
Vendredi > Arras, 120 km
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J’ai bien tenté de dormir tôt, mais quelques voisins avaient un autre programme : leurs cris de joie m’ont permis de veiller plus tard qu’espéré, puisqu’ils se sont amusés longtemps. Le reste de la nuit a été calme, mais je me suis levé vers 6 h 30 : en camping irrégulier, je ne m’éternise pas. Je quitte le site vers 7 h 30.
Au village voisin, un homme remplit gentiment mes bouteilles. Je déjeune dans un petit parc près de l’eau, puis je prends la route pour de bon.

Ce matin, il fait très beau, c’est frais… et la chaleur s’annonce intense pour plus tard. Ce sera le cas. Je roule un temps sur de tranquilles petites routes, puis l’algorithme me mène sur l’ancien chemin de halage. Certaines sections ont déjà été pavées, mais il n’en reste pas grand chose. Je vous laisse imaginer l’état du reste.
Dès que possible, la route redevient mon amie, mais le vélo et moi sommes un peu secoués par ces sections. Ça reste plus complexe sur route, car je dois consulter régulièrement mon téléphone pour savoir où aller.
À Pont-l’Évêque, je contacte Pierre : comme il se doit, tout est en ordre pour ce soir.

Ici, il y a une jonction entre le Canal latéral à l’Oise, que je suivais depuis hier, et le Canal du Nord. Je change d’algorithme, et le nouveau me retourne sur le chemin de halage du Canal du Nord. Comme il est bien pavé et, bien sûr, pratiquement sans dénivellation – c’est un canal… -, c’est facile, rapide et très agréable.

Quelques kilomètres plus loin, la piste du canal se termine, et je suis sur route pour le reste de la journée. De village en village, c’est bien joli. Entre les villages, il pousse toutes sortes de choses : du blé, des patates, du maïs, du lin, des éoliennes… En chemin, je fais une petite épicerie, puis je mange à l’ombre d’une église car c’est vraiment chaud, cuisant et de plus en plus lourd. Heureusement, je profite du vent de dos.

C’est assez plat jusqu’à la vallée de la Somme, que je longe pendant quelques minutes. En quittant la vallée, la montée est solide mais brève, puis la route est vallonnée. En passant, je visite un cimetière de guerre, impeccablement tenu depuis plus d’un siècle. Je n’ai plus beaucoup d’eau, c’est la tenancière d’un café qui remplit mes gourdes d’une eau fraîche et délicieuse.
De vallon en vallon, de village en village, ça avance lentement mais bien. En approchant d’Arras, l’algorithme m’envoie sur un chemin en très mauvais état, que je quitte rapidement.
Devant une maison de banlieue, deux hommes : je leur demande si je peux remplir une gourde. De jeunes enfants surgissent, la maman revient du travail, et c’est une agréable rencontre avec cette jeune famille. Il y a les parents Cyril et Magali, et les enfants Noah, Ellie et Nathan, de 7, 5 et 2 ans. Les questions fusent, les jeunes me prennent visiblement en affection, c’est franchement très agréable.
Il me reste quelques kilomètres faciles sur un trajet connu, et j’arrive enfin chez mes amis, en même temps qu’Amélie.

Pierre et elle sont tous les deux veufs : en 2019, Élise a été fauchée par une voiture à quelques pas de la maison ; en 2020, Guillaume a été emporté par un cancer. Les parents survivants ont fusionné deux familles et se retrouvent avec six enfants : Samuel, Josik, Layal et Charlie, d’une part, ainsi que Jean-Lou et Lilian, d’autre part.
La maison aussi est née d’une fusion : Pierre et Élise y habitaient, et il a été possible de racheter la maison voisine. En perçant les murs, la nouvelle famille dispose d’un espace intéressant, en plein centre-ville. En entrant, nous arrivons directement dans une grande pièce réservée aux vélos, ça donne une couleur aux lieux.

Tous me font un excellent accueil, même si Samuel est absent et que Layal n’arrivera que demain. Charlie, 6 ans, est très heureux de découvrir un nouvel ami qui aime jouer avec lui. Je prends une bonne douche avant que nous passions à table, dans le jardin.
En début de soirée, Josik quitte afin de rejoindre des amis, puisqu’il sera en camp scout pour plusieurs jours. La soirée se passe entre échanges et jeux. Lilian me défie aux échecs. Comme je suis un peu rouillé, il gagne rapidement un première partie, mais je prends l’avantage dans la deuxième. Nous mettons la partie sur pause afin de jouer à cinq un complexe jeu d’énigmes basé sur l’univers de Star War.
Ensuite, dodo pour tous. Fatigué, je ne complète pas le journal. Ce sera pour un autre jour.
km jour : 118,1
km total : 357
départ / arrivée : 7 h 30 / 18 h 15
temps déplacement : 6 : 49
vitesse moyenne : 17,3
vitesse maximale : 50