Jeudi > Champlain – 170 km
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Levé tôt après une bonne nuit, je me prépare assez rapidement. Diane me donne un cuissard qui n’est pas à sa taille, mais qui semble être à la mienne. Ces derniers, jours, j’avais cherché à en acheter un, mais il n’y en avait nulle part. Je laisse chez mes amis mon vieux cuissard vraiment fini.
Comme prévu, c’est frais ce matin, mais ça ne durera pas. En revanche, je profite toujours du grand vent de dos consécutif à la tempête des derniers jours. C’est un avantage pour moi, mais pas pour les cyclistes que je croiserai…
L’application suggérée par mon frère Gaétan est bien utile pour trouver un chemin plus court vers Boucherville et les berges du Saint-Laurent. Je vois passer un cycliste peu chargé, bien plus rapide que moi, mais que je rejoins lors d’une pause. Nous roulons ensemble pour plusieurs kilomètres.
Shawn en est à sa première journée de cyclo-camping. Son équipement est minimal, mais il compte rouler très rapidement pour rejoindre sa sœur en Gaspésie. J’ajuste sa selle, trop basse, nous discutons équipement, itinéraires, organisation, et c’est très intéressant.
Soudain, il freine brutalement. Son sac de couchage, simplement attaché avec une ficelle sans aucune protection, vient de tomber. Faudrait pas qu’il pleuve… En tout cas, je le fixe solidement. Comme il souhaite rouler vite, il prend les devants.
Les quelques villages se succèdent rapidement, car avec le vent de dos je roule bien plus vite que d’habitude. Il y a plusieurs cyclistes d’un jour, ainsi qu’une famille chargée et souriante avec deux enfants d’environ 10 ans.
La traversée de la zone industrielle de Sorel est impressionnante et un peu inquiétante avec ses usines fumantes et trépidantes. Le traversier est une agréable pause. À Berthierville, je complète mon petit garde-manger.
Je laisse la route 138 pour prendre un itinéraire alternatif. Il y a une jolie halte vélo où je mange dans un petit coin parfait. Je reviens parfois à la grande route, je la quitte à l’occasion. À la sortie de Louiseville, je prends une petite route qui s’avère être un chantier actif et complexe. Il me faut parfois marcher dans du gravier mou, contourner la machinerie ou lui laisser la place. Mais ensuite, c’est la paradis : la route est très jolie, pavée de frais et complètement déserte, évidemment. La toponymie est assez improbable : le Chemin des Petites-Terres croise la route du Pays-Brulé, puis la route de la Chicane. Quel marketing…
J’arrive à Trois-Rivières, étonné du kilométrage d’aujourd’hui qui atteint des sommets inhabituels. En ville, je me dirige vers l’info touriste en quête d’une connexion Internet, puisque je suis sorti du territoire déjà en mémoire dans mon téléphone. Le bureau est fermé, mais la connexion est disponible. Succès.
En traversant Cap-de-la-Madeleine, je vois deux cyclistes dans mon rétroviseur. Nous roulons à peu près à la même vitesse, mais ils me rattrapent quand je consulte ma carte à la recherche – vaine – de quelque chose ressemblant à un camping alors que le soleil baisse rapidement. Ils me suggèrent une halte routière toute proche, vraiment jolie mais très petite et exposée.
Au village suivant, je les retrouve à une autre halte, pas très pratique non plus. Soudain, ils allument : un de leurs amis, réputé très accueillant, habite à 100 m. de là. Jack et Anne, mes anges gardiens du jour, me guident en deux minutes chez Jean-Marc et Linda, et c’est réglé.
Pourtant, mes hôtes sont dans un contexte difficile : la famille élargie et les amis sont rassemblés en souvenir d’Alain, frère de Linda décédé au printemps d’un fulgurant cancer du poumon. 61 ans, c’est un peu trop jeune…
En tout cas, personne ne semble étonné de voir un inconnu au milieu de cette sympathique famille. Si je déguste avec plaisir un savoureux maïs, je leur laisse leurs divers alcools et fumées…
Vers 23 h, je disparais dans ma tente : après plus de 170 km, un peu de repos ne fera pas de mal…
km jour : 172.4
km total : 583
départ / arrivée : 8 : 00 > 20 : 00
temps déplacement : 8 : 35
vitesse moyenne : 20,1
vitesse maximale : 41