2018-08-12, dimanche ; > Réotier – 45 km
Sommaire
Ce matin, j’envoie un courriel collectif. Pour le préparer, je me suis couché tard, alors je sens un peu de fatigue. Pas grave. Je me lève d’excellente humeur, heureux de retrouver mes amis.
Encore aujourd’hui, le temps est splendide, avec un grand soleil qui illumine tout. Ce matin, mes amis me proposent une visite de la vieille ville de Briançon. C’est tout près. J’en avais eu un aperçu en arrivant, mais c’est tout autre chose d’y marcher avec des guides passionnés.
La ville est située au confluent de sept vallées et en contrôle l’accès. Elle a donc été fortifiée, faisant partie d’un grand réseau de protection d’une région alors autonome. C’est Vauban, grand constructeur de fortifications à son époque, qui en est l’auteur. Le résultat est spectaculaire, mis en valeur par son écrin de montagnes – dont, évidemment, le massif des Écrins, à l’ouest.
La vieille ville est située sur un promontoire. En suivant les fortifications, nous surplombons la Durance, ici torrent dans une gorge profonde, jusqu’au pond d’Asfeld, impressionnant ouvrage de pierre datant de 1734. Revenant sur nos pas, nous remontons dans la vieille ville par une rue nommée La Gargouille à cause d’une précieuse innovation technologique de l’époque : au milieu de la rue, de l’eau coule dans un caniveau, permettant d’évacuer… tout. Enfin, presque tout : les touristes y sont nombreux. Dès que nous quittons les rues principales, nous sommes presque seuls dans de charmantes ruelles. Belle virée.
De retour à la maison après un détour épicerie, nous y retrouvons les enfants pour un dernier repas en famille, puis je me prépare et je pars, ému comme d’habitude, salué par les grands gestes de mes amis jusque dans la rue en contrebas. Faudra revenir au plus vite.
Je descend vers Briançon – facile – que je traverse par le centre ville, puis je me dirige vers le village voisin de Villar-St-Pancrace afin d’éviter la N94. Je me retrouve sur un itinéraire cyclable.
Après le village, la route monte un peu, puis descend dans un bois de pins jusqu’à la Durance, traversant un petit tunnel au pied d’une paroi verticale. Revenant brièvement sur la nationale pour traverser le torrent, elle amorce une bonne ascension à flanc de montagne.
Au début de la montée, j’ajuste les hauteurs de sièges de deux cyclistes mal équipés – heureusement, ils ne souhaitent pas aller loin – et je réalise rapidement que je suis dans un endroit superbe. La route étroite surplombe les gorges de la Durance, offrant une multitude de points de vue merveilleux. Mon appareil photo hyperactif diminue sérieusement ma moyenne.
Au sommet de ce petit col, je rencontre Denis, cycliste, qui manifeste un grand intérêt pour mon voyage. Lui-même s’engage pour la préservation du patrimoine, en particulier des horloges et cloches qui rythment le temps ici. Comme il souhaite des contacts avec le Québec, nous échangeons nos coordonnées.
La descente vers Les Vigneaux est un pur délice. Je longe encore un peu la Durance sur sa rive droite avant de traverser pour prendre la nationale, évitant une montée trop abrupte pour mon vélo chargé.
Je traverse le village de La Roche-de-Rame, submergé par un vide-grenier, puis je roule sur la nationale jusqu’au pont suivant. Il n’est pas tard, je n’ai pas beaucoup roulé, mais je sens le besoin d’une bonne nuit de sommeil et un petit camping municipal me permet de m’installer facilement.
Pendant que je fais chauffer mon repas, mon brûleur devient irrégulier. À court de carburant, il s’éteint de lui même à la fin de la cuisson. Comme c’est probablement mon dernier soir en camping autonome, c’est parfait : il m’aurait été impossible de ramener du carburant en avion, il aurait fallu jeter ce qui aurait resté. Il ne reste rien.
Je m’installe dans ma tente pour écrire jusqu’à la brunante, complétant le journal d’aujourd’hui. Ce soir, je me couche tôt. Yé !
Statistiques
km jour : 45,1
km total : 2332
départ / arrivée : 14: 00 > 18 : 45
temps déplacement : 2 : 50
vitesse moyenne : 5,9
vitesse maximale : 46,9
Camping : 10 €