Les derniers bords

Au large de Charlevoix

> marina Cap-à-l’Aigle (La Malbaie)
Sommaire

Déjà, c’est la dernière journée de navigation, qui commence tranquillement mais avec une légère nostalgie. Il n’y a pas d’heure de lever prédéterminée, mais nous ne paressons pas très tard. Alice, la chanceuse, profite de sa chambre fermée pour dormir un peu plus. Ce matin, c’est plutôt froid – autour de 15 ° – mais nous sommes bien équipés. Il y a quelques nuages, et le fleuve est bien calme. Les oiseaux ont piaillé toute la nuit et poursuivent de plus belle ce matin. Trop beau. Le départ, calculé selon les courants de marée, est fixé à 10 h 30. Les équipages sont bien rodés, tout se fait très bien.

Dans un premier temps, nous longeons prudemment au moteur l’île aux Lièvres, entre deux hauts-fonds, alors que le ciel se dégage. C’est de toute beauté. À la pointe ouest, nous laissons sur bâbord l’Île aux Fraises, puis nous hissons les voiles.

Le vent est plutôt léger et de face, le chenal favorable est étroit, alors nous tirons bord sur bord, à chaque cinq minutes. C’est très agréable de manœuvrer ensemble. En après-midi, alors que le beau temps est bien installé, les bords se rallongent jusqu’à ce que le vent tombe.

C’est au moteur que nous approchons de Cap-à-l’Aigle, puis nous amarrons au quai, tout à côté de Passetougrain. Philippe, ancien propriétaire de Atua, vient faire une petite visite. Il n’avait pas revu son bateau depuis 10 ans et est bien heureux de le retrouver en si bon ordre. Quel beau cadeau il a fait à Alain et à nous !

Un bon orage passe, retournant chacun à son carré, puis le soleil revient. Certain récupèrent des voitures, d’autres prennent de bonnes douches, tous profitent du panorama.

Nous nous retrouvons sur le quai pour un repas commun et consistant : apéro, soupe au palourdes de Passetougrain et riz aux fruits de mer de Atua. Nous échangeons sur notre aventure des dernières semaines, une pause pleine de sens et de cœur dont nous ressortons unis et meilleurs, mais quand même un peu tristes de devoir nous séparer.

La soirée se termine sur Passetougrain avec guitare et chansons, un beau moment de fraternité et de joie. Nous ne veillons pas trop tard : ici, il y a des voisins, et demain la journée s’annonce chargée en activités et en émotions.