L’Île calme

Sur la digue de Port-Meunier

Anticosti
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La nuit a été calme, fraîche et confortable, tous sont remis de la journée d’hier. À 9 h, je pars pour le village avec ma guitare : j’y retrouve Alain à l’église pour préparer la messe. Jeanne et Francine, les deux religieuses responsables de la paroisse, nous y accueillent. Pour  elles, la messe est un bonheur et une exception, car il n’y a pas de prêtre résident et aucun n’y est venu depuis belle lurette. Elles nous laissent le champ libre pour l’animation.

Bientôt, notre petite communauté se joint à celle de l’île pour une célébration assez intime – nous sommes 17 personnes – et très belle. Laurent, un touriste de Laval, vient nous rencontrer. Surprise : il a sur son téléphone une vidéo prise dans sa paroisse, avec un certain Réal à la guitare. Le monde est petit.

Une partie de la journée est utilisée pour explorer les environs, mais aussi pour envahir le kiosque d’information touristique et partir à la chasse aux voitures de location. Quatre entreprises offrent le service, et, miracle, nous trouvons deux voitures libres pour ce mercredi, les dernières chez deux entreprises différentes. Après caucus, nous réservons. Tout se conclura en après-midi sur le quai, puisque le passage du Bella-Desgagné est un rendez-vous incontournable.

Nous assistons à l’arrivée du mastodonte, tout près de nos petits bateaux, puis au ballet des containers qui sont déchargés et chargés avec toutes les denrées nécessaires, tout comme de nombreux véhicules et deux remorques de 45 pieds. Tout un spectacle !

Il est déjà temps de préparer le repas. J’avais prévu un menu camping à cuire sur braise, mais la pluie est au rendez-vous. Il y a un coin pique-nique avec foyer sur la digue, à environ 500 m des bateaux. Après quelques préparatifs à bord, c’est là que l’équipe se rend pour partir un feu sous la pluie, puis cuire les papillotes de papier d’aluminium tant bien que mal. Alors qu’une partie du repas est de retour sur le bateau, nous voyons se dessiner une barre dorée à l’ouest.

Tous reviennent au coin pique-nique pour le plat principal, saumon d’épicerie et truites de Benoît avec nouilles au beurre à l’ail. Malgré la cuisson erratique, c’est délicieux.

Pour le dessert, je prépare un délice avec Alice : ma classique sauce chaude aux fruits sur gâteau. C’est presque prêt quand ma cartouche de gaz s’éteint, faute de carburant, mais le résultat est comme prévu très apprécié, au point qu’il n’en reste rien. Ma réputation de cuisinier est faite.

Entre temps, le ciel s’est dégagé et nous offre un superbe coucher de soleil sur la baie. Nous nous rassemblons autour du feu avec guitare et carnets de chants jusqu’au dodo. Soirée fraîche mais parfaite pour nous, qui formons déjà une belle communauté.