Route 155, en plein bois

Route 155

2017-07-23 > Mashteuiatsh – 135 km
Sommaire

Dimanche. Comme d’habitude, j’ai très bien dormi, mais c’était la nuit la plus froide depuis le départ. J’ai été bien inspiré de choisir un sac de couchage assez chaud pour les circonstances. Confort total.

À mon lever, le paysage est envahi par la brume. Magique. Je me prépare tranquillement, malgré le froid, et je pars peu après 7 h. Mes hôtes semblent encore dans les bras de Morphée.

Je pédale rapidement, je porte un polar, un coupe-vent et des mitaines, sans parvenir à avoir chaud. Il doit bien faire autour de 5°. Mais la brume qui lève tranquillement dessine de splendides paysages alors que je longe la rivière Bostonais et de nombreux lacs.

Pour une bonne partie de la journée, il n’y a rien d’autre à part la route, le relief et les arbres. Petite allure de Côte-Nord. Ça se réchauffe, alors que le ciel offre un mélange de soleil et de nuages. Très clairsemée au début, la circulation devient relativement dense, composée pour une bonne moitié de motos pétaradantes. Encore aujourd’hui, de nombreux véhicules transportent bateaux, quads et roulottes, et parfois l’ensemble complet. La vigilance est de mise, malgré l’accotement.

Dans une courbe, à notre étonnement mutuel, je croise un cyclotouriste. Dan (Daniel) ne travaille que pendant l’hiver et il pédale le reste du temps. Cette année, il a choisi de faire le tour du Québec. Après la Gaspésie et la Côte-Nord – et même Manic-5 –, il se dirige vers l’Abitibi. Tout un numéro !

À partir du Lac des Commissaires, il y a quelques chalets dispersés. Il faut attendre Lac-Bouchette pour retrouver la campagne plutôt que la forêt. Il y a aussi un bureau d’information touristique où je fais une longue pause, réponds à quelques courriels, vérifie la météo – jour de pluie jeudi, beau avant et après – et trie les photos déjà prises. Il faut dire que Marie-Claude, la préposée, est très accueillante, curieuse et volubile. Elle fait gentiment un excellent boulot.

Il me reste encore pas mal de kilomètres à parcourir tout en luttant contre le vent de face et la fatigue. Après une dernière montée bien abrupte, c’est la spectaculaire descente vers Chambord et le le lac Saint-Jean.

La première section de la Véloroute des Bleuets, que je suivrai pour quelques jours, est vraiment jolie. Pour l’essentiel, elle longe la voie de chemin de fer qui longe le lac. Dans la lumière qui descend, c’est splendide.

Roberval se prépare à accueillir les nageurs qui vont traverser le lac en fin de semaine. Je serai déjà loin et je ne les jalouse pas : tout un défi.

Je roule encore un peu, vérifiant mon trajet auprès d’un couple qui prend le frais dehors.

Quand j’arrive au camping de Mashteuiatsh, un territoire Montagnais, l’accueil est très chaleureux. Même si c’est plein, Sonia, la responsable, me trouve un site dans les herbes sur le bord de la splendide plage. De mon sac de couchage, je pourrais voir le coucher de soleil, et je n’entends que le bruit incessant et apaisant des vagues. Il y a aussi des enfants qui jouent… et se parlent en allemand. Quand papa vient les chercher, nous échangeons quelques mots. Daniel habite près de Zurich, en Suisse. Lui et les enfants sont très gentils, la conversation passe du français à l’anglais, avec un peu d’allemand au besoin.

Comme je suis arrivé tard, je n’ai pas beaucoup de temps. Après le montage, le souper et la douche, j’appelle ma sœur Monique. Je vais tenter d’arriver chez elle mercredi soir, afin d’être à l’abri lors de la pluie de jeudi. Il me faudra pédaler sérieusement. En attendant, dodo !

Statistiques
km jour : 134,8
km total : 576
départ / arrivée : 7 :05 > 19 : 45
temps déplacement : 8 : 25
vitesse moyenne : 60,3
vitesse maximale : 15,9
camping : 25 $