Mercredi > Miécourt, 75 km
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Finalement, les feux d’artificière ont été discrets, et la circulation ne m’a pas empêché de dormir jusqu’à 8 h. Aujourd’hui, je ne pourrai pas prétexter le manque de sommeil. En 45 minutes, je suis en route jusqu’à une table à pique-nique pour le petit déjeuner.
La route est très passante – l’autoroute voisine est fermée pour l’entretien annuel des tunnels – et monte constamment. J’arrive au col Vue des Alpes, 1283 m, après trois kilomètres avec une moyenne peu impressionnante de 6,1 km/h. La vue est… plutôt embrumée ce matin, on devine à peine quelques sommets, mais je suis bien heureux d’avoir complété cette montée.
Je descends ensuite sur trois autres kilomètres en quelques instants, puis je prends à droite. C’est l’occasion d’une rencontre avec Rafael, jeune cyclotouriste allemand qui se dirige aujourd’hui vers Neuchâtel. Ce sera facile pour lui dans trois kilomètres.
De mon côté, je roule sur des chemins de campagne pavés, mais à peine larges comme une voiture, donc désormais sans circulation. En revanche, l’algorithme est régulièrement mis à contribution pour bien suivre l’itinéraire.
C’est aussi très joli, assez haut par rapport aux vallées environnantes, constellé de fermes anciennes. Ce qui est moins joli, ce sont le nombreux arbres brisés par la tempête de la semaine dernière. Même ceux qui restent ont été bien secoués par le fort vent qui a déferlé sur la région.
Au passage, je rencontre Pascal et Laurence, qui gentiment me remplissent quelques gourdes.
À l’occasion, il y a des passages bloqués pour le bétail, une série de tubes de métal espacés de quelques centimètres, que je traverse avec précautions. Parfois, il y a même de placides vaches au milieu du chemin. Ça fait couleur locale.
En mi-journée, le ciel se dégage et il fait grand beau, toujours avec le vent. Je crois une épicerie pour refaire mes réserves – ce sera la seule aujourd’hui.
Le trajet se poursuit sur des routes plus normales, mais toujours très peu fréquentées. En chemin, deux cyclistes bricolent. Pierre-André et son fils Léo ont à réparer une crevaison sur le pneu avant de ce dernier. Comme j’ai un peu de matériel et une certaine habitude, nous y travaillons ensemble. Autre belle rencontre.
Plus loin, il y a quelques passages assez spectaculaires au-dessus des gorges du Doubs, puis une petite route en balcon au-dessus de la vallée. C’est vraiment beau.
J’arrive à La Baroche, qui s’annonce comme la ligne de partage des eaux entre le Rhône, qui va vers la Méditerranée, et le Rhin, qu se jette dans l’Atlantique. Il y aura matière : une averse se pointe au même moment, et je trouve un refuge confortable sur place, avec accès à de l’eau potable.
C’est ce qui attire aussi Evann, jeune cycliste qui revient de son premier voyage à vélo avec camping, le long de la côte Atlantique française. Il est intéressant et intéressé, ce qui nous vaut une autre belle conversation.
Ensuite, c’est une série de belles descentes vers une vallée, toujours au milieu de paysages enchanteurs.
Arrivé en bas, je croise Mateusl et Natalia, cyclotouristes polonais qui entament une virée en Suisse, en particulier dans quelques grands cols – Grimselpass et Furkapass, en passant par Interlaken. Ce sont des terrains de jeu que je connais, nous regardons des cartes ensemble. Ils sont jeunes et déterminés, ils auront sûrement du plaisir et quelques défis.
Je roule encore quelques minutes, mais la couleur du ciel est éloquente : la pluie arrive vite. Je repère un emplacement près d’une chapelle, je monte la tente à toute vitesse dans le vent de tempête, et j’ai à peine le temps d’y entrer avec mon matériel que j’entends tomber les premières gouttes d’une grosse averse avec des rafales de 50 km/h selon la météo. La tente est bien secouée mais elle démontre encore une fois sa compétence dans les tempêtes. J’apprécie mon abri de toile, c’est un costaud, heureusement. Pendant la pluie, je choisis d’écrire plutôt que de cuisiner, attendant que ça passe, espérant que ça passe.
Bien sûr, ça finit par passer. Un peu après 20 h 30, le soleil se présente pour un coucher flamboyant. Je cuisine dans le vestibule de ma tente, protégé des grands vents. Vers 21 h 30, tout est complété, c’est le temps de dormir bien au frais.
km jour : 73,3km
total : 2136
départ / arrivée : 8 h 45 / 19 h 00
temps déplacement : 5 : 06
vitesse moyenne : 14,4
vitesse maximale : 50