Samedi >>> Paris
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Déjà cinq ans ! Le temps a passé trop vite… Il est vrai que ces dernières années n’ont pas été de tout repos, particulièrement avec la pandémie de Covid-19, mais aussi avec une mauvaise chute à ski, un travail aussi intense que passionnant et une vie globalement bien remplie. L’an dernier, incertain de la résistance d’une épaule abimée, j’avais préféré ne pas aller trop loin : j’avais donc eu la chance de découvrir l’Abitibi et le Témiscamingue.
Là, c’est vrai : je suis à l’aéroport, mon avion pour Paris décolle dans quelques heures et tous mes bagages sont en principe prêts à m’accompagner.
L’expérience a fait son œuvre : j’ai réussi à compléter les préparatifs sans trop courir. Mes bagages sont d’un poids relativement raisonnable : 18,3 kg pour le vélo et ses accessoires, 19,4 kg pour le bagage de soute, incluant la guitare, et 5,3 kg pour le bagage de cabine, pour un total de 43 kg. C’est ce que je transporterai sur les routes pour les prochaines semaines.
Ce matin, de bons orages ont rôdé tout autour, laissant le sol humide et le temps lourd. Maintenant, le ciel est bien gris, sûrement un mélange de gros nuages et de fumée des incendies du nord.
Toujours généreux, mon ami Sylvain passe me prendre vers 13 h 30. Puisque le guichet ouvre à 14 h 50, nous sommes d’avance – c’est le scénario idéal avec un vélo dans le transport en commun.
Après l’enregistrement, je dois tout apporter à un guichet spécialisé puisque mes bagages sont hors format. Il est 16 h quand je m’installe près de la porte 63 pour attendre l’embarquement. Tout s’est fait sans anicroche, j’ai le temps de commencer l’écriture du journal.
Alors que l’heure d’embarquement s’approche, une bonne série d’orages nous tombe dessus. C’est un moindre mal : dans les Basses-Laurentides, ce sont des tornades… L’été n’est pas toujours une saison tranquille.
Nous passons les contrôles pour l’embarquement, j’entends mon nom : c’est Marina, amie et enseignante à l’école Lalande, en compagnie de ses deux enfants. C’est un vrai plaisir de se rencontrer, mais ils ne seront pas dans la même section de l’avion.
Nous prenons nos sièges. Je suis au centre plutôt que près d’un hublot. Mexicain basé pour le moment à Vancouver et étudiant en sciences politiques, José sera en stage au Consulat du Mexique à Paris pour l’été. Le couple à ma gauche tient une garderie à Laval et va retrouver de la famille en France.
Les orages ont des conséquences : le plein de carburant et le chargement des bagages doivent être interrompus en attendant qu’ils passent. Ça prends un certain temps : le décollage était prévu à 18 h 50, nous quittons le sol à 21 h 45…
À bord, il y a un choix de films, je jette mon dévolu sur Interstellar, une dystopie située dans un proche avenir. Sur une terre de moins en moins habitable, quelques scientifiques profitent d’un trou de ver, passage entre galaxies, pour rechercher un autre monde pour l’humanité. L’un d’eux est hanté par le souvenir de sa fille, restée derrière, un sentiment réciproque. Avec quelques allers et retours dans le temps, c’est pas mal compliqué, mais le film se termine environ une heure après le décollage et avant le repas, ce qui me laisse un peu de temps pour dormir… mal.