Une pause au Bic

Parc du Bic – Le tour du-cap-à-l’Orignal

2019-07-25, jeudi
> Trois-Pistoles – 60 km / 1585 km total
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Couché tôt, je me lève tôt, bien décidé à profiter un peu du Parc. Je laisse mes sacs dans ma tente et je pars vers le Cap à l’Orignal. En chemin, les points de vue se multiplient, magnifiés par le soleil encore bas. C’est splendide. Je verrouille mon vélo à la Ferme Rioux, un centre d’animation encore bien calme, puis je troque souliers de vélo pour sandales et pars sur les sentiers.

Je longe l’Anse à l’Orignal, de toute beauté, jusqu’au Cap à l’Orignal – un nom plus orignal qu’original. J’y arrive en même temps que Michel, géologue retraité et spéléologue passionné. C’est très plaisant d’explorer avec lui, mais au Cap nous devons revenir sur nos pas car la mer est trop haute pour nous engager sur le sentier, inondé au pied des falaises. Nous prenons le sentier Le Contrebandier pour rejoindre l’Anse à Mouille-Cul – des noms plus originaux – puis partons chacun dans notre direction.

Je prends le sentier du tour du Cap à l’Orignal à rebours, malgré les indications contraires. C’est merveilleusement beau, souvent pas trop difficile, mais plusieurs sections sont assez acrobatiques sur des roches coupantes, assez limite pour mes pauvres sandales. Le bonheur !

Arrivé au bout, l’eau est encore haute, mais il y aurait moyen de passer. Ça ne m’intéresse pas : j’aime bien mieux revenir sur mes pas et refaire le sentier.

Au retour, je termine la boucle du sentier Le Contrebandier, une calme balade en forêt, puis je reviens manger à la Ferme Rioux, beaucoup plus animée que ce matin avec les nombreux visiteurs et les enfants d’un camp de jour. Quelques minutes de vélo et je suis de retour à ma tente, très heureux de ma visite et des 10 km sans bagages.

Le soleil tape fort. Je ramasse et range tout mon matériel, il est 13 h 15 quand je prends vraiment la route.

En fait, je reste sur les sentiers du Parc. C’est beau, calme et ombragé, mais parfois ça monte. J’y croise une femelle chevreuil très peu timide, à l’aise devant la caméra. Peu après, je ressens un effet de ressort en pédalant. Mon pneu arrière est mou, c’est la dure réalité. Je dois décharger, démonter, réparer et tout remettre en place. Au moins, c’est en plein bois et c’est confortable.

Le sentier redescend vers St-Fabien-sur-Mer, quitte le Parc et emprunte une rue étroite bordée de chalets. Agréable, relaxant, mais… Il faut remonter dans la vallée de St-Fabien, et ayoye la côte ! Je dois m’arrêter régulièrement, histoire de laisser mon cœur reprendre un rythme acceptable. Ouf !

En haut, il est heureusement possible d’éviter la 132, où le trafic est abondant et rapide. L’ancienne route, bordée de fermes coquettes, mène jusqu’à St-Simon. Ensuite, c’est la 132, car l’itinéraire cyclable n’est pas recommandable pour qui transporte du bagage.

Un peu avant Trois-Pistoles, un bout de piste cyclable permet de rejoindre une rue qui longe la mer. Malgré quelques bonnes montées, c’est joli et calme. J’arrive enfin au camping, très cher mais offrant un abri avec l’électricité pour recharger quelques batteries.

En soirée, une bonne nouvelle : mon frère François me confirme être en mesure d’acheter le chalet familial, le scénario idéal dans les circonstances. Ensuite, après une conversation vélo avec Sébastien, qui prépare une sortie cyclo en Gaspésie, je rattrape le temps perdu pour le journal et les photos. Heureusement, je ne manque pas souvent ce rendez-vous quotidien, c’est un bon défi de se rattraper. Ce soir, je me couche après minuit, un peu trop tard.

Statistiques
km jour : 59,8
km total : 1585
départ / arrivée : 13 : 15 > 18 : 30
temps déplacement : 4 : 01
vitesse moyenne : 14,9
vitesse maximale : 54

Des roses et du vent

Le Parc du Bic n’est plus très loin

2019-07-24, mercredi
> Parc du Bic – 112 km / 1525 km total
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Les nuits froides sont la norme dans la région. Celle-ci a été bien sèche, alors je range la tente facilement. Je dois être en décalage horaire, je me lève de plus en plus tôt… et je pars tôt.

Aujourd’hui, je porte un polar ou un coupe-vent presque toute la journée, car j’ai sans arrêt un vent frais dans la face. Mélange soleil-nuages, mais beau temps annoncé pour plusieurs jours.

Pour revenir à la 132, j’ai une option plus pentue, plus longue et asphaltée, la route empruntée hier soir, et une autre plus courte mais en gravier. Je m’y risque avec précautions : c’est beau mais exigeant avec les bonnes montées et descentes.

C’est sans enthousiasme que je retrouve la grand route et le trafic. En prime, après des journées au relief assez facile, il y a de solides montées et descentes. Alors que je dévale l’une d’elles à 45 km/h, je sens un choc et une brûlure à l’oreille droite : l’abeille non plus n’avait rien vu venir. Je ne sais pas pour elle, mais ça me fait mal pour le reste de la journée.

Après un partie plus calme dans la belle vallée de la rivière Métis, j’arrive à Mont-Joli. Souvenirs : je repasse devant la maison que j’y habitait enfant, devant mon école primaire, devant l’église…

J’arrête au magasin d’artisanat initié par Thérèse, une amie de mes parents. C’est sa fille Marie-Andrée qui a repris le flambeau de sa mère, car celle-ci fête aujourd’hui ses 93 ans et reste ne forme ; son mari André est décédé depuis deux ans. Plongeon dans le passé…

Après un arrêt à l’info touriste et un autre à l’épicerie, je descend à Ste-Flavie, au bord du fleuve, pour une pause repas et contemplation.

Même si une bonne partie de la circulation est captée par l’autoroute 20, il en reste assez sur la 132 pour nécessiter de la vigilance. Et c’est très joli avec la mer à quelques pas, l’enfilade de chalets et de maisons, et les fleurs : les rosiers sauvages sont omniprésents et embaument généreusement.

À Ste-Luce-sur-Mer, la Route Verte quitte la 132 pour suivre la berge et les plages, fréquentées par ce beau temps. Je rencontre Martin et Martine, cyclistes d’un jour et intéressants. Après Pointe-au-Père, aussi envahie de touristes, j’entre à Rimouski avec Denis et Célestine, couple en tandem, qui a une bonne expérience du voyage à vélo.

Pause magasin car ma cartouche de gaz pour le réchaud semble presque vide. La nouvelle est pas mal plus grosse et lourde, faudra vivre avec.

La côte de Rimouski est facile à vélo, avec une promenade cyclable bien séparée de voitures et juste au bord de l’eau. Très agréable. Mais toute bonne chose a une fin : la suite est une longue montée sur une route très passante et sans accotement. Patience.

Plus loin, l’accotement est de retour, et même un bout de piste et un tunnel sous la 132 pour entrer au village du Bic. Je suis presque à destination, puisque j’espère dormir au Parc national du Bic, dont ma sœur m’a souvent parlé comme d’un coin de paradis. L’accueil est très sympathique, le coût minime et je dispose pour moi tout seul du camping « Bienvenue cyclistes », une section isolée, calme et sauvage, à 1 km de la douche mais tout près du paradis.

Comme il est tard et que les moustiques semblent voraces, je m’organise rapidement – tente et repas – et j’ai à peine le temps de prendre ma douche et de revenir avant que la nuit tombe pour de bon. Je prends le temps d’appeler Nicole, chez qui j’aurais bien aimé passer. Conversation très intéressante : on se reprendra en personne. Je me couche sans écrire, mais sous un ciel constellé d’étoiles.

Statistiques
km jour : 112,4
km total : 1525
départ / arrivée : 7 : 45 > 19 : 00
temps déplacement : 7 : 20
vitesse moyenne : 15,3
vitesse maximale : 53

Remonter la vallée

Amqui – ferme rouge sur fond vert

2019-07-23, mardi
> Sayabec – 92 km / 1413 km total
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Encore une nuit froide. Pas de problème, je suis bien équipé. Ce matin, il y a du brouillard et c’est un peu humide, mais le site a été parfait et magnifique. Levé tôt, je pars tôt, mais un peu à regret, c’était trop beau.

Je roule un peu sur l’ancienne route, très agréable. Il y a une excellente source, et des nids de poule capables d’héberger des éléphants : la rivière a emporté des parties de la chaussée.

L’ambiance me rappelle les routes de petits cols en Europe, avec la route étroite et sinueuse, la végétation et le calme. Beaux souvenirs.

Il faut bien revenir sur la route 132, avec sa circulation rapide, mais c’est vraiment beau. J’arrive à Routierville. Pour y accéder, un magnifique pont couvert traverse la rivière; de l’autre côté, quatre maisons, et c’est tout.

Il faut bien revenir sur la route 132, avec sa circulation rapide, mais c’est vraiment beau. J’arrive à Routierville. Pour y accéder, un magnifique pont couvert traverse la rivière; de l’autre côté, quatre maisons, et c’est tout.

Ce matin, c’est encore frais, mais la chaleur vient en après-midi, sous un ciel mi soleil mi nuages.

Je croise mon premier cyclotouriste, mais il est un peu à part. Plutôt âgé., il porte son bric-à-brac dans des caisses de lait qui tiennent plus ou moins à son vieux vélo, il a subi de gros coups de soleil sur le nez et le crane, il semble ne pas avoir été gâté par la vie. Nous nous souhaitons bonne route.

Je poursuis la remontée de la vallée, pratiquement déserte à part la route. À Sainte-Florence, la vallée s’élargit et la Route Verte laisse la 132 pour prendre des routes secondaires dans une campagne de plus en plus agricole.

Je croise Nicolas, cyclotouriste parti de Québec qui retrouvera de la famille à Miramichi. Plus tard, il y aura aussi Camille, qui pédale sur un vélo Mikado plus vieux qu’elle depuis Rimouski jusqu’à Carleton : c’est son premier voyage, elle adore.

J’allume mon cellulaire. J’ai un message de mes amis Nicole et Jean-Pierre, de Port-Daniel. Une journée trop tard : il m’aurait fallu partir vers l’est après être entré au Québec. On se reprendra.

Entre Causapscal et Amqui, je longe une immense plantation de petites pousses. Je m’approche : ce sont de petites épinettes qui se préparent à reboiser l’arrière-pays dont les arbres font des montagnes immenses près des scieries.

Un petit bout sur la 132, de plus en plus occupée m’amène jusqu’au majestueux lac Matapédia. Un détour par le joli village de Val-Brillant, sur le bord du lac, puis la Route Verte s’éloigne dans la vallée maintenant bien large.

J’arrive à Sayabec. Ce soir, une douche serait vraiment bienvenue. Un camping s’annonce à 5 km de la 132 ; le suivant, à Ste-Flavie, est à 50 km… Ce que l’annonce ne dit pas, c’est qu’il faut gagner un bon 100 m d’altitude sur une route qui n’est plus très jeune. J’arrive quand même, content de me déposer pour la nuit. Le couple de français qui s’occupe de l’auberge et du camping est accueillant et sympathique.

Je monte ma tente, et quelques gouttes tombent sur elle. Ensuite, douche, petit lavage et repas. J’ai peu d’échanges avec mes voisins immédiats : monsieur porte un chandail à l’effigie d’un Donald Trump rouge de colère. Nous ne discuterons pas de politique… Mes autres voisins, un couple en VR, ont deux petites filles blondes et se parlent en allemand. Il sont du canton de Berne, en Suisse.

Ayant du rattrapage Internet à faire, je m’installe à l’auberge, profitant de la connexion et de la charge des batteries. J’envoie les photos prises en route aux personnes qui y figurent, puis j’écris et je termine avec le ménage des photos. La nuit de sommeil sera bienvenue.

Statistiques
km jour : 92,1
km total : 1413
départ / arrivée : 7 : 45 > 16 : 00
temps déplacement : 5 : 32
vitesse moyenne : 16,7
vitesse maximale : 48

Vent de face vers la Matapédia

La rivière Matapédia

2019-07-22, lundi
> Routierville, Qc – 112 km / 1321 km total
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Comme prévu, nuit froide et reposante. J’ai gardé la porte de la tente ouverte – pas la moustiquaire ! – afin de profiter de la vue autant que possible. Couché tôt, je me lève tôt et je pars tôt, soit vers 8 h 30. Si les voisins adultes sont levés, les enfants d’hier ne le sont pas encore.

C’est encore frais, il n’y a aucun nuage et un bon vent de face qui tiendra pour la journée. Dès le départ, je roule donc lentement. La route est vallonnée, ce qui diminue l’impact du vent, et il y a parfois de jolies vues sur la Baie des Chaleurs, de plus en plus étroite. La petite ville de Charlo offre les plus beaux panoramas, puisque la route y passe sur le bord de l’eau. Magnifique, vraiment.

Je croise quelques cyclistes, tous québécois. Tout d’abord, Alec et Ariane, partis de Rimouski vers les Îles de la Madeleine, en sont à leur premier périple. Ensuite, entre Charlo et Dalhousie, Pascal, un sympathique baroudeur qui semble bien à l’aise dans l’aventure. Ensuite, deux jeunes femmes qui ne s’arrêtent pas. Enfin, Anthony, qui n’a plus de voiture et vit seulement à vélo, n’hésitant pas à visiter ses parents sur deux roues, alors que ceux-ci habitent Victoriaville et qu’il étudie à Québec. Un convaincu.

L’entrée à Dalhousie est sportive, car la ville est entourée de bonnes côtes. C’est aussi le temps de faire une épicerie, mais pas vraiment de prendre des photos car elle n’est pas très jolie.

Par la suite, les vallons se font plus intenses, faisant travailler les mollet sous le soleil qui se voile tranquillement.

Campbellton, elle, est une belle ville, pour ce que j’en voit. Les berges sont accueillantes pour les marcheurs et les cyclistes. On ne peut pas en dire autant du long pont trop étroit qui m’amène au Québec. Même l’entrée dans la province n’est pas agréable, avec la litanie des commerces de réserves vendant cigarettes, marijuana, sexe, etc.

À l’info touriste, le préposé me confirme que le beau temps est installé et que la prévision de 20 heures de pluie à partir de ce soir ne s’applique pas ici. Donc, je roulerai sans ce souci.
Je suis maintenant sur la Route Verte, un itinéraire cyclable qui parcours tout le Québec. Je bénéficie donc de la signalisation et d’un large accotement pavé, de condition variable. Et comme il y a de bons reliefs autour, je redécouvre le bruit de l’eau en cascade.

À Matapédia, je fais le plein d’eau afin d’être prêt à toute éventualité. En resserrant un boulon de mon garde-boue arrière – un vélo ne doit pas faire de bruit en roulant – , je constate que l’une des pattes de fixation de mon porte-bagages arrière est fendue. Pour le moment, ça va, mais je vais suivre le problème de près.

Je commence à remonter la vallée de la Matapédia, dont plusieurs m’ont dit beaucoup de bien. Ce n’était pas exagéré : cette belle rivière coule dans une vallée sauvage, à l’exception notable de la route et du chemin de fer. Sur des kilomètres, aucune construction, et de petits rapides presque continus, parfois des pêcheurs de saumon.

Je n’avance toujours pas très vite, moins à cause du vent qui a enfin diminué, mais plutôt à cause des arrêts photo. La circulation est rapide mais clairsemée, je dois rester quand même vigilant.

En approchant de Routierville, la Route Verte quitte la route principale pour utiliser une ancienne section. C’est étroit, sinueux, tout près de la rivière, et il y a quelques sites possibles pour le camping. Yé ! À 19 h, heure des Maritimes, donc 18 h heure du Québec, je m’arrête près d’un banc de bois sur le bord de l’eau.

Une heure plus tard, je suis dans ma tente pour écrire, tout le reste étant fait. Pratiquement sans moustiques, le site est parfait, à part pour le bruit de la route, mais la musique dans les écouteurs le masque. J’entends un bruit de voiture tout près, puis une portière. C’est Martin, un retraité vivant à Amqui qui aime accueillir les voyageurs. Après un brin de causette, chacun de notre côté de la moustiquaire, nous nous saluons. Amusante rencontre.

Une heure plus tard, je suis dans ma tente pour écrire, tout le reste étant fait. Pratiquement sans moustiques, le site est parfait, à part pour le bruit de la route, mais la musique dans les écouteurs le masque. J’entends un bruit de voiture tout près, puis une portière. C’est Martin, un retraité vivant à Amqui qui aime accueillir les voyageurs. Après un brin de causette, chacun de notre côté de la moustiquaire, nous nous saluons. Amusante rencontre.

Je termine mon journal en musique alors que la nuit tombe. Le ciel est maintenant assez dégagé. Ce soir, pas de réseau cellulaire, je suis vraiment en vacances. Mais la nuit sera bonne…

Statistiques
km jour : 111,7
km total : 1321
départ / arrivée : 8 : 30 > 19 : 00
temps déplacement : 7 : 14
vitesse moyenne : 15,4
vitesse maximale : 54

Campings : du moche au paradis

Black Point – camping de rêve

2019-07-21, dimanche
> Black Point – 65 km / 1209 km total
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Tout est resté bien sec dans ma tente. Quand je m’éveille, il ne pleut pas, mais le ciel est bien gris. Peu après, la pluie est de retour. Je reste à l’abri, espérant que ça passe : dans la mesure du possible, j’évite de ranger ma tente quand il pleut, car je mouillerais ainsi l’intérieur.

Ce matin, je finis par partir sous une petite pluie, car il semble que nous en aurons pour la journée. Il y a deux hôtes Warmshowers dans la région, mais ils ne sont pas disponibles pour ce soir, alors on verra pour la tente humide.

Je prends finalement la route vers 11 h, sous la petite pluie qui persiste. Je longe d’abord la côte, puis je dois rejoindre la route 134 pour le reste de la journée. En y arrivant, je croise Jonathan, un jeune montréalais qui traverse le Canada d’ouest en est. Avec la pluie, nous n’arrêtons pas très longtemps.

Jusqu’à Petit-Rocher, la route est très achalandée dans les deux directions, et globalement sans intérêt : c’est une enfilade de commerces et de maisons, sans que la présence de la mer ne soit vraiment perceptible.

À Pointe-Verte, je croise Joëlle, montréalaise également, qui se dirige vers les Îles de la Madeleine, d’où elle est originaire. Elle vient de commencer son périple vélo après une première partie en train, et de réparer une première crevaison. Bonne route !

Comme nous nous quittons, deux dames marchent vers l’est. Avec deux autre compagnes, elles sont en pèlerinage de Rimouski à Caraquet, leur ville d’origine. La première a marché 5 fois Compostelle, mais son plus gros défi est de se débarrasser d’un cancer. Bonne route à vous aussi !

Le secteur de Belledune est marqué par l’industrie lourde. Des travailleurs sont en lock-out, et les cheminées de Énergie NB crachent leurs abondantes volutes de fumée. La route fait un détour pour contourner ce secteur.

C’est là que je croise Sébastien, livreur à vélo, qui pédale depuis Rimouski pour participer à des festivals de musique en Nouvelle-Écosse. Décidément, les cyclistes au long cours sont bien sympathiques.

Vers midi, la pluie diminue puis cesse, et la lumière du soleil éclaire la Gaspésie, de l’autre côté de la Baie des Chaleurs. C’est vers 15 h que les premiers rayons arrivent ici.
Peu après 16 h, je rejoins un camping suggéré par Max et Valérie – Camping By the Bay, à Black Point. Il est tout simple, vraiment pas cher et clairement le plus beau depuis le départ. Je plante ma tente sur le bord d’un rocher qui domine la mer, et le fort vent combiné au soleil a tôt fait de tout sécher.

Les voisins sont gentils, malgré leur feu sur la plage qui emboucane tout le monde. Emma et Xavier, deux enfants, sont très heureux que j’ajuste leurs sièges de vélo, et je rencontre d’autres voisins, Jean-Michel et Joséphine. Originaire du Saguenay, cette dernière connaît ma sœur Monique et est très amie avec la famille Gilbert-Thévard, voisins et amis de ma sœur. Le monde est bien petit…

J’écris sous les arbres, avec vue sur la mer alors que le soleil descend dans un ciel désormais sans nuage. C’est vraiment splendide. En même temps, le vent s’apaise, laissant présager une nuit parfaite. Vers l’heure du coucher du soleil, je reçois la visite de Emma, avec sa maman Tessa et sa petite sœur Seanna. Si je lis bien entre les lignes, leur vie n’a pas toujours été facile.

Comme je suis arrivé tôt et tout est fait, je ne me couche pas tard et je me prépare pour une nuit plus froide que les précédentes.

Statistiques
km jour : 64,9
km total : 1209
départ / arrivée : 11 : 00 > 16 : 00
temps déplacement : 3 : 43
vitesse moyenne : 17,5
vitesse maximale : 52

Défilés et falaises

Fierté acadienne

2019-07-20, samedi
> Bathurst – 119 km / 1144 km total
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Je ne sais pas si les moustiques ont dormi, mais moi oui. Évidemment, ils étaient au rendez-vous, agglutinés sur ma tente, dès le petit matin. Mesures d’urgence : je ne sors que vêtu d’une armure, et j’en occis le plus possible.

Je déjeune dans la salle commune, puis je remets l’armure anti-moutiques en place pour démonter mon campement. Je ne m’habille normalement et ne mets la crème solaire que rendu au village. Un homme sur place me confirme que les moustiques sont une spécialité locale.

En ce samedi matin où les nuages font à nouveau place à un soleil rayonnant, des bénévoles sont déployés puisque c’est jour de course populaire. Je vois passer les coureurs et coureuses, athlétiques. Vive le sport !

Je prends la route pour de bon, d’abord par la piste cyclable du village, puis sur la route. Dans la première partie, il y a de la circulation. Peu avant de bifurquer sur des routes tranquilles, je rencontre Daniel, cyclotouriste du jour. En route pour Terre-Neuve, il a quitté Vancouver le 1er mai et, quand même, un peu pédalé aux États-Unis. Cet aventurier et conférencier a fait le tour du monde sur deux roues.

À St-Simon, je croise une procession bruyante et malodorante qui longe la route : une foule de quads en sortie de groupe. Étonné, je les compte et j’arrive à 101 machines. Je les croise à nouveau un peu plus loin. Je profite d’avantages qu’eux n’ont pas : les odeurs des fleurs, le chant des oiseaux, un air plus pur et, quand même, un bon exercice.

Je prends une bonne pause à l’info touriste de Bertrand. Avec leur connexion Internet, j’envoie des nouvelles aux amis.

En arrivant à Caraquet, je retrouve la piste cyclable asphaltée, calme et belle. J’évite ainsi de passer en ville et je profite des points de vue du haut de – petites – falaises le long de la Baie des Chaleurs, aujourd’hui bien nommée. À l’horizon, on commence à deviner la Gaspésie, qui se rapprochera en cours de journée. Mais ensuite, fini la piste cyclable.

Grande-Anse, le village suivant, est bien joli et offre de beaux points de vue sur les falaises ainsi qu’une épicerie minimale. À Pokeshaw, une baie entoure un rocher hébergeant une cormorandière. Les arbres sont tous morts, mais le spectacle est splendide.

Pour la suite, peu à noter. J’avance avec vent de face, donc assez lentement, il fait chaud, les paysages sont ordinaires. Après 90 km de route, l’annonce d’un camping. Il y a des roulottes, mais pas d’affiche. Des gens sur place m’indiquent qu’il est fermé depuis longtemps et n’accueille que des saisonniers. Je continue.

À Bathurst, l’info touriste s’avère très utile : non contents de me pointer les campings, ils appellent pour vérifier la disponibilité. C’est bon pour le deuxième.
Il faut quand même traverser la ville avec son cortège habituel de commerces et sa circulation, monter deux bonnes côtes puis prendre une route qui longe la baie jusqu’à la marina.

Ce n’est pas très cher, il n’y a pas de table, mais il y a de la place, une bonne douche et la vue sur les bateaux. Dans l’ordre, je monte la tente, qui a besoin de sécher, je prends ma douche, je lave quelques vêtements, je mange et je me réfugie dans ma tente pour écrire et trier les photos.

C’est chaud et bruyant, avec la circulation, des feux d’artifice, un spectacle rock en ville, et surtout le bar dont la clientèle est nombreuse et bruyante. Je m’étends dans ma tente. Peu avant minuit, je pars pour me brosser les dents. Au sortir des toilettes, la pluie commence. Jogging, je suis dans ma tente juste à temps : l’orage se déchaîne, avec quelques éclairs, de la forte pluie et des rafales qui font bouger ma tente. Heureusement, elle et bien montée aujourd’hui, aucun problème d’eau. Il n’en va pas de même pour mes jeunes voisins, qui ont ont monté un village de toile… qui prend l’eau sérieusement. Ma vieille tente fait face sans broncher, je dors sans souci et sans plus entendre rien d’autre que la pluie sur le toit.

Statistiques
km jour : 118,7
km total : 1144
départ / arrivée : 9 : 00 > 19 : 00
temps déplacement : 6 : 37
vitesse moyenne : 17,9
vitesse maximale : 45

Pèlerinage à Lamèque

Shippagan – aquarelle au camping

2019-07-19, vendredi
> Shippagan – 98 km / 1025 km total
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Après une nuit fraîche, le ciel est voilé ce matin. Faudra vérifier la météo. En attendant, je regarde plus sérieusement les cartes, car il y a des options d’itinéraire. Comme souvent, je quitte vers 9 h 30.

J’ai quelques kilomètres à parcourir sur le route 11, qui ressemble de plus en plus à une autoroute, mais grâce à ma nouvelle carte je m’en éloigne pour le reste de la journée. Ça commence par une trop courte section de piste cyclable, puis sur des routes pas trop achalandées et même, plus loin, pratiquement désertes. Je traverse une section ravagée par l’exploitation de la tourbe, où il ne reste qu’une terre nue et craquelée avec quelques débris végétaux. Comment ce sol s’en remettra-t’il ?

Je traverse une section ravagée par l’exploitation de la tourbe, où il ne reste qu’une terre nue et craquelée avec quelques débris végétaux. Comment ce sol pourra-t’il s’en remettre ?

Après l’intersection vers Shippagan, je reviens sur une route plus importante. À gauche de la route, une bande de terre beige sera un jour une piste cyclable, mais pour le moment son gravier est assez peu attirant. Sur quelques poteaux, des plates-formes sont occupés par de gros nids, avec de gros bébés oiseaux attendant leurs parents et leur repas. Après vérification, il s’agit de Balbuzards pêcheurs, dont le nom latin signifie aigle des mers.

En entrant à Shippagan, retour sur une belle piste cyclable qui me mène à quelques kilomètres du camping. Le préposé m’avait averti : le secteur des tentes est effectivement infesté de moustiques. Malgré le soleil qui frappe, je revêts pantalon, polar et filet afin de réussir à monter la tente sans perdre la raison. Succès sur les deux points. Je mange dans l’abri voisin, puis je repars sur la route presque sans bagages.

À partir de l’intersection vers le camping, la piste cyclable de Shippagan devient une promenade riveraine en bois de 2 km. C’est très réussi. Près le port, il faut suivre la route sur une digue étroite, mais de l’autre côté la piste cyclable asphaltée se poursuit, parallèle à la route.

J’arrive au village de Lamèque avec en tête le jeu de mot un peu éculé que j’ai gardé en titre, en me promettant de ne pas l’utiliser – il est pourtant là, je n’ai pas pu résister… Mais cette visite du village a été un inattendu voyage dans le temps.

La piste cyclable suit les berges, magnifiques, mais permet aussi de visiter une minuscule maison construite autour de 1845 par Jean-Chrysostôme Chiasson, un des fondateurs du village. Plus loin, je m’arrête un peu au Parc écologique de la péninsule acadienne, bien intéressant aussi.

Il est temps de revenir sur mes pas, puisque je n’ai pas le temps de me rendre à l’Île Miscou. J’arrive au camping en même temps que la pluie, j’ai juste le temps de rentrer sous ma tente, en laissant les moustiques à l’extérieur.

Je profite d’une accalmie pour me rendre à la douche, et d’une autre pour m’installer à la salle commune. J’y fais la connaissance de Charlotte et Noah, 10 et 7 ans, ainsi que de leur maman Judith et, plus tard, du papa Sébastien. Quelques autres campeurs fréquentent aussi les lieux, accompagnés de nombreux moustiques. Après le repas, j’appelle mon amie Claire, alors qu’elle se prépare à prendre l’avion pour l’Europe, ainsi que mon frère Gaétan.

Ensuite, je recharge les batteries de l’ordi tout en écrivant alors que l’orage se déchaîne. Plus tard, la pluie se calme, mais quand les campeurs passent aux toilettes avent de se coucher les moustiques deviennent si nombreux que je me réfugie dans ma tente.

Je l’avais montée un peu vite, l’avais mal tendue, et quelques gouttes avaient mouillé le plancher, heureusement sans toucher le matelas. Je m’installe pour la nuit. Les moustiques bourdonnent à quelques centimètres de mes oreilles, mais de l’autre côté de l’indispensable moustiquaire. Elle ne dorment pas, ces bestioles ?

Statistiques
km jour : 97,8
km total : 1025
départ / arrivée : 9 : 30 > 17 : 30
temps déplacement : 5 : 23
vitesse moyenne : 18,2
vitesse maximale : 40

De Miramichi à Tracadie

Au camping

2019-07-18, jeudi
> Tracadie – 129 km / 927 km total
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Ce ciel bleu et sans nuage du matin, ça devient une constante, mais plutôt agréable. En revanche, le soleil qui frappe la tente a tôt fait de me tirer de celle-ci, afin d’éviter d’y être cuit. Préparation normale, salutations aux amis, je prends la route vers 9 h 30.

C’est heureusement moins chaud qu’hier à pareille heure, mais la route 117 est essentiellement en forêt et un peu rugueuse.

Des affiches annoncent des travaux. Sur 4,5 km, il n’y a plus d’asphalte mais seulement du gravier et de la planche à laver. Ma moyenne baisse drastiquement alors que je cherche à trouver la moins pire des traces disponibles. Ayoye !

Quand cette section se termine enfin, je croise les cyclotouristes du jour. Le français Max et la belge Valérie, partis de Toronto, se dirigent par la côte vers Halifax. Comme ils sont très sympathiques – ça semble être la norme chez les cyclotouristes –, nous prenons le temps de bien jaser et de partager des informations sur nos routes mutuelles. Nous repartons après les photos de famille.

Après quelques autres kilomètres en forêt, je quitte l’itinéraire suggéré pour emprunter Water street, qui me semble être un bon choix pour entrer à Miramichi. Bingo ! Cette rue longe la baie, offre de jolis points de vue et est vraiment agréable.

Au passage, je mange sur Middle Island, un parc commémoratif en l’honneur des migrants Irlandais fuyant la famine du milieu des années 1800, souvent pour périr à cause des conditions pitoyables de la traversée. Les survivants ont eu besoin de force et de chance, mais ont réussi à s’implanter durablement dans ce nouveau pays.

En entrant en ville, je croise une épicerie et je mets à jour le garde-manger, alourdissant encore un peu un vélo déjà pesant. Je quitte ainsi pour de bon la route 117 pour emprunter la route 11, une artère importante à gros volume de circulation. Ces numéros de routes ont une signification particulière pour les québécois, car ils ont successivement désigné la route qui relie Montréal à l’Abitibi.

La route 11 commence en force par le pont de Miramichi, qui n’a clairement pas été conçu pour les cyclistes. Ce pont en fer monte haut au-dessus de la rivière. Les trottoirs sont trop étroits pour mon vélo chargé, et la chaussée est trop étroite pour que les nombreuses voitures puissent s’y croiser en me contournant. Conséquence : je ralentis sérieusement la circulation, surtout en montant. Heureusement, la vaste majorité des automobiliste fait preuve de patience, de courtoisie et, je l’espère, de compréhension. Bref, je complète cette traversée intact. Bon point.

Ensuite, retour en forêt ou en champs pour des kilomètres. Ça avance plutôt bien car je profite d’un bon vent de dos. Je prends une pause significative à l’info touristes de Negac, avec un préposé très heureux d’avoir un client intéressé et pas pressé. Il me remet une carte vélo de la région et me conseille un camping à l’entrée de Tracadie. C’est un peu loin, je sais que je serai un peu fatigué après ces presque 130 km, mais le site, au pied de la dune et à quelques pas de la mer, est vraiment très bien, sauf pour les trop nombreux moustiques.

De tout évidence, ce sera une soirée calme. Après l’installation, le repas et la douche, je me réfugie aux toilettes pour écrire le journal et trier les photos, puis dodo.

Statistiques
km jour : 128,9
km total : 927
départ / arrivée : 9 : 30 > 19 : 15
temps déplacement : 6 : 51
vitesse moyenne : 18,8
vitesse maximale : 41

Vent de dos, vent de face

Avec Fannie, Niels, Charlotte, Bianca et Tammo

2019-07-17, mercredi
> Baie Ste-Anne – 58 km / 798 km total
Sommaire

Comme hier, le ciel est bleu, sans nuage, et la chaleur sera au rendez-vous. Je me lève tard, me prépare tranquillement et quitte ce beau camping vers 11 h. Je n’ai plus beaucoup d’eau, alors je l’économise sérieusement.

Je roule un peu sur la piste cyclable parallèle à la route : c’est ombragé, proche de la majestueuse rivière Kouchibouguac mais plus lent à cause du gravier. Je reprends l’asphalte, je n’aurais pas eu assez d’eau pour aller si lentement.

Ça tombe bien : le vent est vigoureux et de dos, alors je file en maintenant une moyenne de 21 km/h, ce qui est très rapide avec la charge. De plus, Parc Canada sait paver des routes, celle-ci est parfaite, rapide, lisse et confortable. Le festival des nids de poule reprend dès que je franchis la limite du Parc.

Arrivant à Pointe-Sapin, le premier village, il ne me reste que quelques gorgées d’eau. Deux hommes en camionnette m’en donnent deux bouteilles, bien fraîche, et je complète l’approvisionnement liquide à l’épicerie.

Jusqu’à Escumiac, la route passe en forêt ou près de vastes tourbières, puis la route tourne et j’avance péniblement avec un solide vent de face. Je dîne à Baie Ste-Anne, à l’abri du cuisant soleil. Le temps est à l’orage, et selon une dame de passage ça risque de brasser ce soir. Comme un lavage n’est plus une option, mais une nécessité, j’arrête au premier camping venu. Il est à peine 14 h 30.

L’accueil est sympathique, le prix raisonnable et le site, sur le bord de la baie, superbe. En prime, j’ai une voisine cycliste. Fannie, jeune enseignante en francisation, est partie de Montréal et a suivi l’eau, donc bouclé la Gaspésie. Elle se dirige vers Halifax en passant par le Cap Breton. Beau projet, bonne voisine. Entre nous deux, un petit VR et une jeune famille allemande.

Je monte la tente, je l’amarre solidement et je me dirige vers la douche, puis le lavage. En attendant, je m’occupe du journal et des quelques photos d’aujourd’hui, je lis les nombreux courriels de mes chers amis, puis leur envoie une deuxième fois des nouvelles.

Finalement, selon le radar météo, le mauvais temps annoncé sévit plus au sud, autour de Moncton, et nous ne recevons que quelques bonnes rafales.

Après le souper, nous nous retrouvons à six pour la soirée : Fannie et moi nous joignons à nos voisins allemands Niels et Bianca, parents de Charlotte, 9 ans, et Tammo, 5 ans. La rencontre autour du feu est vraiment intéressante, se déroulant essentiellement en anglais, langue commune des adultes, mais aussi en jeux et rires avec les enfants qui ne maîtrisent que l’allemand, même si Charlotte fait de timides incursions en anglais et en français.

Ce n’est qu’à la nuit noire que nous regagnons nos pénates, ravis de notre soirée.

Statistiques
km jour : 58,0
km total : 798
départ / arrivée : 11 : 00 > 14 : 30
temps déplacement : 2 : 55
vitesse moyenne : 19,8
vitesse maximale : 33

Kouchibouguac

Camping au Parc Kouchibouguac

2019-07-16, mardi
> Parc Kouchibouguac – 71 km / 740 km total
Sommaire

Ce matin, le ciel est bleu, sans nuage, et la journée s’annonce chaude. Dès que je me lève, je pars visiter la Dune de Bouctouche, à 200 m du camping.

Il est tôt, mais il y a du monde, des coureurs et des marcheurs. Je suis de cette seconde catégorie. Si la dune est longue de 12 km, la passerelle aménagée ne fait que 800 m, ce qui se marche aisément. Elle a déjà été bien plus longue, mais les tempêtes et les changements de forme de la dune ont occasionné plusieurs reconstructions.

La dune est un milieu vivant et changeant, c’est un privilège de pouvoir l’observer ainsi. Dans l’ordre, il y a la mer, la plage, une dune plus haute couverte de végétation qui descend lentement, devenant marais de marée, puis la lagune. Avec les changements climatiques, il semble probable que la dune se fragmente en un chapelet d’îlots, et elle pourrait disparaître à plus long terme. Pour le moment, elle est bien présentée et protégée.

De retour au camping, je me prépare en profitant de la compagnie de mes agréables voisins. Véronique, puis Daniel, finissent par émerger aussi : ils avaient assisté au lever du soleil sur la dune, puis s’étaient recouchés. Je quitte vers 9 h 30.

Comme prévu, c’est chaud, autour de 30°, mais le vent est faible et ne dérange pas. J’aime bien les sections sur le bord de la mer, mais à partir de Cap Lumière je roule à l’intérieur des terres et c’est moins intéressant.

Comme prévu, c’est chaud, autour de 30°, mais le vent est faible et ne dérange pas. J’aime bien les sections sur le bord de la mer, mais à partir de Cap Lumière je roule à l’intérieur des terres et c’est moins intéressant.

À Rexton, la petite route calme et cahoteuse devient un grand axe avec une circulation dense. À Richibucto, je longe un peu la rivière et je fais le plein d’eau, car mes réserves baissent vite. Ensuite, une longue ligne droite vallonnée et cuisante sous le soleil. Un quatre roues est suivi d’une voiture. Il ralentit, la voiture le dépasse par la gauche alors qu’il amorce un virage dans la même direction. Ces deux-là ont passé bien proche de l’accident.

J’arrive enfin au Parc. L’accueil est chaleureux. Il est trop tard pour participer à la visite guidée de la dune, malheureusement. Je dîne au frais, puis je fais le plein d’eau potable – celle du camping ne l’est pas – et je pédale les 12 km restants.

Au poste d’accueil du camping Côte-à-Fabien, je rencontre deux jeunes français de Toulouse qui achèvent un séjour d’étude de six mois aux États-Unis. Après l’installation de ma tente sur un site piéton – dont mon sac de bouffe dans un arbre –, nous nous retrouvons en même temps au départ du sentier Balbuzard. Louis et Louise sont d’agréables compagnons, mais le sentier souvent inondé et les moustiques les incitent à revenir sur leurs pas. Dommage pour eux, car ils refont deux fois la pire section, alors que la suite est facile et jolie.

Au retour, je cuisine et mange, en ménageant mes maigres ressources en eau. Parti pour jeter les déchets du site à la poubelle, je finis par prendre une bonne marche sur la plage et la route. En terminant la boucle, j’appelle ma sœur Lucie, puis je me réfugie dans ma tente pour écrire, puisque ce sera l’heure de pointe pour les moustiques. C’est encore chaud, la fraîcheur de la nuit sera bienvenue. Je me couche exceptionnellement tôt, car c’est bien calme et je sens un besoin de repos.

Statistiques
km jour : 71,2
km total : 740
départ / arrivée : 9 : 30 > 14 : 45
temps déplacement : 3 : 52
vitesse moyenne : 18,4
vitesse maximale : 55