Retour à la maison

La maison, c’est par où ?

2017-08-07 > Montréal – 115 km
Sommaire

Lundi. Levé tôt, comme d’habitude en camping, je pars tôt, même si je prends mon temps : c’est déjà la dernière journée de voyage pour cet été.

Ce matin, c’est frais et confortable, mais surtout couvert. Pour les dix premiers kilomètres, je roule sur de routes de campagne aussi désertes que le camping lors de mon départ. Grâce à ma carte assez détaillée, je rejoins facilement la Montérégiade, un segment de la Route Verte qui relie toutes les régions du Québec.

Établie sur l’emprise d’une ancienne voie de chemin de fer, la piste est facile et jolie, malgré qu’elle soit en poussière de roche. C’est simplement moins rapide. J’apprécie particulièrement de circuler entre cultures et nature, parfois dans de véritables tunnels d’arbres. En arrivant à Saint-Jean-d’Iberville, je redécouvre l’environnement urbain, mais pour peu de temps. Le trajet vers Chambly est magnifique : c’est toujours de la poussière de roche, mais le long du canal de Chambly, loin de voitures.

Il y a plusieurs marcheurs, coureurs et cyclistes : en particulier, j’y rencontre Jorg, d’Edmonton, Alberta, qui traverse le Canada à vélo et parle bien français. Arrivé hier au Québec, il ne connaît pas les itinéraires possibles. Nous en discutons, je lui donne une carte du secteur vers lequel il se dirige et nous prenons une photo à deux. Belle rencontre.

Je mange à Chambly, où je rencontre Olivier et Mara, deux jeunes cyclistes de retour de Burlington, Vermont.

Suivant toujours la Route Verte, je traverse Carignan et entre dans Longueuil. Comme la piste va trop vers l’est, je la quitte pour me diriger approximativement vers le pont Victoria. Je retrouve des pistes cyclables, passant par hasard devant la maison de mes amis Jean-Luc et Dominique, absents.

Une succession de passerelles donne accès à la digue de la voie maritime, chemin obligé pour rejoindre l’estacade du Pont Champlain. Mais la grille est cadenassée : le pont-levis est remonté afin de permettre le passage d’un gros navire vers l’écluse. Si les voitures disposent d’une alternative, les cyclistes n’ont qu’à attendre, une bonne demi-heure cette fois-ci. Je sors mon ordinateur pour travailler un peu sur le journal.

Ayant repris ma route après le passage du bateau, je m’arrête à nouveau pour réparer une crevaison, pas pour moi mais pour un homme ayant encore plusieurs kilomètres à parcourir. Il en est très reconnaissant.

Le chantier du nouveau pont Champlain avance. C’est assez spectaculaire. Comme les constructeurs utilisent l’estacade, une passerelle pour vélos a été construite pour permettre notre passage. Bon point. Et c’est une traversée spectaculaire, offrant de belles vues sur la ville.

L’entrée sur l’île de Montréal est également conditionnée par le chantier : la piste temporaire circule entre machines, constructions et entreposages.

À partir de Verdun, je progresse tranquillement sur les berges du Saint-Laurent. Les vélos et marcheurs sont nombreux, les vues sont belles, c’est agréable même si le ciel se couvre à nouveau.

En arrivant à Dorval, deux jeunes cyclistes ont visiblement un problème mécanique. Pour cause : le dérailleur du vélo de Frédéric est tout tordu. Je sors ma trousse de mécanique et replace les choses temporairement pour leur permettre de rentrer à la maison. Lui et Élodie, qui l’accompagne, sont bien contents.

La ville de Dorval est envahie de cônes orange. Je réussis à me sortir de ce labyrinthe et retrouve le chemin que j’emprunte régulièrement pour revenir du travail. Des automobilistes impatients ne comprennent pas pourquoi je roule sur la route – utilisant klaxon et engueulade comme arguments – alors que j’avais expérimenté un partage harmonieux de la route pendant tout le voyage. Il reste du travail à faire.

Je suis chez moi peu avant 19 h. Tout est en ordre, si on peut dire, car ma maison est un chantier. Ce sera pour un autre jour. Après près de 1800 kilomètres, mission accomplie. Quel beau voyage ! Le repos sera apprécié, mais je repartirai, pour les rencontres, pour rester vivant et heureux.

Statistiques
km jour : 115,5
km total : 1788
départ / arrivée : 7: 45 > 19 : 00
temps déplacement : 7 : 01
vitesse moyenne : 16,4
vitesse maximale : 27,9