Litchfield

Pont couvert à Fort-Coulonges

Mercredi > Litchfield – 95 km
Sommaire et photos

Toute la nuit, de petites averses se sont succédé, et il pleut encore quand je me lève vers 7 h. Il fait 24° dans la tente, une nuit exceptionnellement chaude. Je profite de l’occasion et de la lumière pour travailler à mon journal. Selon la météo, la pluie devrait cesser pour revenir en soirée.

Un peu plus tard, comme prévu, il y a même un peu de soleil. À la suite de l’orage d’hier soir, la tente est pleine de sable, un ennemi mortel pour elle. Je la nettoie le mieux possible, mais il en reste quand je la range, et le double toit est bien mouillé.

Après une bonne montée et la traversée de la base militaire, je retrouve la route 17 pour quelques kilomètres un peu stressants. Une petite route vers la gauche, bien plus agréable, me mène vers Pembroke et sa rue commerciale assez encombrée.

Intersection : il y a une piste cyclable toute neuve, que je prends sans hésiter. L’Algonquin Trail longe la rivière en toute quiétude jusqu’au pont interprovincial. Bonheur !

Il est un peu passé midi quand je reviens au Québec, plus précisément à l’Île aux Allumettes. Mais la Route Verte quitte la 148 assez rapidement.

Une jeune femme à vélo s’y engage en même temps que moi. Nous pédalons ensemble sur près de 20 km. Bien sûr, Sarah est sans bagages, mais ça ne paraît que lors des montées. Ingénieure habitant près d’Ottawa, elle connaît bien la région car sa famille en est originaire. C’est très beau malgré le temps lourd et chaud.

Après Waltham, je suis de nouveau seul, car Sarah est de retour à sa maison de vacances, dans ce village sans Internet ni réseau cellulaire. Je tente de prendre la piste cyclable. J’y croise deux membres d’une espèce rare : des cyclotouristes. Réjean est venu de Saint-Jean-d’Iberville ; Donald s’en va au Mexique en passant par l’ouest canadien. Ils se sont croisés par hasard et font un bout de chemin ensemble. Nous ne discutons pas longtemps, la faune locale étant portée à profiter de la situation. Même si c’est toujours beau, je ne suis pas assez rapide pour échapper aux mouches à chevreuil, alors dès que possible je me réfugie sur la 148.

À Fort-Coulonges, je prolonge une pause pour laisser passer quelques gouttes de pluie tout en admirant le splendide pont couvert. Après une épicerie, je tente à nouveau la piste cyclable, et les mouches sont encore plus nombreuses et voraces. C’est concluant : je prends un abonnement pour la 148.

À Litchfield, il y a une halte routière hors normes mais bien intéressante pour moi : non seulement le camping n’y est pas interdit, mais il y a des toilettes, de l’eau potable, des jeux d’eau pour enfants et un abri assez grand pour quatre tables à pique-nique. C’est le pactole : je m’installe.

Il vente et c’est chaud, donc je fais sécher ma tente bien attachée avant de la ranger propre et sans l’humidité restante de la nuit dernière. Les jeux d’eau me servent comme douche, j’en ressors trempé et ragaillardi.

Évidemment, des gens sont de passage. Quand j’arrive, j’y rencontre Dany et ses fils Manny, 8 ans, et Matis, 5 ans. Après une belle conversation, ils repartent en voiture électrique. Plus tard, Steve vient manger son repas-minute. Retraité de l’industrie nucléaire, il est très insatisfait de sa voiture hybride toute récente et lorgne vers l’électrique lui aussi. Je peux lui faire part de ma très positive expérience avec cette technologie.

À la brunante, je monte ma tente très solidement, sur la dalle de béton entre des boulons fixant les tables et un poteau soutenant le toit. Le vent est vraiment fort et des orages violents se préparent pour cette nuit. Avantage inestimable : en plus de la toile et du moustiquaire, il y a un toit de tôle au-dessus de moi. Je range tout bien soigneusement et je disparais pour la nuit. Elle sera chaude : il fait 27° sous mon petit abri de toile.

km jour : 96,9
km total : 1173
départ / arrivée : 10 : 00 / 17 : 45
temps déplacement : 5 : 31
vitesse moyenne : 17,6
vitesse maximale : 48