Navigation paisible

Au large de la Gaspésie

2019-07-06, samedi
CTMA Vacancier
Sommaire

Le léger tangage et l’omniprésent bruit du moteur
n’ont pas compromis une nuit bien méritée. Ce matin, il pleut et la brume enveloppe le navire. Seul le GPS nous permet de savoir que nous voguons au large de Rimouski.

Je déjeune avec un couple de retraités venus de Sherbrooke, puis je m’installe dans ma cabine pour commencer la rédaction du journal. Tranquillement, la brume se dissipe un peu et quelques coins de ciel bleu apparaissent, préludant au dégagement de l’après-midi.

Au midi, je partage la table d’un couple de retraités. Lui a été plongeur industriel et a de nombreuses anecdotes liées à son travail, alors le repas passe vite. J’assiste ensuite à une conférence sur les Îles – géographie, histoire, économie, écologie – qui donne un aperçu du territoire vers lequel nous voguons.

Le soleil est maintenant de la partie, c’est très confortable sur le pont et nous voyons enfin la côte. Nous sommes en face de Ste-Anne-des-Monts et du Parc de la Gaspésie, un splendide terrain de jeu hivernal qui émerge de la brume.

Je discute un bout de temps avec M. De Sousa, maire de l’arrondissement Saint-Laurent, à Montréal, qui prépare des vacances à vélo aux Îles de la Madeleine et à l’Île-du-Prince-Édouard. Belle rencontre.

Le souper vient rapidement. Ce soir, je suis en compagnie de deux dames, une religieuse assez âgée mais toujours active, et sa nièce retraitée. Conversations agréables, évidemment. Le menu est prévisible mais savoureux : du homard. En revanche, il faut travailler pour réussir à extraire la chair de la solide carapace. On s’amuse ensemble.

Comme nous avons atteint une zone fréquentée par les baleines noires, le bateau navigue maintenant à la moitié de sa vitesse habituelle. Nous arriverons aux Îles en après-midi plutôt que le matin. Le ciel est maintenant bien dégagé pour se préparer au coucher du soleil. J’aide une petite fille à utiliser un vélo d’entraînement, puis je reste un temps avec ses parents et elle. Au moment où le soleil disparaît à l’horizon, le vent se lève et la température fléchit rapidement.

Je reste un bon bout de temps à jaser à bâtons rompus avec Raphaël, le conférencier de cet après-midi. C’est un fin observateur de la société, nous avons un excellent échange alors que la nuit tombe.

Nous sommes maintenant au large de Cap-des-Rosiers et du dernier phare de la Gaspésie. Au-delà du Cap Gaspé (Parc Forillon), nous ne croiserons aucune terre avant de rejoindre les Îles de la Madeleine. Sous l’influence du vent et du large, le navire a un léger roulis qui bercera le sommeil. Je me dirige vers mes quartiers de nuit pour profiter de mon dernier lit avant le camping. Demain, l’aventure commence vraiment.