Beuzeville-la-Guérard

La plage des Petites Dalles

Dimanche >> Beuzeville-la-Guérard (Normandie), 12 km
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Comme souvent, je me lève avant que mon réveil sonne. Je suis donc fin prêt peu après 7 h. Ségolène et Tom m’accompagnent à l’entrée de l’immeuble avec mes bagages, puis c’est déjà le temps de se dire au-revoir, sans savoir ni où ni quand ce sera, mais en ayant la certitude que ce sera.

Tôt en ce dimanche matin, la température est confortable et la ville paisible. Je suis à la gare en environ une demi-heure et je débute la mise en sac de mon matériel en attendant l’annonce du train.

Lui et moi sommes ponctuels, mais comme il arrête brièvement en gare, je dois mettre mon vélo dans son sac après être entré dans le train. Tout se passe bien, mais que c’est compliqué ! Mon matériel est adapté à la route, pas au train…

Je suis assis avec une jeune femme qui dort pendant l’essentiel du trajet, et comme d’habitude dans le TGV chacun reste dans sa bulle. 

Comme prévu, le train arrive à la Gare de Lyon à 11 h. Le temps de décharger tout le matériel et de remettre le vélo en état de rouler, il est 11 h 30, il faut encore sortir de la gare et prendre la route. Heureusement, j’avais prévu assez de temps pour ne pas risquer de manquer la correspondance.

C’est donc sans souci ni difficulté que je longe la Seine, côtoyant les estivants de Paris-plage qui se prélassent sur des chaises longues et une température confortable, un peu plus de 20°. Après 45 minutes, le 2500e kilomètre, un tunnel, un salut à l’Obélisque et coup d’œil au Louvre, j’arrive à la Gare Saint-Lazare, là même où je retrouvais Étienne et Bénédicte au début du voyage. J’ai le temps de manger avant que le train soit annoncé.

Nous sommes très nombreux : jusqu’à Rouen, le train est complet. Y entrer est assez rocambolesque : il n’y a pas de place pour les vélos ! Il faut donc le mettre en sac à nouveau, une corvée dont je me serais bien passé. De plus, une famille de quatre, avec vélos et sacoches, doit aussi placer tout ça… Heureusement, les passagers sont coopératifs. 

Il ne reste donc plus qu’à arriver tranquillement à Yvetôt. Le trajet retrouve une fonction inespérée : le réseau est suffisant pour mettre en ligne la journée d’hier, quand même spectaculaire.

À Rouen, la gare suivante, beaucoup de passagers descendent, dont la famille cycliste – Guillaume et Amélie sont avec leur grand Thibaut et leur petit Clément. Cette année, ils font un petit voyage de trois semaines, mais l’an dernier ils avaient pédalé de Bucarest jusqu’en Allemagne. À l’arrivée, je donne un coup de main pour le déchargement, qui doit être très rapide. Succès.

Il reste peu de temps avant l’arrivée à Yvetôt, mais c’est assez pour que je puisse remonter mon vélo et ainsi transporter facilement mes bagages. Henri est sur le quai de la gare. Belles retrouvailles après toutes ces années.

Nous entrons facilement mon vélo et mon matériel dans sa voiture et parcourons les 15 kilomètres qui nous mènent au manoir. Ce bâtiment ancien est toujours aussi beau, je le retrouve avec plaisir – voyez les photos de 2018 -, mais ce sont ceux qui l’habitent qui en font l’âme. En plus de Henri, il y a Gwénola, deux de leurs enfants – Sébastien, 28 ans, et Louis, 19 ans, qui sont à la mer pour le moment – et Michel, le patriarche. Les années se sont accumulées, il aura bientôt 95 ans, il est de moins en moins autonome et se mêle peu aux conversations. Il habite toujours seul ce grand manoir, mais a besoin d’aide au quotidien et pour l’ensemble de sa vie. Heureusement, il est bien entouré et reste très gentil avec tous. Ce sont quand même des responsabilités importantes pour mes amis, qui s’en acquittent avec cœur.

Autre défi qu’ils ont du affronter en famille l’an dernier : la maladie, puis le décès de leur fils Jérôme, 22 ans. Ils l’ont entouré de leur mieux, puis sont restés unis dans le deuil. Il est enterré au cimetière du village avec sa grand mère. C’est quand même une expérience que personne ne devrait avoir à vivre.

Nous préparons un pique-nique et prenons la route tous les quatre pour Les Petites Dalles, là ou la famille a ses habitudes et une cabine de plage permanente. Nous y retrouvons les garçons, la plage de galet et les vagues pour une baignade en eau fraîche et bien confortable, plus nous y passons un bout de soirée pour ne rentrer qu’à la brunante.

Nous jasons quand même un bon bout de temps. C’est bienvenu après toutes ces années. 

km jour : 11,7
km total : 2505
départ / arrivée : n/a
temps déplacement : 1 : 07
vitesse moyenne : 10,5 
vitesse maximale : 32
Trains : 95 €