Post-scriptum inattendu

Avec Lise et Jean-Pierre

2019-08-13, mardi
Montréal
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Fin d’après-midi, retour de l’épicerie sur deux roues, comme il se doit. Au feu de circulation juste devant moi, un couple, deux vélos bien chargés, avec des drapeaux connus : France et Franche-Compté. Devant mon entrée, nous échangeons quelques mots, et j’invite Jean-Pierre et Lise à rester chez moi ce soir, offre acceptée immédiatement. C’était une excellente idée.

Un peu plus âgés que moi, mes invités en sont à leur premier voyage à vélo. Une première tentative avait échoué : les vélos avaient brisé après quelques centaines de mètres. Cette fois-ci, leurs montures sont neuves et de bonne qualité.

Ils sont sur la route depuis un peu plus de deux mois, mais leur trajet est presque terminé puisqu’ils sont partis de Vancouver pour se rendre à Montréal. Ils ne sont plus pressés, leur avion décollant dans plusieurs jours.

Ils s’installent au sous-sol, où je peux accueillir quelques personnes. Après de bonnes douches, nous passons à table car j’ai tout ce qu’il faut pour nous alimenter. Ils découvrent avec bonheur le maïs en épis, alors que le repas se conclut avec fruits frais, yogourt et sirop d’érable. Si le repas est bon, les conversations sont excellentes : ce sont des gens très agréables.

Nous profitons du beau temps et du soleil rayonnant pour prendre une bonne marche dans le quartier, particulièrement le long de la rivière des Prairies. Au retour, nous sortons quelques guitares puisque Jean-Pierre est aussi musicien. Excellente soirée, qui précède leur première nuit à l’intérieur depuis leur départ.

Reprendre la route

2019-08-14, mercredi
Montréal

Au matin, personne ne se lève tôt : tous, nous avions besoin de repos.
Nous prenons notre temps, profitant de cette rencontre inattendue. Mes invités reprennent la route en fin d’avant-midi. Je décide de les accompagner afin de leur permettre de profiter des nombreux parcs sur l’itinéraire.

Au Bois-de-Liesse, nous nous retrouvons en forêt, mais c’est un peu compliqué car une section importante de piste est fermée. Nous sommes obligés de revenir sur le boulevard Gouin, mais ensuite le secteur de la Péninsule est très agréable avec quelques hérons et les vues sur la rivière.

Nous reprenons Gouin dans le secteur plus calme du Bois de Saraguay, puis traversons un quartier de maisons luxueuses jusqu’au Parc Beauséjour, rendez-vous des familles du quartier qui sont nombreuses à y pique-niquer.

Une passerelle dans le bois, une série de rues résidentielles, et nous rejoignons le Parc Raimbault. À partir d’ici, la piste cyclable qui suit la rivière est bien identifiée et agréable. C’est le temps de nous saluer, souhaitant des retrouvailles dès que possible.

En nous libérant de nos sécurités, de nos boites en brique ou en métal, en rendant possible la rencontre avec ses risques et ses joies, le vélo nous ouvre à notre environnement et aux autres. C’est ainsi un moyen fabuleux de devenir plus humains, ensemble. Une dernière fois, bonne route et bonnes rencontres !

Les derniers kilomètres

À la maison, urgence gazon

2019-08-03, samedi
> Montréal – 34 km / 2265 km total
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Une autre excellente nuit, mais je me lève tôt. Ici, tous dorment encore, sauf Jean-Pierre qui est au travail, devant voir quelques patients ce matin. Il revient, alors que les autres émergent tranquillement.

Le vélo sera populaire aujourd’hui : Pierre-Andrea prend le sien pour aller travailler, Jean-Pierre, Diane et Marilena partent légers vers Varennes afin de s’entraîner, et je reprend mon vélo bien chargé pour rentrer chez moi. Tout le monde décolle vers 9 h 15.

Ce matin, il fait un temps radieux et déjà chaud. Je ne me presse pas : j’ai choisi de prendre la navette fluviale plutôt que le pont Jacques-Cartier. Celle-ci partant à la demie de chaque heure, je prends celle de 10 h 30. j’ai donc du temps pour écrire au bord de l’eau avec le panorama de la ville et le chaud vent d’été.

La traversée et bien agréable, avec le Montréal en paysage et la lumière éclatante. Un homme ayant pédalé Montréal-Québec aller-retour s’intéresse à voyager plus loin, appréciant de retrouver la forme.

Montréal est une belle ville ce matin encore, avec sa population vive et bigarrée, ses conversations en toutes les langues et son effervescence joyeuse. Je roule maintenant sur un itinéraire cyclable bien connu : l’axe Berri-Christophe-Colomb, puis le boulevard Gouin.

Il y a pas mal de circulation à vélo et quelques conversations en cours de route, des travaux encadrés des maintenant célèbres cônes orange, des détours un peu précaires, bref, la ville. Un peu avant la rue Fleury, une jeune femme achève le remplacement d’une chambre à air après une crevaison. Je lui donne un coup de main pour regonfler avec ma pompe plus puissante que la sienne. Le vélo est une machine pour rencontrer les gens.

Comme prévu, le ciel s’ennuage, mais il n’y a rien d’inquiétant. Près du pont Viau, un petit trio jazz s’exécute dans une cour, alors qu’une famille est attablée sous les arbres. Voilà, j’ai maintenant du Aznavour dans la tête.

À part quelques chantiers, la route n’a guère changé. J’arrive chez moi sans difficulté après une jolie boucle de plus de 2250 km. Je me lance dans un petit ménage du terrain devant la maison, en peu envahi de broussailles ; sinon, tout est bien en ordre. Le reste de la journée est bien calme, je rattrape un peu l’actualité, remplis le frigo et complète la rédaction du journal.

J’aime ces voyages : découvrir des lieux nouveaux et souvent magnifiques, rencontrer des gens fascinants au hasard de la route ou au nom de l’amitié, vivre un peu d’inconnu et d’aventures, sortir des zones de confort tant physiquement que mentalement tout en redécouvrant le plaisir de la liberté non planifiée, égarer quelques kilos inutiles, toutes ces raisons et bien d’autres me font me sentir pleinement vivant.

Oui, mon lit sera bien confortable, mais je m’en arracherai avec joie quant une nouvelle aventure se pointera et m’invitera à repartir en me souhaitant : « Bonne route ! »

Statistiques
km jour : 34,2
km total : 2265
départ / arrivée : 9 : 15 > 13 : 00
temps déplacement : 2 : 05
vitesse moyenne : 16,4
vitesse maximale : 40

Terre promise en vue

Longueuil – vue sur Montréal

2019-08-02, vendredi
> Longueuil – 103 km / 2231 km total
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En camping sauvage, je me lève tôt. Debout à 5 h, je suis en route dès 5 h 45, admirant le soleil qui émerge à l’horizon. Je n’ai que rangé mon matériel, dont ma tente trempée de rosée ; le reste attendra.

C’est plutôt frisquet, avec un petit 12°, mais le beau temps chaud sera visiblement au rendez-vous. Je déjeune à Yamaska, sur le perron de l’église, puis je prends la route pour vrai.

Si le terrain est plutôt plat, la route et son accotement sont en excellente condition, ce qui n’a pas toujours été la cas.

Après quelques kilomètres, je quitte la 132 pour rouler sur La Sauvagine, une piste cyclable sur une ancienne voie ferrée parallèle à la route. C’est facile et agréable, essentiellement sous couvert forestier, et j’arrive confortablement jusqu’au cœur de Sorel.

Pour en sortir vers l’ouest, c’est autre chose. Pas de piste cyclable, route usée, puis traversée d’une spectaculaire zone d’industrie lourde, avec bâtiments massifs, trains, cheminées et torchère. Une beauté… différente. En prime, les camions desservant le port défilent l’un derrière l’autre dans leur aura de poussière et de bruit.

Heureusement, ça ne dure pas et la 132 redevient champêtre, avec des maisons le long du fleuve à ma droite, des champs et des bois à ma gauche.

En entrant à Contrecœur, j’arrête à un ancien moulin à vent, une belle tour ronde en pierre. Contre toute attente, elle n’est pas verrouillée et je peux la visiter facilement.

Un peu plus loin, je rattrape un cycliste et rapidement nous avançons de concert. Marcel a 76 ans et semble bien plus jeune, il roule de 30 à 50 kilomètres par jour, puis prends soin de sa femme atteinte de sclérose en plaques. Un homme très sympathique, nous passons d’excellents moments ensemble, jusqu’à Varennes, où il habite. Il me conduit jusqu’à un grand parc au bord de l’eau.

Je dîne là, me rappelant y être venu en décembre dernier en attendant un concert de mon ami Jean. La pause fait du bien, car même si le vent a été moins présent la chaleur et la distance sont là.

Je repars sur piste cyclable, d’abord dans le parc, un peu sur des routes anciennes ou peu utilisées puis le long de l’eau. À Boucherville et Longueuil, l’aménagement est excellent et fréquenté. Une solide passerelle assure un trajet confortable, sécuritaire et spectaculaire, avec vue imprenable sur les battures et Montréal. Je ne suis plus très loin de chez moi, mais la fin du voyage sera pour demain.

Après le pont-tunnel, je croise deux passerelles qui surplombent la 132. Accessibles par des escaliers, elles ne sont pas pour moi. Je prends donc la troisième passerelle, avec des rampes de chaque côté, puis je reviens sur mes pas vers la maison de mes amis. Le trajet se termine sur une piste cyclable en plein bois, et j’arrive chez mes amis vers 14 h 30.

Je sonne à la porte, pas de réponse. Jean-Pierre m’avait envoyé par message texte le code d’ouverture du garage, je l’essaie, sans succès. Je vais dans la cour, et Jean-Carlo est là, en plein travail. Avec ses écouteurs, il n’avait pas entendu le carillon.

Nous sommes bien contents de nous retrouver. Avant de prendre une bonne douche, je lui donne un petit coup de main dans ses travaux. Pierre-Andrea arrive aussi, à vélo.
Après la douche, Jean-Pierre, Clara et Marilena arrivent en ordre dispersé. Nous préparons le souper, alors que les jeunes repartent pour la soirée, sauf Marilena qui se repose de sa semaine de travail intense – stage en psychiatrie.

Finalement, Diane se joint à nous à son retour du travail, elle aussi sur deux roues. Un peu plus tard, Michel et Micheline viennent finir la soirée avec nous. Ils arrivent d’un voyage tourisme et vélo, en particulier à Terre-Neuve, avec Jean-Pierre et Diane pour quelques jours, mais aussi sur la Côte-Nord. Quel beau voyage !

En fin de soirée, je sens la fatigue me tomber dessus. Comme Jean-Carlo ne dort pas ici, je m’installe dans sa chambre pour une nuit bien reposante, toutes fenêtres ouvertes dans la tourelle au sommet de la maison.

Statistiques
km jour : 102,6
km total : 2231
départ / arrivée : 5 : 45 > 14 : 30
temps déplacement : 6 : 01
vitesse moyenne : 17,1
vitesse maximale : 33

132 un jour, 132 toujours

Leclercville – marée haute au camping

2019-08-01, jeudi
> Saint-François-du-Lac – 118 km / 2129 km total
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Ce matin, regardant par la porte de la tente, je vois l’estuaire de la rivière du Chêne qui se remplit avec la marée montante. Et elle monte, bien au-delà de ce que j’aurais imaginé. C’est de toute beauté, surtout que le ciel est carrément parfait. En plus, il ne vente presque pas.

Comme le camping est sans arbres, la température monte vite dans ma tente, je la vide et la déserte rapidement, je me prépare en admirant le décor et la marée, puis je pars.

Pour un bon bout de temps, la route est proche de l’escarpement et offre régulièrement de belles vues sur le fleuve. En approchant de Gentilly, elle s’en écarte, mais au pont de la rivière du même nom elle est remplacée par un itinéraire cyclable parallèle, moitié sur pistes, moitié sur routes désertes. C’est bien confortable malgré la chaleur qui s’installe.

Après Bécancour, je retrouve le Fleuve sur une route plus passante. À Ste-Angèle-de-Laval, il est temps de manger. Deux cyclistes sont attablés à l’ombre, je me joins à eux. Retraités, Jacques et Suzanne aiment bien le vélo, mais plus local. Cela n’empêche pas que la rencontre soit très plaisante.

Je me dirige ensuite vers le quai, car on m’avait parlé d’une navette fluviale permettant de passer sur la rive nord du fleuve. La rumeur avait raison : elle ne fonctionne que les fins de semaines.

Je reprends la route vers le Pont Laviolette. Conçu à une autre époque, il est interdit et impraticable pour les vélos. En arrivant sur place, je constate qu’il n’y a plus de navette. Parfois, des taxis sont disponibles, mais évidemment prohibitifs. J’aurai une autre lettre à envoyer : il est inconcevable qu’une telle infrastructure n’offre pas d’accès vélo digne de ce nom.

J’aurais voulu visiter mon oncle et ma tante à Trois-Rivières, mais j’hésitais car cette visite n’aurait été possible que demain. Ce sera une autre fois…

Je retrouve donc la 132, que je croyais avoir quittée pour de bon. Je rejoins Nicolet par une route directe, mais achalandée, puis par une jolie piste cyclable. À partir d’ici, la Route Verte fait de gros détours, alors je reste systématiquement sur la 132, qui se tient loin du fleuve. Pour cause : nous longeons la plaine inondable du lac St-Pierre. Je croise ma seule cyclotouriste du jour, mais nous ne pouvons nous arrêter à cause des nombreuses voitures.

À Baie-du-Fèvre, je m’enquiers d’une épicerie, mais il n’y a rien ici, à part un dépanneur de station-service. Ce sera à Pierreville, qui en a une, modeste mais suffisante. Ayant fait le plein, je décide de poursuivre sur la 132, espérant un camping sauvage : le seul camping de la région imposerait un détour significatif, et des orages sont possibles samedi après-midi.

Vers la toute fin de Saint-François-du-Lac, une vieille maison inhabitée est à vendre. J’examine les alentours : ça semble bon, gazon tondu, pas vraiment caché mais pas non plus très visible. Il y a le bruit quasi constant de la route à proximité qui masque le croassement du ouaouaron voisin, il faudra s’en accommoder.

Je mange assis dans l’escalier arrière, et à la brunante je monte la tente. Surprise : une lumière s’allume automatiquement et m’éclaire toute la nuit. Considérons le bon côté de la chose…

Je mange assis dans l’escalier arrière, et à la brunante je monte la tente. Surprise : une lumière s’allume automatiquement et m’éclaire toute la nuit. Considérons le bon côté de la chose…

J’ai enfin le temps de rattraper le retard du journal, il restera à m’occuper des photos. Je me couche tôt, car je partirai rapidement demain matin. J’espère que les voitures dormiront bientôt elles aussi.

Statistiques
km jour : 117,8
km total : 2129
départ / arrivée : 9 : 00 > 19 : 00
temps déplacement : 6 : 53
vitesse moyenne : 17,1
vitesse maximale : 47

De la Beauce à Lotbinière

Leclercville – camping génial

2019-07-31, mercredi
> Leclercville – 107 km / 2011 km total
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Très tôt, ce matin l’orage est enfin venu. Travaillant de 5 h à 7 h, Émile était aux premières loges. Il pleut quand nous nous levons, mais la prévision indique la fin de précipitations pas trop tard en avant-midi.

Lucie et ses enfants vont à Québec ce matin en vue des déménagements à venir, puisque les deux y seront cet automne. Au moment de partir, Émile aperçoit une ombre brune près de la piscine : c’est, enfin, le minou manquant, complètement détrempé. Retrouvailles émues, Camille peut partir l’âme en paix. De mon côté, il reste quelques préparatifs, et je préfère attendre la fin de la pluie.

C’est donc peu avant 10 h que je me mets en route sous un ciel bien gris. Les paysages sont toujours jolis, et le vent a presque pris congé : je ne l’ai pas de face, mais de côté. En avant-midi, quelques rayons de soleil émergent, mais les nuages restent nombreux.

Je refais mes provisions à Saint-Lambert-de-Lévis, et je garde un œil prudent sur le ciel. Quelques gouttes, je me réfugie devant un garage le temps d’une bonne averse. Je repars, même scénario, mais pluie encore plus intense. J’arrive à mon abri temporaire juste à temps, et le déluge se déchaîne. C’est le dernier du jour.

Je longe encore la rivière Chaudière pour un temps, en en découvrant des nouveaux aspects, puis la route 171 s’en écarte pour de bon. Après la traversée de Saint-Nicolas et d’un gros chantier, intersection, je retrouve la 132.

Je croise coup sur coup un cyclotouriste, puis deux, mais il y a trop de circulation pour s’arrêter. Mais j’arrête plusieurs fois pour de vieilles maisons splendides et chargées d’histoire. En arrière-fond, le fleuve est un acteur spectaculaire et incontournable.

Les jolis villages défilent – Saint-Antoine-de-Tilly, Sainte-Croix, Lotbinière –, reliés par de longues sections champêtres. Ici, le tourisme a moins fait de ravages et la région est bien plus paisible.

En route, je longe deux réserves écologiques et le domaine Joly-de-Lotbinière. Il y a parfois de jolies descentes, mais toujours suivies de montées assez intenses, puisque la route et les villages sont sur un escarpement.

En chemin, je ne croise aucun camping. En passant à Lotbinière, je prends mes précautions et je fais le plein d’eau. Mais mon ami Google, qui sait bien des choses, m’indique un camping à Leclercville. Après plus de 100 km, c’est une destination raisonnable.

Surprise : c’est l’un des beaux campings du voyage. Il y a du monde, mais il n’y a aucun employé sur place, simplement un tronc pour y déposer l’argent.

Je suis le seul à camper sous tente, alors je dispose du plus beau site : au fond du terrain, à deux pas de la berge où la marée monte tranquillement, avec oiseaux et coucher de soleil, c’est splendide. En prime, je suis chaleureusement accueilli par Élise et Nadia, deux sympathiques trentenaires.

Le bloc sanitaire est loin, alors j’essaie de rentabiliser mes déplacements. J’y arrive pour la douche, et je constate qu’il me faudrait quatre pièces, que je n’ai pas. Sur place, Richard plonge la main dans son sac, en sort une poignée de monnaie et me donne ce qu’il me faut en échange, simplement, d’un merci bien senti. Du bien bon monde.

Je termine la soirée avec un appel à ma sœur Monique, et je m’endors, bercé par le bruit des vagues et du vent.

Statistiques
km jour : 107,1
km total : 2011
départ / arrivée : 9 : 45 > 18 : 45
temps déplacement : 6 : 20
vitesse moyenne : 16,9
vitesse maximale : 48

Pause en Beauce

Avec Camille, Émile, Lucie et Noisette

2019-07-30, mardi
> Sainte-Marie – 54 km / 1904 km total
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Ce matin, il fait encore chaud même s’il est encore tôt. Ça ne risque pas vraiment de s’améliorer. Comme il y a de bons risques d’orages en après-midi et que tout est pratiquement prêt, je pars rapidement après le petit déjeuner.

Dehors, c’est calme, lumineux et pas trop chaud encore. Je rejoins rapidement le Pont de Québec, bien solide malgré son âge vénérable. Il n’est pas très agréable à traverser, avec son trottoir métallique étroit, mais quel panorama ! Le détour par le traversier aurait demandé un bon deux heures, une mauvaise idée dans les circonstances.

À Lévis, petite pause épicerie, puis je reprends la Route Verte qui me guide dans le labyrinthe des petites rues de la ville. Soudain, une clôture et un écriteau « Travaux, piste fermée », mais aucune indication de détour. Grâce aux indications de quelques résidents, je finis par en sortir, mais la Ville aura un commentaire approprié sur sa gestion des chantiers.
Pour la suite, pas d’embûche et ça avance plutôt bien. De temps en temps, j’avise Lucie par textos de ma position.

À la hauteur de Ste-Hélène-de-Breakeyville, une section sur piste cyclable boisée longe la rivière Chaudière de près, c’est très agréable et pas mal fréquenté. Le reste du parcours se fait sur route assez calme, avec assez souvent de jolies vues. J’arrive chez ma sœur peu après 12 h 30.

Lucie est sur la route pour m’accueillir ; Émile est au travail au terrain de golf adjacent ; Camille est au bord de la piscine mais également en plein travail, en téléconférence. Prière de ne pas déranger.

Lucie vient de compléter d’autres travaux d’importance : avec Émile, ils ont reconstruit la salle de bains. Un énorme boulot, un résultat magnifique, surtout que cette pièce aux immenses fenêtres domine la cascade. Ça donne envie d’y aller juste pour le plaisir.

Mais soyons honnête : c’est la piscine, elle aussi remise à neuf, qui devient un rendez-vous incontournable par cette chaleur. Nous y plongeons régulièrement tout au long de la journée, y passant beaucoup de temps malgré les nuages gris qui rôdent aux alentours sans jamais frapper ici.

Émile étant de retour et Camille entre deux rendez-vous, nous mangeons en famille. Ici, la bouffe est végé et savoureuse.

Le tour du jardin est fascinant. Quand Lucie est arrivée, c’était un vaste gazon triste avec quelques arbres et broussailles. Maintenant, amoureusement bichonnés, des massifs de fleurs, de fines herbes et de légumes ont émergé de partout, harmonieusement. Sous tous les angles, c’est splendide.

C’est surtout l’œuvre de Camille, qui a parfois besoin de troquer l’ordi pour la pelle. Il ne faut pas non plus négliger l’apport du terrain de golf, qui jette régulièrement des plantes magnifiques que l’équipe d’ici s’empresse de récupérer.

En après-midi, Lucie me fait part d’un problème technique. Depuis deux ans, elle a une nouvelle voiture, similaire à la précédente, mais le porte-bagages de toit ne semble pas compatible. Effectivement, les ancrages sur la voiture sont différents, mais c’est une pièce en caoutchouc du porte-bagages qui bloque la mise en place. Après un petit travail de couteau, tout rentre en place, en faisant simplement preuve d’un peu de conviction pour insérer les vis rétives. Succès !

Émile étant chez des amis, nous passons le reste de la journée à trois, quand Camille peut se dégager de son travail. Ses projets sont passionnants : elle achève sa maîtrise en sciences politiques et commencera cet automne un doctorat dans le même domaine en codirection entre l’Université Laval, à Québec, et celle de Southampton, en Angleterre. Et l’actualité politique est foisonnante…

Après le souper, à la brunante, nous prenons une grande marche dans le golf, saluant au passage un troupeau de vaches très amies avec Noisette, le chien de Lucie. Au retour, la porte moustiquaire est entrouverte et les chats sont partis. Le chat de Lucie revient rapidement, mais c’est le chat de Camille qui a ouvert la porte et qui demeure introuvable, au grand dam de sa maîtresse. Toutes les recherches demeurent vaines et la journée se termine avec une petite pointe d’inquiétude… et, toujours cette chaleur excessive.

Statistiques
km jour : 54,2
km total : 1904
départ / arrivée : 8 : 20 > 12 : 45
temps déplacement : 3 : 12
vitesse moyenne : 17,0
vitesse maximale : 48

Tournée familiale

Avec Liana, Anouka et Caroline

2019-07-29, lundi
Québec – 26 km / 1849 km total
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Les nuits sont chaudes en ce temps de canicule, mais je me lève bien reposé. Mieux : se reposer, c’est pas mal le programme de la journée.

En début de journée, je reste avec Roger et Jacinthe. Nous partageons notre prière, notre repas, nos réflexions et quelques activités, comme des ajustements au vélo de Roger. En cours de route, je valide les autres rendez-vous du jour.

Au midi, je pars à vélo pour retrouver Anouka, une nièce, et Caroline dans leur nouveau condo dans le quartier St-Sauveur, ainsi que Liana, une autre nièce. Vent de dos, le trajet est facile et rapide.

Sur place, c’est un plaisir de se retrouver, de visiter les lieux, de manger ensemble, de marcher et de magasiner… des vélos pour Anouka et Caroline. Quand nous quittons la boutique, tout est conclu : elles ont bien hâte de rouler sur leurs montures toutes neuves.

La journée passe trop vite, il est déjà temps de repartir. À vélo toujours, je repars vers la Haute-Ville et me rends chez ma tante Françoise, dans l’ouest de Ste-Foy, où j’arrive peu après 18 h 30.

Nous sommes très heureux de nous retrouver et nous passons une excellente soirée ensemble. Même si elle est dans une forme remarquable pour ses 88 ans, ma tante a une surdité sévère. Malgré ses appareils auditifs, il faut de la patience pour se comprendre. Rien d’insurmontable, puisque nous sommes motivés.

Nous recevons la brève visite de Roger, qui me rapporte les trois sacoches restées chez lui. Toujours un plaisir de se voir.

Il fait très chaud, environ 28°, dans le logement, car les orages ont frappé ailleurs. Nous nous préparons pour une nuit de canicule, pendant laquelle le ventilateur sera un ami précieux. Mais avant de me coucher je prépare mon vélo, remettant mon matériel en ordre pour la route. Ainsi, ce sera facile demain matin.

Statistiques
km jour : 25,7
km total : 1849
départ / arrivée : –
temps déplacement : 1 : 19
vitesse moyenne : 19,5
vitesse maximale : 53

Vers Québec dans la fournaise

Canicule à Québec

2019-07-28, dimanche
> Québec – 73 km / 1831 km total
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Ce matin encore, le soleil me tire de ma tente assez tôt ; c’est pareil pour mes amis et voisins.

Aujourd’hui, je ferai face aux aléas du climat – chaleur intense, vent de face, possibilité d’orages – avec un vélo plus léger. Comme je coucherai chez Roger ce soir, lui et Jacinthe prendront trois sacoches dans la voiture. Je prépare mon matériel en conséquence, et je passe aussi un peu de temps avec Nancy et Jane, nos voisines de la Nouvelle-Écosse.

Après les démarches matinales habituelles et les salutations aux amis, notre trio part à vélo vers le centre de Montmagny pour y assister à la messe. L’église est vaste, les croyants dispersés, et nous diminuons nettement l’âge moyen des participants… La musique et le chant sont bien exécutés, mais le répertoire date d’une époque lointaine. Le prêtre préside bien, mais c’est son dernier dimanche puisqu’il prend sa retraite. Vers 10 h 30, je prends la route.

Le soleil tape fort encore aujourd’hui, maintenant mes thermomètres au-dessus des 30°. mais c’est surtout le vent qui marque le trajet : je travaille comme si je montais une côte sans fin.

Contrairement à hier, il y a peu de cyclotouristes aujourd’hui : je n’en compte que deux. Comme je n’ai pas mes sacs, je ne suis pas vraiment des leurs.

Après la première heure, le ciel se bouche sérieusement, de la forte pluie est visible vers le nord ouest et se rapproche tranquillement. Mais je ne reçois que quelques gouttes éparses, et le beau temps revient.

Les villages traversés sont bien jolis et moins touristiques que ceux d’hier. Je fais de petits détours pour bien en profiter. Il y a aussi de jolies fermes et des vues sur le Fleuve. La route est légèrement vallonnée, ce qui s’ajoute au vent et à la chaleur pour me faire avancer bien lentement.

Je mange à St-Vallier et progresse péniblement jusqu’à la magnifique piste cyclable de Lévis. Là, ça descend jusqu’au traversier et les vues sont magnifiques. Ici, c’est beau, venteux et chaud, mais un peu au nord et à l’est le ciel est noir et il pleut.

La traversée est bien belle avec ce temps et les vues sur la ville, mais le vent s’amuse avec les vêtements amples que les gens contrôlent difficilement.

La piste du boulevard Champlain est toujours aussi belle et agréable, mais lente comme cette journée. En chemin, je croise Roger et Jacinthe, en balade vélo. Avec la chaleur – 33°, encore – et le vent, je choisis de me rendre directement à la maison.

Sur place, une femme échange des balles de tennis avec le mur du garage. Elle me demande d’en récupérer quelques-unes sur le toit. C’est malheureusement impossible, mais la conversation avec Hélène est bien intéressante.

Quand Roger et Jacinthe arrivent de leur chaude virée vélo, nous constatons que les balles de tennis devront rester sur le toit quelques temps. Alors que mes amis vont à la piscine, je prends ma douche ; de retour, ils font de même, puis nous nous dirigeons d’un commun accord vers un souper au restaurant.

Au retour, la soirée ne s’étire pas : mes amis sont couche-tôt et la fatigue de la grosse chaleur fait son œuvre. De mon côté, je fais un lavage et un séchage – ça devenait urgent – mais, fatigué, je me couche sans avoir terminé le journal d’aujourd’hui. Ce sera pour un autre jour.

Statistiques
km jour : 73,3
km total : 1831
départ / arrivée : 10 : 30 > 17 : 00
temps déplacement : 4 : 42
vitesse moyenne : 15,6
vitesse maximale : 35

Bonne surprise

Halte routière La Pocatière, avec Roger et Jacinthe

2019-07-27, samedi
> Montmagny – 81 km / 1750 km total
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Ce matin, il fait encore 25° dans ma tente, et le soleil entreprends tôt de la transformer en fournaise. Pas de grasse matinée. J’ai la visite de Félix et de sa famille, et je rencontre deux autres cyclistes, Vincent et Marc-Olivier, qui voyagent séparément. Comme le second est relativement néophyte, nous prenons le temps de regarder quelques cartes et de discuter voyages. Très plaisant.

Ce qui est moins plaisant, c’est que le camping n’a pas d’eau potable, sinon en bouteilles. Comme je boycotte ces dernières dans la mesure du possible, je me mets en mode de consommation minimale. J’ai donc une demie bouteille quand je prends la route pour Kamouraska.

Il y a de nombreux cyclotouristes sur la route aujourd’hui. La première est Mary Lou, la cinquantaine, partie de chez elle – Burlington, Vermont – pour descendre le fleuve, faire le tour du Lac-St-Jean et celui de la Gaspésie. Elle parle un très bon français et a un beau programme.

Quand j’arrive à Kamouraska, le préposé à l’info touriste affiche un avis d’ébullition, puisque l’eau n’est pas potable. Il me reste quatre gorgées pour 7 kilomètres… Comme j’ai beaucoup de fruits, j’arrête croquer deux prunes pour m’abreuver un peu.

Une jeune cycliste passe, je la rattrape un peu plus loin. La jolie et gentille Mélissa m’offre de l’eau de ses bouteilles. J’arrive donc à St-Denis sans encombre, malgré la grosse chaleur qui s’installe, le soleil qui plombe et le bon vent de face. En entrant au village, une dame me donne de l’eau de son puits, excellente. Je passerai la journée à remplir régulièrement mes bouteilles, et à les vider tout aussi régulièrement.

Au même village, j’ai une assez longue conversation avec Maxime et Chloé, qui débutent leur carrière de cyclotouristes avec un enthousiasme évident.

Les villages d’aujourd’hui sont vraiment jolis, mais marqués par le tourisme. Ces derniers sont particulièrement nombreux à Kamouraska, mais on en trouve pas mal aussi tout au long du trajet. Entre les villages de ce matin, la route reste en haut du petit escarpement qui suit le fleuve.

À partir de Rivière-Ouelle, la Route Verte quitte la 132, relativement achalandée, pour prendre une piste de gravier qui s’insinue entre l’autoroute et la mer. C’est très beau, avec les accents violets des épilobes et le grand soleil, mais difficile avec le gravier, le vent de face et la grosse chaleur – mon thermomètre atteint 33°.

Je dîne à l’ombre, en face de La Pocatière, admirant les kitesurfs qui profitent du grand vent pour filer à toute vitesse et s’envoler à l’occasion.

Au moment de repartir, j’arrive face à mes amis Roger et Jacinthe. Énorme surprise de ma part, joie de la leur : campant dans les environs, il avaient estimé ma position probable et étaient partis à ma recherche. Mes amis le démontrent à nouveau : ils sont brillants.

Nous décidons de nous rejoindre au camping de Montmagny et nous réservons. Pour eux, en voiture, ce sera simple ; pour moi, un peu moins… Je pars donc sans trop tarder.
Les conditions restent difficiles et j’avance lentement, comme souvent ces derniers jours. À St-Roch-des-Aulnaies, la piste de gravier se termine et je retrouve la 132. C’est toujours joli, chaud et lent.

Je croise d’autres cyclotouristes. Bill, 71 ans, est parti de Blainville et s’attend à atteindre les 71,000 kilomètres au compteur cette année. Je lui souhaite que ses années ne rattrapent plus son compteur. Il se remet d’un accrochage avec une voiture. À part un casque neuf et un pansement au coude, il s’en tire à bon compte et son enthousiasme reste intact. La jeune Lydia, elle, complète la première journée de son premier grand voyage. Partie de Québec ce matin avec vent de dos, elle vise le tour de la Gaspésie.

À St-Jean-Port-Joli, mon téléphone sonne. Roger et Jacinthe sont arrivés au camping, cette dernière va venir me chercher avec tout mon barda afin que nous passions plus de temps ensemble. C’est donc 30 kilomètres de moins à pédaler. Nous nous rejoignons à l’Islet-sur-Mer et je me retrouve à rouler en voiture pour la première fois depuis le départ.

Le camping est grand, envahi de grosses machines à camper, mais nous sommes bien situés, près du fleuve et d’une tour d’observation, avec de bons voisins. Avec mes amis, les routines prennent une autre couleur. Après la douche, nous nous retrouvons pour le repas et la soirée. En cours de route, Jean-Pierre appelle, complétant le quatuor ayant pédalé sur l’île d’Anticosti en 1990. Quels souvenirs !

Les sympathiques voisines de Nouvelle-Écosse, Nancy et sa fille Jane, me laissent jouer quelques notes sur leur guitare. En soirée, après le coucher de mes amis, je prends le temps d’écrire le journal de cette journée bien remplie et de l’envoyer à mes correspondants.

Demain, je prévois me rendre à Québec pour une petite pause, mais il faudra composer avec des orages potentiels à partir du milieu de la journée. D’ici là, une bonne nuit est au programme.

Statistiques
km jour : 81,4
km total : 1750
départ / arrivée : 10 : 15 > 18 : 00
temps déplacement : 5 : 07
vitesse moyenne : 15,9
vitesse maximale : 68

Lentement…

Notre-Dame-du-Portage

2019-07-26, vendredi
> St-André-de-Kamouraska – 84 km / 1669 km total
Sommaire

Couché tard, je me lève tard et je pars tard, évidemment. Faut dire que mon moyen de transport singulier génère quelques conversations intéressantes. Tant mieux.
Ces jours-ci, il fait très beau dès le matin et ça devient pas mal chaud au fur à mesure que la journée avance. C’est ainsi aujourd’hui aussi.

Le premier arrêt ne tarde pas. Ici, à Trois-Pistoles, tout le monde va à la Fromagerie des Basques. Ça tombe bien : je n’ai plus de fromage. Avec du pain frais, tout est parfait.
Il y aurait des options, mais je choisis de poursuivre mon chemin par la 132. C’est très dense pour le premier kilomètre, mais ensuite la plus grande partie de la circulation peut se rabattre sur l’autoroute 20. La suite du trajet se fait donc sans trop de voitures.

Jusqu’à l’Isle-Verte, c’est très beau. À la gauche, c’est l’escarpement; à la droite, c’est une prairie, refuge pour oiseaux migrateurs, et la mer. Les épilobes sont omniprésentes avec leurs longues grappes de fleurs mauves qui se bercent au rythme du vent. C’est la seule ombre au tableau : il est fort et je l’ai en pleine face pour la journée. J’avance lentement.


Je traverse l’Isle-Verte par la Saint-Jean-Baptiste, sa rue principale. C’est vraiment très joli, malgré un rappel bien senti du drame de janvier 2014, alors que 32 aînés avaient péri dans l’incendie de leur résidence commune.

À la sortie du village, un petit parc près de la rivière, parfait pour dîner à l’ombre et refaire le plein d’eau. Aujourd’hui, elle baisse vite.

En sortant, je me laisse tenter par une option gravier le long de la mer. C’est beau, mais inconfortable et très lent… Mais les épilobes, toujours, et les vues sur l’île Verte – ne pas confondre avec le village –, un peu au large, donnent du cachet au paysage.

Après un arrêt inattendu au nouveau Parc côtier Kiskotuk, qui offre des sentiers, des chalets et un camping, je prends une piste cyclable envahie de fleurs. Mais après tout ce gravier très lent, je retrouve avec joie l’asphalte de la 132.

À Cacouna, autre bien joli village, je croise Kevin, anglophone d’Ottawa, qui se dirige vers les Maritimes. Il est sympathique et nous discutons itinéraires pendant un bout de temps. Quand nous repartons, une jeune grand-mère avec sa petite fille de 2 ans s’intéresse à nos voyages. Et quelques instants plus tard, c’est Derek, enseignant de Chicoutimi, qui me rejoint. Il vient de compléter le tour de la Gaspésie à vélo. Nous roulons brièvement de concert jusqu’à Rivière-du-Loup. Ce soir, il y prendra le traversier pour St-Siméon et rentrera chez lui dimanche.

En arrivant en ville, j’arrête à une station service pour faire le plein d’eau, celle-là même où, en mars, j’avais fait mon dernier plein d’essence avant de passer définitivement à la voiture électrique. À ce sujet, on voit la différence québécoise : avant-hier, j’en avais vu huit, aujourd’hui sept, contre zéro à l’Île-du-Prince-Édouard et quatre au Nouveau-Brusnwick. Faut dire que j’en ai sûrement croisé plus sans y porter attention, il y a bien d’autre choses à voir.

À Rivière-du-Loup, c’est le temps d’une épicerie, mais aussi d’un regonflement de mes pneus, qui en ont grand besoin.

Plus loin, Notre-Dame-du-Portage est un vrai délice. Terrain plat, chapelet de jolies maisons égrenées le long de la mer au pied d’un escarpement, soleil baissant qui qui illumine l’eau, grandes battures verdoyantes, c’est un plaisir pour les yeux et les mollets.

Je retrouve la 132, ici bien tranquille, et j’avance plus facilement puisque le vent diminue avec la soirée qui avance. Un peu après St-André-de-Kamouraska, un terrain de camping où nous arrivons à deux. Charles et moi nous présentons ensemble à la réception et prenons ensemble le dernier terrain disponible, profitant d’un rabais.

Charles, montréalais qui retourne chez lui demain en autobus, vient de compléter un tour partiel de la Gaspésie, ayant pédalé la plupart du temps face au vent. Nous ne veillons pas ensemble : après sa douche, il rejoint des amis à quelques pas d’ici.

De mon côté, je mange, je prends ma douche et j’écris – une bonne résolution qui m’évite des retards coûteux en temps. J’ai aussi la visite du jeune Félix et de sa famille. Quand je me couche, pas très tard cette fois-ci, il fait encore 26° dans la tente. Nuit chaude en perspective.

Statistiques
km jour : 83,7
km total : 1669
départ / arrivée : 10 : 15 > 20 : 00
temps déplacement : 5 : 38
vitesse moyenne : 14,8
vitesse maximale : ?