Remonter la Chaudière

Rivière Chaudière

2017-08-02 > Lac-Mégantic – 105 km
Sommaire

Mercredi. Nuit très calme, malgré la route à proximité : le son en est coupé par la maison, et la nuit les autos dorment aussi. La dalle de béton sous la tente est restée tiède toute la nuit, me chauffant à travers le matelas alors que l’air était plus froid. Ayant bien dormi, je suis debout un peu avant 5 h 30 et je prends la route un peu plus d’une heure plus tard. Mes hôtes sont debout et nous nous saluons. Très bel accueil.

Comme souvent le matin, c’est frais pour un temps. Sous un ciel sans nuage et le bas soleil, les paysages en douces courbes de la Beauce sont magnifiés. Après un bout sur route et une bonne colline, je retrouve une piste cyclable qui franchit la Chaudière par un beau pont couvert, puis en longue le cours jusqu’à Saint-Georges.

C’est l’heure d’une petite épicerie, toujours un peu complexe avec un vélo chargé que je ne peux pas laisser dehors sans surveillance. Avec la bonne volonté des gens, ça s’arrange toujours.

La ville est très accueillante en général, et s’occupe bien des cyclistes. En prime, il y a un piano public et une armoire pour échanger des livres. Belles idées.

Après Saint-Georges, il n’y a plus d’aménagement cyclable mais l’accotement pavé est devenu une norme appréciée et améliore la sécurité de tous.

Maintenant, le soleil frappe fort. Il y a quelques montées, plus nombreuses et importantes au fur à mesure que la journée avance. Je croise François, cyclo-campeur qui retourne vers Québec après une boucle d’une dizaine de jours. Espèce rare et agréable.

En début d’après-midi, les nuages deviennent plus nombreux, on voit la pluie sous certains d’entre eux dans les montagnes au sud. Quand la route quitte la rivière par une longue montée, quelques gouttes deviennent une bonne averse. Je me réfugie sous un abri d’auto attenant à une maison apparemment déserte.

Je sonne, pas de réponse. Quelques minutes plus tard, un homme arrive avec son fils. Il reste pour discuter un peu, jusqu’à la fin de la pluie. La pause dure 20 minutes. Plus loin, ma réserve d’eau baisse dangereusement. Un homme arrive en voiture, je lui demande un plein de bouteilles. Il procède avec grande gentillesse, puis entreprends de me raconter de bons pans de sa vie. À la suite d’un accident de VTT l’hiver dernier, il doit renoncer à beaucoup de ce qu’il aimait… et les questions de sens émergent. Échange très intéressant.

Encore quelques montées, puis une descente me mène au village de Lac-Mégantic. Je passe à l’épicerie, puis je me retrouve sur les lieux de la catastrophe ferroviaire de 2013 qui a réduit en cendres le centre-ville et emporté 47 vies. La reconstruction avance, mais le cœur de la ville reste artificiel et le sinistre train circule encore sur les lieux du drame. Heureusement, le magnifique lac apporte sa beauté et sa sérénité.

Quelques bonnes montées bien abruptes, et j’arrive chez Mario et Aline, absents aujourd’hui. Mais mon frère Gaétan avait bien organisé mon hébergement. Par une série de messages texte, il m’indique que je pourrai dormir dans la cabane à sucre, à l’autre bout du grand terrain. Je m’y rends en suivant les indications, trouve la clef et entre.

C’est vraiment parfait, comme un chalet en plein bois. Il y a des meubles, l’eau courante, l’électricité, une chambre en mezzanine, de l’espace, pas de douche mais un toit, bien utile alors qu’une ligne d’orages devrait passer pendant la nuit. Le luxe !

Je m’installe, cuisine mon souper, et commence la mise à jour du journal. Je ne réussis pas à le compléter, le sommeil a le dessus sur toute autre activité. Donc, dodo.

Statistiques
km jour : 105,9
km total : 1352
départ / arrivée : 6: 40 > 19 : 10
temps déplacement : 7 : 32
vitesse moyenne : 14,0
vitesse maximale : 62,2