Ledringhem

À Ledringhem avec Frédéric

Mardi > Ledringhem, 55 km
Sommaire, album photo

Bonne nuit, lever calme vers 8 h 30, petit déjeuner en commun. Frédéric a décidé de m’accompagner à vélo jusqu’à Ledringhem, ce qui lui fera une petite journée de 120 kilomètres. De mon côté, je profite d’un guide aguerri et de très agréable compagnie.

Nous roulons sur des routes plutôt tranquilles qu’il connaît bien, il fait beau et pas trop chaud – il y a canicule plus au sud – et nous bénéficions du terrain relativement plat avec vent de dos. 

Nous contournons Bethune et nous prenons la piste du canal de l’Aire pour quelques kilomètres. Nous nous dirigeons vers Cassel, joli village déjà occupé à l’époque romaine, mais ne nous approchons pas trop car il est situé sur une colline abrupte.

Dans un virage, une intersection, une voiture ne fait pas son arrêt obligatoire et passe à un cheveu de faucher Frédéric. Ouch ! Finalement, il est sauf mais un peu ébranlé. Le vélo n’est pas très dangereux, mais la cohabitation avec les voitures n’est pas toujours saine.

Nous arrivons à Ledringhem vers 14 h 15. Près de l’église, il y a un robinet pour refaire le plein d’eau. Frédéric doit refaire le trajet en sens inverse, alors il ne traîne pas trop. Quel agréable compagnon ! Il est encore tôt. Tout près, il y a un parc, de grands arbres et une table pour confortablement mettre à jour le journal. 

Vers 16 h, je reprends le vélo pour quelques instants et arriver chez mes amis. Inès, 14 ans et demie (heureuse d’être plus grande que sa mère), et Arthur, 13 ans, sont là comme prévu, mais il y a aussi Jean-Marie et Andrée, parents de Catherine, qui restent en excellente forme alors qu’ils approchent des 90 ans. Quel plaisir de se retrouver !

Peu après, Catherine revient, nous prenons une excellente collation – bravo pour le gâteau, Arthur – et Inès entreprend auprès de son grand-père une solide formation sur les diverses fonctions des téléphones cellulaires.

Un peu avant le retour de Patrick, les parents de Catherine quittent pour se reposer. Même si c’est trop rare, c’est toujours un plaisir de se voir.

Conversations et préparatifs nous mènent jusqu’à un excellent repas. Nous nous interrompons entre le plat principal et le dessert pour une longue conversation vidéo avec notre amie Suzanne, qui vit maintenant au nord du Portugal. Entre kiwis, Espagne et coucher de soleil, les bons souvenirs s’invitent en nombre.

Après le délicieux dessert, nous nous préparons pour la nuit. Je mets à jour le blogue, mes amis se couchent et tous sont dans la joie d’une belle rencontre.

km jour : 54,9
km total : 498
départ / arrivée : 10 h 45 / 14 h 15
temps déplacement : 3 : 03
vitesse moyenne : 18,0
vitesse maximale : 43

Calonne-Ricouart

Un précieux morceau de brique

Lundi > Calonne-Ricouart (Bethune), 80 km
Sommaire, album photo

Matin de départs… Nous nous levons assez tôt et nous nous préparons. Pierre et Charlie sont les premiers à quitter, l’un pour le travail, l’autre pour passer quelques jours avec les grands-parents.

Peu après, nous partons à trois : Amélie pour son travail, Layal pour son camp scout et moi pour la suite du voyage. Nous déposons Layal chez sa copine Jeanne, et nous devons nous dire « au-revoir », espérant que ce soit pour bientôt.

Je suis attendu demain soir à Ledringhem. Ce n’est pas très loin, alors je décide d’aller tranquillement vers la Mer du Nord, sans pression.

Je passe d’abord par le mémorial de Vimy, haut lieu de courage et de folie humaine lors de la guerre de 1914-1918. Là, les soldats canadiens se sont illustrés, mais pour beaucoup au prix de leurs jeunes vies. Ici, 18,283 vies. Beau, triste…

Plus loin, ce sont les terris, pyramides de résidus miniers – le charbon dominait la vie de la région – maintenant classés au patrimoine mondial par l’Unesco. Souvenirs : nous en avions escaladé avec les enfants il y a quelques années.

L’algorithme du jour me mène vers Bethune par des routes parfois faciles, parfois passantes. En avant-midi, le dérailleur avant de mon vélo décide de refuser de guider la chaîne sur le grand plateau. Le câble a probablement glissé, je verrai à ça ce midi.

En sortant de Bethune, je longe le canal de l’Aire, bon endroit pour manger et pour vérifier le vélo. Pour manger, ça va bien ; pour le vélo, c’est autre chose : l’écrou qui retient le câble n’a plus ses filets, la vis tourne dans le vide. Évidemment, je n’ai pas les pièces requises pour réparer.

Sabine, Bernard et Pascal passent par là à vélo. Nous regardons le problème ensemble, il est souhaitable de bloquer le dérailleur sur le plateau intermédiaire, c’est finalement Bernard qui revient avec un morceau de brique de la bonne dimension. Je le fixe avec du ruban adhésif, c’est parfait pour me rendre à Bethune pour une réparation plus permanente.

Je me dirige vers la grande surface de plein air, et Florentin, le mécano, me suggère une boutique plus spécialisée pour les pièces haut de gamme de mon vélo. Je repars sur deux roues.

Une petite voiture noire s’arrête. Frédéric, le conducteur, avait entendu la conversation à l’autre commerce et s’offre pour me guider sur un trajet pas si simple. Offre acceptée. Alors que mon vélo est pris en charge par Théodore le mécano, je discute un peu avec le très sympathique Frédéric. Après quelques instant, c’est conclu : je suis invité chez lui pour la nuit. 

Pendant ce temps, la réparation se poursuit. Théodore doit trouver les bonnes pièces et tout remonter dans le bon ordre, réajuster les vitesses. Au total, il bricole pendant une bonne heure, mais c’est un succès : mes vitesses passent même bien mieux qu’avant.

Je me rends chez Frédéric, guidé par un algorithme qui a des idées assez particulières de ce qu’est un itinéraire cyclable. Je suis à destination peu après 19 h pour rentrer mon vélo au garage avec les autres vélos. Mes hôtes ont environ mon âge mais sont retraités. Je rencontre son épouse Pascale, et nous faisons plus ample connaissance.

Femme sensible et cultivée, elle a enseigné l’anglais et transformé des vies par son engagement auprès de ses élèves ; toute jeune, elle a couvert les jeux olympiques de 1976, à Montréal, offrant bénévolement ses service à l’hebdo local – elle a gardé les textes.

Lui a été ouvrier spécialisé, mais surtout cycliste de haut niveau, côtoyant à l’époque de futurs champions. Il est toujours passionné et pédale environ 15,000 kilomètres par an, en partie avec un club.

Tant autour de la table qu’au salon, les sujets de conversation ne manquent pas. En soirée, nous réussissons – après quelques essais infructueux – un appel vidéo avec leur fille Marie qui voyage à vélo avec Lili, une copine. C’est bien rigolo.

Et, bien sûr, j’ai droit à une confortable chambre à l’étage, avec un peu de temps pour lire les reportages de Pascale, mais pas pour écrire le journal. Ce sera pour une autre fois, il y a des priorités dans la vie.

km jour : 78,1
km total : 443
départ / arrivée : 9 h 00 / 19 h 10
temps déplacement : 5 : 24
vitesse moyenne : 14,5
vitesse maximale : 46

Arras 3

Charlie et Pierre

Dimanche > Arras, 8 km
Sommaire, album photo

Cette nuit, plus aucune douleur à l’épaule, et j’ai fermé les volets de manière à avoir un peu plus d’air et de lumière : le lever est donc normal. Ce matin, au petit déjeuner, il y a un lampion sur la table, en souvenir de Guillaume qui est décédé il y a trois ans aujourd’hui. 

J’ai un peu de temps libre, je décide de m’attaquer à un petit problème : comme j’ai un nouvel ordinateur, je ne sais pas bien comment mettre en ligne mon journal, et particulièrement les photos. Ce n’est pas simple au départ, mais j’en viens à bout. Je réussis donc à compléter le blogue, incluant la journée d’hier. Bien.

Un appel nous donne des nouvelles de Josik : leur camp scout a été frappé par la grêle, les tentes sont écrasées, transpercées, détruites, tout va bien et le camp continue…

Au midi, malgré une météo incertaine, nous partons piqueniquer à vélo. En chemin, nous retrouvons Thomas, Céline, Prunille et Layal, et nous nous rendons en quelques minutes au Jardin du Val de Scarpe.

Nous nous installons sous un grand saule dans lequel Layal tente sans succès de grimper, et c’est bien agréable de manger entre amis. Pierre a transporté un jeu un peu semblable à une pétanque sur planche, le temps passe vite. 

Un peu plus tard, nous nous rendons sur la Place des Héros, au pied du beffroi d’Arras. Tout avait été rasé lors de la guerre de 1914-1918, tout a été reconstruit, et c’est un endroit très agréable maintenant qu’il n’est plus accessible aux voitures. Nous y dégustons une excellente crème glacée – ah oui, ici, on dit une glace – avant de rentrer. Il faut déjà saluer Thomas, Céline et Prunille.

Demain sera jour de départs : je reprendrai la route, Layal partira pour deux semaines en camp scout et Charlie pour quelques jours chez des grands-parents. Pierre et Amélie auront donc un peu de temps juste à eux deux, ce qui est vraiment précieux.

En attendant, la soirée est occupée à préparer les départs des jeunes, mais aussi par de beaux temps en commun. Charlie choisit que je lui chante une berceuse, et en demande une deuxième. Après ces belles journées en famille, les souvenirs seront doux… et le sommeil aussi.

km jour : 7,7
km total : 365
départ / arrivée : s/o
temps déplacement : 0 : 41
vitesse moyenne : 11,4
vitesse maximale : 20

Arras 2

Samedi > Arras
Sommaire, album photo

Eu début de nuit, mon épaule gauche est douloureuse : elle n’a probablement pas apprécié les mauvais chemins empruntés hier. En cours de nuit, ça s’apaise. Au matin, Pierre frappe à ma porte : il est 11 h 30 ! Les volets étant bien fermés, je n’avais jamais réalisé qu’il faisait jour !

Lilian est très intéressé à compléter la partie d’échecs entamée hier. C’est chaudement disputé, nous commettons tous les deux des erreurs, mais finalement je complète un échec et mat assez délicat. Les réflexes sont de retour. Je joue aussi beaucoup avec Charlie, qui m’a visiblement adopté. 

En début d’après-midi, Bernard et Annie, parents d’Amélie – qui est au travail – viennent prendre Jean-Lou et Lilian pour quelques jours en camping-car en baie de Somme. 

Il ne reste pour le moment que Charlie et Pierre. Nous partons à trois pour une balade dans les environs.  À quelques pas de la maison, il y a l’école maternelle de Charlie, l’atelier vélo participatif mis en place à la suite du décès d’Élise, la base nautique avec son ascenseur pour les embarcations, une source alimentant un étang, un joli boisé, la bibliothèque où tous se connaissent : nous ne nous ennuyons pas.

Nous revenons à la maison pour accueillir Layal, de retour de Bretagne, et sa grande amie Prunille. Les petites filles sont devenues des adolescentes bien dynamiques et rieuses.

Thomas et Céline se joignent à nous pour un repas sous un ciel gris mais sans pluie, agrémenté de quelques notes de cornemuse, l’instrument de Layal. En soirée, nous sortons guitares, harmonica et carnets de chants pour se balader dans des chansons que nous aimons. 

La nuit sera bonne.

Arras

Près de Suzanne, vallée de la Somme

Vendredi > Arras, 120 km
Sommaire, album photo

J’ai bien tenté de dormir tôt, mais quelques voisins avaient un autre programme : leurs cris de joie m’ont permis de veiller plus tard qu’espéré, puisqu’ils se sont amusés longtemps. Le reste de la nuit a été calme, mais je me suis levé vers 6 h 30 : en camping irrégulier, je ne m’éternise pas. Je quitte le site vers 7 h 30.

Au village voisin, un homme remplit gentiment mes bouteilles. Je déjeune dans un petit parc près de l’eau, puis je prends la route pour de bon.

Ce matin, il fait très beau, c’est frais… et la chaleur s’annonce intense pour plus tard. Ce sera le cas. Je roule un temps sur de tranquilles petites routes, puis l’algorithme me mène sur l’ancien chemin de halage. Certaines sections ont déjà été pavées, mais il n’en reste pas grand chose. Je vous laisse imaginer l’état du reste.

Dès que possible, la route redevient mon amie, mais le vélo et moi sommes un peu secoués par ces sections. Ça reste plus complexe sur route, car je dois consulter régulièrement mon téléphone pour savoir où aller.

À Pont-l’Évêque, je contacte Pierre : comme il se doit, tout est en ordre pour ce soir. 

Ici, il y a une jonction entre le Canal latéral à l’Oise, que je suivais depuis hier, et le Canal du Nord. Je change d’algorithme, et le nouveau me retourne sur le chemin de halage du Canal du Nord. Comme il est bien pavé et, bien sûr, pratiquement sans dénivellation – c’est un canal… -, c’est facile, rapide et très agréable.

Quelques kilomètres plus loin, la piste du canal se termine, et je suis sur route pour le reste de la journée. De village en village, c’est bien joli. Entre les villages, il pousse toutes sortes de choses : du blé, des patates, du maïs, du lin, des éoliennes… En chemin, je fais une petite épicerie, puis je mange à l’ombre d’une église car c’est vraiment chaud, cuisant et de plus en plus lourd. Heureusement, je profite du vent de dos.

C’est assez plat jusqu’à la vallée de la Somme, que je longe pendant quelques minutes. En quittant la vallée, la montée est solide mais brève, puis la route est vallonnée. En passant, je visite un cimetière de guerre, impeccablement tenu depuis plus d’un siècle. Je n’ai plus beaucoup d’eau, c’est la tenancière d’un café qui remplit mes gourdes d’une eau fraîche et délicieuse.

De vallon en vallon, de village en village, ça avance lentement mais bien. En approchant d’Arras, l’algorithme m’envoie sur un chemin en très mauvais état, que je quitte rapidement.

Devant une maison de banlieue, deux hommes : je leur demande si je peux remplir une gourde. De jeunes enfants surgissent, la maman revient du travail, et c’est une agréable rencontre avec cette jeune famille. Il y a les parents Cyril et Magali, et les enfants Noah, Ellie et Nathan, de 7, 5 et 2 ans. Les questions fusent, les jeunes me prennent visiblement en affection, c’est franchement très agréable.

Il me reste quelques kilomètres faciles sur un trajet connu, et j’arrive enfin chez mes amis, en même temps qu’Amélie.

Pierre et elle sont tous les deux veufs : en 2019, Élise a été fauchée par une voiture à quelques pas de la maison ; en 2020, Guillaume a été emporté par un cancer. Les parents survivants ont fusionné deux familles et se retrouvent avec six enfants : Samuel, Josik, Layal et Charlie, d’une part, ainsi que Jean-Lou et Lilian, d’autre part.

La maison aussi est née d’une fusion : Pierre et Élise y habitaient, et il a été possible de racheter la maison voisine. En perçant les murs, la nouvelle famille dispose d’un espace intéressant, en plein centre-ville. En entrant, nous arrivons directement dans une grande pièce réservée aux vélos, ça donne une couleur aux lieux. 

Tous me font un excellent accueil, même si Samuel est absent et que Layal n’arrivera que demain. Charlie, 6 ans, est très heureux de découvrir un nouvel ami qui aime jouer avec lui. Je prends une bonne douche avant que nous passions à table, dans le jardin.

En début de soirée, Josik quitte afin de rejoindre des amis, puisqu’il sera en camp scout pour plusieurs jours. La soirée se passe entre échanges et jeux. Lilian me défie aux échecs. Comme je suis un peu rouillé, il gagne rapidement un première partie, mais je prends l’avantage dans la deuxième. Nous mettons la partie sur pause afin de jouer à cinq un complexe jeu d’énigmes basé sur l’univers de Star War. 

Ensuite, dodo pour tous. Fatigué, je ne complète pas le journal. Ce sera pour un autre jour.

km jour : 118,1
km total : 357
départ / arrivée : 7 h 30 / 18 h 15
temps déplacement : 6 : 49
vitesse moyenne : 17,3
vitesse maximale : 50

Choisy-au-Bac

Pont-Sainte-Maxence

Jeudi > Choisy-au-Bac, 110 km
Sommaire, album photo

Il faut partir tôt aujourd’hui : c’est vrai que j’ai de la route à faire, mais surtout mes amis travaillent. Je suis donc debout à 7 h 15 et sur la route une heure plus tard, le cœur un peu serré : j’aime les voyages et les rencontres, j’aime beaucoup moins les au-revoir.

Il fait beau et pas encore trop chaud, le vélo et le cycliste vont très bien. J’expérimente une nouvelle façon de voyager, en utilisant des applications sur le téléphone. C’est assez efficace, malgré quelques choix douteux de l’algorithme, mas je reste prudent et m’arrange pour ne pas dépendre seulement de ce petit appareil.

Dans un premier temps, je reviens sur les berges de la Seine jusqu’à Argenteuil, un trajet que j’avais suivi dimanche. Sur le pont, c’est l’embouteillage pour rentrer à Paris – on est bien à vélo. Je traverse plusieurs banlieues, dont Ermont, où habitent Étienne et Bénédicte, puis la ville fait place à la forêt de Domont, dont les jolis chemins sont fréquentés par les cyclistes. Deux d’entre eux essaient d’ajuster une selle de vélo, mais sans outil c’est compliqué. J’ai tout ce qu’il faut, c’est le prélude d’une belle rencontre avec Daniel et Jérôme.

Je roule à travers champs de village en village, et peu avant de rejoindre l’Oise, rivière qui accompagnera le reste de la journée, je fais une petite épicerie. Il fait maintenant bien chaud.

Je prends un premier repas à Boran-sur-Oise, tout près de la jolie église.

L’algorithme m’envoie ensuite sur l’ancien chemin de halage, qui longe évidemment la rivière. Il y a de bons côtés : de jolis paysages, pas de voitures. Mais, détail, il n’y a pas vraiment de chemin, c’est franchement difficile à pédaler. À la première occasion, je reviens sur la route.

Aux abords de Creil, la route calme devient presque une autoroute. C’est le bon moment pour la quitter et rejoindre le quai, bien aménagé et mettant l’Oise en évidence.

J’y croise deux jeunes femmes avec un peu de matériel de camping. Laurie et Cécile en sont à leur premier voyage à vélo, deux jours et une nuit à la belle étoile, qui était au rendez-vous. Elles ont bien aimé, mais ont des tonnes de questions intelligentes. Comme j’en ai aussi, c’est très intéressant. En plus, Laurie est guitariste. Sous ses doigts, ma guitare fait de jolis sons. Une autre belle rencontre.

Je reprends le chemin de halage. Après une section détériorée et assez boueuse, je rejoins un village. Je n’ai presque plus d’eau, une dame remplit gentiment mes bouteilles. Je retraverse l’Oise pour rejoindre Pont-Sainte-Maxence, très joli village. Pour un bout, je profite des beaux bâtiments anciens, dont une abbaye magnifique. 

Désormais, le chemin de halage s’améliore grandement et devient vraiment agréable à pédaler, malgré quelques arbres récemment tombés sur la piste. En approchant de Compiègne, il est de plus en plus fréquenté.

Un peu plus loin, je traverse un boisé : il y a un accès facile, un sentier, une petite clairière. Il n’est que 20 h, mais c’est pour moi. N’étant pas vraiment fatigué, j’aurais pu pédaler une autre heure, mais il faut profiter de la chance quand elle passe. 

Ce soir, je mange sans cuisiner, car je n’ai plus assez d’eau. Je me mets ensuite au journal, jusqu’à ce que quelques moustiques s’unissent pour me convaincre de monter ma tente. J’y entre pour de bon à 21 h 30. À 22 h 15, c’est complet, alors dodo !

km jour : 111,7
km total : 239
départ / arrivée : 8 h 15 / 20 h
temps déplacement : 7 : 11
vitesse moyenne : 15,5
vitesse maximale : 45

Chatou 3

La Gare Saint-Lazare

Mercredi > Chatou 3 (Paris), 15 km
Sommaire, album photo

Ne connaissant pas mon horaire des prochains jours, je me lève tôt pour saluer Philippe, qui vient de conduire Corentin à son train, puis je me recouche. Hier soir, j’avais texté Étienne et Bénédicte car les courriels étaient restés sans réponse. Retour ce matin : ce sera compliqué, mais nous allons trouver comment nous rencontrer, car nous y tenons. 

La petite expédition de l’avant-midi : aller vers un magasin de grande surface pour me procurer une cartouche de gaz pour mon réchaud. Résultat : rien, ils n’ont pas la cartouche compatible. Il me faudra aller dans une grande surface d’équipement de sport. J’ai quand même profité d’un peu de vélo frais et nuageux. 

Au retour, je prends une bonne douche et soupèses les options de trajet, selon le moment du départ. Le repas du midi se prend avec Marie et Nicolas, ce qui est toujours agréable. J’ai des nouvelles pour le prochain rendez-vous : Étienne et Bénédicte m’attendront ce soir à 18 h à la Gare Saint-Lazare, un trajet facile en transport en commun. C’est le meilleur scénario. Je quitte donc vers 15 h 30.

C’est l’occasion de joindre l’utile à l’agréable : le train que je dois prendre passe sous La Défense, un endroit où il y a un magasin grande surface de sport. En arrivant à la gare de Chatou, j’achète donc les billets requis pour un trajet avec pause, et c’est donc muni de mon petit réservoir de carburant que je me retrouve au cœur de Paris. 

Comme je suis d’avance pour mon rendez-vous, je me balade aux alentours, m’imbibant de la frénésie bon enfant de la ville mythique. Il y a foule, la circulation est anarchique et nerveuse, c’est bien agréable.

Vers 18 h, mes amis Étienne et Bénédicte sont au rendez-vous avec Aloys, leur petit dernier. Quel bonheur de se retrouver ! Nous avions ajusté les agendas à toute vitesse – l’adresse courriel que j’avais était désuète – car nous avions grand désir de nous revoir.

Nous nous dirigeons vers le Café de la Paix, un établissement que je connaissais surtout par des romans. Nous y profitons d’un repas sommaire et d’une conversation précieuse.

Leurs nouvelles sont bonnes : Étienne reste ingénieur pour EDF, élu municipal et adjoint au maire ; Bénédicte gère des événements culturels et laisse toujours une grande place à la musique. Nous nous séparons peu avant 20 h, il est temps de rentrer.

Au retour, il est toujours agréable de discuter avec Philippe et Marie, mais sans trop tarder : demain, ils reprennent leur exigeant travail, et Philippe s’est levé bien tôt ce matin. Je prépare au mieux mes bagages pour la route. La nuit sera bonne, et j’anticipe avec joie le vrai départ sur deux roues. 

km jour : 14,6
km total : 127
départ / arrivée : s/o
temps déplacement : 0 : 55
vitesse moyenne : 16,0
vitesse maximale : 36

Chatou 2

Corentin, 17 ans

Mardi > Chatou (Tour Eiffel, Notre-Dame-de-Paris), 45 km
Sommaire, album photo

La nuit a été bonne, mais quand même un peu perturbée par de petits visiteurs : quelques moustiques. Il a fallu fermer les fenêtres et se passer de l’air frais de la nuit.

Je me lève assez tôt pour saluer Caroline et les petits avant leur départ. Avec Stéphane, nous communiquons avec l’opérateur de cellulaire qui me demande de me rendre en concession. C’est sur deux roues que ça se fait. Le préposé, très sympathique, fait les vérifications requises et m’indique que ce sera en ordre plus tard aujourd’hui. Je remonte la côte, une heure a passé.

Nous planifions une sortie vélo avec les grandes afin de bien profiter de la journée. Lunch, eau, crème solaire, nous prenons la route vers Paris. 

Après le pont de Saint-Cloud, nous longeons la Seine sur des pistes pas toujours évidentes au début, mais bientôt les conditions s’améliorent. Nous approchons de la Tour Eiffel, assez visible et spectaculaire. Nous pique-niquons à son pied, juste sur le bord de la Seine.

Deuxième objectif : la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, toujours en chantier, toujours impressionnante. Nous visitons une exposition sur les travaux de restauration qui font suite à l’incendie de 2019, puis la Crypte archéologique mettant en valeur des ruines retrouvées sous la place et remontant jusqu’à l’époque romaine, ce que je ne vois jamais au Québec… 

Quand nous revenons à notre époque, il tombe quelques gouttes qui ne persistent pas. Nous rentrons tranquillement, fatigue et vent de face faisant leur œuvre. La petite collation à l’arrivée est méritée et appréciée, avec les dernières parts de la tarte aux abricots.

Bonne nouvelle : mon téléphone fonctionne enfin. Je paie mon dû à Stéphane, puis il est plus que temps de partir vers chez Philippe et Marie pour fêter Corentin. En revanche, c’est un moment un peu difficile, car nous n’avons pas du tout le goût de nous quitter… Il faudra revenir.

En passant au centre-ville de Rueil-Malmaison, je passe à la concession cellulaire pour remercier le préposé qui m’a bien aidé. Je monte ensuite vers la maison de Philippe et Marie où j’arrive en même temps que la pluie, qui sera forte toute la soirée.

C’est l’anniversaire de Corentin, qui a 17 ans aujourd’hui. C’est une fête toute simple, très agréable, en famille autour d’un excellent repas. En soirée, nous échangeons entre adultes, nous mettant un peu à jour sur nos vies. 

Comme Corentin partira demain à 5 h 30 afin de rencontrer un bon ami à Montauban, nous nous séparons vers 23 h. J’ai quand même le privilège d’entendre quelques notes de guitare classique de sa part. Avant de dormir, c’est bon, et pas seulement pour les oreilles.

km jour : 45,7
km total : 112
départ / arrivée : s/o
temps déplacement : 3 : 30
vitesse moyenne : 13,1
vitesse maximale : 41

Rueil-Malmaison

Souper de famille chez Stéphane et Caroline

Lundi > Rueil-Malmaison – 15 km
Sommaire, album photo

Je m’éveille vers 10 h 30. Il semble bien que le décalage horaire ne sera pas un problème. Après la douche, le petit déjeuner et quelques mots échangés avec Nicolas, je rédige le journal d’hier. À 12 h 45, Corentin émerge de sa nuit, mais il est temps de me mettre en route.

Le chemin de Bellevue, où habitent mes amis, est bien sûr en hauteur : c’est donc par une belle descente que je rejoins la Seine. Je roule un peu sur les berges, toujours aussi accueillantes, et je suis rapidement à la boutique téléphonique. 

Il y a quelques minutes d’attente, puis un service vraiment courtois. Heureusement, car je suis un « cas ». Il existe bien un forfait abordable et répondant à mes besoins, mais il faudrait disposer d’un compte bancaire français pour y adhérer. Un seul moyen semble possible : utiliser les coordonnées de Caroline – elle paie, je la rembourse. De plus, elle doit se présenter en personne. Donc, au travers de toutes ses occupations, elle descends à vélo, puis remonte quand c’est complété. Le préposé m’indique que l’appareil sera activé dans quelques heures, mais il reste bloqué toute la journée. Devrais-je y aller demain ? On verra. Déjà, j’ai passé plus de deux heures sur place, espérons que ce sera assez… 

Après la montée, je me retrouve chez mes amis. Toutefois, Stéphane est au travail, Caroline et Fleur à la piscine pour un test, Marie et Jean à l’école, il reste Aimée et Solène qui préparent une tarte aux abricots avec une petite touche bien québécoise. C’est vraiment amusant de cuisiner ensemble.

Dès que la tarte est prête, nous partons à pied vers l’école des petits pour les raccompagner vers la maison. Caroline nous rejoint sur place et nous revenons joyeusement ensemble pour retrouver une Fleur encore humide.

Les petits ayant besoin de repos, nous partons à quatre avec les grandes – Fleur, Aimée et Solène et moi – pour une petite balade à vélo vers la forêt de Saint Cucufa – je connaissais le nom grâce à une chanson de Boris Vian. Roulant sur des rues tranquilles puis devant l’école de Aimée et Solène, nous entrons en forêt pour monter et descendre sur une belle piste asphaltée. C’est joyeux.

Nous revenons à la maison pour en repartir aussi vite : demain, ce sera la dernière journée de classe pour Marie et Jean, il y a fête dans la cour de l’école. Les enfants grignotent et jouent, les grands jasent, c’est bien festif. De retour du travail, Stéphane nous rejoint sur place.

Nous revenons pour de bon à la maison. Le repas est léger et délicieux, mais le meilleur est clairement la tarte aux abricots parfumée au sirop d’érable. Un délice imprégné de deux cultures.

En soirée, nous sortons les chants et les instruments : Aimée au piano, Solène au violon, Stéphane à la trompette, Marie à la flûte, Jean aux percussions, Caroline à la voix, moi à la guitare, c’est une soirée endiablée et effervescente d’où nous ressortons de très bonne humeur.

En revanche, une bonne nuit sera bienvenue : ici, je profite de la vaste et confortable chambre de Fleur, sous les combes. Le luxe et le bonheur, encore une fois.

km jour : 16,9
km total : 67
départ / arrivée : s/o
temps déplacement : 1 : 15
vitesse moyenne : 13,5
vitesse maximale : 35

Chatou

Avec Marie, Corentin, Nicolas, Guillaume, Aurélie et Philippe

Dimanche > Paris – 50 km
Sommaire, album photo

Le vol est sans histoire, calme tant pour la navigation que chez les passagers. La descente très progressive s’amorce une demi-heure avant l’atterrissage. Nous touchons le sol à 10h10. La météo est confortable, avec un mélange de soleil et de nuages.

Un bus nous mène de l’avion au terminal, et par un heureux hasard Marina et ses enfants y sont déjà. Nous accomplissons les formalités ensemble – c’est remarquablement efficace – puis nous nous saluons, puisqu’ils doivent prendre un taxi puis un train vers la Normandie.

Je récupère mes bagages, qui sont déjà disponibles, puis je remonte mon vélo. Ma petite pompe n’étant pas très efficace, c’est donc sur des pneus un peu mous que je prends la route avec une bonne quiche dans l’estomac.

À vélo, il n’est pas simple de sortir de l’aéroport sans se ramasser sur une autoroute, mais je connais le chemin vers Roissy-en-France, le village voisin. La vieille ville est charmante, mais c’est dimanche et tout est fermé. Un peu plus loin, un homme gonfle enfin mes pneus. Roumain visiblement en situation difficile, il est vraiment très gentil.

Cette portion du trajet est marquée par les émeutes des derniers jours : un peu partout, il y a des carcasses de véhicules brûlés – des camions et des autobus, les voitures ayant été retirées -, du verre brisé, de l’asphalte un peu fondue. C’est préférable de passer ici de jour…

Autre défi : je dois me référer régulièrement à mon téléphone pour repérer mon trajet, ce qui ralentit le rythme alors que c’est parfois comme un labyrinthe. Ça devient très agréable quand je rejoins l’ancien chemin de halage qui longe la Seine. Il y a du monde – je croise une femme originaire du Québec – qui pédale avec sa petite fille, mais c’est souvent bucolique.

Je quitte ce chemin un peu plus vite que prévu, car il y a une passerelle assez haute à éviter avec mon vélo bien chargé. Quand j’arrive enfin chez mes amis, je me bute à un portail verrouillé. Je n’ai pas encore de téléphone fonctionnel, mais la barrière s’ouvre grâce à une gentille voisine. Il est 17 h 15 quand je retrouve enfin Stéphane et Caroline qui me font un très chaleureux accueil.

Les cinq enfants sont là : Fleur, Aimée, Solène, Marie et Jean. Après une collation de fruits et de biscuits maison suivie de la visite d’un couple d’amis, nous nous mettons à la musique avec l’orchestre familial. Bien du talent rassemblé !

Toutefois, je reprends le vélo vers 19 h 30 : je passerai la soirée et la nuit chez Philippe et Marie, qui reçoivent Aurélie, amie commune et ancienne d’Imaginart. Elle est avec Guillaume, venu nous rejoindre à vélo : hier, ils célébraient leurs anniversaires communs, se partageant équitablement 100 ans à eux deux. Nous mangeons sur la terrasse avec les jeunes Nicolas et Corentin – Marianne est à Barcelone – et c’est vraiment agréable de partager nouvelles et souvenirs.

En fin de soirée, nous parlons arts avec Nicolas, car il étudie dans une école de comédie musicale. Il me présente des vidéos de quelques numéros, impeccablement chantés et dansés, je l’initie aux prouesses du Cirque du Soleil. Il est passé minuit, il est temps de dormir. Je suis en tout confort, héritant de la chambre de Marianne. Beau début d’aventure !

km jour : 50,2
km total : 50
départ / arrivée : 12 h 15 / 17 h 15
temps déplacement : 3 : 25
vitesse moyenne : 14,7
vitesse maximale : 37