De forêts en dunes

> Lacaneau – 90 km
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Samedi. La nuit est resté chaude et c’est couvert ce matin. Les vêtements lavés hier sont encore humides quand je me lève peu avant 8 h, et la tente est sèche. Je me prépare tranquillement, saluant les voisins si et quand ils émergent. À 9 h 20, je suis en route.

Quelques minutes de route, et j’arrive au quai du traversier vers la Pointe du Médoc. À 5 €, c’est très abordable, et les cyclistes sont nombreux. Il y a Isabelle, de Nice, avec qui je m’installe à l’étage des passagers. Elle voyage loin, mais en vélo électrique à cause d’un problème de santé. C’est bien mieux que de se terrer à la maison. Il y a un groupe de cinq adultes avec trois petits enfants – tous portent un T-shirt semblable avec prénom au dos -, et plusieurs autres.

Les conversations vont bon train alors que le bateau bien chargé de voitures s’ébranle au son des systèmes d’alarme perturbés par les mouvements de la mer. 

C’est bien beau malgré le temps gris. Une jeune fille d’environ 10 ans vient régulièrement jouer la figure de proue avec énergie et sourire, souvent accompagnée de sa jeune sœur. Au début, elles semblent timides, mais c’est qu’elles elles ne parlent ni le français ni l’anglais puisqu’elles sont hollandaises. La barrière de la langue tombe alors qu’elles inscrivent leurs prénoms – Zoey et Hailey – sur mon téléphone. La maman, très sympathique, parle un excellent anglais. Ce sont de belles rencontres.

La traversé n’est pas bien longue. À terre, un passager regonfle le pneu avant du vélo d’un jeune homme. Ce vélo est très vieux et en très mauvais état. Je prends le relais pour le pneu arrière, qui menace d’éclater. Comme il semble aléatoire de tenter d’enlever la roue, je le dégonfle et le replace en le gonflant juste un peu pour que ça se rende. Marius et Laurie sont bien contents.

Aujourd’hui, j’ai décidé de suivre la Vélodyssé vers Arcachon. C’est fréquenté par beaucoup de cyclotouristes et bien balisé. Je me prépare une journée facile. De plus, la réparation d’hier a fait grand bien et le vélo avance mieux, sans bruit. Bonheur ! 

Le début du trajet se fait dans le bois sur une ancienne emprise de chemin de fer. À côté, il reste des rails, empruntés par un étrange train touristique qui passe bruyamment.

Rapidement, je retrouve Marius et Laurie. Le pneu avant de Marius est à nouveau à plat. Je démonte, c’est la valve qui est hors d’usage. Une de mes deux chambres à air de rechange prend le relais, ils se rendront peut-être si le pneu arrière tient le coup… 

À Soulac-sur-Mer, la piste retrouve l’urbanité, mais surtout une immense plage, suffisante pour les très nombreux estivants. Ces plages sont magnifiques et l’Atlantique semble bien sage aujourd’hui. Après L’Amélie, retour dans la forêt. Nous roulons sur de longues lignes droites sans relief au milieu des grands pins. Le soleil est de plus en plus présent, et bien sûr la chaleur suit.

En arrivant à Montalivet, il est temps de manger. Justement, une famille cycliste s’est trouvé un coin ombragé. Je me joins à eux. Il y a Samuel et Mélanie, les parents, avec leurs fils Mathias, Nolann et Mayo, et le chien. C’est leur premier voyage, tous sont très chargés, mais la bonne humeur règne. Nous nous recroissons quelques fois après le village et ses impressionnantes dunes.

La route reste longtemps dans les terres. Ma réserve d’eau baisse, je décide de prendre une piste plus proche de la côte pour me rapprocher de Carcans-Plage, le prochain village. Il y a une piste cyclable, mais en vieux béton et large de 60 cm. Étrange… C’est presque désert, et je peux facilement remplir mes bouteilles en arrivant au village.

Retour dans les pinèdes, accompagné du bruit constant des cigales. C’est à nouveau la piste de 60 cm, encore plus détériorée. Le vélo d’une dame allemande a un pneu à plat, mais c’est la valve et je n’ai pas ce qu’il faut pour réparer. Elle devra marcher.

En arrivant à Lacaneau, une épicerie me permet de mettre à jour mes réserves. Retour dans la pinède. Il se fait tard, il faut penser à manger et à monter la tente. Justement, deux tables à pique-nique me permettent de cuisiner confortablement et sécuritairement – tout est très sec.

Quelques mètres plus loin, j’entre dans la pinède et m’y installe pour la nuit. Les cigales se sont tues, j’entends le bruit des vagues en écrivant. Elles seront au rendez-vous pour bercer le sommeil. 

km jour : 91,4 
km total : 272 
départ / arrivée : 9 h 20 / 19 h 45
temps déplacement : 5 : 44
vitesse moyenne : 16,0
vitesse maximale : 36

Vers les plages

> Royan – 75 km
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Vendredi. Nuit bien calme, un peu moins fraîche que la précédente. Levé à 7 h, je prends la route moins d’une heure plus tard.

Le paysage est fantomatique, noyé dans un brouillard intense… qui ne dure pas. Après quelques kilomètres sur la piste cyclable, je retrouve les petites routes puis le soleil. Je déjeune devant l’église de Saint-Ciers-sur-Gironde, ouverte et magnifique. Je reprends la route avec le beau temps.

En début de trajet, je roule dans les terres. Plus loin je me rapproche de la Gironde, déjà bien large. Je me promène entre deux univers : les terres vallonnées, et la plaine côtière, sans aucun relief mais découpée par de nombreux canaux et bassins. Entre les deux, souvent, de belles falaises blanches. 

Maintenant, il fait bien chaud. Prévisible. Je mange dans un petit parc, puis je reprends la route. Après une série de jolis hameaux au pied des falaises, une intersection et des indications : « Côté de Tire-Cul, 18 % ». C’est trop abrupt pour mon vélo bien lourd.

Il y a une option vélo sur la droite, un petit chemin au fond de la combe qui bifurque vers une abrupte montée de gravier impraticable sur deux roues, même à la descente. Je hale péniblement la bête. La montée à 18 % aurait été moins difficile… Ayoye !

Plus loin, c’est magnifique : le trajet suit la côte puis passe en haut de la falaise du Caillaud.

De là, on voit une tour au milieu d’un hameau : c’est l’église Sainte Radegonde (XIIe siècle) et le village de Talmont-sur-Gironde. Même s’il ne compte 26 que habitants, il y a de nombreux commerces et touristes. Il est cerné de solides remparts, spécialement du côté de la mer. C’est spectaculaire, je me joins aux visiteurs puisque le préposé à l’accueil veille sur mon vélo.

Après un bon bout sur la digue, agréable et magnifique, le trajet entre dans les terres. Selon les suggestions de l’algorithme, je prends une très petite route qui devient un sentier piéton sablonneux souvent impraticable. Je dois pousser mon vélo, et même lui faire franchir un arbre tombé en travers. Ayoye bis !

Presque immédiatement, je me retrouve sur une piste cyclable qui suit une longue plage envahie de baigneurs. Changement d’univers. En cour de route, je vérifie l’adresse d’une boutique de vélo où je dois arrêter. Elle est à 100 m.

Depuis le départ, mon frein avant frotte sur les plaquettes, car il est ressorti voilé de l’avion. En plus du bruit, ça me ralentit considérablement, mais je n’ai pas l’outil pour le réparer ni de pièce pour le changer. Tom, le mécano, l’ajuste en quelques instants, réglant les problèmes. Bravo, merci !

Je recommence à longer des plages pas mal occupées, puis j’entre en ville. Épicerie, puis camping : la douche fera grand bien, et ici le camping sauvage serait compliqué. L’accueil est chaleureux, le tarif raisonnable, je m’installe sur le sol bien dur. Il y a des voisins, bien sûr : une famille avec deux enfants de 4 ans et un an et demi vient de passer quatre jours en vélo camping. Trois cyclotouristes hollandais arrivent un peu plus tard – Sophie, jeune vingtaine, et ses deux papas Ann et Robert. Partis de Nantes, ils ont tranquillement longé la côte pour profiter de la baignade.

Après douche et repas, je m’installe à côté de la sécheuse pour charger l’ordi tout en écrivant. Plus ou moins confortable, mais je complète peu avant 22 h 30. Ce n’est pas froid du tout, c’est bientôt l’heure du dodo.

km jour : 74,0
km total : 180 
départ / arrivée : 8 h 00 / 18 h 20
temps déplacement : 5 : 40
vitesse moyenne : 13,1
vitesse maximale : 38
camping : 14 €

Longer la Gironde

> Étauliers – 65 km
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Jeudi. Comme prévu, excellente nuit, agréablement fraiche. Vers 7 h, Laurent passe me saluer avant de partir travailler. Je me lève vers 7 h 30, émergeant d’une tente humide de rosée. Elle sèchera ce soir, il fait très beau. En plus des routines bien connues, j’ai quelques ajustements à faire sur le vélo et le matériel. Je ne me presse pas, mais je suis sur la route vers 9 h 20 sans que personne d’autre ne se soit manifesté. Il restera les beaux souvenirs d’hier.

Les premiers kilomètres se font sur des routes plus importantes, puis je profite des toutes petites route pratiquement désertées que j’aime bien.

Je m’approche de quatre ponts – TGV, autoroute, route, train – qui enjambent la Dordogne, ce qui justifie le nom de mon premier objectif : Cubzac-les-Ponts. Celui qui est cyclable s’appelle le pont Eiffel, du nom d’un ingénieur mieux connu pour une tour : il a conçu la partie centrale vers 1883, alors que les approches sont celles d’un pont de 1840. C’est un très bel ouvrage.

La montée est longue. J’y dépasse un marcheur qui me rattrape au moment des photos. Nous entamons la conversation, qui s’avère passionnante. Comme il connaît et aime bien la région, Éric s’improvise guide touristique, et nous décidons d’avancer de concert.

Pendant la descente, nous croisons les deux premiers cyclotouristes depuis l’aéroport. Étienne et Aurore, frère et sœur, sont très allumés, ce qui permet de belles conversations. Tout ce beau monde échange des coordonnées.

En arrivant à Cubzac-les-Ponts, je fais le plein d’eau, puis je salue Éric avant de retourner sur les petits chemins qui longent la Dordogne sans s’en approcher vraiment. C’est un environnement agricole avec les typiques maisons blanches aux toits de tuiles rouges. Bien joli.

La rive que je longe est basse, mais un peu en retrait du fleuve il y a de jolies hauteurs et falaises. Donc, je monte et descends régulièrement sous la grosse chaleur qui s’est installée. L’endroit n’invite pas à la baignade : l’eau est brune, chargée de sédiments qui laissent une belle couche de boue quand elle se retire à la faveur de la marée. Habituellement, le changement de sens du courant s’accompagne d’un mascaret, mais pas actuellement à cause du niveau de l’eau. C’est bien beau.

Il y a de jolis belvédères, puis la route se rapproche de l’eau. Avec les falaises en arrière-fond, c’est un bel environnement.

Le village de Bourg est remarquable et j’en profite. Il y a les quais, un lavoir, une source datant de l’époque romaine, les bâtiments intégrés à la falaise… En revanche, pas évident de trouver la sortie vélo. Il faut contourner le camping municipal, ce sont de jeunes filles en camp scout que me guident. 

Les quelques églises croisées aujourd’hui étaient verrouillées, celle de Bayon-sur-Gironde est ouverte, ce qui permet de se plonger un peu dans le XIIe siècle, malgré les nombreuses restauration nécessaires au fil des siècles. 

En chemin, une curiosité : en 1944, les Allemands ont coulé un bateau pour ralentir les Alliés ; l’épave est toujours là, bien visible.

Ici, les marinas doivent composer avec les marées. Quand l’eau est basse, comme maintenant, les bateaux se déposent dans la vase brune, puis recommencent à flotter quand l’eau remonte.

Je finis par atteindre Blaye, une ville plus importante. J’y fais le plein de fruits frais et d’eau. Une ancienne voie ferrée promue voie verte (piste cyclable) rend la fin de la journée facile. Quelques kilomètres avant Étauliers, un sentier quitte la piste pour traverser un champ. Ce sera mon camping pour ce soir. 

Je mange, je monte la tente et je m’y installe pour écrire confortablement à l’abri des moustiques. La température baisse tranquillement, annonçant une nuit confortable.

km jour : 66,5
km total : 106 
départ / arrivée : 9 h 20 / 19 h 05
temps déplacement : 5 : 08
vitesse moyenne : 12,9
vitesse maximale : 38

Accueil formidable

> Izon – 40 km
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Mercredi. Comme prévu, nous atterrissons à 10 h 50 sous un ciel gris et une température confortable… pour le moment. À part une petite fatigue, tout va bien.

En quittant mon siège, je vois passer des gens avec des casques de vélo. Je pose quelques questions : en famille, ils vont pédaler pour un an. Le projet, à suivre sur Cinq ACycle, est génial, les gens le sont aussi.

Les parents Jean-Christophe, ingénieur, et Julie, sage-femme, ont pris une année sabbatique ; les enfants Mila, 15 ans, Maëlle, 13 ans, et Enzo, 12 ans, feront l’école voyageuse – une lourde sacoche est réservée à cette fin.

Nous nous installons ensemble pour remettre les vélos sur leurs roues. C’est une activité populaire : deux jeunes allemands font de même un peu plus loin. 

Il est près de 13 h 15 quand je prends la route… pour 2,5 km. Dans un magasin de plein air, je dois acheter le carburant pour le réchaud, remettre mes pneus à la bonne pression et remplir mes bouteilles d’eau. Trois succès, je prends enfin la route pour de bon.

Il me faut traverser Bordeaux, d’abord sur une série de petites rues – je croise un établissement nommé Ô petit Québec, spécialisé en poutines -, puis sur le boulevard du président Wilson, qui change plusieurs fois de nom et devient une autoroute. Heureusement, c’est bien aménagé pour les vélos.

Je rejoins la Gironde et le pont d’Aquitaine où passe une autoroute importante et une étroite piste cyclable. C’est une longue montée sous un chaud soleil, mais offrant des vues en hauteur. Photos !

C’est fini pour la ville, et bientôt pour l’autoroute. Je roule désormais sur de petites routes tranquilles, vallonnées et bucoliques. C’est très beau sous le ciel tout bleu. Après un petit arrêt à l’épicerie d’Izon, j’arrive chez Laurent et Marjorie, mes voisins d’avion de la nuit dernière. 

Laurent m’avait proposé une place dans leur cour pour la nuit, ainsi qu’une douche. Ce sont des offres qu’on ne peut refuser. Même si tout le monde est fatigué par la courte nuit, le long voyage et le décalage, nous nous retrouvons avec plaisir autour de la table avec les enfants Mahalia, 8 ans, et Mahni, 6 ans. Par la suite, Mahalia sort sa flûte, je prends ma guitare et nous passons d’excellents moments en musique et en chansons.

La soirée de mes hôtes ne s’étire pas : Laurent travaille tôt demain matin, et tous ont besoin d’une bonne nuit ; heureusement, Marjorie est enseignante, elle pourra utiliser un peu de son congé pour atterrir tranquillement. Vers 21 h 30, nous avons pris nos quartiers de nuit, mais je m’occupe du journal même si je suis moins efficace qu’espéré – c’est plus dur quand on s’endort en écrivant. J’en viens à bout avant 22 h 30 tout en chargeant ma flottille de machines, mais afin de mettre mon horloge biologique dans le bon fuseau horaire je prends une autre heure pour courriels et lecture. La nuit s’annonce parfaite.

km jour : 40,2
km total : 40 
départ / arrivée : 14 h 00 / 18 h 00
temps déplacement : 2 : 56
vitesse moyenne : 13,7
vitesse maximale : 35

Vol

>>> Bordeaux
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Cette fois-ci, les préparatifs sont assez faciles : étant parti l’an dernier, il me suffit de reprendre la même organisation ; en plus, j’ai du temps car je ne pars pas dès le début des vacances. J’ai profité des dernières semaines pour quelques visites – Claire à Toronto, Céline à Gatineau, Gaétan à Mégantic, Adélaïde à Sherbrooke, plein d’autres amis autour de Montréal -, quelques menus travaux, un peu d’écriture et de musique. Il est temps de passer à une autre vitesse.

Hier soir, j’avais mis mes plantes en pension chez Samuel et Sophie. Or, mon ami garde un téléphone français en permanence et il me propose sa carte SIM pour le voyage. C’est un souci de moins, car magasiner un numéro en Europe est souvent un peu compliqué. 

Encore cette année, mon ami Sylvain passe me prendre chez moi et m’amène à l’aéroport. Malgré les fantaisies du GPS, nous y sommes à 18 h 30. Un peu plus d’une heure plus tard, les formalités sont réglées et je me dirige vers la porte.

Près d’un resto, des notes de piano : c’est mon amie Lucie, ainsi repérée au son. Nous savions que nous serions ici ce soir, mais nous aurions facilement pu nous manquer dans la foule. Nous profitons d’un bon moment ensemble avant de nous préparer pour nos vols respectifs. Nous croisons même Clarisse et Cécilia, du groupe ados de SJB, qui partent pour le Brésil avec leur mère.

Je m’installe près de la porte et j’écris les premières lignes du journal. Je discute un moment avec Vivien et sa fille Diane, qui reviennent de deux belles semaines au Québec. Lui tient un hôtel à Biarritz, elle est élève puisqu’elle a environ 12 ans. Très sympathiques.

L’embarquement est sans histoire et nous partons à l’heure, soit 22 h 40. Surtout, j’ai un voisin très intéressant : Laurent et sa famille – sa femme, une fille et un garçon – ont passé deux semaines chez une belle-sœur à Canmore, Alberta, aux portes des Rocheuses. Ce jeudi, il reprendra son travail d’infirmier à domicile. Comme il est adepte de vélo, course, randonnée, etc., les conversations me manquent pas. Après le repas sommaire, nous passons à la « nuit » tout aussi sommaire, avec un sommeil incertain et peu réparateur. 

Europe à vélo – 2024

En cet été 2024, je ne prévoyais pas revenir en Europe, mais Gabriel et Laure ont choisi de s’y marier. C’était une invitation que je ne pouvais pas refuser.

Comme c’était une année olympique, j’avais choisi d’éviter Paris. Entre quelques rendez-vous, j’ai passé la plus grande partie de ces quelques jours dans le sud-ouest de la France, que je connaissais peu. Comme toujours, les routes, la culture, la nature, les rencontres ont été au rendez-vous… et, comme c’était méridional, le soleil a souvent brillé de tous ses feux. Été lumineux !

Vol
2024-07-23 >>> Bordeaux

Accueil formidable
2024-07-24 > Izon – 40 km

Longer la Gironde
2024-07-25 > Étauliers – 65 km

Vers les plages
2024-07-26 > Royan – 75 km

De forêts en dunes
2024-07-27 > Lacaneau – 90 km

De piste en piste
2024-07-28 > Hostens – 95 km

La quête de l’eau
2024-07-29 > Pindères – 105 km

Oasis
2024-07-30 > Lizargues – 55 km

La Romieu et la vie calme
2024-07-31 > Lizargues (La Romieu)

Repartir
2024-08-01 > Gondrin – 30 km

Improvisation
2024-08-02 > Vic-en-Bigorre – 85 km

La vie à Vic
Vic-en-Bigorre

Vers les Pyrénées
2024-08-04 > Campan – 60 km

Les premiers cols + vidéo
2024-08-05 > Loudenvieille – 55 km

Un col et demi
2024-08-06 > Aspet – 75 km

Congé humide
2024-08-07 > Mane – 35 km

Petit col vers l’Ariège
2024-08-08 > Tarascon sur Ariège – 80 km

Une belle vallée
2024-08-09 > Lavelanet – 50 km

Montségur
2024-08-10 Lavelanet (Montségur) – 8,5 + 3 km

Voie verte et algorithme
2024-08-11 > Villepinte – 85 km

L’autoroute des cyclotouristes
2024-08-12 > Blagnac (Toulouse) – 90 km

Le lac et l’appartement
2024-08-13 > L’isle-Jourdain – 40 km

Jour de pluie
2024-08-14 L’isle-Jourdain

Dans la ville rose
2024-08-15 L’Isle-Jourdain

Rencontres ferroviaires
2024-08-16 >> Nevers – 1,3 km

Laure et Gabriel + vidéos
2024-08-17 > Château de Mont – 35 km

Les aléas du train
2024-08-18 > Nevers >> Lyon – 50 km

De Lyon à la maison
2024-08-19 > Aéroport >>> Montréal – 35 km

Montréal

4 h 45 : l’heure du départ

Lundi >>> Montréal, 14 km
Sommaire, album photo

J’avais réglé mon réveil à 4 h 20, je m’éveille cinq minutes avant la sonnerie. Comme mon bagage est pratiquement prêt, tout se fait rapidement. Je salue Philippe, qui s’est courageusement levé pour m’ouvrir les portes, et dès 5 h je suis à la gare de RER de Chatou, ayant profité de la nuit, de la fraîcheur et de l’éclairage de mon vélo.

Je dois parcourir quelques stations sur la ligne A, jusqu’à Chatelet-les-Halles, puis prendre la ligne B jusqu’à l’aéroport, un trajet total de 1 h 15. C’est tout simple, mais je dois constamment tenir mon vélo, et souvent le déplacer : il est appuyé sur des portes, et celles-ci ouvrent aléatoirement d’un côté ou de l’autre. Ce n’est pas un gros problème. Quand je sors de la gare, je suis à 300 m seulement du terminal.

À 7 h 15, le vélo et les bagages sont prêts sur le charriot, il ne reste qu’à attendre l’embarquement. Dehors, le temps est magnifique, et il devrait en être de même à Montréal quand nous y arriverons.

En attendant, il me reste assez de données sur mon forfait téléphonique pour mettre en ligne plusieurs jours de voyage, c’est le temps qui manque pour tout compléter.

À certains moments, il faut se déplacer pour l’une ou l’autre des étapes d’embarquement. Dans la file, un homme m’identifie comme cycliste – ce n’est pas difficile quand le bagage à main est une sacoche de vélo. Eric est américain et vit à Rochester mais travaille régulièrement à Lille, et en profite pour se balader à vélo en Europe, parfois seul, parfois en famille. Il souhaiterait aussi pédaler au Québec, une excellente idée.

Nous sommes à bord à l’heure prévue et l’avion est plein, mais nous ne décollons que 40 minutes plus tard.

Un vol en avion est ennuyeux au possible, et je tente de rattraper tant bien que mal un peu de sommeil, car je me suis levé à 22 h 15 à l’heure du Québec. Je garde donc les yeux fermés et de la musique calme pour une bonne partie du voyage, malgré que le siège et l’immobilité soient assez inconfortables pour moi, et sûrement pour bien d’autres. 

Vers la fin du voyage, la conversation s’amorce avec mes voisines. Fatima, de Chambéry, et sa fille Déborah, de Lyon, sont enchantées de découvrir pour la première fois le Québec et l’Ontario. Je leur souhaite des étoiles dans les yeux pour tout leur voyage.

L’appareil se pose peu après 14 h. Nous nous dirigeons vers les douanes, particulièrement inefficaces malgré les efforts des employés. La démarche – la marche ? – dure un bon 45 minutes. Arrivons-nous dans un pays développé ? 

Avec ce délai, mes bagages sont déjà là quand j’arrive, je les récupère tout de suite. Il reste pas mal de travail : tout déballer, regonfler les pneus, réinstaller les pédales, remettre en place le guidon et le siège, replacer la roue avant… Zut ! Elle est à plat. Il faut donc la démonter, trouver et réparer le trou, extraire l’épine de ronce, tout remonter, gonfler à nouveau, remettre les sacoches en place, puis, enfin, quitter l’aérogare. L’avion a touché le sol il y a plus de deux heures.

Le voyage se termine avec une dizaine de kilomètres à vélo, puisque j’habite à proximité. Il est près de 17 h, tout est bien en ordre à part quelques herbes folles, il reste à regarnir le garde-manger et à retrouver la quiétude confortable de ma petite maison. C’est quand même une longue journée : je me couche après 25 heures d’éveil. Autre bonne nuit en vue, bien sûr.

Après 2877 kilomètres, je vais rêver de voyages passés et futurs pour un bon bout de temps, tout en gardant mes merveilleux amis dans mon cœur. Ensemble, les amis, les pays et les défis font vivre heureux. Merci !

km jour : 13,7
km total : 2877
départ / arrivée : n/a
temps déplacement : 0 : 50
vitesse moyenne : 16,4 
vitesse maximale : 29
RER : 15 €

Chatou +

Paris

Dimanche >> Chatou + (Paris), 20 km
Sommaire, album photo

La nuit a été moins paisible qu’espéré : j’ai reçu régulièrement la visite de moustiques… Je me lève à l’heure prévue et rapidement tous mes bagages sont prêts. Il ne me reste qu’à attendre l’arrivée progressive de mes amis et, déjà, de les saluer. 

Laurent s’était offert de me conduire à Laval avec la Zoé, bien remplie avec tout mon barda. En arrivant en ville, nous nous rendons à l’église Saint-Vénérand, construite dans une première phase entre 1485 et 1500, et complétée en 1705. Ça parait : elle est bien belle. La liturgie, noyée dans l’encens, est assez traditionnelle, mais l’assemblée est nombreuse et fervente. Belle célébration.

Ensuite, Laurent me dépose à la gare. Je remets mon vélo en état de rouler afin de tout apporter sur le quai, je suis en place 20 minutes avant l’arrivée du train, donc dans un délai confortable. J’entre mon vélo sur ses roues, puis le mets en sac en disposant les sacoches aux alentours. À la demande de la contrôleuse, il me faut quand même le déplacer.

Ma place est déjà occupée, mais il y a un siège libre à proximité. Fanny, ma voisine, a une lourde valise, mais je la monte facilement sur le porte-bagages. C’est rare en TGV, mais nous entamons une conversation très intéressante. Elle conçoit des sites Web, c’est une belle rencontre. Elle me donne un coup de main pour décharger vélo et matériel, et nous quittons le quai ensemble.

La correspondance est un peu plus longue que prévu, ce n’est pas un problème. Dès que la voie est indiquée, je me rends sur le quai et j’embarque sans problème, si ce n’est que les contrôleurs comprennent mal que je doive mettre mon vélo en housse seulement après l’embarquement. J’ai le temps de m’installer à mon siège pour un trajet normal, soit sans contact avec mes voisins.

Le train entre en gare comme prévu à 15 h 25, je remets le vélo en état de rouler et je pars dans Paris rejoindre mes amis. Il fait assez chaud, près de 30°, je roule tranquillement pour arriver chez Philippe et Marie vers 17 h 50.

Après les salutations d’usage – c’est un bonheur de se retrouver – et une douche rapide, Philippe et moi nous rendons à la gare, conduits par Corentin. Comme les vélos ne sont pas admis entre 6 h et 9 h, je devrai me lever tôt : je prendrai le RER de 5 h 12. Ouf ! SI je sens la fatigue, ce ne sera pas que le décalage horaire.

Bien sûr, une bonne table nous attends. En plus, Jean-Sébastien, le premier québécois que je croise ici, et sa femme Virginie sont invités. Comme les deux sont très intéressants, tout comme mes amis, la soirée passe vite et bien.

Jean-Sébastien a un profil professionnel intéressant : après avoir été dentiste puis chercheur en bio science, il travaille maintenant en diagnostic santé par intelligence artificielle. Un scientifique passionné. Je prends aussi le temps de parler avec Nicolas de sa dernière semaine, qu’il vient de passer avec des finissants de son école de scène afin de monter une comédie musicale. Il a beaucoup appris et aimé, et très peu dormi. Un artiste passionné.

Comme Marianne est à nouveau absente, j’hérite de sa chambre et de son ventilateur, apprécié par cette chaleur. Nous nous couchons tôt, car la nuit sera courte, bien courte. 

km jour : 18,9
km total : 2863
départ / arrivée : n/a
temps déplacement : 1 : 24
vitesse moyenne : 13,5 
vitesse maximale : 32
Trains : 85 €

Niafles 3

Le verger et le village

Samedi – Niafles 3
Sommaire, album photo

Ce matin, Laurent et moi avons convenu de respecter une de ses habitudes : une marche d’environ trois kilomètres entre voisins. Nous sommes avec Gérard et Nicole, éleveurs de vaches de la région, maintenant à la retraite. Le paysage du matin et les conversations valent le déplacement.

Alors que Laurent accompagne ses amis pour un café, je rentre directement à la maison, question de manger avec les enfants à leur réveil.

Nous avions aussi de petits projets : une pratique de musique avec Erin, excellente chanteuse, et une partie d’échecs avec Liam. Nous sommes de force équivalente. Au début, au début, il prend habilement l’avantage d’un cavalier, mais je réussis à le prendre par surprise avec un échec et mat. Belle partie.

Au retour de Laurent, je profite d’une visite des jardins et du l’habile système de récupération d’eau de pluie. Mes amis sont déjà bien installés, et ce sera encore mieux à l’avenir. Si une aile de la maison principale a été rénovée, l’autre le sera cet automne, avec une remise à neuf et l’ajout d’un étage – mes amis ont une grande famille qui aime à se retrouver. Dans une semaine, il y aura un grand rassemblement à l’occasion des 40 ans de mariage de Laurent et Véronique.

En après-midi, un petit moment d’inquiétude : un courriel m’annonce que le train Laval/Le Mans que je dois prendre est annulé. Vérification sur Internet, puis appel téléphonique avec un préposé efficace, je pourrai simplement partir 30 minutes plus tôt. Ouf ! Ensuite, un peu de bricolage. Entre autres, il y a une réserve de vélos pour les invités, mais l’un a une crevaison et un autre un roue libre bloqué. Tout est corrigé dans la bonne humeur.

Sixtine et Philomène, nos jeunes baigneuses d’hier, sont de retour avec leur grande sœur Bérénice, alors la piscine est à nouveau très appréciée par ce très beau temps.

Pierre et Camille sont de retour et nous en profitons pour leur faire un portrait de famille sous l’eau.

Comme nous sommes assez nombreux, la cuisine reste un endroit au cœur de la vie familiale. Véronique est souvent maître d’œuvre des repas, mais plusieurs mettent la main à la pâte… ou, pour Erin, à la préparation des oignons sans larmes.

Les conversations se prolongent autour de la piscine, puis autour de la table. En soirée, Erin et moi présentons à Camille et Pierre les chants que nous avions préparés – bien réussis – puis à trois nous chantons et discutons avec grand plaisir. Ensuite, il est temps de dormir.

Niafles 2

Camille et Jean-Gabriel à Pontmain

Vendredi – Niafles 2
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Si la nuit a été bonne pour plusieurs, elle a été plus agités pour d’autres : Erin a fait une crise d’asthme. Ce matin, elle n’est pas très vigoureuse, mais le reste de la troupe se porte bien. 

Une petite équipe est de sortie : Camille conduit sa voiture électrique, nous sommes avec Cécile, Jean-Gabriel et Liam. Destination : le petit village de Pontmain, réputé pour des apparitions de la Vierge Marie en 1871. Comme nous avons 80 kilomètres à parcourir dans chaque direction, nous avons du temps pour bien discuter ; en particulier, Camille nous présente un témoignage personnel bien intéressant.

Sur place, c’est tranquille sous la chaleur. Nous visitons les différents édifices : la grange de l’apparition, qui ressemble maintenant plus à une chapelle, l’ancienne église du village, la basilique aux vitraux bleus – nous attendons après la messe -, et les sentiers des pères. Bien intéressant pour entrer dans cette spiritualité et pour cultiver la curiosité.

De retour à la maison, un peu plus tard que prévu, la table nous rassemble à nouveau. Le temps est chaud et lourd, il y a eu un peu de pluie ce matin et elle pourrait revenir.

En après-midi, nous profitons du calme et de la piscine, avec les renforts de deux jeunes baigneuses, les voisines Sixtine et Philomène qui se joignent à Lena. Ma caméra tout-terrain permet d’immortaliser leurs jeux aquatiques.

En fin de journée, départ vers Nancy pour Étienne, Catherine, Cécile et Jean-Gabriel, entassés dans la Zoé avec tous leurs bagages vers la gare de Laval. Tôt en soirée, ce sont Pierre et Camille qui, ayant un engagement, retournent chez eux pour quelques heures. Nous restons donc six.

Après une prière accompagnée à la guitare, les trois enfants et moi passeront la nuit dans la maison principale alors que Laurent et Véronique occuperont l’autre maison, qui constitue leurs quartiers d’été. Je termine la journée avec une belle conversation avec Liam, plus discret en grand groupe mais qui s’ouvre dans ce contexte plus personnel.