En famille (bis)


Jean-Gabriel, Erin et Laurent

2018-07-29, dimanche ; La Guillemandière, Saint-Martin-Lars en Sainte-Hermine
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La nuit plus longue a fait grand bien. Ce matin, c’est dimanche, alors nous nous dirigeons vers Sainte-Hermine pour la messe. La petite église, en restauration, est bondée. Pendant la célébration, j’ai des distractions, prénommées Erin et Castille.

Aujourd’hui, c’est plus frais et les siestes sont populaires, alors la piscine a moins d’adeptes. Nous y retrouvons une chaise de patio, entraînée sous les eaux par un coup de vent, et un orque gonflable qui s’est envolé. Pas de victimes.

Plus tard, nous partons à six – Laurent, Véronique, Camille, Liam, Jean-Gabriel et moi – pour une bonne marche dans les environs, en partie sur route, mais majoritairement dans des chemins forestiers. Quelques mûres, dont c’est le début de la saison, font les frais de notre passage.

La grosse activité la soirée se passe autour de la guitare. Les chanteurs sont enthousiastes et compétents, mais nous ne veillons pas très tard puisque les journées sont bien remplies.

Avant de dormir, je fais un bon ménage de mes photos des derniers jours, et je récupère celles de Laurent, excellentes. Cette nuit, je dors à l’intérieur car je dois garder ma tente sèche pour le grand voyage de demain.

En famille


Arthur et Brunehilde

2018-07-28, samedi ; > La Guillemandière, Saint-Martin-Lars en Sainte-Hermine
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Tous se lèvent tard, évidemment. Étonnamment, les enfants sont en forme malgré la courte nuit. La grande chaleur semble passée, le thermomètre se montrant pas mal plus raisonnable que ces dernier jours. En avant-midi, guidé par Laurent, j’explore le domaine avec Erin et Brunehilde. C’est fascinant.

Au midi, Charles et Marjorie, enceinte, nous rejoignent avec leur petit Paul, qui aura deux ans à l’automne. En début d’après-midi, une voiture d’amis arrête pour que chacun puisse se préparer pour un mariage qui a lieu à Luçon. Arthur et Jeanne sont également invités, alors le clan prendra soin des petites pour le reste de la journée.

Erin m’a clairement adopté, nous jouons beaucoup ensemble. J’installe ma tente dans la cour, celle-ci devenant un repaire pour les enfants. Erin et Lena souhaitent y faire la sieste, les filles s’y installent avec joie mais ne dorment pas. La piscine a aussi plusieurs adeptes, dont moi.

La journée se passe tranquillement, mais sans temps mort. En soirée, Pierre démontre un talent inattendu en crochetant le cadenas de la chapelle, nous permettant de compléter la visite. Avant le dodo, nous nous retrouvons quelques-uns pour chanter avec les enfants. Pierre a apporté un banc de percussion, il est excellent et soutient bien la musique.

Erin souhaitait dormir dans ma tente, mais sa sœur ne veut pas rester seule, alors je m’y installe avec plaisir, profitant de la fraîcheur de la nuit.

Le Puy du Fou


Le Puy du Fou – finale

2018-07-27, vendredi ; > La Guillemandière, Saint-Martin-Lars en Sainte-Hermine – 45 km
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Très bon choix de camping. Ayant bien dormi, je profite de l’avant-midi pour avancer mon journal, travail entrecoupé d’intéressantes discussions avec mes hôtes. Aujourd’hui, c’est plus frais et il tombe quelques gouttes sans conséquences.

Il est 12 h 30 quand je prends la route sous un ciel surtout gris. Ça roule plutôt bien, car j’ai le vent de dos, et après quelques jours de plaine surchauffée je retrouve avec grand plaisir les légers vallons. J’arrive à Saint-Martin-Lars en Sainte-Hermine, joli petit village au grand nom, et je pars à la recherche de La Guillemandière, la maison de mes amis.

Ma carte n’est pas précise à cette échelle, alors je dois m’informer. Un couple de hollandais en voiture fait la recherche sur un téléphone, je photographie leur écran et j’arrive facilement à destination.

La maison-forte est ancienne, immense et très intéressante, malgré un évident besoin d’entretien. De chaque côté du porche, des corps de logis flanqués de tours rondes percées de meurtrières, tous couronnés de tuiles rouges. En entrant dans la vaste cour rectangulaire, des bâtiments de diverses époques, dont une chapelle. Et surtout, mes amis.

Il y a du monde. Laurent et Véronique, qui louent chaque année un endroit en mesure d’accueillir leur nombreuse descendance. Leur fille Camille est avec son mari Pierre, et les enfants Liam, 9 ans, Erin, 7 ans, et Lena, 5 ans ; nous nous étions vus il y a deux ans près de Bergerac. Leur fils Arthur est avec sa femme Jeanne, toute proche de son prochain accouchement, Castille, 3 ans et Brunehilde, 2 ans. J’avais rencontré Arthur chez ses parents il y a des années, mais la famille était en mission en Guyane lors de mon dernier passage. Il y a en plus Jean-Gabriel, 17 ans, ami de la famille. L’accueil est plus que chaleureux, et je profite bientôt de la piscine avec la famille.

Il y a sur place une excellente équipe de cuisine qui prépare de copieux et délicieux repas, pris bien sûr sous les arbres.

En soirée, nous sortons tous, sauf Arthur et sa petite famille. Destination : le Puy du Fou, un parc d’attractions reconnu internationalement qui présente des spectacles nocturnes à grand déploiement axés sur l’histoire de la Vendée au fil des siècles. Camille m’a déniché un billet, un exploit puisque toutes les places sont vendues des mois d’avance.

Nous prenons la route pour près d’une heure. Sur place, il y a foule puisque nous serons 14,000 spectateurs. Il y a aussi du monde sur scène puisque 2,000 personnes, essentiellement des bénévoles, participent à la représentation. Évidemment, je ne suis pas assis avec mes amis. Il y a éclipse de lune aujourd’hui, mais je ne la vois pas de ma place.

Tout commence à 22 h 30, alors que la nuit est bien noire sous les nuages. Un narrateur nous guide au travers de l’histoire et de ses vicissitudes, alors que le peuple a eu à pâtir des guerres qui ont ravagé le pays au fil des siècles. Toujours, les gens se sont relevés grâce à leur attachement à leur terre et à leur peuple.

La présentation fait la part belle aux moyens techniques modernes, mais surtout à une armée de figurants et une kyrielle d’animaux, un savant ballet réglé au quart de tour. Techniquement moins complexe que celui du Futuroscope, il laisse plus de place à l’humain et son scénario porte plus à conséquence. À la fin, nous sommes éblouis par la présentation, mais songeurs face à l’humanité.

Nous finissons par nous retrouver aux voitures, non sans mal, mais nous devons attendre une bonne heure avant de quitter le stationnement : tout est bouché, les voitures attendent en file sans bouger.

Il est finalement passé 2 h 30 quand nous revenons à la maison. Pour les adultes comme pour les enfants, il est grand temps de dormir.

Statistiques
km jour : 45,6
km total : 1429
départ / arrivée : 12 : 30 > 16 : 00
temps déplacement : 2 : 39
vitesse moyenne : 17,1
vitesse maximale : 49,6

Plaines et falaises de La Rochelle


Nieul-sur-Mer – la côte

2018-07-26, jeudi ; > Champagné-les-Marais – 115 km
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Après une bonne nuit, je me prépare tranquillement. J’ai des visiteurs : Bernard et Lola, levés tôt pour l’occasion. Quel accueil ! Mais il faut partir, en gardant les souvenirs…

Il fait déjà chaud. Me fiant à ma carte, je rejoins une petite route qui longe la Sèvre Niortaise, et retrouve de ce fait la Vélo Francette. C’est vraiment splendide : la rivière, toute en méandres, est un miroir, et ce qui s’y reflète – grands arbres, coquettes maisons, cultures – est de toute beauté.

Je traverse le Marais Poitevin, une plaine entrecoupée de nombreux canaux allant dans toutes les directions. Suivre la piste est une très bonne idée, sous peine de se perdre dans les nombreux cul-de-sac.

La Vélo Francette traverse une seule agglomération – Marans – avant de longer un canal en direction sud-ouest vers La Rochelle. C’est le désert au milieu des champs sous un soleil cuisant.

Il y a quelques cyclistes au long cours, dont de jeunes familles, et je rencontre particulièrement Gregory, l’aventurier à roulettes, qui se dirige tranquillement vers le sud du Portugal sans argent, offrant ses bras contre un peu de nourriture. Un personnage.

En approchant La Rochelle, je perds à l’occasion la Vélo Francette, puis je la retrouve pour enfin rejoindre l’Atlantique.

La ville est superbe, avec ses célèbres tours datant du Moyen-Âge, et la température est plus clémente grâce à un bon vent de mer généré par les thermiques, l’air surchauffé aspiré en altitude étant remplacé par celui plus frais venu du large. En revanche, il est difficile de se déplacer au milieu des hordes de touristes.

Une piste cyclable mène vers l’Île de Ré. Elle longe la mer au-dessus de petites falaises de craie. C’est vraiment beau. Dès que le pont de l’Île est laissé derrière moi – ça ne serait pas une bonne idée de le traverser –, la piste suit un parc linéaire, les Falaises du Perthuis Breton.

C’est l’apothéose de ce jour, avec des vues époustouflantes, un vent ébouriffant et une nature spectaculaire. En chemin, quelques planchistes s’en donnent à cœur joie, des baigneurs se font secouer par les vagues, d’étranges pêcheries attirent l’attention…

Ensuite, c’est le retour à la plaine, au vent de face et à la recherche d’un potentiel camping. Mais la fatigue s’accumule et il est difficile de trouver un site discret en rase campagne, au milieu des champs sans arbres. Une petite affiche annonce Le refuge cyclo, la solution adoptée ce soir.

Je passe devant l’entrée sans la voir : il s’agit d’un espace gazonné derrière une magnifique vielle ferme. Patrice, cycliste, écolo et bourlingueur, et sa compagne Mathilde, ont aménagé un petit camping dans la plaine. Il répond parfaitement aux besoins du voyageur sur deux roues. Je suis le seul campeur ce soir.

Je prends le temps de discuter avec mes hôtes, puis je mange et me douche en vitesse avant de sombrer enfin dans les bras de Morphée.

Statistiques
km jour : 114,2
km total : 1383
départ / arrivée : 9 : 15 > 20 : 30
temps déplacement : 7 : 35
vitesse moyenne : 15,0
vitesse maximale : 30,4
Camping : 15,00 €

Rencontres sur la Vélo Francette


La Sèvre Niortaise

2018-07-25, mercredi ; > Damvix – 100 km
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Comme prévu, la nuit a été parfaitement calme. La température a heureusement baissé, passant de 28° à 16°. Levé à 7 h, je suis en route peu après 8 h 30 sans avoir eu de nouvelles du responsable du camping, avec qui j’aurai plus tard des échanges par textos.

Comme hier, c’est plus frais le matin, avant que la fournaise s’active. Je passe par une série de petits vallons et villages, avec comme seul plan de me diriger vers La Rochelle en évitant les villes.

Je m’arrête manger à l’ombre sur la place d’un village. Yannick, un voisin, vient engager la conversation, m’offre une bière – que je décline – puis des salades fraîches de son jardin, que j’accepte avec grand plaisir. Bel accueil.

En début d’après-midi, je retrouve la Vélo Francette, un itinéraire vélo que j’avais déjà suivi près de la Manche. Bon plan, je la prends, même si elle passe par Niort, une agglomération plus importante. J’y croise des cyclistes au long cours, dont plusieurs groupes de Hollandais.

Après Niort, l’itinéraire longe la Sèvre Noirtaise, une voie d’eau navigable par de petites embarcations. Parfois, certains passages sont plus acrobatiques, comme une petite passerelle étroite et abrupte, à marcher.

Au pied de celle-ci, je croise Caroline et Clarisse, qui en sont à la première journée de leur première aventure à vélo. Amies d’enfance, elles comptent relier la Rochelle à la Manche. Bonne route, les filles !

Je m’installe à un camping familial. Bernard, chaleureux retraité, vient m’accueillir. Plus tard, avec ma gourde, j’aide une petite fille à boire, car le robinet est malcommode. Les gens se parlent à ce camping.

Alors que je m’attaque au journal, un groupe d’enfants arrive. Ayant compris que je transporte une guitare, ils viennent chanter. C’est ainsi que Kimy – la petite du robinet –, Lola – petite fille de Bernard –, leurs copains Lisa, Zoé et Luca, ainsi que d’autres enfants de passage, improvisent une petite chorale enthousiaste.

Les parents Bernard, Michelle, Patrice et Alexandra, en particulier, se joignent aux jeunes. Kimy et Lola restent pour jaser jusqu’à la nuit noire. Quelle belle soirée !

Il est temps de prendre une douche, mais l’éclairage de la cabine est fermé pour la nuit. Vive la frontale !

Statistiques
km jour : 97,6
km total : 1269
départ / arrivée : 8 : 40 > 18 : 30
temps déplacement : 6 : 21
vitesse moyenne : 15,3
vitesse maximale : 52,0
Camping : 14,35 €

Seul


Sanxay

2018-07-24, mardi ; > Ménigoute – 95 km
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Se lever tôt après une bonne mais courte nuit, tel est le rythme avec les amis. Ce n’est pas cher payé pour tous ces beaux moments vécus ensemble.

À 9 h, nous sommes tous en route, eux pour la cure, moi pour l’aventure. Avoir une bonne carte limite quand même le risque encouru.

Pour commencer, je choisis de toutes petites routes relativement ombragées, très jolies et tranquilles. Au passage, le village de Sénillé-St-Sauveur semble superbe, ce que je vais vérifier. C’est absolument le cas, je peux même visiter l’ancienne église puisqu’elle est ouverte.

Après la petite ville de Châtellerault, je prends à nouveau une petite route. Elle suit une petite crête qui domine les plaines environnantes. C’est un peu plus de sport avec la chaleur qui s’installe rapidement, mais c’est bien joli. Je roule quelques instants en compagnie d’un joggeur, la seule rencontre de la journée en dehors des commerces.

Passé Vendeuvre, je traverse des plaines agricoles surchauffées. Heureusement, je peux régulièrement faire le plein d’eau à l’un ou l’autre des nombreux cimetières que je croise. À Sanxay, je bifurque car il a un important site romain comprenant un vaste amphithéâtre – 6000 places, toujours utilisable ! –, les fondations d’une église et des thermes. Il est malheureusement trop tard pour visiter le site.

Au village suivant, alors qu’il est l’heure d’arrêter, il y a un camping. Je m’y rends, et je crois d’abord que c’est un fantôme : il n’y a absolument personne, les portes sont verrouillées. Toutes ? Non. Une toilette est accessible, il y a l’électricité, l’eau froide et l’eau chaude, ainsi qu’un numéro de téléphone. Je laisse un message, puis je monte la tente.

Après le repas, je m’installe pour écrire, profitant de l’électricité pour garder la batterie de l’ordi bien chargée, mais je ne me couche pas tard car une bonne nuit risque d’être appréciée. En prime, le calme semble assuré.

Statistiques
km jour : 96,2
km total : 1172
départ / arrivée : 9 : 00 > 19 : 00
temps déplacement : 6 : 24
vitesse moyenne : 15,0
vitesse maximale : 54,0

Angles-sur-Anglin


Angles-sur-Anglin

2018-07-23, lundi ; Coussay-les-Bois (Angles-sur-Anglin)
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Ce matin, mes amis partent pour leur cure thermale à La Roche-Posay, le village voisin. Ils m’avaient invité à les accompagner, mais je choisis de rester car j’ai du travail.

Première partie : le vélo. Il a besoin de quelques ajustements au frein avant et aux vitesses, ainsi que de resserrer quelques boulons et d’enlever son masque de poussière. Succès.

Deuxième partie : les photos. La récolte d’hier a été particulièrement abondante, il faut charger sur l’ordi, choisir les plus significatives, recadrer, réduire. Je n’ai pas encore terminé quand mes amis sont de retour. Les autres images attendront.

Après le repas, excellent comme d’habitude, la sieste s’impose. Seule Inès résiste, alors que c’est si bon. Quand Patrick et moi nous éveillons, nous partons avec elle à La Roche-Posay pour acheter une précieuse carte de la région.

Quand tous sont enfin éveillés, nous partons en balade. Au passage, mes amis me présentent les lieux de leur cure et m’en parlent un peu plus. Notre destination est Angles-sur-Anglin, un superbe village médiéval situé à proximité.

Nous le visitons en deux équipes. Malgré la chaleur intense, Catherine et les enfants font un jeu de piste ; Patrick et moi nous promenons librement pour admirer les nombreux points de vue. Il est 19 h quand nous prenons la route du retour.

Alors que les diverses tâches s’accomplissent – repas, foot, douches –, Inès et moi sortons flûte et guitare. Elle s’est grandement améliorée depuis ma précédente visite, nous révisons une pièce qu’elle jouera lors du 50e anniversaire de mariage de Jean-Marie et Andrée, les parents de Catherine. Afin de l’aider, je prépare avec Inès un fichier <.mid> : elle pourra l’écouter et pratiquer avec le rythme exact. Vive la technologie !

Le plan initial était de se coucher tôt, mais nous avions tous le goût de chanter ensemble. Le répertoire français et québécois nous captive plus longtemps que prévu. À nouveau, nous nous couchons tard, mais satisfaits d’une autre très belle journée.

Inès et Arthur au Futuroscope


Jeux d’eau et de lumière

2018-07-22, dimanche ; Coussay-les-Bois (Futuroscope, Poitiers)
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Grosse journée en perspective. La première étape est une grande joie : Inès, Arthur et moi nous retrouvons. Hier, lors de mon arrivée, ils dormaient profondément.

Après les préparatifs, il me faut un billet, ce qui est réglé à l’info touriste de La Roche-Posay. Nous ne sommes pas tout près, il faut compter une heure de route pour rejoindre le parc d’attractions. C’est une grosse organisation, la logistique y est parfaitement réglée pour y accueillir les nombreux visiteurs.

Sur place, une carte des pavillons nous permet de choisir notre parcours. Nos premiers arrêts sont fascinants. Nous assistons à une présentation sur écran géant de l’impact des collisions sur l’évolution de la planète et de l’univers. Le deuxième arrêt permet de suivre Thomas Pesquet, astronaute français, à travers son entraînement jusqu’à son séjour à la Station spatiale internationale. Autre excellent arrêt : un spectacle d’illusionniste, bien rodé, bien exécuté.

Après le pique-nique, c’est plus ludique. Dans Mission Éclabousse, de petits bateaux à quatre places avancent lentement dans un circuit. Ils sont munis de canons à eau à manivelles, nous en sortons complètement trempés. Il y a aussi une balade sur des tricycles pédalos.

Certaines attractions se ressemblent beaucoup. En gros, il s’agit d’utiliser un prétexte pour amener des personnages – souvent issus du cinéma populaire pour enfants – dans une course poursuite effrénée. L’intérêt de la chose est que les spectateurs sont secoués comme des pruniers sur des chaises qui bougent en suivant l’action à l’écran. Un peu dur pour mon système sensible au mal des transports, mais trois attractions se démarquent.

Un parcours dans le noir, guidé par un aveugle, un des meilleurs de la journée.

Une calme montée en haut d’un mat dans un observatoire tournant donnant un bel aperçu du site et de son histoire.

Le manège Danse avec les robots, une idée brillante : sanglés dans des sièges au bout de puissants bras robotisés, les participants sont retournés dans tous les sens au rythme d’une musique endiablée. J’observe de la passerelle, je ne suis pas adapté à pareille aventure.

Il est temps de manger à l’un des nombreux restos-minute de la place. Nous manquons malheureusement l’une des attractions phare, un voyage virtuel en ballon autour du monde.

Il est déjà tard, mais il reste un gros morceau : la Forge aux étoiles, spectacle multimédia concocté par le Cirque du Soleil dans l’immense amphithéâtre extérieur au cœur du site. À la nuit tombée, les animateurs chauffent la foule, puis ça commence.

L’eau est très présente dans le spectacle, qui se tient sur et autour d’un bassin. En particulier, d’immenses voiles d’eau deviennent des écrans géants pour des projections vidéo. L’histoire comme telle est anecdotique, mais la prouesse technique et artistique laisse bouche bée.

Quelle journée ! Tous sont comblés et fatigués, heureux d’avoir passé ces merveilleux moments ensemble. Il est grand temps de rentrer dormir afin de bien profiter encore demain d’une belle mais trop brève rencontre.

Atterrir un peu plus loin que prévu


Poste de travail

2018-07-21, samedi ; >> St-Pierre-des-Corps > Coussay-les-Bois – 30 km
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La chaleur étouffante ayant laissé sa place à la fraîcheur entrant à plein par la fenêtre, la nuit est confortable. Tous se lèvent en même temps, juste avant 9 h.

Après le déjeuner, je monte ma tente dans la pièce principale, au grand plaisir des filles qui l’adoptent avec enthousiasme. Toute bonne chose ayant malheureusement une fin, nous quittons tous peu avant midi pour nos engagements du jour.

Comme j’avais déjà exploré le territoire, je rejoins facilement la gare. Ayant 10 minutes de retard, mon train n’affiche pas sa voie bien d’avance. Au moins, il est facile à prendre par les escaliers mobiles. Après une heure, nous arrivons à Nantes avec quelques minutes de retard. Comme je prévois toujours beaucoup de temps pour les correspondances, ce n’est pas un problème.

Pour rejoindre le tunnel sous les voies, il n’y a que des escaliers avec des gouttières pour les roues. Nous sommes trois cyclistes chargés, nous nous entraidons. Le train suivant est sur la voie 1, donc de plain pied avec la gare. Nous sommes trois cyclistes pour un petit emplacement, mais avec de l’entraide avec un peu de réflexion ça fonctionne. Le train est à l’heure, confortable avec une prise de courant à mon siège. Tout va bien.

À Angers, la gare suivante, deux autres cyclistes s’ajoutent. Ils n’avaient pas de réservation pour leurs vélos, il n’y a pas vraiment de place pour ceux-ci, mais on s’arrange. En revanche, le contrôleur doit appliquer le règlement et leur charge 20 € chacun. Ça discute, mais le contrôleur dispose de convaincants arguments légaux.

Luc et Monique descendent du train en même temps que moi à Saint-Pierre-les-Corps, une énorme gare dans une petite banlieue de Tours. Il fait chaud, l’info touriste est fermée et il me faut trouver mon chemin avec ma carte couvrant toute la France. Vive le radar !

Grâce au soleil, je peux me diriger à peu près dans la bonne direction, trouver une rivière et la suivre. Il s’agit du Cher, donc je sais où je suis. Je trouve de l’eau dans un cimetière, puis une épicerie et un joli camping sauvage dans les champs. Petit message texte à mes amis pour prévenir de mon arrivée imminente, et je m’installe pour la nuit.

Mon téléphone sonne. Catherine et Patrick m’offrent de venir me chercher ce soir afin de les accompagner demain pour la visite du Futuroscope de Poitiers, un immense parc d’attractions. Rapidement, c’est décidé : Patrick prend le volant, je range mon campement et me rends au plus proche village. Sachant maintenant exactement où je suis, j’appelle Patrick qui arrive 45 minutes plus tard. Tout entre facilement dans la voiture et nous reprenons la route dans la nuit.

Je retrouve donc mes chers amis bien plus tôt que prévu. Comme il est tard, nous passons assez rapidement au dodo, prêts pour une grande journée au parc.

Statistiques
km jour : 29,5
km total : 1076
départ / arrivée : 10 : 15 > 19 : 00
temps déplacement : 2 : 00
vitesse moyenne : 14,7
vitesse maximale : 36,9

Rencontres en route


Canal d’Ille et Rance

2018-07-20, vendredi ; > Rennes – 85 km
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Les années 80 se sont calmées dès 23 h, la nuit a donc été calme. Les gouttes éparses étaient déjà sèches au matin.

Comme je ne me sens pas pressé, la journée commence par une heure d’écriture, ainsi que par une étude des cartes. Malheureusement, la SNCF devra être mise à contribution pour respecter les rendez-vous. Je me prépare tranquillement, échangeant avec mes voisins, et je suis en route direction sud vers 10 h 15.

Trois jeunes cyclistes vus plusieurs fois hier – nous étions au même camping à Domfront – me dépassent à toute vitesse. J’arrête à l’info touriste de Pontorson afin de connaître les voies cyclables de la région. La préposée m’en indique deux, reliées par un bout de route.

Dès la sortie du village, je prends une ancienne voie ferrée bien pavée, un délice à rouler. J’y rattrape deux jeunes hommes marchant sacs au dos et nous engageons la conversation. Pierre, comédien, et Pierre-Edouard, enseignant, font chaque année une partie du tour de la France par les sentiers. Nous avançons de concert jusqu’à Entrain, fin de la piste. Nous nous saluons et je reprends le rythme vélo.

Je suis sur de toutes petites routes sans voitures, traversant de jolis villages aux noms improbables – Bazouges-la-Pérousse, Marcillé-Raoul, Feins – et profitant d’une campagne vallonnée et même d’un lac.

À Montreuil-sur-l’Ille, je rejoins le sinueux chemin de halage du canal reliant la Manche à l’Atlantique. Il est en poussière de roche, mais il n’y a plus de relief, sauf de petites descentes à chacune des nombreuses écluses. C’est vraiment très joli, souvent ombragé, soulageant du soleil maintenant bien présent, et facile.

Je prends régulièrement des photos et des pauses. Après l’une d’elles, je rencontre Emma, 9 ans, avec sa mère Marion et sa grand mère Chantal. La petite ayant visité le Mont-Saint-Michel, j’ai droit à des commentaires de première main, assez rigolos.

En même temps, les trois jeunes cyclistes vus depuis hier passent en vitesse. Je les rejoins tout près alors qu’ils s’informent du trajet, et nous présentons. Je suis étonné de les voir avancer à la même vitesse que moi, alors qu’ils roulent bien plus vite. Explication simple : Camille, Hugo et Théophile, en route vers la mer pour surfer, n’ont pas de carte. Je leur donne celle de la région, dont je n’ai plus besoin. Nous roulons un peu de concert, puis je les laisse aller car je suis trop chargé pour suivre leur rythme.

J’entre à Rennes par le canal qui me mène au centre-ville, puis je suis les indications pour la gare, un bon point de repère pour retracer mes amis.

Sur place, je m’informe des trains vers Tours. J’entre dans la section des guichets avec mon vélo, n’ayant guère le choix. Plusieurs préposés m’indiquent que c’est interdit, mais quand je leur demande où laisser mon vélo en sécurité ils n’ont aucune réponse. Et je suis bien déterminé à tout garder avec moi, surtout que des messages rappellent constamment de ne pas laisser les bagages sans surveillance…

Muni des informations essentielles, je réussis à trouver une sortie à travers l’immense chantier qu’est la gare. Je me rends à l’adresse de mes amis, mais celle-ci n’existe pas. Ce n’était qu’un banal problème de copier-coller, un chiffre ayant été perdu en chemin. J’arrive donc à 19 h, après avoir réussi à caser mon vélo dans le minuscule ascenseur jusqu’au 5e et dernier étage de l’immeuble.

J’y retrouve mon amie Ariane et ses fillettes Lilas, 7 ans, et Azadeh, 5 ans. La première est plutôt calme, l’autre est une vraie boule d’énergie, mais elles sont tout à fait charmantes. Michel, le papa, arrive peu après que je sois sorti de la douche.

Nous passons à table, sur le balcon. Ce qu’Ariane a cuisiné est simple mais excellent. Ensuite, nous chantons avec les filles, surtout Lilas qui sait lire, et les parents.

Après que les filles se soient couchées, nous discutons entre adultes, des échanges passionnants car mes hôtes ont des intérêts… d’intérêt. Ariane est responsable pour l’intégration de minorités, Michel est consultant en tuyauterie industrielle, actuellement basé dans une fromagerie. Ensemble, ils ont restauré une maison, maintenant vendue, un chantier de deux ans. Nous discutons évidemment de vélo, d’éducation et de valeurs.

Après que mes hôtes se soient retirés, je consulte mes courriels et je réserve mes trains pour demain. La nuit est bienvenue.

Statistiques
km jour : 83,0
km total : 1047
départ / arrivée : 10 : 15 > 19 : 00
temps déplacement : 5 : 34
vitesse moyenne : 14,9
vitesse maximale : 50,5