Lyon 2

Avec toute la famille : Ségolène, Arnaud, Tom, Yann, Raphaël et Soetkin

Vendredi – Lyon 2
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La nuit a été chaude, et le pire est à venir puisque la canicule s’installe sur la région. Lyon est aujourd’hui le point chaud de la France, avec une prévision – réalisée – de 34° qui rythmera la journée.

Laurence part vers 8 h 45 puisqu’elle prendra quelques passagers vers Nantes. Tous travaillent de la maison aujourd’hui, donc nous nous voyons au repas. Au matin, j’accompagne Ségolène à l’épicerie, bien sûr à pieds, puis nous nous calfeutrons pour limiter l’impact de la chaleur qui monte.

Comme nous sommes bien sages à la maison, j’ai enfin le temps de mettre le blogue à jour, qui avait plus d’une semaine de retard. Comme Ségolène a aussi du travail, pas de problème. Nous partageons à l’occasion les bons coups de nos élèves et nos travaux.

En après-midi, Léa, une amie de Soetkin, se joint à la famille pour le reste de la journée. Tout le monde est bien sage, un des garçons passe à l’occasion pour prendre une petite pause. On dirait que la canicule rend plus casanier que l’hiver… 

En fin d’après-midi, nous préparons un pique-nique afin de sortir un peu vers un parc, espérant un peu de fraîcheur. Nous trouvons seulement un peu d’ombre et une végétation desséchée, alors que le parc est pratiquement désert.

Nous rentrons tranquillement pour une soirée cinéma devant la suite du film d’hier. Au moment de se coucher, il fait 28° à l’intérieur et 27° à l’extérieur. Ça fait beaucoup de degrés. Demain, nous chercherons sûrement un peu de fraîcheur, mais où ?

Lyon

L’île Barbe

Jeudi > Lyon, 25 km
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Le début de la nuit a été plutôt chaud, puis l’air frais est arrivé pour rendre le sommeil plus confortable. Après le petit déjeuner et les préparatifs, je prends déjà la route en laissant mes amis à leur travail.

L’itinéraire est simple : je roule sur les rives de la Saône jusqu’à Lyon, puis un tunnel pour vélos parallèle au tunnel routier permet de traverser facilement sous la colline de la Croix-Rousse vers le Rhône, que je longe aussi. Tout ça est facile et joli. Encore quelques minutes en ville, et je suis à la porte de l’immeuble où habitent Ségolène et sa famille. 

Quelle joie de se revoir ! Je croise Arnaud, l’aîné de 22 ans, qui part peu après pour le reste de la journée, mais Yann, 20 ans, Raphaël, 17 ans, et Soetkin, presque 12 ans, sont là – Tom ne reviendra que le soir, après le travail. Comme ils ont pas mal bourlingué, ça passe allègrement du français à l’anglais, selon les préférences de chacun.

La famille est nombreuse et, heureusement, l’appartement qu’ils possèdent est grand et bien rénové. C’est confortable et fonctionnel, mais vraiment différent de la villa du sud de l’Espagne qu’ils habitaient lors de notre dernière rencontre en 2016. Après vérification, tous préfèrent cette vie plus urbaine et ce quartier multiculturel du sud de Lyon.

En après-midi, alors que la chaleur s’installe, Ségolène et moi partons à pieds vers l’école où elle enseigne avec passion et compétence. Étrange de visiter une école sans enfants, sans personne. Nous profitons évidemment de ce temps dans les rues pour échanger comme les vieux amis que nous sommes.

Au retour, nous retrouvons Laurence, la maman de Ségolène, qui repartira demain pour la Bretagne après un bon séjour auprès de la famille. Elle est toujours aussi agréable et en forme.

En fin d’après-midi, nous sortons la guitare pour quelques chants, et après le repas c’est le cinéma qui est l’honneur, nous transportant dans l’univers du Seigneur des Anneaux. Ce sera à compléter, car vers 23 h tous se préparent pour une nuit qui s’annonce chaude, prélude de la canicule qui s’installera pour les prochains jours.

km jour : 23,8
km total : 2493
départ / arrivée : 9 h 45 / 12 h 00
temps déplacement : 1 : 32
vitesse moyenne : 14,6 
vitesse maximale : 27

Albigny s/ Saône

En haut de Contrevoz

Mercredi > Albigny s/ Saône (Lyon), 110 km
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Le site de camping a été parfait : calme, discret, paysage enchanteur. Ce matin, je me lève tôt sous une tente mouillée de rosée, et je suis en route dès 6 h 45. Au début, le soleil n’est pas encore levé dans la vallée et la route descend doucement, mais je prends beaucoup de photos car c’est de toute beauté. 

Après quelques montées et kilomètres, je rejoins la vallée du Rhône, et précisément la Via Rhôna, un itinéraire cyclable qui relie les sources du fleuve, en Suisse, à la Méditerranée. Ce n’est pas toujours le plus rapide – un panneau indique que je suis à 150 kilomètres de Lyon par ce chemin -, mais c’est bien beau ici. 

Déjà, je quitte le fleuve à Belley pour monter vers l’intérieur. C’est maintenant de jolis vallons qui réchauffent bien. À partir de Contrevoz, la donne change : c’est une bonne montée de col, à vitesse de piéton. En chemin, lors d’une pause, un cycliste léger arrête pour échanger quelques mots. Le signal de départ pour Christian est bien évident : une jeune et jolie cycliste monte aussi… 

De mon côté, aucune chance de les rattraper avec ma vitesse d’escargot, et il faut monter longtemps sur cette route qui culmine à plus de 800 m. Heureusement, c’est vraiment très beau et il y a bien plus de cyclistes que de voitures.

À partir de Ordonaz, toujours sur de très petites routes pratiquement sans voitures, c’est doucement vallonné jusqu’à Arandas, puis c’est la grande descente jusqu’à Serrières, pas vraiment rapide à cause de la qualité de la route, mais toujours très belle. 

Après quelques kilomètres dans la vallée, c’est une plaine vallonnée. Fini les montagnes… mais il reste quelques bonnes côtes. En après-midi, j’avance assez rapidement, souvent sur de petites routes, parfois sur de plus importantes.

Il fait toujours très beau et de plus en plus chaud sous le soleil. Je passe près des étangs, mais ceux-ci sont pratiquement à sec. Une grande descente, une petite montée bien abrupte et j’arrive chez mes amis.

Thierry n’est pas encore de retour, Annick est sous la douche, alors ce sont Romain, 22 ans, et Clément, 15 ans, qui m’accueillent très chaleureusement – Léo et Tom sont absents ce soir.

Bientôt, nous sommes rassemblés autour d’un excellent repas et de nombreux souvenirs, puisque nous nous connaissons de longue date. Nous sortons même la guitare pour quelques chants d’un peu partout.

Nous en profitons bien, mais pas très tard puisque Thierry participera à un ultra marathon en Ardèche cette fin de semaine : 162 kilomètres de course à pieds en moins de 24 heures, accompagné par Annick à vélo. Quand même impressionnant ! Le vélo n’est pas si difficile, après tout.

km jour : 110,3
km total : 2469
départ / arrivée : 6 h 45 / 17 h 20
temps déplacement : 7 : 30
vitesse moyenne : 14,7 
vitesse maximale : 42

Cressin-Rochefort

Le Mont du Chat, près de Saint-Jean-de-Chevelu

Mardi > Cressin-Rochefort, 65 km
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Encore une bonne nuit. C’est presque devenu une routine. Je me lève vers 8 h pour rejoindre mes amis et leurs clients – ils hébergent à l’occasion des gens de passage – pour le petit déjeuner. Bientôt, il ne reste que Fabien et moi, avec comme projet de compléter la porte du poulailler alors que la météo est parfaite.

Il reste plusieurs ajustements et finitions à compléter, mais tout se fait efficacement et joyeusement. Au retour de Sylvie, vers 12 h 30, la porte est en place, belle, solide, et fonctionnant à merveille. Beau travail d’équipe.

Nous profitons de ces derniers instants ensemble lors du repas, et peu avant 14 h je dois reprendre la route. Au revoir, amis !

Les douze premiers kilomètres se font en pente douce et pratiquement continue jusqu’à Pontcharra, me donnant une moyenne inhabituelle de 24,6 km/h. Ça reviendra à la normale plus tard. En ville, je dois faire quelques achats de nourriture. Pour la première fois du voyage, une épicerie refuse de laisser entrer mon vélo à l’intérieur, en sécurité. Je vais ailleurs.

En sortant de la ville, je rattrape un cycliste en balade quotidienne. Comme nos rythmes sont similaires, sauf en montée, nous roulons de concert pour plusieurs kilomètres. Bernard habite Paris, mais achève un séjour de trois semaines chez son fils. Très agréable conversation.

Je me dirige vers Chambéry par une route importante, avec une circulation assez dense, mais pas assez pour me faire négliger les superbes paysages de montagne qui m’entourent. L’entrée en ville est quand même un peu délicate avec toutes ces voitures, mais je la quitte sur une belle voie cyclable – très fréquentée – qui me mène au Bourget-du-Lac, près du lac du même nom.

Fin de la voie cyclable : il me faut prendre une route étroite et à haute circulation qui me mène droit au tunnel du Chat. Les superbes paysages ne m’empêchent pas de me poser quelques questions sur un long tunnel à travers la montagne. Et je connais le col du Chat : ce n’est pas pour un vélo chargé comme le mien.

Un cycliste de la région me dit ce qu’il en est : le tunnel pour les voitures est évidemment interdit aux vélos, mais il y a un deuxième tunnel, parallèle, qui nous est réservé. Un kilomètre et demi, pour être précis, rectiligne et bien éclairé, mais plutôt froid. Cette fois-ci, l’algorithme a vu juste. Bravo !

En quelques minutes, je change de vallée et de région, mais ça reste de toute beauté. La route est sans relief significatif mais assez haute, offrant des points de vue magnifiques sur la vallée, les sommets acérés, les villages et les vignes. Les pauses photo se multiplient. 

J’avais espéré m’installer autour de 20 h, c’est précisément à cette heure que je trouve un champ fraîchement fauché et séparé de la route par une haie. Parfait. Après une razzia dans les mûres, je cuisine, monte la tente et profite d’un ciel orangé avant de disparaître pour écrire puis dormir. Il semble que la fraîcheur sera au rendez-vous, ainsi que le calme. 

km jour : 66,0
km total : 2359
départ / arrivée : 13 h 55 / 20 h 00
temps déplacement : 3 : 58
vitesse moyenne : 16,6 
vitesse maximale : 49

La Chapelle-du-Bard

Fabien au travail

Lundi > La Chapelle-du-Bard (Allevard), 35 km
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Je ne m’y attendais pas – aurais-je dû ? -, mais une petite pluie débute alors que j’entre dans mon sac de couchage. Pas de problème : la tente est bien montée. Pour le reste, nuit très calme puisque la route à proximité est très peu fréquentée de nuit. Je ne me lève pas vraiment tôt, puisque je suis en route à 8 h 45 avec une tente un peu humide.

Le début du trajet est facile : je vais dans les vignes de village en village sur un terrain vallonné, au pied du splendide massif de la Chartreuse. En prime, il fait très beau. Bonheur !

Après une descente vers l’Isère et la petite ville de Pontcharra, que je traverse toutes les deux, la montée commence. Oh, rien de bien difficile : la pente est assez douce et la route longe la rivière Breda dans un très joli canyon. Il n’y a que vers la fin du trajet que ça monte un peu plus, et le chemin de leur hameau n’a que la largeur d’une voiture avant de devenir chemin agricole. J’arrive un peu après 13 h.

Fabien et moi sommes très heureux de nous retrouver, et je fais la connaissance de Sylvie, sa nouvelle conjointe. Les enfants sont tous partis en vadrouille puisque c’est la saison des vacances. La maison est une ancienne grange profondément transformée mais conservant un côté rustique bien agréable.

Fabien a préparé une croustade avec des fruits du jardin : c’est délicieux. En après-midi, Sylvie a des engagements, et nous avons des projets. 

Dans un premier temps, il faut remonter de la terre que nous prenons près du poulailler jusque derrière la maison. Nous la pelletons dans des caisses de bois que nous ramenons en brouette au pied de la maison, puis nous montons deux étages à pieds avec les caisses dans les bras.

Dans un deuxième temps, nous décidons de reconstruire la porte du poulailler, qui tombe en ruine. Nous prenons soigneusement les mesures, puis nous débitons une longue planche de châtaignier pour ensuite assembler les divers éléments récupérés ici ou là.

Nous nous amusons au point d’en perdre la notion du temps, c’est le retour de Sylvie qui nous reconnecte. Nous compléterons le projet demain matin.

Nous nous retrouvons pour un souper tout simple, puis c’est une soirée guitare et chansons qui nous rassemble autour du répertoire québécois et français. À 23 h, chacun prend ses quartiers de nuit.

km jour : 32,8
km total : 2293
départ / arrivée : 8 h 45 / 13 h 20
temps déplacement : 2 : 28
vitesse moyenne : 13,3 
vitesse maximale : 43

Barberaz (Chambéry)

Le train à Saales

Dimanche >> Barberaz (Chambéry), 6 km
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Ce matin, je me lève tôt pour bien me préparer, car c’est jour de départ – encore. Dehors, c’est le déluge avec à peine 11°. Faudrait avertir le ciel : novembre est prévu pour dans trois mois…

Vers 8 h 30, avec la voiture des parents chargée du vélo et du matériel, Claire et moi prenons la route vers Saint-Dié. À 9 h, il y a messe à l’église Saint-Martin, traditionnelle, avec orgue, chants approximatifs et où nous sommes parmi les plus jeunes. 

Il pleut toujours, un petit crachin plus ou moins intense, et c’est dans ces conditions que je prends le volant jusqu’à Saales, petit village pratiquement mort sous la grisaille du jour. Nous repérons la gare, déserte et sans autre service qu’une salle d’attente avec des bancs de bois. Nous cherchons un endroit sympathique pour nous installer en attendant. Il n’y a que l’épicerie à tout faire, mais qui n’a pas de place pour s’installer. Nous revenons à la voiture puis à la gare avec une collation. Là, le vélo retrouve ses sacs et nous profitons à la fois d’un banc et de bon temps ensemble.

Il est temps de prendre le train – facile – et de se dire au-revoir – moins facile… Jérôme, le très gentil contrôleur, a vécu deux ans à Montréal ; en chemin, je suis en compagnie de Domi, cycliste passionnée qui rentre chez elle, à Strasbourg. Cette petite heure de trajet passe bien vite. Il ne pleut plus.

À la gare, un employé m’indique le quai à rejoindre, mais je dois démonter mon vélo à toute vitesse avant de pouvoir prendre place à bord du TGV, puis que les vélos doivent être dans une housse. Marathon… gagné de justesse. Ouf !

Le trajet est très calme, puisque les passagers évitent les appareils plus ou moins bruyants et les conversations pendant le trajet. Tranquillement, le soleil émerge des nuages, les passagers se font plus nombreux, le temps passe lentement. La connexion Internet est trop lente pour que je puisse insérer des images dans le journal Web, la principale tâche que j’aurais aimé faire pendant ces heures, alors je me rattrape un peu sur l’actualité.  

En arrivant à la Gare de Lyon, un jeune homme en route vers chez lui, à Marseille, m’aide gentiment à sortir mon bagage. Sur le quai, je reconstruis mon vélo afin de pouvoir me déplacer en roulant, un travail d’environ une demi-heure. Il faut ensuite descendre d’un étage – par l’ascenseur, heureusement – pour attendre le train régional qui m’amènera à Chambéry sans avoir à démonter à nouveau le vélo. En revanche, ce train est en retard de 15 minutes à cause d’un décès sur les voies. Pour les voyageurs, c’est un inconvénient, mais les personnes directement concernées c’est un drame.

Dans notre section, il y a de la place pour deux vélos, nous sommes quatre et nous nous arrangeons très bien. Il y a un jeune couple et une dame dans la cinquantaine. Gendarme comme son mari, Nathalie travaille à Chambéry alors qu’il est en poste à Lyon, ce qui leur complique un peu la vie. Elle est aussi adepte de randonnée, à vélo ou autrement, le trajet d’une heure et demie passe donc bien vite.

Il est quand même près de 21 h quand je pars à la recherche d’un site de camping, que je trouve après une demi-heure de route et, pour la première fois, avec ma lampe frontale en guise de phare avant. Le site est petit, il faut couper quelques ronces, mais c’est très bien dans les circonstances. À 22 h 30, le journal est complété, alors dodo !

km jour : 6,4
km total : 2260
départ / arrivée : 6 h 45 / 20 h 15
temps déplacement : 0 : 28
vitesse moyenne : 14,0 
vitesse maximale : 21
Trains : 119,70 €

Gerbépal 3

Claire, Inès et Aimée

Samedi – Gerbépal 3 (Vosges)
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Après une autre nuit parfaite, nous émergeons en ordre dispersé. Étonnement : le soleil est aussi de la partie. Agréable.

Ce matin, Baudouin et Béatrice sont invités pour un mariage et quittent donc pour une partie de la journée. Claire et moi partons en mission vers Saint-Dié, avec la voiture de Ségolène et Gaspard : il s’agit de régler au mieux mes futurs et complexes transports en train. En gare, il y a une préposée qui répond selon l’ordre d’arrivée. Quand mon tour arrive, Angélique – un prénom prédestiné – se lance dans un véritable marathon pour faire coïncider mes besoins et les possibilités de trains. Elle y met près d’une heure, tout en répondant aux autres clients en cours de route. Finalement, tout est en ordre. Bravo et merci !

Nous revenons à la maison pour un repas en famille et un peu de temps calme. Au retour des parents, nous nous préparons tranquillement pour une petite balade dans les collines environnantes.

Nous stationnons plus haut et partons tous ensemble – Aimée sur le dos de son papa, quand même – pour une marche sur les jolis et un peu confus sentiers de la crête. Les framboises, mûres, myrtilles et champignons soutiennent délicieusement l’intérêt.

En revanche, le ciel s’ennuage et quelques gouttes viennent arroser la fin du trajet. Nous sommes quand même de retour aux voitures avant la vraie douche.

À la maison, c’est soirée guitare et chansons. La première partie est en partie adaptée aux besoins des plus jeunes – avec les Kids United, bien sûr. Après le repas des grands, c’est la chanson québécoise qui est à l’honneur, mais sans négliger d’autres répertoires. 

Déjà, la soirée achève dans le calme et la bonne humeur. Nous regagnons nos quartiers de nuit, alors que la pluie reste bien présente. 

Gerbépal 2

Avec Baudouin et Béatrice

Vendredi – Gerbépal 2 (Vosges)
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Que c’est calme ici ! Pas un son, ni train, ni voitures, je n’entends même pas la pluie qui tombe, tombe et tombe encore. Ce matin, c’est le même régime humide : pluie continue, 13°, journée idéale pour ne pas pédaler. Le beau temps reviendra… lundi, en après-midi, selon la météo. Le climat est vraiment tout à l’envers. 

Nous nous mettons en train tranquillement. Après le petit déjeuner, Baudouin a un bricolage à compléter, une porte à raccourcir par le bas. En collaboration, nous réussissons le travail rapidement et efficacement.

Ensuite, virée à Gérardmer, en voiture pour affronter le déluge, mais aussi pour rapporter les victuailles requises pour la famille qui arrivera bientôt. Pendant une pause, je visite l’église. De réfection en incendies – elle a été détruite lors de la guerre en 1940 -, c’est bâtiment vraiment intéressant.

Nous sommes de retour, toujours sous la pluie, et nous passons par un petit chemin bien joli, mais sans croiser de cerfs. Au retour, il est temps de manger ensemble avant une petite pause sieste ou lecture.

La pluie prend elle aussi une toute petite pause, juste assez pour permettre une visite à la minuscule chapelle plus que centenaire au sommet de la colline, derrière la maison. Elle est bien modeste, mais son revêtement de tôle galvanisée garde des graffitis de soldats de la guerre de 1914-1918… et quelques autres. 

À la maison, il reste un seuil de porte à installer. Nous prenons les mesures, la coupe du seuil est parfaite, et la porte ne ferme plus. Il faudra la couper, elle aussi, comme nous l’avions fait ce matin. Facile, avec l’expérience, et donc succès complet. Baudouin et moi travaillons ensemble avec plaisir et efficacité. La fin de l’après-midi est plus calme : de mon côté, je mets en ligne quelques jours du voyage, et nous attendons la prochaine arrivée. Ce que nous n’attendions pas, c’est la fin des averses et même quelques coins de ciel bleu avec un soleil un peu timide. Ça fait du bien.

Bruit dans le stationnement : Ségolène arrive enfin avec Gaspard et leurs fillettes Inès, cinq ans et demie, et Aimée, deux ans. Retrouvailles. Ségolène élève des brebis et confectionne un excellent fromage avec leur lait ; Gaspard est enseignant et cycliste, en préparation d’un voyage vers Munich avec quelques amis.

Évidemment, les conversations sont animées autour de l’apéro et du repas. Au dodo des petites, je sors la guitare pour une berceuse : « J’allume une étoile… »

La soirée se poursuit au salon. Les jeunes parents vont se coucher, mais nous restons à trois pour attendre Claire. Elle n’arrive pas tard – enfin, pas trop… -, nous devisons avec ses parents puis à deux avant de se résoudre à attendre à demain pour la suite. Faut dormir, parfois.

Gerbépal

Vers la pluie, en approchant de Thann

Jeudi > Gerbépal (Vosges), 115 km
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C’était une nuit de grands vents qui ont brassé la tente sans arrêt et qui l’ont bien séchée. Comme c’était un camping irrégulier et peu discret, je me lève tôt.

En sortant de ma tente, je suis accueilli par un arc-en-ciel, tout à fait à l’image de ce que prévoit la météo : soleil et pluie. Je suis en route avant 7 h.

Ayant passé la nuit à 2,5 km de la France, j’y arrive donc très rapidement… et ça ressemble beaucoup à la Suisse. Dans le deuxième village que je traverse, un homme est à la fenêtre. Très gentil et accueillant, Gérard est vraiment attaché à sa famille, c’est une autre agréable rencontre.

L’algorithme me mène à la piste cyclable de la Largue, du nom de la rivière voisine, élaborée sur une ancienne emprise de chemin de fer. Avec le vent de dos et un revêtement en excellent état, ça avance vite et bien, malgré toutes les feuilles et petites branches arrachées par le vent.

À Danemarie, un panneau affiche la piste Euro 6, indiquant Nantes à 1280 km et Budapest à 1570 km. Un beau projet de voyage. La nouvelle piste longe un canal mais je la quitte rapidement pour traverser la campagne. 

Je guette le ciel qui vire au gris pluvieux. En arrivant à Thann, je me trouve un abri devant la bibliothèque et je mange pendant une première averse. Ça se calme, la piste suit la vallée de la Thur sur de petites routes en offrant de jolis paysages et quelques averses auxquelles je réussis à échapper.

En arrivant au lac de Kruth-Wildenstein, tout en longueur et retenu par des barrages, la pluie revient et je n’ai aucun abri. Je suis bien trempé, mais le soleil revient me sécher.

Après le village de Wildenstein, c’est bien sûr la monté du col, sept kilomètres sur le petit plateau, mais assez facile et avec très peu de voitures. Retour d’une pluie bien froide pour les deux kilomètres précédant le sommet. Le col de Bramont culmine à 956 m et le soleil m’y accueille.

Je descend pour quelques minutes et recommence à grimper : c’est le col des Feignes, 954 m, court et facile. Une bonne descente un peu frigorifique vers quelques lacs, et c’est reparti pour le col de Martimpré, 796 m, avec quelques gouttes. Ensuite, ça descends en pente douce et rapide jusqu’à Gerbépal. Victoire ? Pas tout à fait.

J’avais parlé à Claire pour coordonner mon arrivée, mais quand j’entre l’adresse dans l’algorithme je tombe sur deux traces rocheuses en pente, un sentier pour tracteur. J’essaie un autre chemin, c’est pareil… parce que c’est là. J’arrive enfin alors que la pluie reprend de plus belle. Toute une journée !

À l’intérieur, c’est tout le contraire du rude extérieur : vieille maison familiale confortable, feu de foyer, mais surtout Baudouin et Béatrice, parents de Claire, qui m’accueillent très chaleureusement. Le repas, tout simple, est savoureux, mais la compagnie de ces gens réfléchis et très sympathiques est encore meilleure.

Nous ne veillons pas trop tard. Je passe à la douche, au journal et au dodo dans un lit douillet. Bonheur ! Surtout que dehors il pleut à plein ciel…

km jour : 117,1
km total : 2253
départ / arrivée : 6 h 45 / 20 h 15
temps déplacement : 8 : 32
vitesse moyenne : 13,7 
vitesse maximale : 45

Miécourt

« Camping » à Miécourt

Mercredi > Miécourt, 75 km
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Finalement, les feux d’artificière ont été discrets, et la circulation ne m’a pas empêché de dormir jusqu’à 8 h. Aujourd’hui, je ne pourrai pas prétexter le manque de sommeil. En 45 minutes, je suis en route jusqu’à une table à pique-nique pour le petit déjeuner.

La route est très passante – l’autoroute voisine est fermée pour l’entretien annuel des tunnels – et monte constamment. J’arrive au col Vue des Alpes, 1283 m, après trois kilomètres avec une moyenne peu impressionnante de 6,1 km/h. La vue est… plutôt embrumée ce matin, on devine à peine quelques sommets, mais je suis bien heureux d’avoir complété cette montée. 

Je descends ensuite sur trois autres kilomètres en quelques instants, puis je prends à droite. C’est l’occasion d’une rencontre avec Rafael, jeune cyclotouriste allemand qui se dirige aujourd’hui vers Neuchâtel. Ce sera facile pour lui dans trois kilomètres.

De mon côté, je roule sur des chemins de campagne pavés, mais à peine larges comme une voiture, donc désormais sans circulation. En revanche, l’algorithme est régulièrement mis à contribution pour bien suivre l’itinéraire.

C’est aussi très joli, assez haut par rapport aux vallées environnantes, constellé de fermes anciennes. Ce qui est moins joli, ce sont le nombreux arbres brisés par la tempête de la semaine dernière. Même ceux qui restent ont été bien secoués par le fort vent qui a déferlé sur la région.

Au passage, je rencontre Pascal et Laurence, qui gentiment me remplissent quelques gourdes.

À l’occasion, il y a des passages bloqués pour le bétail, une série de tubes de métal espacés de quelques centimètres, que je traverse avec précautions. Parfois, il y a même de placides vaches au milieu du chemin. Ça fait couleur locale.

En mi-journée, le ciel se dégage et il fait grand beau, toujours avec le vent. Je crois une épicerie pour refaire mes réserves – ce sera la seule aujourd’hui.

Le trajet se poursuit sur des routes plus normales, mais toujours très peu fréquentées. En chemin, deux cyclistes bricolent. Pierre-André et son fils Léo ont à réparer une crevaison sur le pneu avant de ce dernier. Comme j’ai un peu de matériel et une certaine habitude, nous y travaillons ensemble. Autre belle rencontre.

Plus loin, il y a quelques passages assez spectaculaires au-dessus des gorges du Doubs, puis une petite route en balcon au-dessus de la vallée. C’est vraiment beau. 

J’arrive à La Baroche, qui s’annonce comme la ligne de partage des eaux entre le Rhône, qui va vers la Méditerranée, et le Rhin, qu se jette dans l’Atlantique. Il y aura matière : une averse se pointe au même moment, et je trouve un refuge confortable sur place, avec accès à de l’eau potable.

C’est ce qui attire aussi Evann, jeune cycliste qui revient de son premier voyage à vélo avec camping, le long de la côte Atlantique française. Il est intéressant et intéressé, ce qui nous vaut une autre belle conversation.

Ensuite, c’est une série de belles descentes vers une vallée, toujours au milieu de paysages enchanteurs.

Arrivé en bas, je croise Mateusl et Natalia, cyclotouristes polonais qui entament une virée en Suisse, en particulier dans quelques grands cols – Grimselpass et Furkapass, en passant par Interlaken. Ce sont des terrains de jeu que je connais, nous regardons des cartes ensemble. Ils sont jeunes et déterminés, ils auront sûrement du plaisir et quelques défis.

Je roule encore quelques minutes, mais la couleur du ciel est éloquente : la pluie arrive vite. Je repère un emplacement près d’une chapelle, je monte la tente à toute vitesse dans le vent de tempête, et j’ai à peine le temps d’y entrer avec mon matériel que j’entends tomber les premières gouttes d’une grosse averse avec des rafales de 50 km/h selon la météo. La tente est bien secouée mais elle démontre encore une fois sa compétence dans les tempêtes. J’apprécie mon abri de toile, c’est un costaud, heureusement. Pendant la pluie, je choisis d’écrire plutôt que de cuisiner, attendant que ça passe, espérant que ça passe. 

Bien sûr, ça finit par passer. Un peu après 20 h 30, le soleil se présente pour un coucher flamboyant. Je cuisine dans le vestibule de ma tente, protégé des grands vents. Vers 21 h 30, tout est complété, c’est le temps de dormir bien au frais.

km jour : 73,3km
total : 2136
départ / arrivée : 8 h 45 / 19 h 00
temps déplacement : 5 : 06
vitesse moyenne : 14,4 
vitesse maximale : 50