La Vélo Scène


Mont-Saint-Michel

2018-07-19, jeudi ; > Beauvoir (Mont-Saint-Michel) – 80 km
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La nuit a été excellente, fraîche avec un vent confortable. Ce matin, je ne suis pas pressé, alors j’écris un peu en me levant, puis je me prépare, salué par mes jeunes voisins et voisines d’hier, toujours charmants. Peu après 9 h, alors que le bureau vient d’ouvrir, je passe payer le modeste montant de cette nuit : 3,50 €.

À la sortie du camping, un sentier dédié permet de se diriger directement vers la Vélo Francette. C’est souvent étroit, mais très joli.

Ce n’était pas mon plan initial, mais je choisis de prendre la Vélo Scène, itinéraire cyclable qui relie Paris au Mont-Saint-Michel. Les avantages sont indéniables : pas de relief significatif sur cette ancienne emprise ferroviaire, pas besoin de chercher mon chemin, et surtout rouler surtout à l’ombre, puisque la véloroute est presque toujours sous les arbres.

L’inconvénient, c’est la poussière de roche, qui me ralentit sérieusement et couvre tout d’une poussière ocre. En cours de journée, puis à l’arrivée, je dois dépoussiérer et huiler la mécanique. Évidemment, matériel et cycliste ne sont pas épargnés.

Le trajet est très tranquille. Il n’y a pratiquement que des cyclotouristes épars. En mangeant, je rencontre un anglais grand cycliste immigré dans la région. Il roule beaucoup, mais se remet d’une attaque cardiaque heureusement mineure.

Un peu plus loin, deux jeunes croisés ce matin en quittant le camping terminent leur repas et nous jasons un bon bout de temps. Élie et Samia (qui ressemble beaucoup à son homonyme du film Patients…) sont de Montauban, dans le sud. Nous partageons la même culture du vélo, et bien d’autres choses. Belle rencontre, parmi plusieurs en route.

Les paysages, sous un ciel qui se bouche tranquillement, sont agricoles, vallonnés, souvent très jolis. En revanche, la poussière de roche est fatigante et pas rapide. Des travaux préparatoires pour l’asphaltage sont en cours, mais ça risque d’être long.

Le trajet sur l’emprise ferroviaire se termine à Fontambault. Ensuite, je roule sur de petites routes. La plaine qui borde la baie est envahie de moutons, qui pimentent le paysage. Les vues sur l’Abbaye, de plus en plus fréquentes, sont de toute beauté même si le soleil est complètement disparu.

Lors d’une pause, des grands-parents arrêtent pour faire jouer des enfants. Le vélo est clairement un bon moyen pour établir le contact, tout comme mon accent exotique.

En arrivant au camping après une journée modeste, il faut se contenter de ce qui reste, soit un minuscule triangle de gazon pour plus de 25 €. Deux cyclistes français, Roger et Isabelle, sont mes voisins immédiats et sont d’agréable conversation, Alysson et Stewart, deux cyclistes du Montana, sont installés un peu plus loin ; il y a aussi une famille hollandaise qui transporte ses petits sur des vélos adaptés. Il y a juste à côté une voiture marquée LV. Quel pays est-ce ? Je pose la question à la jeune fille de la famille. Elle me répond dans un anglais hésitant sans que je puisse reconnaître le nom du pays. Le papa vient à la rescousse et m’indique que ces deux lettres identifient la Lituanie. Nous échangeons un bout de temps en anglais.

Je passe à la douche, très appréciée. Quelques gouttes sans conséquences ne mouillent pas quoi que ce soit. En revanche, le bar fait résonner des musiques des années 80, un retour dans le passé un peu bruyant… Espérons que ça ne finira pas trop tard. La nuit tombe, je me couche vers 23 h.

Statistiques
km jour : 82,5
km total : 964
départ / arrivée : 9 : 30 > 18 : 30
temps déplacement : 5 : 27
vitesse moyenne : 15,1
vitesse maximale : 29,7
Camping : 25,80 €

La Suisse Normande


La Vélo Francette

2018-07-18, mercredi ; > Domfront en Poiraie – 110 km
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Levé tôt, je me prépare rapidement et à 7 h je déjeune dans le village de Rocquancourt, dans un parc honorant la mémoire des libérateurs canadiens de 1944. Le ciel est très gris ce matin : pleuvra-t-il ? En avant-midi, le couvert nuageux se fracture et c’est une belle journée chaude qui se prépare à nouveau.

Je suis à quelques kilomètres assez côteux de la Vélo Francette, un itinéraire cyclable de 600 km reliant Ouistreham, sur la Manche, à La Rochelle, sur l’Atlantique. Ici, la piste traverse une région aux collines arrondies nommée la Suisse Normande.

En arrivant à la piste, une série de petits chariots sont stationnés sur les anciens rails. Il s’agit du vélo-train, des minis wagons à pédales. Bizarre…

Sinon, la piste est splendide. Elle est pavée de neuf, bien aménagée est offre de jolis paysages. En prime, elle monte très doucement dans la vallée de l’Orne, n’imposant aucune difficulté.

Au début, je suis complètement seul, mais à partir de 9 h, et plus après 10 h, il y a du monde. À La Croix de la Faverie, on passe sur un haut viaduc. Des ados d’une base de plein air voisine y pratiquent la descente en rappel, suspendus sur un câble au dessus d’un impressionnant vide. J’y rencontre Christophe et Karine, des cyclotouristes d’Angers. Sympathique.

La piste dédiée se termine ici, et suit maintenant de petites routes au relief bien marqué. Avec la chaleur, l’effort est considérable, mais les robinets des cimetières fournissent au besoin l’eau nécessaire. À Pont d’Ouilly, je mange au bord de la rivière. Ensuite, j’ai deux options pour l’itinéraire, je choisis la partie ouest. Après avoir longé le Noireau, une petite rivière, c’est reparti pour le festival des côtes jusqu’à Flers.

Là, j’arrête à l’info touriste pour une carte et le repérage des options de camping. Une ancienne voie ferrée en poussière de roche couvre tout d’une fine poudre beige, mais est facile à suivre. Il y a plus de marcheurs et de chèvres que de cyclistes, mais je croise une gentille famille avec trois petites filles.

Domfront en Poiraie, la ville suivante, est dominée par une spectaculaire cité médiévale. En ville, des panneaux indiquent Lassay-les-Châteaux. C’est là qu’a été tourné La famille Bélier, autre film très connu. Décidément…

Je m’intéresse en priorité à l’épicerie et au camping. J’arrive à la première peu avant la fermeture, et je m’installe au second, juste à côté, au milieu des tentes de plus d’une vingtaine de cyclotouristes.

Plus bas, il y a un groupe d’enfants en sortie d’équitation, très majoritairement des filles entre 9 et 12 ans, curieuses et allumées. Bien agréable rencontre. Ensuite, bouffe, douche et dodo sous le vent et les étoiles.

Statistiques
km jour : 108,7
km total : 882
départ / arrivée : 7 : 00 > 19 : 40
temps déplacement : 7 : 40
vitesse moyenne : 14,1
vitesse maximale : 53,5
Camping : 3,50 €

Normandie : côte(s) à Caen


Honfleur

2018-07-17, mardi ; > Tilly-la-Campagne (Caen) – 120 km
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Comme d’habitude, je me lève un peu avant mon réveil et en pleine forme. La compagnie de Christian reste toujours bien agréable. Au petit déjeuner, nous dégustons un peu de l’excellente confiture groseilles-framboises de Gwénola.

Vers 9 h, nous prenons la route de concert. À une intersection, klaxon : ce sont Oli et Saskia qui nous saluent, tout sourire. Bons souvenirs.

Premier objectif : le pont de Normandie. Christian n’est pas certain du chemin, mais me guide de son mieux dans de vastes zones industrielles. En approchant du pont, il rebrousse chemin : il a déjà parcouru pas mal de kilomètres en une heure.

J’approche de l’entrée et j’y retrouve le panneau fatidique : interdit aux vélos. Je consulte ma carte et je constate que nous n’avons pas suivi le bon chemin. Le trajet demande un détour d’une bonne dizaine de kilomètres.

Je poursuis au milieu des camions jusqu’à une intersection à droite. Cette route est interdite, sauf pour les vélos et riverains. Quel plaisir ! Le trajet reste en plaine, au milieu d’herbes et de buissons. Il est 11 h quand j’arrive enfin au pont par l’accès vélo. Le passage est gratuit pour les deux roues.

C’est une bonne montée. La bande cyclable est étroite – environ 1 m – et les véhicules passent tout près à bonne vitesse. La structure est spectaculaire, avec ses pylônes de plus de 200 m et ses haubans bien symétriques. Au sommet, je croise un couple de marcheurs. Nous nous prenons mutuellement en photo. Je me laisse redescendre, mais pas très vite…

Peu après, je suis au cœur de Honfleur. C’est vraiment très joli, mais totalement submergé de touristes. Je profite du paysage mais ne m’attarde pas. Comme il fait chaud et que le soleil tape, je mange tranquillement dans un abribus du village voisin.

Je longe la côte. Entre les villages très touristiques, il y a de solides montées et des routes vallonnées fort jolies, avec vues sur la mer, puis une bonne descente. Dans les villes, toute l’attention est tournée vers les plages, les ports et les installations touristiques, dont de gros casinos. Il y a plusieurs touristes à vélo, dont un couple habitant Kiev, en Russie, qui pédale depuis Bruxelles.

Je traverse des lieux mythiques : Trouville-sur-Mer, Deauville, Villers-sur-Mer, Houlgate et Cabourg, où se trouve le Grand Hôtel de la scène finale du film Intouchables. Un petit pèlerinage s’impose.

Le besoin d’un arrêt dans une boutique vélo me fait bifurquer vers Caen, à l’intérieur des terres. Depuis le début, mes souliers à cales m’ont blessé, je cherche à les remplacer. Je quitte la ville par une jolie piste cyclable pavée de… crottin, puisqu’elle est très fréquentée par les chevaux. De petites routes me mènent vers la banlieue de Caen et un immense Décathlon. J’y arrive 45 minutes avant la fermeture et j’achète des chaussures neuves, espérant que ça aidera.

Il reste à trouver où dormir. Je roule vers le sud et les petits villages, restant attentif, et je trouve un chemin creux parallèle à la route principale tout près de Tilly-la-Campagne. C’est ce qu’il me faut. Je monte la tente au mieux – le sol est trop dur pour y planter des piquets –, je bouffe, et dodo malgré le bruit des routes avoisinantes.

Statistiques
km jour : 119,6
km total : 773
départ / arrivée : 9 : 00 > 21 : 00
temps déplacement : 8 : 03
vitesse moyenne : 14,8
vitesse maximale : 55,7

Christian, le Havre


Étretat – plage et falaises

2018-07-16, lundi ; > Le Havre – 85 km
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Une autre bonne nuit dans ce manoir magnifique et accueillant. M. Michel est plus jasant quand il y a moins de monde. Avant de quitter la maison, en voici une description parue récemment.

Cette maison-forte présente un grand intérêt avec ses murailles du XVe siècle et sa haute tourelle appareillée de grès. De la route, le regard est attiré par ce retranchement à l’abri de douves encore facilement restituables. En pénétrant dans la propriété, on découvre dans un ensemble assez typique du XVIe siècle des moulurations encore inspirées du gothique, et une meurtrière cruciforme qui assurait la protection de la porte. La partie de l’édifice qui fait suite semble appartenir à une campagne de reconstruction menée sous le règne d’Henri IV et ne faisant appel à aucun artifice décoratif. La présence de réemplois en travertin pourrait laisser supposer une plus grande ancienneté des soubassements, mais la proximité de l’église permet aussi d’imaginer des emprunts de matériaux du XVe siècle.

Ce manoir appartenait aux seigneurs de Beuzeville, dont le château se tenait un peu plus loin. Nicolas Gruchet est curé de Beuzeville de 1742 à décembre 1772, date de sa mort. C’est certainement à lui que nous devons la modernisation du XVIIIe siècle après l’incendie subi par la toiture et dont il reste des traces sur la façade sud.

Extraits du bulletin Le Pays de Caux, no. 58, 2017

Le lot du voyageur que je suis est de repartir. Je laisse mon hôte et son manoir, espérant les revoir, et je retourne sur la route. Je reviens sur mes pas pour prendre la piste cyclable vers Fécamp. Elle est très facile et confortable, bien asphaltée et traversant de jolis paysages.

En approchant de la ville, il y a plusieurs étangs et petits lacs, témoins probables d’un ancien pays de marais. Entourée de hautes falaises blanches, la ville est centrée sur le port et les plages de galets. Je ne m’y habitue pas, c’est toujours aussi beau.

Ensuite, ça remonte par une route étroite. Je grimpe en compagnie de Oli et de Saskia, sa petite fille Saskia d’environ 12 ans. Ces allemands de Francfort roulent en vélos électriques et sont très gentils, je les croise à quelques reprises.

J’avance sur les vastes plateaux agricoles, avec parfois de petites ouvertures sur la mer, jusqu’à la descente vers Étretat et sa célèbre aiguille. Photos. C’est mon dernier contact avec ces falaises spectaculaires, puisque je remonte pour ne redescendre qu’à Le Havre.

Selon mes informations, il serait possible de traverser la Seine par le pont de Normandie. Je pose la question à un cycliste qui semble de la place. À ma surprise – et à la sienne, je crois –, il m’invite à dormir chez lui. J’hésite, car je n’ai pas beaucoup pédalé aujourd’hui, et j’accepte.

Il me guide vers son appartement, tout petit mais aux murs tapissés de livres jusqu’au plafond, dans tous les espaces disponibles. Particulièrement intéressé à l’histoire de sa ville, mon hôte maintient une page Web à ce sujet.

En soirée, nous partons marcher en ville. Celle-ci a été complètement rasée en 1944 et reconstruite à la manière de l’époque, ce qui donne une allure un peu soviétique aux quartiers centraux. En revanche, le bord de mer est splendide. Nous profitons de l’animation et du coucher de soleil avant de rentrer pour une bonne nuit.

Statistiques
km jour : 84,2
km total : 653
départ / arrivée : 10 : 20 > 18 : 15
temps déplacement : 5 : 28
vitesse moyenne : 15,4
vitesse maximale : 47,5

Revoir ma Normandie


Foot : après la victoire

2018-07-15, dimanche ;  >> Paris >> Yvetot
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Après une autre excellente nuit, je me réveille une minute avant que l’alarme sonne. Mes préparatifs pour le voyage sont pratiquement complétés avant que mes amis se lèvent.

Ce matin, la chaleur s’impose rapidement. Le ciel initialement dégagé se couvre tranquillement : il y a de faibles possibilités d’orage en après-midi. En attendant, nous mangeons dehors, très heureux de profiter d’un auvent.

Tous se préparent pour un départ. Mes amis vont en ville pour assister à la finale du Mondial de foot ; de mon côté, je retourne en Normandie retrouver vélo et routes. J’ai bien hâte de pédaler.

Nous nous rendons en voiture jusqu’à Quetigny, puis après un petit jogging nous poursuivons en tramway jusqu’à la gare. Nous y sommes 12 minutes avant le départ prévu, un horaire plus serré que ce à quoi je suis habitué. Comme je n’ai pas de vélo avec moi, ça va. Renaud et moi nous saluons – les autres sont débarqués deux stations avant. C’est toujours dommage de partir si rapidement, mais nous nous reverrons dès que possible.

Je m’installe dans le train, mais celui-ci part un quart d’heure plus tard que prévu. Pas grave : j’avais gardé une bonne marge de sécurité pour la correspondance à Paris.

Ce trajet est très calme, à part une jeune fille qui débat nerveusement au téléphone de sa vie dramatique. Il y a à l’occasion quelques gouttes de pluie, rien de significatif sur le pays desséché.

Effectivement, le train arrive à la gare Paris-Bercy avec 20 minutes de retard. Je me dirige vers le métro et j’arrive une bonne demi-heure avant le départ de mon train vers Yvetot. Mon ordinateur apprécie la prise de courant : je prévois enfin envoyer un courriel collectif ce soir, mais ça implique pas mal de préparation. Cette pause train est bienvenue à ce point de vue.

Dans notre wagon, il y a un groupe d’enfants et d’ados accompagnés de moniteurs. Il est facile de suivre en direct le match de foot simplement par l’ambiance sonore. Et quand la France l’emporte, l’hystérie submerge le wagon… et probablement une bonne partie du pays. La troupe débarque quelques minutes plus tard et le calme revient.

Le train est à l’heure, M. Michel aussi. Il souhaite manger au restaurant, mais ils sont tous fermés aujourd’hui. En plus, il est difficile de circuler car le village est victime d’une liesse aux couleurs d’émeute à la suite de la victoire française au foot.

M. Michel connaît la région et il trouve le restaurant resté ouvert. C’est donc un buffet chinois qui m’accueille en Normandie.

De retour au manoir, il me parle avec passion de ce bâtiment toujours splendide, m’en présentant des aspects insoupçonnés. Mais nous ne veillons pas tard. Je procède à l’envoi d’une première partie du journal avant de profiter d’une nuit fraîche et confortable sous un ciel parfait.

Enfants de la patrie (Magny)


Magny-sur-Tille – avec le maire et quelques conseillers

2018-07-14, samedi ; Magny-sur-Tille (Dijon)
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Ce matin, grasse matinée : tous sont fatigués, et rien ne presse. Après la mise en marche de la journée, nous partons en famille et à pieds vers la Salle des Fêtes du village, puisque c’est aujourd’hui le 14 juillet, fête nationale de la France. Faut dire que c’est aussi la petite finale de la planète foot, et la veille de la grande finale Croatie-France. Effervescence garantie.

À la fête du village, j’ai l’occasion de rencontrer plusieurs citoyens et des élus qui me demandent de faire un bref compte-rendu. Voici.

Magny-sur-Tille : grande fête au village

Habituellement, je ne célèbre pas le 14 juillet : j’habite Montréal, de l’autre côté de l’Atlantique. Cette année 2018, je suis non seulement en France pour cette fête, mais à Magny-sur-Tille chez mes grands amis Renaud et Chrystel. Conditions gagnantes.

Le rassemblement a lieu en fin d’avant-midi à la Salle des Fêtes, je suis honoré d’y être invité. Sur place, je suis rapidement repéré : on me dit que j’ai un accent, moi je trouve que tous en ont un. Je ne suis pas que repéré, je suis surtout accueilli très chaleureusement. Les peuples de nos deux pays sont cousins et amis, nous prenons plaisir à nous rencontrer.

La fête commence évidemment par les discours. C’est M. Nicolas BOURNY, maire et conseiller métropolitain, qui officie. En toute simplicité, il fait part à ses commettants des défis et des bons coups des derniers mois, ainsi que de quelques projets. Pas de grands élans patriotiques, pas de drapeaux, pas d’effets oratoires : ce sont la commune, se habitants et ses projets qui sont ici mis en valeur. M. le maire est visiblement apprécié des gens présents – près d’une centaine de personnes pour une commune qui en compte moins de mille, c’est considérable – et converse facilement avec l’un et l’autre.

Ensuite, les bras se mettent à l’œuvre : il faut installer tables et chaises à l’ombre des arbres, apporter les couverts, les plats et les boissons et surtout s’installer entre voisins et amis pour quelques heures de fraternisation. La nourriture est bonne, simple et abondante, il y a plusieurs services dans lesquels le conseil municipal est bien impliqué, et surtout des gens heureux d’y être, toutes générations confondues.

Je suis évidemment d’ailleurs, mais je me suis senti tout à fait confortable tout au long de la rencontre. Est-ce parce que c’est une petite ville ? Le contact a été immédiat et très chaleureux. J’ai particulièrement apprécié des échanges passionnants avec le maire et certains conseillers.

D’une certaine façon, le 14 juillet n’aura été qu’une occasion pour permettre l’essentiel : la fraternisation entre habitants de la ville, ouverte sur le visiteur devenu ami. Merci.

Nous avions mangé longtemps et beaucoup : de retour à la maison, nous ne sommes pas motivés à manger, mais plutôt à relaxer. Après la victoire belge au foot, les garçons vont dans la piscine, Chrystel à une rencontre d’amies, Renaud à la sieste et moi à l’écriture.

Plus tard, nous mangeons un peu – ce n’est pas une urgence dans mon cas – puis nous retirons dans nos quartiers de nuit après une chanson. Le repos…

En passant, marcher Paris


Notre-Dame de Paris, avant l’incendie

2018-07-13, vendredi ;  >> Paris >> Dijon
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Je me lève tôt pour être fin prêt. À 7 h 45, Gwénola et moi sommes en route pour Yvetot, d’où je prendrai le train. Si mon billet vers Paris s’imprime sans difficulté, celui vers Dijon aurait du être préparé à la maison. Compliqué quand l’imprimante ne fonctionne pas, mais il semble que la SNCF soit douée pour les « solutions » alambiquées. Je verrai à Paris. En attendant, le train arrive et il est déjà temps de saluer Gwénola, en attendant les prochaines retrouvailles.

À bord, tout est calme et j’écris, puisque mon journal avait un bon retard. Comme le train en a aussi – 20 minutes dans son cas –, je réussis à tout mettre à jour.

Je descends donc du train vers 10 h 45, et je me dirige immédiatement vers le guichet. Selon les règles, j’aurais dû imprimer moi-même mon billet, ce qui n’était pas possible. Après négociation, on me propose de préparer un fichier <.pdf> en utilisant le réseau ouvert de la gare. C’est long, car la connexion est plutôt précaire, mais je réussis à enregistrer le précieux document sur une clef USB. Le préposé au guichet est étonné, mais il obtempère – je sais ce que je veux. Après à peine une heure, je peux quitter la gare sans inquiétude.

Je dispose de quelques heures pour errer dans Paris, et le quartier s’y prête bien : je suis au cœur de la ville mythique. Je traverse le Boulevard Haussmann, croise la rue des Capucines, l’Opéra, le Café de la Paix, les boutiques des grands noms de la joaillerie, longe le Palais du Louvre et ses pyramides de verre pour rejoindre la Seine.

En marchant sur les berges, je vois de nombreux bateaux commerciaux ou touristiques, le Pont des Arts – désormais protégé des innombrables cadenas qui l’envahissaient –, les Invalides, le Pont Neuf que je traverse pour aller sur l’Île de la Cité.

Là, il y a l’Hôtel-Dieu et Notre-Dame-de-Paris qu’une interminable file de touristes visitera après une longue attente sous un soleil bien cuisant. Ce n’est pas pour moi.

Après cette belle balade dans une ville où chaque rue fait partie de l’Histoire avec une grand « H », je me dirige vers la gare Paris-Bercy en métro. Ayant gardé une bonne marge de sécurité, je suis à l’heure, tout comme le train.

Pendant le trajet, je me lance dans le tri et le ménage des photos. Comme la prise de courant à laquelle j’ai accès n’est pas alimentée, je travaille jusqu’à épuisement de la batterie de mon ordi, qui devance de 20 minutes l’arrivée à Dijon. Quelques instants plus tard, Renaud est là. Joie des retrouvailles.

Pendant le trajet, les sujets de discussion ne manquent pas, car il faut rattraper les derniers événements et parler de projets. À la maison, Chrystel, Ewan et Nolan me font un accueil plus que chaleureux. Quel bonheur de se retrouver !

Le bon repas, pris sur la terrasse, puis la marche alors que le jour tombe, permettent de poursuivre les échanges. Nous avons beaucoup à dire, et plaisir à nous le dire ensemble. Ensuite, nous ne veillons pas tard : tous vont apprécier ces heures de repos.

À la plage


Les Petites Dalles – plage

2018-07-12, jeudi ; Beuzeville-la-Guérard (Les Petites Dalles)
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La maison est très calme, ainsi que l’environnement : parfait pour dormir. Au matin, nous nous levons en ordre dispersé, les ados fermant la marche.

En journée, quelques activités ponctuelles – confiture à cuire et à empoter, repas – rythment une journée calme. Les garçons ont un travail à terminer pour les scouts ; de mon côté, je me procure des billets de train pour demain.

En après-midi, nous nous activons pour partir à la mer. La famille a ses habitudes et une cabine de plage aux Petites Dalles, un village lové entre deux hautes falaises de calcaire. C’est très joli, mais la marée est basse, le fond vaseux au-delà du sable et l’eau froide, alors je ne vais pas très loin. Les jeunes enfants s’en donnent à cœur joie, les garçons s’amusent avec le flotteur d’une planche à voile et une rame, d’autres bronzent malgré un vent frais, c’est bien relaxant.

Je ne suis quand même pas très « plage », alors je pars avec Pierre pour marcher sur le sentier qui mène au village voisin. Comme nous sommes en hauteur, les vues sont splendides.

Au retour, M. Michel se joint à nous sur la plage. Malgré l’âge et sa marche difficile, il semble bien heureux de prendre le bon air. Gwénola revient un peu plus tard de faire ses courses à Fécamp.

C’est très pratique que le papa de Gwénola soit venu, car il faut ramener le flotteur de la planche à voile, qui prend beaucoup de place. Nous sommes donc trois à voyager avec M. Michel. Nous nous rendons à sa voiture, que nous découvrons en désordre avec un siège d’enfant à l’arrière. Nous nous installons, et notre conducteur s’avance en déclarant : « Ce n’est pas ma voiture ! » Cette voiture identique et déverrouillée était à une rangée de celle que nous cherchions. Nous remettons la voiture jumelle dans son état initial, puis nous partons avec notre conducteur, qui conduit allègrement sa Golf manuelle malgré les années.

De retour au manoir, Pierre et Jérôme entreprennent une opération de séduction auprès des vaches – un succès ! – puis nous passons à table. La soirée se termine un peu tard avec guitare et flûte puisque Jérôme pratique cet instrument avec compétence. Les chants de Noël ont un bon succès. Avant le dodo, nous démarrons la laveuse, que je viens vider à 3 h…

Un manoir du 15e siècle


Escalier en colimaçon

2018-07-11, mercredi ; > Beuzeville-la-Guérard – 60 km
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Finalement, la nuit a été plutôt sèche, à part quelques gouttes rapidement évaporées. Levé vers 7 h 30, je prends le temps d’écrire avant de me préparer à prendre la route, et il est plus de 10 h quand je quitte le camping. Encore ce matin, le ciel est gris, c’est frais et confortable et je profite d’un vent venu du nord-est.

Si la journée s’annonce facile côté distance, je quitte le village par une solide montée bien abrupte, probablement autour de 13 %. Ayoye ! La route est très étroite et il n’y pratiquement aucune voiture.

Près de Varengeville, une équipe de tournage oriente sa lentille vers moi. France 3 réalise une série estivale de reportages sur les plus jolis villages de Normandie, il semble que j’en serai.

Plus loin, je traverse… Longueil. À une lettre près, c’est comme Longueuil, une banlieue de Montréal. Un pont est fermé à la circulation, mais les ouvriers me laissent passer sans difficulté. Les jolis villages se succèdent, avec parfois un accès à la mer entre les superbes falaises blanches. Je mange au bord de l’eau, en dehors de tout village et loin des touristes. Splendide !

J’entre ensuite dans les terres. Villages et vallons se succèdent jusqu’à une route plus importante qui me mène à Cany-Barville, au pied d’une longue descente. À la sortie de la ville, la Véloroute du Lin, une piste cyclable toute neuve, me mène à quelques kilomètres de Beuzeville-la-Guérard. Je retrouve sans difficulté la maison, j’y étais déjà venu en 1996…

M. Michel, le papa de Gwénola, est présent, mais je sonne sans réponse. J’essaie le téléphone, il est à trois pas de moi. C’est maintenant un homme très âgé, il aura 90 ans dans quelques semaines, et il habite seul cet immense manoir qui date de six siècles. C’est une splendeur que j’admire sous toutes ses coutures.

Gwénola est bientôt de retour avec ses fils Jérôme et Louis, et les copains Pierre et Grégoire, tous des ados. Nous nous retrouvons avec plaisir, devisant de divers sujets. Les jeunes sont très intéressés par le foot, ils ne manqueront pas le match de ce soir.

Je m’installe et prends une douche, puis Gwénola et moi vidons le carré de framboises pour le dessert. Après le repas en famille, nous nous mettons un peu à jour sur la vie et les familles. Il y a des défis, mais aussi de grandes joies, c’est bon de les partager.

La nuit est tombée, nous nous retirons pour profiter d’un repos bien mérité.

Statistiques
km jour : 59,5
km total : 569
départ / arrivée : 10 : 10 > 15 : 30
temps déplacement : 4 : 12
vitesse moyenne : 14,1
vitesse maximale : 49,3

De mer en falaises


Falaises de craie sur la Manche

2018-07-10, mardi ; > Pourville-sur-Mer (Dieppe) – 85 km
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Une excellente nuit, fraîche et confortable. C’est presque une habitude : je me lève cinq minutes avant la sonnerie de mon réveil. Le ciel lumineux se couvre assez rapidement au matin. Je m’organise tranquillement tout en devisant avec Édith, toujours aussi sympathique. À 9 h, je pars sous un ciel gris et un temps frais. J’ai presque envie d’enfiler un chandail… mais le vent de dos compense largement le léger inconfort.

Premier détour et arrêt : Le Hourdel, une pointe qui s’avance à l’entrée de la Baie de Somme. La marée semble basse, car la baie est plutôt un immense herbier habité par d’innombrables oiseaux de mer.

La carte indique une route vers Cayeux-sur-Mer. Celle-ci est fermée… aux voitures et est désormais une paisible piste pour piétons et cyclistes au travers des fragiles dunes : magnifique ! À Cayeux, la vue sur la mer est masquée par un mur de cabanes de plage.

Vers l’ouest, de hautes falaises de craie blanche s’étirent à perte de vue. Je choisis de passer par Onival et Ault, qui marquent la fin de la plaine. C’est de toute beauté, même si certaines maisons sont juchées vraiment sur le rebord des falaises.

Ensuite, bien sûr, il faut les gravir, ces hautes falaises. Sur les plateaux, rien de marquant, mais la route redescend à Le Tréport, ville de marins blottie près de la rivière entre les falaises. Je m’informe à un sympathique gendarme qui me dirige vers une invention pertinente : un funiculaire qui emmène ses passagers en haut des falaises rapidement et sans effort. Une fois n’est pas coutume…

En haut, c’est une succession de belvédères reliés par un sentier et une route tranquille. Que c’est beau, surtout que la couverture nuageuse se brise de plus en plus, illuminant le paysage de touches de soleil.

À partir de Criel-sur-Mer, la route retourne dans les terres et il n’y a pas de funiculaire pour gravir les nombreuses côtes. À l’info touriste, le préposé me fournit une carte de région avec les itinéraires vélo : j’ai donc la chance de me promener sur de jolies routes presque sans voitures.

Sur la côte, il y a plusieurs cyclotouristes. Je croise à quelques reprises un couple de hollandais, une nationalité bien représentée sur deux roues. Une belle descente nous mène à Dieppe, où je visite en touriste le bord de mer.

Il y a un festival et une foule au travers de laquelle je roule très prudemment. Le traversier vers l’Angleterre se remplit, puis amorce sa navette. De mon côté, évidemment, c’est une nouvelle montée, un plateau puis une descente magnifique vers un nouveau village. Une famille allemande rencontrée à quelques reprises m’indique le camping. Je m’y installe, tout près du couple de hollandais croisé plus tôt.

Le site est très beau : ma tente est au bord de l’étang – ça risque d’être humide cette nuit – avec vue sur un pré fréquenté de divers animaux, sur les collines et sur les prés.

Ma roue arrière a besoin d’un alignement, une opération dans laquelle je suis peu à l’aise. Je fais ce que je peux, je soupe puis j’écris un bout du journal, bien négligé ces derniers jours, alors que le camping vibre au rythme du foot, puisque la France joue ce soir. Malgré la musique dans mes écouteurs, je reste au courant de l’émotion collective, à défaut de la partager. Les préados manifestent bruyamment leur joie quand la victoire française est confirmée.

De mon côté, je passe à la douche et au dodo, car il est déjà tard.

Statistiques
km jour : 83,8
km total : 509
départ / arrivée : 9 : 00 > 19 : 00
temps déplacement : 6 : 05
vitesse moyenne : 13,7
vitesse maximale : 50,1
Camping : 15,50 €