Merveilles !

La chute Vauréal

Anticosti
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Si nous nous levons bien tôt, nous quittons vers 6h45, soit plus tard que prévu. Ce matin, il fait encore très beau, même si des averses sont attendues en après-midi.

En sortant du village, petite pause pour changer certains passagers de siège : Gaëlle et Alice réalisent le fantasme de voyager dans la caisse d’un « pick-up », affichant des sourires rayonnants et poussiéreux.

Les distances sont importantes sur l’île, la route de terre est praticable, mais avec des passages plus difficiles. Avec mon précieux chargement, je conduis prudemment, surtout que le vieux camion pas mal abîmé a une tenue de route approximative et des commandes erratiques. Enfin, il roule. Heureusement, le véhicule conduit par Javier est en meilleure condition.

Premier arrêt, après 115 km : le camp Macdonald, poste d’accueil de la Sépaq et site magnifique à l’embouchure d’une rivière.

Changement de garde dans la boîte du camion : c’est maintenant Sahaza qui y accompagne l’infatigable Gaëlle, alors que Alice, dont les cheveux sont passés du brun profond au gris poussière, nous rejoint à l’intérieur. Tout de suite après, petite pause au magnifique phare Macdonald avant de poursuivre le marathon.

Nous arrêtons plusieurs minutes à la chute de la rivière Observation. Cette petite rivière plonge dans un impressionnant canyon qu’elle a elle-même creusé dans les friables roches sédimentaires. Que c’est beau !

Après plus de 150 km de route, nous atteignons notre destination : Vauréal. Ici, nous marchons. Le sentier descend au bord de la célèbre rivière afin de remonter son cours au fond du canyon. Les hautes murailles de calcaire deviennent de plus en plus verticales au fil de notre progression. Nous ouvrons grand les yeux, émerveillés à chaque pas. Au bout du canyon, la chute Vauréal dévale dans un profond bassin en bruyantes et fascinantes éclaboussures.

Nous ne nous contentons pas de regarder et de photographier : nous plongeons dans le sujet, puisque nous avons nos maillots de bain. Nous gardons une certaine distance, mais pataugeons, grimpons et plongeons au pied de la chute. Bonheur !

Après le pique-nique, nous revenons sur nos pas, enchantés. Nous arrivons aux véhicules en même temps que les premières gouttes, puisque le ciel s’est couvert. Tout près, il y a un spectaculaire belvédère qui permet d’admirer la chute sous un autre angle. Malgré notre forte envie de poursuivre l’exploration, nous écoutons la voix de la raison – une fois n’est pas coutume – et prenons la route du retour.

En arrivant à l’intersection vers la grotte de la Patate, notre groupe se scinde. Avec la pluie, le vent a forci et notre amarrage au quai n’est plus vraiment sécuritaire. Alain, Yvan, Benoît et Adélaïde prennent la plus petite voiture, plus agile, afin de rentrer au plus vite. Le reste du groupe poursuit l’aventure avec le camion.

À partir du stationnement, il y a environ 1,5 km à marcher. Une équipe de castors vient de construire un solide barrage sur la rivière, tout un travail et tout un bouleversement pour le secteur.

Nous remontons le lit de la rivière, une marche lente et prudente dans les cailloux. Il y a plusieurs passages à gué, facilités par un petit débit. Après un bon bout, je vois des rubans oranges sur de arbres. Vérification faite, il y a un sentier qui n’existait pas lors de ma visite d’il y a 31 ans et qui mène directement à notre objectif. Il y a aussi des panneaux d’interprétation présentant l’histoire et la cartographie du lieu. Nous n’avons pas de casques et peu de lampes, mais nous entrons quand même.

La caverne de la Patate a été découverte en 1980. Pourtant, l’entrée est très visible, spectaculaire avec son ouverture de 7 m de haut. La première salle, nommée la Cathédrale, est haute et large. C’est splendide.

Plus loin, des affiches interdisent le passage en prévention de la Covid. Comme nous sommes tout fins seuls et formons une seule bulle, nous passons quand même alors que la lumière extérieure n’est qu’un souvenir. Il faut se pencher un peu pour atteindre la deuxième salle, rien de compliqué.

Au milieu de celle-ci, un bassin héberge deux grenouilles. Nous nous installons pour une photo de famille, puis nous éteignons toutes les lampes. L’obscurité est totale, nos prenons un long moment de silenceque personne ne souhaite interrompre. Il faut malgré tout revenir à la lumière, n’ayant visité qu’une petite partie de la vaste caverne. Quelle splendeur !

Bien au sec, nous laissons passer une petite averse avant de revenir par le sentier facile et agréable.

Dernière visite de la journée: l’épave du Wilcox. Ce dragueur de mines converti en caboteur s’est échoué en 1954 et n’a pu être renfloué. Depuis, le temps et les forces de la mer ont fait leur œuvre: le bateau est en ruine, mais la visite est fascinante.

Tout un contraste avec ma première visite à cet endroit en 1990, alors que le même bateau était pas mal moins amoché. Oui, c’est moi sur cette photo, avec mon amie Jacinthe. Nous admirons le paysage à partir de la proue, prouesse maintenant impossible.

Il est déjà tard, nous reprenons la route pour rentrer. C’est long longtemps, le camion se transforme en dortoir et il est près de 20 h quand nous revenons aux bateaux. Ces derniers ont été déplacés pour être moins exposés, mais Atua a subi de légers dommages, heureusement sans impact sur la navigation. La soirée est courte, car nous appareillons demain vers Sept-îles. Nous aurions aimé aller en Minganie, mais ce serait trop incertain comme voyage. De toute façon, nos yeux et nos cœurs sont déjà comblés par Anticosti.

Dispersion, réunion

Pizza au resto Chez Mario

Anticosti
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Excellente nuit de camping, et ce matin il fait grand beau. Nous nous préparons tranquillement, laissant les tentes sécher la rosée au soleil, puis le reste de l’équipage se joint à nous pour une belle messe en pleine nature. C’est l’occasion d’un temps de partage bienvenu et intéressant.

L’avant-midi est déjà bien avancé quand nous quittons le camping. Certains retournent aux bateaux, d’autres partent vers la pointe ouest à pieds, tout en sachant qu’elle est trop loin pour tout marcher.

Ils se rendent à l’Anse-aux-Fraises pour une douche improvisée sous la Vache qui pisse. L’aller et retour se fait à pieds pour Alice, Gaëlle et Favier, alors que Anne-Marie, Sahaza et Adélaïde font une partie du trajet en voiture.

De mon côté, j’ai décidé de ménager mon genou, alors je pars en VR avec Normand pour une baignade au lac Plantain. C’est un agréable compagnon de route, même si celle-ci n’est pas très longue. Comme plusieurs de nos amis, nous croisons la vache, en route vers sa maison sous l’étroite surveillance de Simon et Diane.

Le lac est bien joli, pas très profond et accessible par un quai flottant. Il y a un comité d’accueil assez sympathique : Janie et ses filles Camille, 11 ans, et Laurence, 8 ans. Si cette dernière est très intéressée par les grenouilles, l’aînée est volubile et curieuse. La famille vit à Havre-Saint-Pierre mais a un chalet ici. Belle rencontre.

Nous nous baignons, ce qui est très agréable, et au retour nous discutons un brin avec un quatuor de cyclistes issus du monde de l’éducation. Sur la route, nous nous arrêtons à la jolie cascade de la rivière Plantain. La journée a bien passé.

Toute la troupe a rendez-vous pour un souper au resto chez Mario, réputé pour sa pizza aux fruits de mer. Plusieurs s’y rendent en marchant, mais d’autres profitent de la voiture prêtée par Antoine, une vieille Jetta manuelle complètement décrépite avec un seul siège, celui du conducteur. Les passagers s’installent tant bien que mal sur un vieux matelas de mousse au travers des caisses d’outils. C’est vraiment amusant. Nous mangeons sur la terrasse, avec le beau temps et les chevreuils. C’est délicieux, et nous y ajoutons quelques desserts en plus – en trop? C’est fête. Nous revenons sur le quai pour plusieurs rendez-vous en plus des rencontres impromptues.

Javier et moi attendons nos véhicules de location, alors que mon ami Franck est de passage à bord du Bella-Desgagné. Il prévoit revenir à Montréal en vélo à partir de Kégaska. Tout se passe comme prévu.

Les retrouvailles avec Franck sont un pur bonheur, même si je dois le laisser aux bons soins de l’équipage du Passetougrain le temps de régler les formalités de location. Bonne route, ami.

Nous nous couchons relativement tôt car demain matin le départ est prévu à 6h. Nous voulons bien profiter de cette journée d’exploration.

Serres, tentes et saucisses

Simon et la maison du méchant curé

Anticosti
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Ce matin, il fait très beau, et pour au moins deux jours. En avant-midi, deux activités principales : une visite guidée du musée de l’île, aménagé à même l’église et très intéressant, puis une autre à la ferme de Simon et Diane, seuls producteurs locaux de légumes en serre; lui est un conteur hors pair. Au-delà des cultures des végétaux, c’est la culture des gens qui est à l’honneur.

En après-midi, nous nous organisons pour une nuit exotique au…  camping municipal. Après les réservations, c’est la logistique qui occupe le temps. Nous sommes sept volontaires. La plupart se rendent à pied au site, magnifique, près d’un étang fréquenté par la faune et avec vue sur la baie.

Quand les tentes sont installées et quelques douches sont prises – les filles avaient pu procéder au couvent, mais pas les gars –, nous nous retrouvons près du site de feu pour le repas.

À nouveau, c’est compliqué pour l’allumer car il n’y a ni papier ni petit bois, mais nous réussissons, comme toujours. Nous y cuisons des saucisses à manger dans des pains mais sans condiments. Les végétariennes font l’unanimité : c’est vraiment pas bon, sauf pour alimenter le feu, et encore.

Ensuite, nous sortons guitare et carnets de chants pour une autre belle soirée, tout en admirant le coucher du soleil et la nuit qui tombe. Nous avons quand même droit à une surprise de taille : une vache passe sur la berge. Il semble d’ailleurs que ce soit celle de Simon et Diane, seule de son espèce sur l’île. Il est déjà tard quand nous rejoignons nos tentes, très heureux de la journée. En prime, nous avons droit à une autre exotique visite de la vache.

L’Île calme

Sur la digue de Port-Meunier

Anticosti
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La nuit a été calme, fraîche et confortable, tous sont remis de la journée d’hier. À 9 h, je pars pour le village avec ma guitare : j’y retrouve Alain à l’église pour préparer la messe. Jeanne et Francine, les deux religieuses responsables de la paroisse, nous y accueillent. Pour  elles, la messe est un bonheur et une exception, car il n’y a pas de prêtre résident et aucun n’y est venu depuis belle lurette. Elles nous laissent le champ libre pour l’animation.

Bientôt, notre petite communauté se joint à celle de l’île pour une célébration assez intime – nous sommes 17 personnes – et très belle. Laurent, un touriste de Laval, vient nous rencontrer. Surprise : il a sur son téléphone une vidéo prise dans sa paroisse, avec un certain Réal à la guitare. Le monde est petit.

Une partie de la journée est utilisée pour explorer les environs, mais aussi pour envahir le kiosque d’information touristique et partir à la chasse aux voitures de location. Quatre entreprises offrent le service, et, miracle, nous trouvons deux voitures libres pour ce mercredi, les dernières chez deux entreprises différentes. Après caucus, nous réservons. Tout se conclura en après-midi sur le quai, puisque le passage du Bella-Desgagné est un rendez-vous incontournable.

Nous assistons à l’arrivée du mastodonte, tout près de nos petits bateaux, puis au ballet des containers qui sont déchargés et chargés avec toutes les denrées nécessaires, tout comme de nombreux véhicules et deux remorques de 45 pieds. Tout un spectacle !

Il est déjà temps de préparer le repas. J’avais prévu un menu camping à cuire sur braise, mais la pluie est au rendez-vous. Il y a un coin pique-nique avec foyer sur la digue, à environ 500 m des bateaux. Après quelques préparatifs à bord, c’est là que l’équipe se rend pour partir un feu sous la pluie, puis cuire les papillotes de papier d’aluminium tant bien que mal. Alors qu’une partie du repas est de retour sur le bateau, nous voyons se dessiner une barre dorée à l’ouest.

Tous reviennent au coin pique-nique pour le plat principal, saumon d’épicerie et truites de Benoît avec nouilles au beurre à l’ail. Malgré la cuisson erratique, c’est délicieux.

Pour le dessert, je prépare un délice avec Alice : ma classique sauce chaude aux fruits sur gâteau. C’est presque prêt quand ma cartouche de gaz s’éteint, faute de carburant, mais le résultat est comme prévu très apprécié, au point qu’il n’en reste rien. Ma réputation de cuisinier est faite.

Entre temps, le ciel s’est dégagé et nous offre un superbe coucher de soleil sur la baie. Nous nous rassemblons autour du feu avec guitare et carnets de chants jusqu’au dodo. Soirée fraîche mais parfaite pour nous, qui formons déjà une belle communauté.

Traversée houleuse

La mer grossit… l’estomac faiblit.

> quai Port-Menier (Anticosti)
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La nuit a été courte mais bonne. Nous sommes sur l’eau à l’heure prévue, sous un ciel gris et au moteur, puisque le vent n’est pas encore levé. Nous longeons la côte de la Gaspésie, superbe, bien différente de ce que nous en voyons de la route.

Le vent est pas mal de dos et se lève tranquillement, comme les nuages et, bientôt, les voiles. Que c’est beau ! Grâce au portant, nous avançons de plus en plus rapidement, ce qui nous fait espérer une arrivée à une heure plus confortable que le deux heures du matin prévu.

Le vent forcit pour devenir régulier autour de 20 nœuds. La mer grossit pour former des creux impressionnants de plus de deux mètres. Le bateau danse dans tous les sens, et quelques estomacs sont mis à rude épreuve malgré des mesures préventives qui s’avèrent franchement inefficaces. Alice et moi devenons de moins en moins fonctionnels, larguant nos récents repas par dessus bord, suivis par Adélaîde.

Cette dernière se remet plutôt bien, mais ce n’est pas le cas pour Alice et moi : nous restons prostrés dans le cockpit, elle assise et blême, moi couché les yeux fermés. Étrange manière de faire connaissance…

Nous ne souvenons pas avoir été aussi malades de notre vie, expérimentant un vieux dicton marin sur le mal de mer : « Au début, nous avons peur de mourir; plus tard, nous avons peur de ne pas mourir. » C’est assez dommage, car tout semble superbe autour, même si j’en vois peu de choses. Nous apprenons que Sahaza aussi est bien malade sur son bateau, mais seulement en fin de journée.

À l’approche d’Anticosti, le vent et la la mer se calment enfin, et les malades reviennent progressivement à la vie. Ouf ! C’est juste à temps pour réaliser que le soleil se couche sur l’horizon de mer. Nous nous guidons avec les balises pour entrer dans la baie Gamache. Nous accostons vers 21h, suivis une heure plus tard par Passetougrain.

Nous ne sommes pas dans un port de plaisance avec quais flottants, mais au pied d’échelles sur un quai commercial fixe. Des planches protègent donc les défenses contre l’abrasion, alors que de longues amarres à la proue et à la poupe permettent de stabiliser les bateaux le long du quai tout en suivant la marée; une autre amarre permet de rapprocher le bateau de l’échelle au besoin. Le tout est exécuté efficacement sous la gouverne de nos capitaines.

La journée achève. Nous mangeons selon l’appétit de chacun – restreint dans quelques cas – et nous préparons pour la nuit. Demain, il faut se lever…

Route, route, route

Parc du Bic sous la pluie

> marina Sainte-Anne-des-Monts
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La maison de Lucie est bien confortable. La nuit est bonne malgré mon genou qui refuse de me laisser reposer sans se rappeler à moi. Nous nous levons vers 7h et nous nous préparons tranquillement, profitant de la gentillesse et de la bonne nourriture de Lucie, et faisant le tour du terrain magnifique paysagé par ses soins.

Le temps est gris, la pluie nous visite régulièrement et nous enfilons les kilomètres. Il est 15h30 quand nous arrivons à la marina de Ste-Anne-des-Monts. Le reste de l’équipage, un peu groggy après une partie de la nuit en navigation, se présente en ordre dispersé après le resto. Nous déchargeons la voiture, Daniel et Élise la rechargent de leurs bagages et reprennent rapidement la route vers Québec.

Il y a eu un changement dans les équipages : je suis avec Alain plutôt qu’avec Yvan. Il avait été prévu que Sahaza change de bateau, ce qui ne sera pas le cas. Caser notre matériel pourtant limité est un défi considérable, car l’espace à bord est minime, surtout à cinq. Succès. Pas le choix…

Avec Alice et Adélaïde, nous révisons les menus et la bouffe disponible. Comme il était prévu que je sois de l’autre équipe, ça implique un peu d’ajustements. Nous nous rassemblons le temps d’une messe à l’église, qui nous est ouverte pour l’occasion, et d’un repas préparé pour tous par l’autre équipe, mais partagé dans notre bateau, bien collés les uns sur les autres. C’est bon et agréable, la Covid et la distanciation ne semblent plus être que de lointains souvenirs.

À notre bord, Alain et Benoît démontent depuis cet après-midi une partie de l’intérieur afin de colmater deux fuites, l’une d’eau des réservoirs sous les sièges, l’autre de diesel dans le compartiment moteur. Après plusieurs heures d’efforts et de contorsions, tout semble bien réglé. À confirmer demain.

C’est soir de douche, puisque la prochaine occasion de se laver est incertaine. J’y croise un couple de navigateurs très sympathiques, Carole et Daniel, enseignants à Montréal le reste de l’année. Belle conversation.

Tous se couchent entre 22 h 30 et 23 h. Demain, les réveils sont réglés pour 4 h 45, car Anticosti est loin d’ici.

De l’embouteillage à la cascade

La rivière chantante et dansante

> Sainte-Marie-de-Beauce
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Après quelques péripéties, les deux bateaux ont quitté Cap-à-l’Aigle mardi et se dirigent vers Sainte-Anne-des-Monts. Afin d’éviter du mauvais temps, ils ont passé sans arrêter à Matane, arrivant à Saint-Anne-des-Monts au milieu de la nuit de jeudi à vendredi. Les équipages sont donc pas mal fatigués.

Ce même jeudi, Adélaïde et moi prenons la route en milieu d’après-midi et profitons longuement des bouchons à la sortie de Montréal. Nous roulons jusque chez ma sœur Lucie, qui habite près de Sainte-Marie-de-Beauce et que je n’avais pas vue depuis un an.

En plus de l’accueil très chaleureux, nous apprécions le cadre : une coquette maison à la campagne, un ruisseau aux cascades chantantes, une piscine bien chaude au milieu d’un terrain soigné. Lucie vient tout juste de s’acheter une voiture électrique, ce qui fait que parmi mes frères et sœurs nous sommes désormais trois sur cinq dans ce cas, et quatre sur cinq à rouler dans des véhicules branchables. Tant mieux pour la planète… et pour nous.

Après un excellent repas végétarien, nous passons à la piscine sous la pluie. Que c’est agréable ! En revanche, nous ne nous couchons pas tard car demain sera une longue journée pour tout le monde. J’ai le plaisir de saluer mon neveu Émile, arrivé en fin de soirée. Nous nous endormons au son de la cascade.

Bateaux et équipage

Tous ensemble sur Atua

C’est le temps de faire les présentations.
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Alain
Capitaine de ce bateau reçu en cadeau il y a dix ans, il est aussi curé de la paroisse Saint-Jean-Baptiste (SJB) et, évidemment passionné de voile. Il est aussi musicien, voyageur, et surtout le rêveur qui a réuni les participants de l’aventure SPI 2021.

Adélaïde
Médecin en santé publique, elle chante à la paroisse et crée continuellement des liens autour d’elle. Elle est assidue aux prières et à Fadi, son nouvel amoureux qui suit notre voyage à distance mais avec passion.

Alice
Étudiante en sociologie à l’UQÀM pour un an, elle retournera à Lyon quelques jours après la fin de la croisière. Douce, discrète, attentive et forte, elle est photographe assidue, apprend vite à naviguer et adore chanter.

Benoît
Ben a bourlingué dans tous les sens du terme. Il a été marin sur toutes les mers du monde, encadreur de plein air, homme d’affaires. Il connaît tout sur la mer et la navigation, et est une source intarissable d’anecdotes savoureuses.

Réal
Animateur dans des écoles primaires et secondaires, il est toujours prêt à apprendre et à aider. Passionné, randonneur, il connaît les régions visités et aime les faire découvrir. Il est aussi photographe et guitariste – partout, et aussi à SJB.

Daniel et Élise
Impliqués dans le projet dès le départ, ils en ont bien profité… pour quelques jours. Liés par d’autres obligations, ils ont navigué sur Atua jusqu’à Sainte-Anne-des-Monts, puis ont laissé leurs places à Adélaïde et Réal.

Passetougrain

C&C 34 pieds

Yvan
Capitaine de grande expérience, servant de messe à la paroisse SJB, il est aussi professeur à la faculté de médecine vétérinaire de l’UdeM. Il n’a pas son pareil pour aller chercher le meilleur d’une voilure, mais aussi de lui-même.

Anne-Marie
Enseignante de Cegep en informatique, résidente au presbytère SJB, elle est une organisatrice hors-pair. Très observatrice, elle sait soutenir son équipage dans tous les temps, et prendre son temps.

Gaëlle
Étudiante à l’Université McGill en études chinoises, elle navigue depuis son enfance, ayant fait un tour du monde à voile à l’âge de 4 ans. Pétillante, elle apporte sa bonne humeur et son enthousiasme partout où elle passe.

Javier
Étudiant en technique de soins animaux, il a passé un bonne partie de sa vie à Baie-Comeau. Il est vif, curieux, toujours souriant – lui aussi – et prêt pour tous les défis, tant que c’est fou et amusant.

Sahaza
Originaire de Madagascar, elle est catéchète en paroisse et responsable de la Frat, une résidence étudiante liée à la paroisse SJB. Généreuse, elle est proche de tout le monde.

Golfe du Saint-Laurent – juillet 2021

Passetougrain, vu de Atua

Cette année, comme plusieurs, je n’avais fait aucun plan de vacances. De toute façon, nous avons passé l’année à faire des plans et à les changer. Je savais que je n’irais pas bien loin, car ce n’est pas une bonne période pour explorer le monde.

24 juin, jour de la Saint-Jean-Baptiste, nous nous sommes retrouvés pour un pique-nique improvisé. « Nous partons sur le Saint-Laurent en voilier. Viens-tu?» «Oui.» Aucune hésitation. Ce n’est que plus tard que j’ai vérifié quelques détails, comme les dates…


Après bien des préparatifs, les bateaux ont pris la mer le 6 juillet à partir de Cap-à-l’Aigle. Les étapes ont parfois été longues: Tadoussac, Rimouski et Sainte-Anne des-Monts. Quelques photos ci-contre et ci-dessous.

Ensuite, petit changement d’équipage: c’est à ce moment que j’ai eu la chance d’embarquer pour la suite de l’aventure.

MERveilles – vidéo
Pour mettre du mouvement dans les souvenirs, un petit montage.
7:30

Bateaux et équipages
Nous sommes dix sur deux voiliers naviguant de concert et se retrouvant aux escales… quand tout va bien.


De l’embouteillage à la cascade
Sainte-Marie-de-Beauce
2021-07-08

Route, route, route
marina Sainte-Anne-des-Monts
2021-07-09

Traversée houleuse
quai Port-Menier
(Anticosti)
2021-07-10

L’Île calme
Anticosti
2021-07-11

Serres, tentes et saucisses
Anticosti
2021-07-12

Dispersion, réunion
Anticosti
2021-07-13

Merveilles !
Anticosti
2021-07-14

Moteur, moteur ?
marina Sept-Îles
2021-07-15


Pause pour redémarrer
marina Sept-Îles
2021-07-16

Mouillage au paradis
mouillage Grand Caoui
(Port-Cartier)
2021-07-17

Beau dimanche
quai Anse-Saint-Pancrace
(Baie-Comeau)
2021-07-18

Cascades et acrobaties
marina Baie-Comeau
2021-07-19

Lever les voiles
mouillage Havre-Colombier
2021-07-20

Le vent qu’on a dans le dos
mouillage Anse-aux-Basques
(Escoumins)
2021-07-21

Le paradis des oiseaux
mouillage Brandy Pot
(Rivière-du-Loup)
2021-07-22

Les derniers bords
marina Cap-à-l’Aigle
(La Malbaie)
2021-07-23

Revenir lentement
Montréal
2021-07-24

Retour

Le ruisseau du refuge Petite-Ourse

> refuge Petite-Ourse (685 m)
> Astrolab (595 m)
2021-03-03 – 1,0 km

Sommaire.

Une autre nuit calme, marquée par une lune puissante dans un ciel sans nuage. Le froid reste bien présent. C’est rare que je reste couché si longtemps. Au matin, je me prépare tranquillement et je rentre directement à l’accueil, un trajet facile et court.

Ma voiture est là, avec sa batterie chargée à 100%. Le ciel s’est ennuagé, ça reste assez froid, mais surtout très venteux. Je prends la route du retour.

J’arrête à nouveau deux fois pour recharger, car avec le froid et le vent de face l’autonomie est limitée. À la deuxième recharge, deux autres électromobilistes sont là et la conversation est intéressante: l’un d’eux travaille pour une entreprise qui prépare les bornes de recharge bidirectionnelles, une solution d’avenir. Dès le milieu de l’après-midi, je suis chez moi, très heureux d’un trop bref séjour en nature, mais prêt à repartir.