Montréal

La vie en rose sous le parasol avec Jacinthe et Roger

Samedi > Montréal – 90 km
Sommaire et photos

Rapidement, le vent est tombé ; tranquillement, la nuit s’est rafraîchie, j’ai même fini par sortir mon sac de couchage qui avait peu servi ces derniers jours. Levé à 6 h 45, je pars 45 minutes plus tard sans avoir encore déjeuné ni revu mes hôtes d’un soir.

Il fait encore très beau et encore frais, mais la grosse chaleur revient rapidement. Le long de la route, il y a des maisons cossues côté rivière, et des maisons plus modestes côté terre.

Après quelques kilomètres, la Route Verte entre dans un camping qu’elle traverse, une bonne occasion pour refaire ma provision d’eau – chez mes hôtes, elle n’était pas potable.

Au sortir du camping, il y  une tour d’observation et une halte bien aménagée, c’est parfait pour déjeuner. Il y a ensuite plusieurs kilomètres de piste cyclable ombragée et en excellente condition, ce qui permet de rouler vite et confortablement.

J’en émerge à Carillon, village historique mais qui a bien changé au fil du temps. Il était en aval d’une série de rapides importants sur la rivière, près desquels il y avait des canaux pour que les navires puissent quand même remonter, des chemins, des habitations. Tout ceci est sous l’eau depuis la mise en service du barrage hydroélectrique en 1962.

Il y a une bonne montée en quittant Carillon, puis une série de belles demeures anciennes, souvent en pierre. Trajet très plaisant, calme et ombragé.

La route s’éloigne un temps de la rivière des Outaouais pour passer par Saint-André-Est et suivre un peu la rivière du Nord avant qu’elle se termine. J’avais déjà longé cette rivière au nord de Saint-Jérôme au début du voyage.

Je roule maintenant en territoire agricole pour un bout. En arrivant à la communauté mohawk de Kanesatake, changement d’atmosphère, et pas pour le mieux. Ces dernières années, sous l’impulsion d’une gestion un peu mafieuse, ce sont les cigarettes de contrebande, l’alcool et l’essence partiellement détaxée qui avaient été la marque de commerce du lieu ; toujours présents, ces produits ont été détrônés par le cannabis qui s’affiche, triomphant. Je ne suis client pour aucun de ces produits. C’est triste de voir cette culture millénaire aussi mal en point.

La sortie de la réserve est marquée par une forte pente heureusement à descendre. En quelques instants,  je suis à bord du traversier entre Oka et Hudson. Comme prévu, il est près de 11 h, la traversée se fait sous un ciel superbe et cuisant.

Je suis ici en terrain connu, car j’ai souvent parcouru cette petite route à vélo. Entre fermes et lac, c’est un endroit prisé ces cyclistes et des bernaches, alors que les voiliers sont nombreux à profiter du vent.

Plus loin, il faut réussir à entrer dans Vaudreuil, un parcours du combattant en vélo. Ici, l’automobile occupe le même rang que le cannabis sur la réserve. Je rejoins la piste cyclable qui me mène chez mes amis Jacinthe et Roger. Il est midi.

Comme Jacinthe a été en contact avec une amie qui vient d’être déclarée positive à la Covid, nous ne nous voyons qu’à l’extérieur, à l’ombre dans le jardin qui a fourni une partie du délicieux repas. C’est très agréable d’être ensemble, je ne repars que passé 13 h 30 puisque rien ne presse et que les orages anticipés  ne sont plus au programme.

Un pont, la traversée de l’Île Perrot, puis un dernier pont : j’avance plus lentement, c’est vraiment chaud. En arrivant à Sainte-Anne-de-Bellevue, je croise l’ontarien Matt, un cyclotouriste sérieux : parti de Saint-Jean, Terre-Neuve, il traverse le Canada vent de face. Il ne parle qu’anglais, mais le langage du vélo est assez universel.

À Senneville, hameau très cossu, il y a une montée abrupte, la dernière de ce voyage. Ici, pour un temps, Montréal est franchement bucolique, campagnarde, avec des champs et des bois. Tranquillement, l’urbanité reprend ses droits alors que j’approche de chez moi. Presque arrivé, je passe devant la maison de mon ami Patrick. Je me prépare à le texter – leur petite n’a que quelques mois –, il me hèle du balcon où il s’active au barbecue. Nous prenons quelques minutes pour nous donner des nouvelles.

Je pédale les derniers mètres. J’avais l’odomètre à l’œil : il atteint le chiffre symbolique de 1500 kilomètres une minute avant que j’arrive chez moi.

Ici, tout est comme je l’ai laissé. Une petite visite à l’ordinateur, une bonne douche, un passage à l’épicerie, le déballage du matériel, la mise à jour du journal : la soirée est calme mais bien remplie. La nuit sera confortable dans ma maison climatisée, mais surtout je suis très heureux de cette nouvelle aventure… en attendant la suivante !

km jour : 90,2
km total : 1500
départ / arrivée : 7 : 30 / 16 : 30
temps déplacement : 5 : 20
vitesse moyenne : 17,3
vitesse maximale : 54

Grenville

Le parlement d’Ottawa

Vendredi > Grenville – 125 km
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Finalement, la nuit a été excellente, puisque la température a atteint un confortable 19°. Levé vers 6 h 30, je range tout et me prépare. Le petit déjeuner est plus copieux que d’habitude, puisque j’y ajoute de délicieuses framboises fraîches.

Aujourd’hui, il fait très beau, et le vent souffle de l’ouest. Ça va bien rouler.

Pendant près de deux heures, la piste suit le Sentier des Voyageurs, fréquenté par plusieurs cyclistes et quelques marcheurs. Parfait, quoi. Souvent, il est directement sur les berges de la rivière et offre de superbes vues sur Ottawa.

La section du vieux Hull, toute neuve, est particulièrement réussie : je roule directement sur la rive, avec de beaux aménagements et un panorama totalement ouvert. Magnifique !

Après un bref mais moins agréable passage le long du bruyant boulevard Maloney, retour sur piste cyclable puis, comme il le faut, sur la 148. Il reste que l’accotement est large, propre et en bon état. Nous en profitons. Je dis « nous » car depuis un moment je croise régulièrement quatre voyageurs légers qui vont loger deux soirs au Château Montebello.

Entre la route et la rivière, il y a une plaine qui est également une réserve écologique. C’est bien beau. Et j’avance bien plus vite que d’habitude grâce à un bon vent de dos.

À Thurso, il y a une belle halte vélo où je croise pour une dernière fois le quatuor de ce matin, mais aussi un couple avec une drôle de remorque à vélo qui ressemble à un diable de déménagement. Eux ne vont pas loin : ils vont camper à Plaisance.

Ici, la Route Verte quitte la 148 pour suivre une digue entre les marais et les étangs, d’une part, et la rivière, d’autre part. C’est un pur enchantement, sauf une courte section infestée par les mouches.

L’appareil photo n’a pas beaucoup de pauses entre les poses. Salah et Jaime, deux cyclistes, ont la gentillesse de prendre des photos quand je roule sur mon vélo.

Je mange et fais le plein d’eau au poste d’accueil du Parc, puis retour sur la 148 jusqu’à Montebello. J’y ai rendez-vous avec mon neveu Nicola, qui est rapidement devenu un des responsables au Château Montebello, un hôtel de grand luxe en bois rond. Je dois l’attendre un peu à l’entrée, car l’endroit n’est accessible que si on y travaille ou si on est client.

Il se libère quelques minutes après mon arrivée et j’ai droit à une rapide mais très sympathique visite des lieux. Visiblement, Nicola y est heureux et apprécié – aucune surprise.

Après cette pause luxe, je passe à côté de la célèbre borne de recharge du village. Une dame très joyeuse charge sa voiture toute neuve – elle l’a depuis trois heures ! –, alors qu’une famille attends pour faire de même avec sa voiture de six ans.

Retour sur la route pour un bout de temps. Avec les conditions et le paysage, c’est vraiment agréable, même si je contenterais de quelques degrés de moins.

En passant à Fasset, l’église n’a plus de clocher : il est parti au vent lors d’une tempête fin mai. La section entre Pointe-au-Chêne et Calumet est plus sauvage, alors que les collines vont jusqu’à la rivière.

En arrivant à Grenville avec plus de 120 km dans les jambes, je sens que la journée doit tirer à sa fin. Sur leur balcon, Yves et Line prennent le frais – relatif, il fait 30° – et acceptent sans hésiter que je plante ma tente sur leur terrain. Nous jasons un brin, puis je m’installe. C’est parfait pour ce soir.

Je mange rapidement, range tout bien soigneusement puis m’installe bien au chaud dans ma tente pour écrire. À 20 h, c’est déjà complété. Bonne nuit en perspective, malgré le vent qui ne faiblit pas encore. Demain, j’espère arriver chez moi en évitant les orages dispersés qui pourraient arriver en après-midi. D’ici là, repos !

km jour : 126,0
km total : 1408
départ / arrivée : 7 : 45 / 17 : 45
temps déplacement : 6 : 41
vitesse moyenne : 18,9
vitesse maximale : 39

Gatineau

Rivière des Outaouais

Jeudi > Gatineau – 110 km
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Ceux qui lisent ce récit vont être surpris : j’ai mal dormi cette nuit. En plus de la chaleur étouffante, les bouts des arceaux raclent bruyamment le béton alors que le vent secoue la tente. Vers 1 h, les orages arrivent en force. La pluie et le vent se déchaînent, ma tente bouge dans tous les sens – moins costaude, elle se serait peut-être effondrée. En plus du tonnerre, le bruit de la pluie sur le toit de métal est assourdissant. En revanche, tout mon matériel reste bien sec, tente incluse. Et après les orages le vent tombe, me laissant un répit pour sommeiller dans la chaleur : au petit matin, il fait encore 24°.

Je me lève un peu avant 5 h 30, je démonte et range facilement car tout est sec. Il y a de l’eau sur la dalle de béton, mais elle s’est arrêtée à 15 cm de ma tente. Bien joué.

C’est donc un peu après 6 h 30 que je prends la route. Dans le lever du jour, Campbells Bay est superbe, et il y a plusieurs solides côtes à monter et à descendre. Je reste sur la 148, le surcroît de vigilance requis étant compensé par l’absence quasi totale des voraces mouches.

Je quitte brièvement la 148 pour un bucolique détour par Quyon, puis je reviens sur la grande route à l’accotement inconstant. Pour sauver ma peau quand de gros véhicules se croisent, vivent le miroir et le gravier.

Le paysage est agréable, plaine agricole d’un côté, escarpement d’Eardley – Parc de la Gatineau – de l’autre. Bien sûr, il fait trop chaud, mais le vent forcit pour m’aider à avancer. Après la courte nuit, ce n’est pas de refus…

Selon ma carte, la Route Verte quitte la 148 un peu avant Aylmer. Je suis cet embranchement. Tout d’abord, c’est une rue bordée de maisons récentes et très luxueuses, puis c’est un étroit sentier dans la brousse, pas assez large pour que deux vélos s’y croisent. Mais deux jeunes adolescentes à vélo acceptent de me guider jusqu’à la « vraie » piste cyclable, vraiment belle.

Le Sentier des Voyageurs mène d’abord à la plage et à la marina d’Aylmer, un endroit que je connais pour y être venu il y a quelques semaines avec l’AVEQ. J’en profite pour enfin manger et faire le plein d’eau.

Après quelques tours de roues dans des rues résidentielles, la piste retourne en nature et longe, souvent de très près, la rivière des Outaouais.

Tout de suite après le Pont Champlain, je monte vers le Plateau et arrive chez Céline à 14 h 30 précises. Si la porte principale est verrouillée, une autre entrée est ouverte. Céline n’est pas chez elle, ni d’ailleurs mes autres amis de Gatineau, mais elle m’a proposé de quand même dormir chez elle, tout comme ses trois discrets chambreurs.

C’est un bon moment pour loger dans une maison car des orages rôdent. L’un d’entre eux éclate peu après mon arrivée. À mon programme : douche, lavage, journal, épicerie, mais surtout repos, malgré la canicule – dans la chambre, il fait 29°, c’est beaucoup et même si j’ai tout ouvert ça ne baisse pas vite…

Ce soir, je sens la fatigue, alors mon programme est assez léger : écrire lentement, puis commencer le tri des photos des derniers jours. Un peu plus tard, j’ai la très agréable visite de Blaise, un des chambreurs et chef de leur petite équipe. Leur travail est assez exigeant : chaque poteau pour le transport de l’électricité et les autres services associés doit être inspecté aux dix ans pour assurer la fiabilité des réseaux. Certains sont faciles d’accès, d’autres pas du tout. Blaise est vraiment très agréable, la conversation est très intéressante.

Je me couche vers 22 h, espérant une bonne nuit.

km jour : 107,9
km total : 1281
départ / arrivée : 6 : 35 / 14 : 30
temps déplacement : 6 : 29
vitesse moyenne : 16,7
vitesse maximale : 63

Litchfield

Pont couvert à Fort-Coulonges

Mercredi > Litchfield – 95 km
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Toute la nuit, de petites averses se sont succédé, et il pleut encore quand je me lève vers 7 h. Il fait 24° dans la tente, une nuit exceptionnellement chaude. Je profite de l’occasion et de la lumière pour travailler à mon journal. Selon la météo, la pluie devrait cesser pour revenir en soirée.

Un peu plus tard, comme prévu, il y a même un peu de soleil. À la suite de l’orage d’hier soir, la tente est pleine de sable, un ennemi mortel pour elle. Je la nettoie le mieux possible, mais il en reste quand je la range, et le double toit est bien mouillé.

Après une bonne montée et la traversée de la base militaire, je retrouve la route 17 pour quelques kilomètres un peu stressants. Une petite route vers la gauche, bien plus agréable, me mène vers Pembroke et sa rue commerciale assez encombrée.

Intersection : il y a une piste cyclable toute neuve, que je prends sans hésiter. L’Algonquin Trail longe la rivière en toute quiétude jusqu’au pont interprovincial. Bonheur !

Il est un peu passé midi quand je reviens au Québec, plus précisément à l’Île aux Allumettes. Mais la Route Verte quitte la 148 assez rapidement.

Une jeune femme à vélo s’y engage en même temps que moi. Nous pédalons ensemble sur près de 20 km. Bien sûr, Sarah est sans bagages, mais ça ne paraît que lors des montées. Ingénieure habitant près d’Ottawa, elle connaît bien la région car sa famille en est originaire. C’est très beau malgré le temps lourd et chaud.

Après Waltham, je suis de nouveau seul, car Sarah est de retour à sa maison de vacances, dans ce village sans Internet ni réseau cellulaire. Je tente de prendre la piste cyclable. J’y croise deux membres d’une espèce rare : des cyclotouristes. Réjean est venu de Saint-Jean-d’Iberville ; Donald s’en va au Mexique en passant par l’ouest canadien. Ils se sont croisés par hasard et font un bout de chemin ensemble. Nous ne discutons pas longtemps, la faune locale étant portée à profiter de la situation. Même si c’est toujours beau, je ne suis pas assez rapide pour échapper aux mouches à chevreuil, alors dès que possible je me réfugie sur la 148.

À Fort-Coulonges, je prolonge une pause pour laisser passer quelques gouttes de pluie tout en admirant le splendide pont couvert. Après une épicerie, je tente à nouveau la piste cyclable, et les mouches sont encore plus nombreuses et voraces. C’est concluant : je prends un abonnement pour la 148.

À Litchfield, il y a une halte routière hors normes mais bien intéressante pour moi : non seulement le camping n’y est pas interdit, mais il y a des toilettes, de l’eau potable, des jeux d’eau pour enfants et un abri assez grand pour quatre tables à pique-nique. C’est le pactole : je m’installe.

Il vente et c’est chaud, donc je fais sécher ma tente bien attachée avant de la ranger propre et sans l’humidité restante de la nuit dernière. Les jeux d’eau me servent comme douche, j’en ressors trempé et ragaillardi.

Évidemment, des gens sont de passage. Quand j’arrive, j’y rencontre Dany et ses fils Manny, 8 ans, et Matis, 5 ans. Après une belle conversation, ils repartent en voiture électrique. Plus tard, Steve vient manger son repas-minute. Retraité de l’industrie nucléaire, il est très insatisfait de sa voiture hybride toute récente et lorgne vers l’électrique lui aussi. Je peux lui faire part de ma très positive expérience avec cette technologie.

À la brunante, je monte ma tente très solidement, sur la dalle de béton entre des boulons fixant les tables et un poteau soutenant le toit. Le vent est vraiment fort et des orages violents se préparent pour cette nuit. Avantage inestimable : en plus de la toile et du moustiquaire, il y a un toit de tôle au-dessus de moi. Je range tout bien soigneusement et je disparais pour la nuit. Elle sera chaude : il fait 27° sous mon petit abri de toile.

km jour : 96,9
km total : 1173
départ / arrivée : 10 : 00 / 17 : 45
temps déplacement : 5 : 31
vitesse moyenne : 17,6
vitesse maximale : 48

Petawawa

Bon moment sur la route 17

Mardi > Petawawa – 145 km
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Ce matin, je me lève tôt car je sais que la grosse chaleur sera à nouveau de la partie. Quittant le camping un peu avant 7 h 30, je constate avec joie que l’épicerie est déjà ouverte. C’est donc bien chargé de bouffe et d’eau que j’amorce la première longue montée d’une journée qui n’en manque pas.

Le ciel est parfaitement dégagé et le soleil chauffe déjà. Le vent est de dos et les mouches sont heureusement rares, ce qui facilite les choses. La route 17, que je prévois suivre jusqu’au retour au Québec, est large et facile, mais sans accotements dignes de ce nom.

Heureusement, la circulation est faible ce matin, ce qui laisse suffisamment de place pour tout le monde. Une particularité : il y a des bandes rugueuses au centre de la route, et parfois sur l’accotement, ce qui rend les véhicules très bruyants quand ils s’écartent pour me dépasser et me rend plus complexe de leur laisser de la place.

C’est quand même monotone, car il y a peu à voir à part les montées, les descentes et des arbres. Une belle descente très rapide – 67 km/h – permet d’entrevoir l’Outaouais, superbe, à Deux-Rivières. Une jeune femme me fait un premier plein d’eau, j’ai décidé de ne pas laisser mes réserves trop baisser.

C’est reparti dans les hauteurs. Je dîne près du terrain de sport de Stonecliffe, bien assis, bien à l’ombre. Même là, mon thermomètre refuse de descendre plus bas que 32°, c’est vraiment chaud. Avec des températures de 40° à 47°, l’Europe doit souffrir. Je peux faire un autre plein d’eau à l’édifice municipal avant de repartir.

Plus la journée avance, plus c’est chaud. Vers la fin de Laurentian Hills, un couple m’interpelle pour m’offrir de l’eau, avec glaçons en prime. Rodney et Darla sont très accueillants et sympathiques.

À partir de Deep River, la circulation devient assez intense, ce qui implique une bonne vigilance. Pour laisser la chaussée aux gros véhicules, je fais de régulières visites préventives de l’accotement. Celui-ci étant très mou, je dois anticiper en freinant sur la chaussée pour arriver lentement dans le gravier qui m’arrête, le tout sans tomber. Succès.

Après Chalk River, la route traverse une base militaire pendant bien des kilomètres. C’est un endroit peu approprié pour le camping sauvage. J’arrive enfin à Petawawa, bien plus loin que mon objectif initial.

Il y a un camping, mais aussi des travaux qui obligent à un détour un peu exotique par la base militaire. Une jeune femme qui promène son chien complète les informations dans un excellent français – elle vient de Tracadie, en Acadie. Je finis par arriver après plus de 145 km. C’est assez pour aujourd’hui.

À la guérite du camping, personne. Il faut appeler un homme qui me donne les indications requises et m’offre le demi tarif pour cyclistes, une idée appréciée. Je me dirige vers mon site, juste à  côté d’une magnifique plage sur la rivière Outaouais. J’échange donc la douche pour une brève baignade, car l’orage menace. J’ai juste le temps de cuire mon souper avant qu’un déluge accompagné d’éclairs et de gros vents déferle sur le camping. Je mange donc dans mon précieux vestibule, et la soirée se passe sous la tente, toujours bien étanche quand elle est bien montée. Malgré la pluie, la nuit s’annonce chaude.

km jour : 145,7
km total : 1076
départ / arrivée : 7 : 20 / 18 : 45
temps déplacement : 8 : 25
vitesse moyenne : 17,3
vitesse maximale : 67
camping : 20$

Mattawa

Premiers tours de roue en Ontario

Lundi > Mattawa – 135 km
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Lever vers 7 h, je prends la route peu après 8 h 15, selon un horaire bien établi. Comme prévu, belle journée caniculaire en vue.

Le début du trajet est agréable : la route monte et descend en forêt, une constance, mais il y a peu de circulation et l’accotement est bon. C’est en général rapide, avec une descente à 61 km/h, un record jusqu’ici pour ce voyage. En revanche, aucune construction en vue jusqu’au village, 40 km plus loin.

En arrivant à Témiscaming, il y a une piste cyclable asphaltée. C’est, comme souvent, une ancienne emprise ferroviaire, mais ici un véritable délice qui suit un lac puis le ruisseau Gordon.

J’y croise le bureau d’information touristique, pour le plein d’eau, puis de belles grosses chutes, un pont couvert de tricot, une passerelle dans un gros tuyau, et j’arrive à la fin de la route 101 et donc au barrage qui marque la frontière entre le Québec et l’Ontario. Je mange près de la rivière dans un parc côté Québec avant de traverser.

Pour quelques kilomètres, la route 63, vers North Bay, longe la rivière. C’est superbe, mais ça ne dure pas. Virage à droite, longue montée suffocante sous la chaleur, il faut avancer entre forêt, marais et travaux, avec une circulation assez présente et aucune maison après un dernier hameau.

Comme prévu, je tourne sur la 533, petite route sans marquage mais agréable à circuler au milieu de la forêt. Elle a de belles qualités, la première étant que les voitures y sont très rares, mais j’ai deux sources de stress.

Dès que je ralentis, des escadrilles de mouches partent à l’assaut, essayant de prendre un peu de mon sang au péril de leur vie et de mon équilibre mental. Aussi, et surtout, je n’ai plus assez d’eau pour rejoindre le prochain village, car avec la chaleur de plus de 30° – j’ai vu plus de 40° sur mon thermomètre ! – je dois boire très régulièrement. Un véhicule s’arrête pour autre chose, je demande et le conducteur me donne deux bouteilles bien fraîches, sorties tout droit de sa glacière. Merci, plus de souci.

Je croise un homme à pieds. Jérôme, tête d’intello grano avec sa longue barbe poivre et sel et ses petites lunettes, marche sans domicile depuis quelques années, selon ses dires. Il parle d’un ton posé, mais visiblement ses réflexions tournent en boucle dans sa tête et ses affirmations sont étranges. Par exemple, il considère que la hausse du taux de CO2 est bénéfique pour les plantes et que le chiffre étant petit c’est sans importance… Douteux quand l’Europe cuit et que la Californie flambe. Il est aussi contre les vaccins avec des arguments aussi fumeux. Comme il manque de nourriture, je lui donne deux bagels et une conserve de poisson avant de poursuivre ma route.

J’arrive enfin à Mattawa, très joli village au confluent de la rivière homonyme et de l’Outaouais. Au camping, où je suis accueilli par Kieran, un jeune franco-ontarien d’environ 11 ans, ma tente est au bord de la rivière. Luxe rare, je termine mon repas avec une excellente crème glacée avant de passer à un sommeil bien mérité.

km jour : 134,3
km total : 931
départ / arrivée : 8 : 20 / 18 : 45
temps déplacement : 8 : 03
vitesse moyenne : 16,7
vitesse maximale : 63
camping : 40$

Laniel

Route 101

Dimanche > Laniel – 45 km
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Excellente nuit, avec le confort et la joie de la rencontre. Nous nous rejoignons vers 9 h pour un excellent petit déjeuner avec œufs, patates, rôties de pain maison et gelée de groseilles. Un peu différent de mon ordinaire.

Francine me fait une offre impossible à refuser : une visite de l’atelier, un génial bric-à-brac créatif. C’est triste de constater que plusieurs œuvres extérieures ont été vandalisées, mais le dynamisme de l’endroit est réjouissant.

Alors que je me prépare – il faut bien partir un jour… –, David m’annonce que la boutique de location d’embarcations à deux pas d’ici vends des bouteilles de vélo. Problème résolu. Il est quand même plus de 11 h quand je quitte ces nouveaux amis.

La pause achat de bouteille se prolonge un peu : le terminal de paiement a besoin de temps pour s’initialiser, mais surtout Ange, la préposée qui vient de finir son secondaire, partage ses projets de vie et les questionnements associés. J’arrive à l’épicerie un peu avant midi, soit dix minutes avant  l’ouverture. J’ai le temps de rappeler mon ami Philippe, qui est avec plusieurs autres de nos amis communs. Intéressant appel conférence. Il est donc près de 12 h 30 quand je pars pour vrai.

Aujourd’hui, beaux paysages, chaleur intense – officiellement 30°, 39° à mon thermomètre –, grosses montées et descentes, moyenne très lente, réserves d’eau qui baissent à vue d’œil… Je n’irai pas très loin. Je prends le temps de bien dîner à une halte routière sur le bord du lac, puis j’avance patiemment et prudemment car il n’y a presque jamais d’accotement.

En fin d’après-midi, j’arrive au poste d’accueil du Parc Opémican. Malgré les efforts de Célia, la préposée, aucun scénario ne fonctionne pour moi : il faudrait aller bien trop loin ou portager puis avironner un canot de location avec mon matériel pour atteindre un camping. C’est pas vraiment raisonnable. Je me rabats donc sur le camping local.

Le terrain est surchauffé par le soleil cuisant, mais je peux bien m’installer. Les douches sont modernes et bien réconfortantes, le souper est bon, puis comme souvent je me réfugie dans ma tente pour écrire. À 20 h 30, il y fait encore 27° : nuit trop chaude en perspective, et demain s’annonce encore pire… Ouf !

km jour : 47,0
km total : 796
départ / arrivée : 12 : 30 / 17 : 00
temps déplacement : 3 : 10
vitesse moyenne : 14,9
vitesse maximale : 54
camping : 23 $

Ville-Marie

Lac Témiscamingue

Samedi > Ville-Marie – 120 km
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Site idéal pour les mouches, correct pour dormir. Je me lève relativement tard, soit vers 7 h 30. Je prépare tout dans la tente, et j’en sors avec l’armure pour charger le vélo et m’enfuir loin des moustiques et associés. Je prends le petit déjeuner à Montbéliard, soit après 15 km.

Il fait beau et chaud, le vent souffle mais ne dérange pas beaucoup. La route est vallonnée, avec quelques fermes à proximité des rares villages et beaucoup de forêts. L’accortement est large mais pas toujours en bon état, c’est sans gravité car la circulation est très faible. Les villages d’ici ont une toponymie particulière, plus proche de certaines régions françaises et moins collée au répertoire des saints.

Étonnamment dans ce pays de lacs, l’eau des villages n’est pas potable. C’est donc plus compliqué de faire le plein alors que ma consommation est exceptionnellement élevée à cause de la chaleur. Distraction : à Rollet, j’oublie ma troisième bouteille dans un dépanneur, il faudra la remplacer rapidement. Alors que je passe près de Rémigny, un gentil agriculteur remplit mes bouteilles restantes.

À Angliers, la route passe sur un barrage au débit important : le Lac des Quinze qui s’y jette est un élargissement de la Rivière des Outaouais.

Ici, j’ai un choix à faire : je peux poursuivre sur la route 391 ou prendre La ligne du Mocassin, une ancienne emprise ferroviaire convertie en piste cyclable. Dans le guide, un avertissement : vélo hybride ou de montagne conseillé. Est-ce pour moi ? Sous les conseils d’un cycliste d’ici, je m’y engage. Bon choix.

Évidemment, pas de voitures, mais aussi de jolis paysages, souvent de l’ombre, des haltes régulières. Bon, il faut faire un peu de slalom entre des creux, mais ça avance très bien.

À l’une des haltes, je rencontre un équipage inhabituel : Francis et Stéphanie, de Évain (Rouyn-Noranda), transportent deux poussettes, l’une pour leur fils Félix, près de deux ans, l’autre pour leur matériel de camping. Ils ont choisi de marcher trois jours entre Angliers et Ville-Marie. La rencontre est si intéressante qu’elle se prolonge bien plus qu’anticipé.

Je quitte la piste à la hauteur de Lorrainville : je n’ai presque plus d’eau et c’est plus court pour rejoindre Ville-Marie. La descente vers cette petite ville est impressionnante, avec le lac Témiscamingue en arrière-plan. Je me rends au centre-ville pour aller au terminus officiel de la Route Verte 2, marqué par un monument.

Il est temps de trouver un camping. Alors que je consulte mes cartes, un voisin sort, puis sa mère nous rejoint. La locataire du sous-sol vient tout juste de déménager, ils m’offrent le logement pour la nuit. Personne ne s’y attendait, mais c’est le prélude d’une très belle rencontre.

Après une visite sur le bord de l’eau, je m’installe, prends une douche et mange avant de rejoindre David et Francine, mes hôtes. Ils sont très agréables malgré certains coups du sort : elle a perdu un conjoint, il ne travaille plus car il a perdu l’usage de son bras droit… et il fume comme un engin, heureusement à distance. 

Francine a exercé de nombreux métiers pour élever seule quatre enfants, elle a acheté la maison pour presque rien et l’a reconstruite de fonds en combles. Cette passionnée est officiellement à la retraite mais bouillonne de projets, en particulier artistiques. Avec quelques collègues, elle anime un atelier où les talents ont un espace pour s’exprimer. La maison est habitée d’œuvres d’art.

Il y a aussi une vieille guitare désaccordée dont une corde est brisée. Je réussis à la remettre en état et nous passons une belle veillée en musique et en souvenirs de voyages. Il est passé une heure du matin quand nous nous décidons à aller dormir.

km jour : 118,4
km total : 749
départ / arrivée : 8 : 15 / 18 : 30
temps déplacement : 6 : 52
vitesse moyenne : 17,2
vitesse maximale : 53

Rouyn-Noranda

Au cœur de la ville, une entreprise…

Vendredi > Arntfield (Rouyn-Noranda) – 85 km
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Nous nous étions couchés un peu tard, le lever est à l’avenant. Levé vers 8 h, je suis le premier. Je prépare mon matériel et je commence le journal d’hier alors que mes amis émergent tranquillement.

Petit déjeuner assez génial avec crêpes, sirop d’érable et, bien sûr, foison de bleuets frais. Miam ! Il reste quelques petits bricolages à compléter avec Jean-Luc, puis je me prépare pour partir vers 11 h. Au revoir, amis !

Ce matin, c’est chaud et très ensoleillé. La route 395 est toujours tranquille et agréable, mais elle se termine à la 117, itinéraire obligé. Jusqu’à Rouyn-Noranda, il s’agit d’avancer vent de face, donc pas mal lentement, au milieu de la forêt. Si ce n’était des jardins de fleurs sauvages qui égaient les bas-côtés, ce serait vraiment long et morne.

Sauf qu’il y a une longue zone de travaux à négocier prudemment. L’accotement est, disons, variable. Ce n’est plus du terrain plat, il faut jouer des dérailleurs et la vitesse varie énormément en fonction du relief.

Je mange à l’entrée de l’aéroport. Un couple de retraités de Ville-Marie vont retourner un petit-fils de 5 ans à la maman, ils ont rendez-vous ici. Intéressante causette. Je vois passer mon premier cyclotouriste bien chargé, mais lui ne me voit pas.

En arrivant à Rouyn-Noranda, j’arrête à l’info touriste pour faire le plein d’eau, puis à l’épicerie. Sur une piste cyclable, un homme en quadriporteur échappe sans s’en apercevoir un de ses quatre paquets de six bouteilles de Pepsi. Aucune chance que je garde ce produit avec moi. Je les prends et les lui apporte, je les fixe tant bien que mal à son véhicule, c’est une autre belle rencontre.

Je quitte la ville pour reprendre la 117, ici un peu plus habitée et toujours envahie de nombreux véhicules, en vaste majorité des camionnettes. Bonjour les problèmes environnementaux ! Ici, la 117 nord a une double identité puisqu’elle est aussi la 101 sud. Ces routes savent-elles où elles vont ?

Après quelques kilomètres, les deux routes se séparent, c’est ici que je quitte pour de bon la 117. J’avais décidé de fêter ça avec quelques fruits. Il y a justement une belle halte routière près d’un lac. J’y aurais volontiers campé, mais la chose est malheureusement interdite. Après les fruits, je reprends la route 101. Pas bien loin, j’entre dans le bois. L’emplacement est bon, discret, rempli de bleuets et de moustiques. Je mange à toute vitesse et je me réfugie dans la tente pour écrire bien à l’abri.

Le ciel est plus gris, mais pas de pluie en vue pour le moment. La nuit sera simplement moins froide. Peu après 20 h, le journal est à jour, la soirée sera tranquille. Demain, j’ai hâte de découvrir le Témiscamingue, une région dont on me dit beaucoup de bien. À suivre.

km jour : 82,7
km total : 631
départ / arrivée : 11 : 00 / 18 : 40
temps déplacement : 5 : 22
vitesse moyenne : 15,4
vitesse maximale : 45

Preissac

Lac Chassignolle

Jeudi > Preissac – 40 km
Sommaire et photos

Comme toujours, nuit très calme et pas mal fraîche : je vois du 9° au thermomètre. Je me lève vers 9 h 15 et je me prépare rapidement, partant à 9 h sans avoir déjeuné. Je préfère que les moustiques aussi soient à jeun.

Quelques kilomètres plus loin, j’arrête près de l’église de Sainte-Gertrude-Manneville pour manger plus calmement en compagnie d’un minou curieux. L’accueillante Colette, bénévole à la paroisse, me permet d’utiliser les toilettes, ce qui est très apprécié. Je repars vers 10 h sous une température parfaite.

Le trajet est facile et agréable : la route est belle, souvent asphaltée récemment, légèrement vallonnée, le vent n’est enfin plus dans ma face, tout va bien. À noter sur le trajet : l’apparition fugace d’un grand héron qui s’envole d’un barrage de castor, les rapides aux abords bien aménagés à l’entrée du village, l’immense lac Preissac que je longe un bon bout de temps, et la tour d’observation de 20 m en haut d’une bonne montée.

Après les 90 marches, la vue s’ouvre sur un splendide horizon de lacs et de forêts. Quelques minutes plus tard, après une rapide descente et un peu de gravier, j’arrive chez mes amis.

À ce charmant chalet au lac Chassignolle, je retrouve Jean-Luc et Dominique ainsi que leur fille Emmanuelle, de retour d’un séjour de deux ans en Allemagne marqué par une leucémie heureusement guérie. Tous sont de très bonne humeur dans ce petit coin de paradis, mais la journée est très occupée pour eux : ils font construire un nouveau chalet à côté de l’ancien, trop petit pour les besoins actuels, ils attendent une livraison de meubles et la prise d’eau dans le lac a besoin d’une réparation. Il y a donc pas mal de va et vient.

Ça n’empêche pas de bien profiter de la baignade avant un excellent dîner entre amis. En après-midi, Jean-Luc et Dominique sont pas mal occupés avec les travaux du futur chalet, discutant avec l’entrepreneur et l’architecte. Pendant ce temps, je suis surtout avec Emmanuelle. Comme elle est enseignante au primaire et franchement passionnée, c’est très intéressant.

Plus tard, deux jeunes costauds viennent livrer les meubles. Donc, plus rien ne nous retient au chalet, nous allons non loin pour une première et abondante récolte de bleuets sauvages. Ils sont savoureux, mais c’est également l’opinion des moustiques à notre sujet…

Au retour, baignade dans le lac, marche sur la plage et douche. Pendant qu’une équipe s’active pour le repas, une autre – Jean-Luc et moi – s’occupe de déballer et de monter les meubles, une opération pas si simple. Il est plus de 21 h et le soleil se couche sur un lac splendide quand tout est complété. Il est donc assez tard quand nous nous mettons à table.

Les conversations sont enjouées, mais le sujet n’est pas si rigolo : il a été vraiment compliqué pour Jean-Luc et Dominique d’aller au chevet d’Emmanuelle en Allemagne alors que la pandémie battait son plein. Disons que ça a été un parcours administratif à obstacles… Tout s’est finalement arrangé, et surtout l’essentiel, la santé d’Emmanuelle.

Dominique a au chalet sa vielle guitare, une belle Kamouraska très agréable au son et au toucher. C’est donc avec le carnet de chant qui est en mémoire sur mon ordinateur que cette belle journée se termine. Il est plus de minuit quand nous rejoignons nos quartiers de nuit.

km jour : 38,9
km total : 548
départ / arrivée : 9 : 00 / 12 : 20
temps déplacement : 2 : 05
vitesse moyenne : 18,7
vitesse maximale : 53