dans les bras de Morphée.

Statistiques
km jour : 114,2
km total : 1383
départ / arrivée : 9 : 15 > 20 : 30
temps déplacement : 7 : 35
vitesse moyenne : 15,0
vitesse maximale : 30,4
Camping : 15,00 €

Rencontres sur la Vélo Francette


La Sèvre Niortaise

2018-07-25, mercredi ; > Damvix – 100 km
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Comme prévu, la nuit a été parfaitement calme. La température a heureusement baissé, passant de 28° à 16°. Levé à 7 h, je suis en route peu après 8 h 30 sans avoir eu de nouvelles du responsable du camping, avec qui j’aurai plus tard des échanges par textos.

Comme hier, c’est plus frais le matin, avant que la fournaise s’active. Je passe par une série de petits vallons et villages, avec comme seul plan de me diriger vers La Rochelle en évitant les villes.

Je m’arrête manger à l’ombre sur la place d’un village. Yannick, un voisin, vient engager la conversation, m’offre une bière – que je décline – puis des salades fraîches de son jardin, que j’accepte avec grand plaisir. Bel accueil.

En début d’après-midi, je retrouve la Vélo Francette, un itinéraire vélo que j’avais déjà suivi près de la Manche. Bon plan, je la prends, même si elle passe par Niort, une agglomération plus importante. J’y croise des cyclistes au long cours, dont plusieurs groupes de Hollandais.

Après Niort, l’itinéraire longe la Sèvre Noirtaise, une voie d’eau navigable par de petites embarcations. Parfois, certains passages sont plus acrobatiques, comme une petite passerelle étroite et abrupte, à marcher.

Au pied de celle-ci, je croise Caroline et Clarisse, qui en sont à la première journée de leur première aventure à vélo. Amies d’enfance, elles comptent relier la Rochelle à la Manche. Bonne route, les filles !

Je m’installe à un camping familial. Bernard, chaleureux retraité, vient m’accueillir. Plus tard, avec ma gourde, j’aide une petite fille à boire, car le robinet est malcommode. Les gens se parlent à ce camping.

Alors que je m’attaque au journal, un groupe d’enfants arrive. Ayant compris que je transporte une guitare, ils viennent chanter. C’est ainsi que Kimy – la petite du robinet –, Lola – petite fille de Bernard –, leurs copains Lisa, Zoé et Luca, ainsi que d’autres enfants de passage, improvisent une petite chorale enthousiaste.

Les parents Bernard, Michelle, Patrice et Alexandra, en particulier, se joignent aux jeunes. Kimy et Lola restent pour jaser jusqu’à la nuit noire. Quelle belle soirée !

Il est temps de prendre une douche, mais l’éclairage de la cabine est fermé pour la nuit. Vive la frontale !

Statistiques
km jour : 97,6
km total : 1269
départ / arrivée : 8 : 40 > 18 : 30
temps déplacement : 6 : 21
vitesse moyenne : 15,3
vitesse maximale : 52,0
Camping : 14,35 €

Seul


Sanxay

2018-07-24, mardi ; > Ménigoute – 95 km
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Se lever tôt après une bonne mais courte nuit, tel est le rythme avec les amis. Ce n’est pas cher payé pour tous ces beaux moments vécus ensemble.

À 9 h, nous sommes tous en route, eux pour la cure, moi pour l’aventure. Avoir une bonne carte limite quand même le risque encouru.

Pour commencer, je choisis de toutes petites routes relativement ombragées, très jolies et tranquilles. Au passage, le village de Sénillé-St-Sauveur semble superbe, ce que je vais vérifier. C’est absolument le cas, je peux même visiter l’ancienne église puisqu’elle est ouverte.

Après la petite ville de Châtellerault, je prends à nouveau une petite route. Elle suit une petite crête qui domine les plaines environnantes. C’est un peu plus de sport avec la chaleur qui s’installe rapidement, mais c’est bien joli. Je roule quelques instants en compagnie d’un joggeur, la seule rencontre de la journée en dehors des commerces.

Passé Vendeuvre, je traverse des plaines agricoles surchauffées. Heureusement, je peux régulièrement faire le plein d’eau à l’un ou l’autre des nombreux cimetières que je croise. À Sanxay, je bifurque car il a un important site romain comprenant un vaste amphithéâtre – 6000 places, toujours utilisable ! –, les fondations d’une église et des thermes. Il est malheureusement trop tard pour visiter le site.

Au village suivant, alors qu’il est l’heure d’arrêter, il y a un camping. Je m’y rends, et je crois d’abord que c’est un fantôme : il n’y a absolument personne, les portes sont verrouillées. Toutes ? Non. Une toilette est accessible, il y a l’électricité, l’eau froide et l’eau chaude, ainsi qu’un numéro de téléphone. Je laisse un message, puis je monte la tente.

Après le repas, je m’installe pour écrire, profitant de l’électricité pour garder la batterie de l’ordi bien chargée, mais je ne me couche pas tard car une bonne nuit risque d’être appréciée. En prime, le calme semble assuré.

Statistiques
km jour : 96,2
km total : 1172
départ / arrivée : 9 : 00 > 19 : 00
temps déplacement : 6 : 24
vitesse moyenne : 15,0
vitesse maximale : 54,0

Angles-sur-Anglin


Angles-sur-Anglin

2018-07-23, lundi ; Coussay-les-Bois (Angles-sur-Anglin)
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Ce matin, mes amis partent pour leur cure thermale à La Roche-Posay, le village voisin. Ils m’avaient invité à les accompagner, mais je choisis de rester car j’ai du travail.

Première partie : le vélo. Il a besoin de quelques ajustements au frein avant et aux vitesses, ainsi que de resserrer quelques boulons et d’enlever son masque de poussière. Succès.

Deuxième partie : les photos. La récolte d’hier a été particulièrement abondante, il faut charger sur l’ordi, choisir les plus significatives, recadrer, réduire. Je n’ai pas encore terminé quand mes amis sont de retour. Les autres images attendront.

Après le repas, excellent comme d’habitude, la sieste s’impose. Seule Inès résiste, alors que c’est si bon. Quand Patrick et moi nous éveillons, nous partons avec elle à La Roche-Posay pour acheter une précieuse carte de la région.

Quand tous sont enfin éveillés, nous partons en balade. Au passage, mes amis me présentent les lieux de leur cure et m’en parlent un peu plus. Notre destination est Angles-sur-Anglin, un superbe village médiéval situé à proximité.

Nous le visitons en deux équipes. Malgré la chaleur intense, Catherine et les enfants font un jeu de piste ; Patrick et moi nous promenons librement pour admirer les nombreux points de vue. Il est 19 h quand nous prenons la route du retour.

Alors que les diverses tâches s’accomplissent – repas, foot, douches –, Inès et moi sortons flûte et guitare. Elle s’est grandement améliorée depuis ma précédente visite, nous révisons une pièce qu’elle jouera lors du 50e anniversaire de mariage de Jean-Marie et Andrée, les parents de Catherine. Afin de l’aider, je prépare avec Inès un fichier <.mid> : elle pourra l’écouter et pratiquer avec le rythme exact. Vive la technologie !

Le plan initial était de se coucher tôt, mais nous avions tous le goût de chanter ensemble. Le répertoire français et québécois nous captive plus longtemps que prévu. À nouveau, nous nous couchons tard, mais satisfaits d’une autre très belle journée.