Une belle vallée

> Lavelanet – 50 km
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Vendredi. Hier soir, mon téléphone refusait de se charger, détectant de l’humidité dans la prise, même après séchage. Problème… En cours de nuit, idée, je l’ai éteint. Miracle, la charge s’est amorcée. C’est que cet appareil s’est rendu pratiquement indispensable pour les trajets et les communications.

Encore une nuit sèche, encore un ciel parfait. J’y prends goût ! Levé peu avant 8 h, je suis prêt vers 9 h 30… mais le vrai départ attendra : deux autres cyclistes sont aussi logés entre deux roulottes.

Michel et Sylvie traversent les Pyrénées par les cols, tranquillement. Ils partent ainsi tous les étés, à partir de la Normandie. C’est une rencontre vraiment passionnante, nous avons de nombreux points d’intérêt communs, et une réflexion autour de ceux-ci. C’est donc vers 10 h 30 qui je pars pour vrai.

Je me dirige vers la grotte de Lombrives, qui semble magnifique. Je ne suis pas le seul à y avoir pensé : les visites sont exclusivement guidées, et il n’y a plus de place avant le milieu de l’après-midi. Je n’attendrai pas. Au moment de partir, je croise Michel et Sylvie, qui ont une réservation. 

Sur la nationale, le défilé de voitures est constant. Peu inspiré par les bouchons et l’odeur d’essence, je traverse rapidement l’Ariège pour prendre une route secondaire bien plus calme et jolie. Je longe souvent la rivière que des gens descendent en kayaks ouverts – ce n’est pas bien difficile. Je mange à Tarascon s/A, après moins de 10 kilomètres, puis je me rends facilement à Foix malgré la chaleur bien installée. Cette vallée est magnifique, cernée de hautes montagnes. J’y étais passé en 2016 et j’en avais gardé un excellent souvenir.

En examinant les cartes, j’avais choisi de me rendre à Lavelanet par une route secondaire, délaissant la route principale. Je quitte donc la vallée de l’Ariège en sortant de Foix. 

Comme espéré, la route est étroite et peu fréquentée. C’est donc dans le calme et la chaleur que j’entame une montée pas très pentue de quelques kilomètres. C’est en partie boisé, en partie cultivé, mais bien agréable.

Ce trajet suit une vallée aux contours arrondis, mais décorée d’une dentelle de pierre sur la gauche ; quelques villages y sont éparpillés. Après une première montée, que je n’appellerai pas « col », ça redescend tranquillement .

Depuis un moment, je trouvais que mes roues faisaient un son inhabituel sur les gravillons. Vérification faite, j’ai une crevaison à l’avant. Comme je suis au hameau de Rapy, je peux m’installer à l’ombre d’un mur pour réparer. Diagnostic difficile, conclu dans la rivière voisine : c’est une ancienne réparation qui laisse fuir un mince filet d’air. Vu l’état général de cette chambre à air, je la change mais la garde pour dépanner au besoin.

Je gonfle avec ma pompe de dépannage, mais le pneu reste trop mou. En entrant à Tanière, le hameau suivant, des gens sont dehors. Johanna et Gaspard ont un compresseur, une eau fraîche et un accueil chaleureux. Nous passons de bons moments ensemble, en compagnie de leurs trois chiens, puis de leur fils et de leur nièce tout droit sortis de la piscine.

Droit devant, il y a un spectaculaire défilé, avec de hautes falaises verticales, mais la route bifurque vers la gauche pour prendre un passage plus doux. Je ne suis plus très loin de Lavelanet, qui se trouvera être ma destination pour aujourd’hui. En y entrant, je passe la cap symbolique du 1000 kilomètres, une petite distance par rapport à mes habitudes. Épicerie, camping – un peu cher – et je m’installe dans le petit secteur des tentes. Deux cyclistes arrivent peu après moi. Frère et sœur, Victor et Laurie ont l’habitude de voyager ensemble chaque été. Lui a pris cinq mois pour se rendre au Sénégal à vélo, ce qu’il a adoré.

Des cyclistes sont installés sur le site en face du mien, ses occupants arrivent un peu plus tard. Guillaume et sa fille Lison, 9 ans, font depuis quelques années des escapades estivales à vélo, mais le pratiquent aussi au quotidien. Après les routines, nous nous retrouvons autour de la guitare pour chanter et échanger. « C’était top », selon Lison ; nous sommes tous d’accord.

En revanche, je commence la rédaction du journal plutôt tard, je termine donc vers 0 h 15, mais avec de l’électricité dans la tente, ce qui est bien pratique. Quand tout est terminé, c’est vraiment le temps de dormir.

km jour : 51,8
km total : 1003
départ / arrivée : 10 h 30 / 19 h 00
temps déplacement : 3 : 54
vitesse moyenne : 13,3
vitesse maximale : 39
camping : 18 €