Mannheim et la campagne

> Philippsburg – 80 km
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Jeudi. La nuit a été calme et sèche, malgré trois gouttes à l’aurore. C’est un matin lumineux. Je déjeune sur une table au bord de l’eau avec Michèle et Patrick, mes voisins français qui soulignent ici leur fête nationale. Nous conversons assez longuement avec grand plaisir. Ils me remettent des cartes plus précises, recueillies aux kiosques d’information sur la route, un cadeau précieux. Ainsi, je pars tard, mais le vent m’est toujours favorable et je sais bien mieux où je vais.

Grâce aux ajustements d’hier, mon vélo va mieux, mais ce n’est pas encore parfait. Il faudra retoucher l’alignement. Le nouveau miroir dépanne, mais est bien moins pratique que l’ancien. En plus, il est assez accrochant et se détache deux fois, heureusement sans se briser.

Jusqu’à Mannheim, je roule sur des chemins champêtres ou sur la digue. C’est joli, calme, campagnard. Étonnamment, le Rhin est bien au-dessus de son niveau normal pour la saison : des arbres ont les pieds à l’eau et des boisés sont inondés.

Peu avant Mannheim, le trajet me mène devant un cours d’eau. Il n’y a pas de pont, mais un bac se halant d’une rive à l’autre sur une chaîne… depuis 115 ans ! C’est l’occasion d’une pause imprévue : il vient de quitter la rive où je suis et se déplace très lentement. À son âge…

À Mannheim, l’industrie pétrochimique est omniprésente. Des complexes industriels s’étendent sur des kilomètres, spectaculaires mais vaguement inquiétants. Je me rends sans encombre au centre-ville, mais le balisage est plus précaire. Après moult hésitations et de nombreuses pauses cartographie, je finis par retrouver mon chemin.

Ensuite, je roule en campagne ou en forêt, mais le ciel s’est couvert et de petites averses passent à l’occasion, sans trop déranger et suivies d’éclaircies généreuses.

Lors d’une averse, je me réfugie dans un abribus. Deux cyclotouristes m’y rejoignent. Partis de Bâle, en Suisse, Manuel et Ida se dirigent vers l’embouchure du Rhin. Ils sont très gentils et chaleureux, nous discutons agréablement. Après la pluie, nous reprenons nos chemins.

En entrant à Philippsburg, il y a une épicerie. Guisieppe, parti à vélo de l’Italie, s’y est mis à l’abri, puisque qu’il pleut à nouveau. C’est encore une belle rencontre, que nous aurions volontiers prolongée. Au sortir de l’épicerie, je croise un camping, une rareté par ici. Je n’en avais pas vu encore depuis ce matin, et le ciel reste menaçant. Je termine donc mon trajet tôt, vers 18 h après une petite journée.

Je monte rapidement ma tente alors que le ciel se dégage pour de bon. Le camping est très bien organisé, avec une jolie plage et une vue imprenable sur une centrale nucléaire. J’ai une voisine, Gudrun, un peu timide au début mais finalement très agréable. Elle a profité de quelques jours de congé pour pédaler dans les environs, mais elle rentrera demain chez elle, à Stuttgart.

Comme je termine tôt mes routines et que je peux brancher l’ordinateur, j’ai enfin du temps pour écrire. Je réussis à compléter cinq jours de journal avant de prendre mes quartiers de nuit.


km jour : 78,4
km total : 713
départ / arrivée : 10 h 00 / 18 h 00
temps déplacement : 4 : 41
vitesse moyenne : 16,7
vitesse maximale : 29,5
camping : 12 €

C’est où, la digue ?

> Wattenheim – 85 km
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Mercredi. Je m’étais couché tard, je me lève tôt pour passer un peu de temps avec les petites avant leur départ pour l’école ou la garderie, puis avec Julia avant qu’elle aille au travail. Ce sont d’excellents moments, que nous espérons renouveler dans un contexte plus facile. En partant, Julia me dépose à l’épicerie. Nous nous y saluons : c’était vraiment précieux de se revoir.

Je reviens à pieds à la maison, puisque j’avais une clef, puis je me prépare tranquillement et j’écris à mes amis Jean-Pierre et Jean-Luc, dont c’est l’anniversaire. Avant de partir, je repère sur le Web une boutique vélo. Je m’y rends assez facilement pour remplacer le boulon du porte-bagages et le miroir. Malheureusement, ils n’ont pas le temps de vérifier mes roues. Elles ont besoin d’un alignement, les pavés font leur effet… J’installe facilement le nouveau boulon, mais je ne réussis pas à trouver comment orienter le rétroviseur. La réponse est simple : il n’est pas adapté à mon guidon. Le technicien m’installe le bon modèle, qui coûte 5 € de moins. Il est près de 13 h quand je prends la piste pour de bon.

Je rejoint le Rhin pour le remonter par la rive est. Ma carte n’est pas très précise et les indications sont parfois obscures – surtout avec mon niveau d’allemand. Je réussis chaque fois à retrouver un chemin, mais je fais quelques détours. Contrairement à hier, le paysage est très plat, souvent boisé. C’est pas mal moins spectaculaire…

J’avais pensé me rendre à Worms, puisque ma carte y indique un camping, mais j’en croise un à la sortie de Wattenheim. J’y arrive vers 19 h. L’aménagement est de qualité, étonnant avec son côté de jardin japonais. La tente voisine accueille des cyclotouristes français très agréables. Michèle et Patrick habitent près de Grenoble. Partis de Mulhouse – ils ont constaté que le TGV est assez pénible avec des vélos –, il se dirigent vers Amsterdam et reviendront par un chemin plus à l’est, une boucle d’environ 2000 km. Afin de suivre Patrick, Michèle utilise un vélo à assistance électrique, un système courant ici.

Ce soir, en plus des routines habituelles, j’essaie de refaire l’alignement des roues du vélo, un travail délicat. J’espère que ça ira : réponse demain. Pour le reste, vélo et cycliste vont très bien. Heureusement : je me dirige vers les Alpes, un bon défi. Autre défi : je ne trouve pas le temps pour le journal, qui prend du retard. Ce sont des vacances intenses.


km jour : 85,7
km total : 635
départ / arrivée : 11 h 00 / 19 h 00
temps déplacement : 5 : 15
vitesse moyenne : 16,3
vitesse maximale : 51,8
camping : 15 €

La vallée des châteaux

> Wiesbaden – 120 km
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Mardi. Je me lève tôt pour écrire une page du journal. Les occupants de la tente voisine achèvent une aventure étonnante : ils ont descendu à pieds le cours de la Moselle. « Ils », ce sont une maman avec sa fille de 5 ans et son fils de 3 ans. Ils respirent le bonheur.

En revanche, mon miroir de casque est brisé. Il me faudra le remplacer, et ça risque de devoir être un miroir de guidon, bien moins efficace et pratique.

Je pars sous un soleil qui se voile tranquillement, mais toujours avec un vent favorable. Le trajet est spectaculaire, un paysage de conte de fée – ou de BD. Ici, le Rhin est encaissé et sinueux, mais surtout constellé de châteaux de diverses époques parfois en ruines, parfois soigneusement restaurés, mais toujours impressionnants.

Parmi eux, le très célèbre Loreley. Je prends une grande quantité de photos, et pourtant je me limite. C’est trop beau.

La qualité du sol est, disons, variable. À la fin d’une raboteuse section de pavés qui secoue violemment cycliste et vélo, ce dernier devient très instable. Petite vérification : les roues sont intactes, c’est plutôt un boulon du porte-bagages arrière qui est manquant. Problème. Je réfléchis un peu. Sur la fourche, j’ai deux boulons inutilisés et compatibles. La réparation est donc rapide et efficace, mais je devrai me trouver un nouveau boulon bien adapté à cette tâche essentielle.

Les cyclistes sont nombreux, beaucoup transportent leurs bagages. Habituellement, nous nous saluons discrètement, mais je roule un moment avec deux jeunes francophones, un de France et l’autre de Belgique. Nous prenons une bonne pause ensemble.

Le cours du fleuve s’assagit après Bingen. Comme il n’y a aucun pont entre Bonn et Wiesbaden – l’armée allemande a détruit le seul existant pour essayer sans succès de ralentir les Alliés –, je prends l’un des nombreux traversiers, celui-ci entre Ingelheim et Winkel.

À partir de l’entrée de Wiesbaden, je me fie à un trajet Google Maps imprimé pour me rendre chez Julia, qui habite un village en périphérie. Les indications et les changements de direction sont nombreux et parfois imprécis, je finis par me retrouver dans un autre village. Je m’informe une première fois auprès d’un homme qui ne parle que l’allemand et ne retrouve pas ses lunettes. Une deuxième approche est plus fructueuse. Roland parle un excellent anglais – il travaille dans cette langue – et me fournit des indication précises que je photographie sur sa tablette.

Après une grosse montée qui me fait apprécier ma nouvelle transmission, le trajet est facile et très joli. J’arrive finalement chez Julia vers 20 h.

Ses filles Marlena et Marit sont couchées et dorment… presque. Quand je frappe, elles descendent en courant pour m’accueillir. Mais c’est l’heure du dodo. Quelques notes de guitare les préparent au sommeil.

Julia et moi passons ensemble une trop brève soirée, nous retrouvant comme si nous nous étions vus hier. Ces derniers temps, la vie bouscule la famille : à la suite d’un cancer diagnostiqué tout récemment, Rolf a été opéré et subit cette semaine une chimiothérapie. Heureusement, le pronostic est bon, mais c’est vraiment pénible. En revanche, nos retrouvailles sont une joie mutuelle, et, je l’espère, un baume. Nous avons évidemment de nombreux sujets de conversation, mais il faut se coucher, déjà. Que le temps passe vite !


km jour : 120,9
km total : 549
départ / arrivée : 9 h 00 / 20 h 10
temps déplacement : 4 : 41
vitesse moyenne : 15,9
vitesse maximale : 42,0

Les berges du Rhin

> Cologne > Koblenz – 110 km
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Lundi. Je m’éveille à 7 h 15 afin d’envoyer un courriel collectif et quelques photos. Je mange avec Henri, prends une bonne douche et prépare mon vélo en compagnie de Gwenola et de Matthieu. Après les salutations, je me rends facilement à la gare, qui est à tout juste 5 km.

Le train est en place et je trouve facilement mon wagon. Je prépare mon bagage et mon vélo rapidement – c’est maintenant rodé – sous le regard étonné d’un voyageur anglais. Alors que tout est prêt, le contrôleur m’indique que je pourrai pas prendre le wagon réservé : je devrai plutôt voyager en première classe. Sièges en cuir, Internet, prise de courant : c’est très bien. Je peux me lancer dans la mise à jour de mon journal, qui a pris beaucoup de retard.

Peu avant Cologne – Koln –, surprise : nous changeons de train. C’est normal, me dit-on. Il nous faut tous prendre nos bagages, traverser le quai en croisant les passagers de l’autre train et embarquer dans le train jumeau avec le personnel et tout. Étrange.

Un quart d’heure plus tard, je descends pour de bon à Koln. Le voyage a été sans encombre. Je remonte le vélo et me retrouve sur la place de la gare. Ici, la cartographie est simple : le Rhin est tout proche, et je dois remonter le courant.

Je le longe par la rive ouest, par une véloroute bien balisée, très fréquentée – je croise des dizaines de cyclotouristes, alors que j’en avais vu que deux depuis le départ – et qui emprunte pour l’essentiel la rive du Rhin, tout près de l’eau. C’est facile, agréable et sans défis : en plus d’être relativement plat, c’est nuageux, pas trop chaud, et le vent me pousse.

Jusqu’à Bonn, le fleuve coule dans une plaine parfois très industrielle. Ensuite, le relief s’accentue et il y a quelques châteaux de diverses époques. Le villages sont charmants, mais les épiceries plus rares. J’en croise une un peu avant Andernach et y achète ce dont j’aurai besoin d’ici demain midi. Tout est beau.

Le trajet reste agréable et rapide, même si les cyclistes se font plus rares. J’arrive à Koblenz et au camping – luxueux mais très resserré – peu après 21 h, bien plus avancé que j’aurais pu l’espérer. Mais la soirée est courte : il faut monter la tente sans piquets – le sol est trop dur –, manger, prendre ma douche, et me coucher enfin peu après minuit… Il était temps.


km jour : 110,3
km total : 428
départ / arrivée : 13 h 00 / 21 h 15
temps déplacement : 6 : 33
vitesse moyenne : 16,9
vitesse maximale : 32,5
camping : 16,10 €

Banquets et foot

> Uccle (Bruxelles)
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Dimanche. Après une longue nuit un peu chaude, la journée débute par un appel : c’est Bianca. En moins de deux, elle est invitée. Je déjeune avec Henri, puis nous allons à la messe à pieds avec Gwenola. Il fait un temps splendide, chaud et sans nuage. C’est un plaisir de marcher sur les rues tranquilles bordées de belles maisons. Au début de la célébration, il y a peu de monde, mais les gens arrivent petit à petit.

Au retour, Bianca se joint à nous pour le repas et l’après-midi : nous ne nous étions pas rencontrés depuis 20 ans, mais c’était comme si nous nous étions vus hier. Le repas, excellent comme toujours, est partagé dans la joie. Après les longues conversations, nous écoutons des compositions de Bianca, qui a toujours sa voix magnifique. Nous chantons ensemble « L’amour qui bat », la chanson qu’elle interprétait avec Imaginart. Tout revient, avec les harmonies vocales et l’émotion. Moment magique.

Nous chantons un bout de temps, puis Bianca, Henri et moi partons visiter un jardin de plantes aromatiques en pleine ville. Une belle rencontre.

Plus tard, Xavier et Carole, deux autres amis français ayant aussi vécu à Montréal, viennent manger avec nous. Ce sont à nouveau de belles retrouvailles, bien joyeuses. Décidément, nous allons de banquet en banquet…

En soirée, tous se regroupent autour du téléviseur pour assister à la finale de l’Euro, un match de football (soccer) très attendu puisqu’il oppose le Portugal à la France. Une soirée passionnée, stressée, alors que le match s’étire au-delà du temps réglementaire et se conclut par une victoire du Portugal, au grand dam de mes hôtes. J’observe le tout avec un regard vaguement sociologique, n’ayant aucun intérêt pour ces sports commerciaux. J’en profite pour trier mes photos.

Tous se séparent pour la nuit. De mon côté, je termine la préparation de mon envoi, me couchant à nouveau un peu tard. J’ai hâte de pédaler pour vrai : ce sera demain.

Les Gigottos, le train, Bruxelles

> Uccle (Bruxelles) – 5 km
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Samedi. Excellente nuit. Nous nous levons tous tard, mais ensuite, comme dans toute famille normale, le rythme est trépidant. Des rendez-vous sont déjà prévus au programme des enfants : vaccins le matin, fête d’amis en après-midi ; le midi, Catherine a un rendez-vous médical ; plus tard, Patrick organise un match de foot suivi de grillades avec des amis, mais je serai déjà parti.

Une petite sortie a été ajoutée au milieu de ce tourbillon à cause de ma présence : Patrick et moi nous rendons à Esquelbeck afin de visiter le musée des Gigottos où Catherine nous dépose les enfants avant d’aller à son rendez-vous. On y trouve un bricoleur fantaisiste et ses dizaines d’automates imaginés à base d’objets recyclés. Entre réalité et conte, les enfants s’amusent ferme, tout comme Patrick et moi. Nous jetons ensuite nos regards sur le château de Esquelbeck, monument de briques qui nous ramène à une autre époque.

Après le repas en famille, c’est Catherine qui me conduit sur les chapeaux de roues à la gare de Hazebrouck. Elle me donne un coup de main pour apporter le vélo chargé jusqu’au train et nous nous saluons, émus. Ça a passé trop vite.

Les voyages en trains régionaux sont faciles car le vélo reste monté et peut être déplacé avec sa charge. À 15 h 13 je suis dans le train à destination de Lille. Je ne suis pas seul : Nicolas et Quentin reviennent d’une sortie sur deux roues. Ces échanges entre cyclistes sont souvent très intéressants.

À Lille, il faut changer de gare, ce qui est assez facile avec un vélo qui roule. En revanche, il faut mettre mes bagages et le vélo dans des sacs pour le TGV. Je me prépare d’avance et m’informe afin de savoir sur quel quai viendra le train. J’avais prévu du temps, indispensable pour venir à bout de toutes les étapes. En attendant, je discute avec Woody, un jeune indien habitant en Angleterre qui s’est lancé dans un premier voyage en solo. Ensuite, c’est une course folle assez physique pour tout mettre en place, réussie de peu.

Le trajet est court. J’en profite pour appeler le père Francis, très malade et que je n’ai pu rencontrer cette année. La conversation est émouvante. Nous reverrons-nous ? À Bruxelles, je remonte le vélo et arrive sans encombre chez Henri et Gwenola. Il n’ont sur place que deux de leurs cinq enfants : Margaux, 23 ans, et Mathieu, 19 ans ; les autres sont dispersés un peu partout en Europe. À nouveau, soirée calme et très agréable entre musique et conversations.


km jour : 5,1
km total : 315
temps déplacement : 0 : 29
vitesse moyenne : 16,7
vitesse maximale : 26,9

Voies et voix

> Ledringhem (Dunkerque) – train + 55 km
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Vendredi. Aujourd’hui, Pierre est de retour au travail, et moi au vélo, alors qu’Élise est en congé. Ils ont tous deux choisi de travailler à temps partiel : à côté de l’emploi, il y a la vie.

Pierre et moi déjeunons ensemble, puis nous partons vers la gare, une affaire de deux kilomètres. Comme nous sommes d’avance, Pierre achète les billets de train en prévision des vacances familiales en Bretagne. Nous voyageons de concert vers Bethune, là où est son université. C’est une petite demi-heure de voie ferrée qui conclut bien notre trop brève rencontre.

Je remonte en selle et pars vers le nord. Je rejoins rapidement le canal d’Aire. Le chemin de halage est devenu piste cyclable. Intéressant. Je profite pour plusieurs kilomètres d’une jolie voie d’eau loin des voitures.

J’emprunte ensuite la Voie Romaine, tracée il y a quelques millénaires. Plusieurs de ces voies convergeaient vers Cassel, celle-ci est toujours en service après 2000 ans. Je mange un peu à Wallon-Cappel, puis je retrouve des chemins plus sinueux pour la fin du trajet. J’arrive chez Catherine et Patrick en début d’après-midi.

Mes hôtes ont des engagements, alors je profite de la compagnie de Jean-Marie et Andrée, parents de Catherine, que je retrouve avec joie. Nous nous connaissons bien puisque j’ai habité chez eux plusieurs fois au fil des voyages. Ils ont eu leurs épreuves : Jean-Marie a été soigné pour un cancer qui lui a abîmé la voix et l’empêche désormais de chanter, lui qui respirait la musique. Catherine revient avec les enfants – Inès, 8 ans, et Arthur, 6 ans – en fin de journée. À nouveau, les retrouvailles sont très appréciées. Patrick arrive en soirée d’une formation au Luxembourg, et nous passons la soirée à trois alors que les enfants dorment. Ce sont à nouveau de très bons moments entre amis.


km jour : 55,4
km total : 310
départ / arrivée : 9 h 00 / 13 h 30
temps déplacement : 3 : 31
vitesse moyenne : 15,7
vitesse maximale : 39,2

Mémoire : terrils et guerres

> Arras (Lens, Lorette)
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Jeudi. Ce matin, Élise travaille, mais Pierre est en congé. Avec Thomas et les enfants, nous partons – en voiture – afin de gravir à pieds les terrils jumeaux dominant la ville de Lens. Sportif, amusant et spectaculaire.

En après-midi, nous visitons le mémorial de Notre-Dame-de-Lorette, où l’anneau de la mémoire, un nouvel aménagement très réussi, rend hommage à 580,000 morts de la guerre de 14-18. Quelle tristesse, quelle folie ! Les humains apprendront-ils à ne plus se faire la guerre ?

Après un repas dehors, la soirée se passe tranquillement en chansons, puis en échanges entre grands après le coucher des petits.

Les routes de Picardie

> Arras – 120 km
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Mercredi. Après une nuit fraîche et humide, je me lève tôt afin d’être sur la route dès 8 h. Il fait très beau. Je me dirige d’abord vers Moreuil par une très jolie petite route, puis fonce – lentement… – vers le nord en choisissant toujours les plus petites routes de ma carte. Il y a 100 ans, cette région était ravagée par la guerre. Il en reste de très nombreux cimetières de guerre, gardant vivace le souvenir de trop nombreux morts.

Je prends le chemin de halage du canal de la Somme pour quelques kilomètres, puis retrouve les mini routes jusqu’à Arras.

Arrivé en ville, je retrouve facilement la maison de Pierre et Élise, où l’accueil est plus que chaleureux. Ils vivent à vélo avec leurs trois jeunes enfants, sans voiture. En soirée, nous participons au pique-nique de Droit au Vélo, une organisation qui soutient la pratique du vélo dans la région. J’y retrouve de nombreux amis.


km jour : 118,7
km total : 254
départ / arrivée : 8 h 00 / 17 h 30
temps déplacement : 8 : 01
vitesse moyenne : 14,8
vitesse maximale : 54,4

Prendre la route

> Montdidier – 115 km
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Mardi. Ce matin, il faut se lever tôt. Même les ados. Philippe et Marie travaillent encore, et je commence aujourd’hui à pédaler sérieusement. En plus de saluer mes amis – le temps passe bien trop vite avec eux -, je fais mes bagages en fonction du voyage… et je répare une crevaison causée par un tout petit bout de fil de fer probablement récolté l’an dernier.

La sortie de la zone urbaine est relativement facile, car j’emprunte en bonne partie un itinéraire connu. À mi chemin, il y a des options intéressantes, alors j’explore et découvre de nouveaux paysages. Le village ancien de Mello est franchement très séduisant.

Le camping connu et prévu est désormais fermé, mais un autre m’accueille quelques kilomètres plus loin. Pas de problème, ça roule bien, et ça dormira bien aussi.


km jour : 114,6
km total : 136
départ / arrivée : 10 h 00 / 19 h 00
temps déplacement : 7 : 12
vitesse moyenne : 15,9
vitesse maximale : 45,2
camping : 13,50 €