Anniversaires

Albigny s/ Saône (Lyon)
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Mercredi. Je me lève tard, mais plus tôt que la plupart des garçons. Pour eux, c’est une affaire d’âge : plus ils sont jeunes, plus ils se lèvent tôt.

La matinée est tranquille. Après le petit déjeuner sur la terrasse, chacun vaque à ses occupations. En milieu de journée, Annick, Clément et moi allons chercher le pain à la boulangerie, en profitant pour visiter les environs par une marche de quelques kilomètres. Clément est à vélo, mais se plaint souvent. Nous prenons une entente : chaque jérémiade est suivie d’un jet d’eau à partir de ma gourde. Ça devient un jeu et ça maintient le moral des troupes.

En chemin, nous arrêtons chez un couple d’amis retraités qui nous font visiter leur magnifique jardin et nous offrent des œufs frais pondus par leurs poules.

Peu après, nous nous attablons sur la terrasse avec Thierry, qui a pris congé cet après-midi pour l’occasion.

Nous partons à l’aventure avec leur nouvelle voiture, une Leaf électrique âgée d’une semaine que Thierry essaie vraiment pour la première fois.

Nous visitons un jardin des plantes installé sur une faille géologique étonnante. Nous arrêtons aussi près d’un télégraphe, un système de communication par signaux visuels utilisé entre 1800 et 1850, puis supplanté par le télégraphe électrique.

Une dernière pause à l’un des sommets des Monts d’Or nous offre un panorama de Lyon et de sa région. Tout au long, nous admirons les jolis villages et paysages traversés et constatons les performances de la voiture sur ce parcours assez montagneux.

Nous rentrons assez rapidement, car la soirée s’annonce occupée. Marie et Françoise, les mamans de Thierry et Annick, se joignent à la famille pour un repas de fête. En plus des 20 ans de mariage, nous célébrons le récent 18e anniversaire de Léo. La soirée est très agréable, tous sont de bonne humeur, la nourriture est abondante et excellente. En revanche, je me couche tard, car tout doit être prêt pour un départ aux aurores demain matin.

La Saône en duo

2016-07-26 > Albigny s/ Saône (Lyon) – 115 km
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Mardi. Nuit très calme, dans ce coin isolé d’un grand camping pourtant rempli à pleine capacité. En début de journée, j’écris les deux dernières pages du journal. Je pars donc vers 10 h.

Vers le sud, la véloroute reprend de Tournus à Macon. Ce n’est pas très loin du camping, mais je dois faire une petite pause épicerie avant de m’y engager.

À l’entrée de la véloroute, une jeune femme tente de redresser son vélo tombé par terre. Je lui donne un coup de main. Comme nous allons dans la même direction, nous décidons de rouler de concert. Nous sympathisons immédiatement et nous passons la journée ensemble avec grand plaisir.

Pour sa deuxième aventure à vélo, Nadia se dirige vers le Maroc à partir de Paris. Après quelques jours à Chalon s/ Saône pour un festival, elle vient de reprendre la route.

Son vélo a quelques ennuis sur lesquels je bricole un peu. Son pédalier a besoin d’être resserré en attendant une réparation en boutique, ses pneus ont besoin d’être gonflés en attendant d’être remplacés, ses freins bénéficient d’un petit ajustement.

Nous partageons nos pique-niques – c’est bien meilleur. Lors d’une pause, nous échangeons avec une famille : des parents accueillent leur fille arrivée aujourd’hui du Japon avec ses deux petites filles. À l’info touriste de Fleurville, nous récupérons une carte comblant une bonne part du trajet vers Lyon. Et quelques essais de sentier peu carrossables nous ramènent sur de jolis petits chemins puis sur une route fréquentée mais plus rapide.

La journée avance, les kilomètres s’accumulent. À Anse, Nadia décide de prendre le train afin d’arriver plus rapidement à Lyon, où elle rejoint des amis. Nous sommes tous deux très heureux de cette journée à pédaler en duo.

Quand tout est réglé pour le train, je pédale facilement jusqu’à Albigny s/ Saône. Le trajet se conclut par une petite montée, et je retrouve mes amis Thierry et Annick, ainsi que leurs fils Léo, Romain, Tom et Clément, qui ont entre 18 et 7 ans. Après une douche rapide, je les rejoins autour d’une bonne table sur la terrasse.

Demain, mes amis célébreront leurs 20 ans de mariage. Que de souvenirs ! J’y étais en tant qu’ami et guitariste. La soirée ne s’éternise pas, mais nous passerons ensemble la journée de demain. Pour la nuit, c’est Clément qui me prête sa chambre pour un sommeil bien apprécié.


km jour : 116,7
km total : 1768
départ / arrivée : 7 h 45 / 19 h 10
temps déplacement : 7 : 20
vitesse moyenne : 16,8
vitesse maximale : 42,7

Vers le château

> Gigny s/ Saône (Chalon s/S) – 110 km
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Lundi. Ce matin, je me lève tôt afin de saluer Cristelle avant son départ pour le travail, je déjeune avec Renaud et je me prépare. À 10 h, je suis en route.

Il fait très beau, le ciel est sans nuage et la route facile, puisque je défais les derniers kilomètres parcourus samedi. Le trajet est en plaine, avec un léger vent de dos : je ne pose pas le pied à terre pour les 75 premières minutes, parcourant d’une traite 25 km.

Je rejoins la Voie Bleue, véloroute de la Saône. Comme sur tous ces itinéraires organisés, je crois plusieurs cyclotouristes. En particulier, je dîne en compagnie de Alain et Laurence, qui achèvent une semaine à vélo en Bourgogne. L’entente est immédiate ; nos parcourons de concert les 30 kilomètres qui les séparent de leur destination. Un grand plaisir.

L’entrée à Chalon s/ Saône est un peu plus compliquée, l’itinéraire n’étant plus marqué. Je retrouve les berges qui me guident. Au sud de la ville, j’avance au radar, traversant de magnifiques villages anciens.

Après plus de 100 kilomètres, il est temps de planter la tente. Il y a un camping annoncé à Gigny s/ Saône. Je m’informe de l’itinéraire à un marcheur. Cet homme me répond avec enthousiasme et générosité, nous entamons la conversation. Nous constatons que je suis son aîné de quatre jours.

Je m’attendais à un petit camping de village, c’est au contraire une installation chic, fréquentée par de nombreux visiteurs étrangers et regroupée autour du Château de l’Épervière, qui donne son nom au lieu. C’est joli, l’accueil est chaleureux, mais c’est complet en principe. Il reste un petit coin de gazon, bien situé, trop petit pour les clients réguliers mais parfait pour moi. Je m’y installe pour une excellente nuit.


km jour : 111,9
km total : 1651
départ / arrivée : 9 h 55 / 20 h 10
temps déplacement : 6 : 38
vitesse moyenne : 13,8
vitesse maximale : 37,8
camping : 19,80 €

Congé à Dijon

Magny s/ Tille (Dijon)
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Dimanche. Il fait chaud dans les chambres, car il n’est pas possible d’ouvrir à cause des moustiques. Je dors quand même très bien. Tous se lèvent tard.

Au matin, nous profitons d’un bon temps en famille. À sa demande, je donne un petit cours de guitare à Evan, qui se passionne pour l’instrument. Au midi, les garçons quittent avec Renaud et moi : ils vont passer la semaine chez la mère de Cristelle, puisque l’école est finie. Elle habite un joli appartement entouré de verdure sur le toit d’un stationnement d’hôtel, en plein centre-ville de Dijon. C’est un plaisir de retrouver cette grand-maman enthousiaste et énergique, qui adore ses petits-enfants, une adoration mutuelle.

Renaud et moi nous attablons ensuite à une terrasse en ville pour un copieux repas et de longues conversations toujours passionnantes. Nous nous baladons un temps dans la ville ancienne, magnifique, tortueuse, animée.

Nous visitons le musée des Beaux-Arts de Dijon, logé à l’hôtel de ville, qui regorge de trésors médiévaux liés aux ducs de Bourgogne. À l’époque, ils étaient les maîtres d’un vaste pays s’étendant jusqu’en Hollande. Évidemment, nous saluons la Chouette de Dijon. Un petit saut à la gare permet de récupérer mon billet de train pour jeudi. De retour à la maison, nous passons une belle mais brève soirée à trois, avec Cristelle. Mes hôtes vont au dodo, je prépare mon bagage puisque demain je reprendrai la route.

La longue route vers Dijon

> Magny s/ Tille (Dijon) – 140 km
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Samedi. Finalement, la nuit est restée sèche. Le ciel est bien gris, sans trop vouloir indiquer le temps qu’il fera aujourd’hui. Je me lève tôt, et dès 7 h 45 je suis en route, car j’anticipe une grosse journée.

Au matin, je profite de plusieurs descentes. Je suis en pleine campagne, vallonnée, avec plusieurs petits lacs et villages, vraiment jolis. À Châtillon, une petite montée me mène au col de La Percée, 579 m. Rien de très difficile.

Peu après, je descends abruptement dans le Cirque de Baume. Au creux du cirque, le village médiéval de Baume-les-Messieurs, avec son abbaye, ses maisons anciennes, les murailles de pierre qui l’encerclent… et pas mal de touristes. Coup de cœur renouvelé, puisque j’étais passé ici il y a 20 ans, presque jour pour jour.

Le cœur des villages suivants reste ancien, très typique, puis les légers vallons font tranquillement place à la plaine. Le ciel est partagé, même si le soleil prend de plus en plus de place, la chaussée est parfois humide, mais je ne rencontre que quelques gouttes sans importance. En revanche, le vent se lève et je l’ai pour l’essentiel en pleine face pour le reste de la journée.

Heure après heure, je roule vers le nord-est, traversant de petits villages sans grandes particularités. Par messages texte, j’informe Renaud de mon avancée. Finalement, après 140 km, j’arrive chez mes amis. Il est 19 h 10, soit l’heure annoncée. Bon point.

L’accueil de Renaud, Cristelle et de leurs fils Evan et Nolan, est très chaleureux. Après quelques formalités – séchage de la tente, douche –, nous passons à table sur la terrasse. C’est simple et délicieux.

En soirée, nous sortons la guitare – Evan, qui commencera des cours de cet instrument à l’automne, est fasciné – et nous passons une excellente soirée. Après quelques échanges entre adultes, dodo ! Ça fera grand bien à tous.

Je bénéficie de la chambre d’amis, avec salle de bain complète, que je partage avec Jedi, le chien de la maison. De toute façon, le sommeil est facile : ce soir, je tombe de fatigue.


km jour : 140,0
km total : 1539
départ / arrivée : 7 h 45 / 19 h 10
temps déplacement : 8 : 32
vitesse moyenne : 16,4
vitesse maximale : 46,9

Pluie, crevaison, France

> Chaux des Crotenay (Jura) – 75 km
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Vendredi. Il y a eu quelques averses cette nuit, mais ce matin le soleil fait une timide apparition. Je me prépare, prenant le temps d’étudier les cartes, puis je me rends au village voisin pour faire le plein d’eau et déjeuner.

À Cossonay, je fais mes courses, histoire de pouvoir manger aujourd’hui. C’est le moment où une bonne averse agrémentée de quelques coups de tonnerre m’incite à me réfugier sous une arcade. Je profite de cette pause pour écrire un peu. La température déjà fraîche baisse encore, mais la pluie perdure. À 11 h, la pluie semble avoir diminué un peu, je pars.

À l’Isle, elle redevient plus forte alors que s’amorce la montée d’un premier col. Malgré la pluie, il offre de beaux points de vue sur le lac Léman.

Deux kilomètres avant le sommet du col, mon pneu arrière se dégonfle encore. Je lui offrirai le plus tôt possible une retraite bien méritée. En attendant, il me faut trouver le problème qui m’avait échappé hier. Le trou tout petit se révèle enfin, me permettant de retirer un morceau de verre bien dissimulé dans le caoutchouc. Heureusement, il ne pleut plus et j’ai un bon endroit pour procéder.

J’atteins finalement le sommet du col de Mollendruz, 1184 m, pour redescendre rapidement à Le Pont, le village suivant, au bout du lac de Joux. C’est très joli avec le soleil qui est de retour, j’y prends une pause et je regonfle mon pneu grâce à un gentil garagiste.

Et c’est reparti pour le col de Landoz-Neuve, 1260 m et pourtant bien plus facile. En même temps, je passe en France sans aucune formalité ni surveillance. Une longue descente en roue libre à 40 km/h, et je me retrouve à Mouthe, aux sources du Doubs.

Je repars vers le sud-ouest – ça semble être la meilleure route – en grimpant jusqu’à Châtelblanc. Et c’est une autre descente, avec à nouveau de petites gouttes. Au passage, j’admire les gorges de la Saine avant de me retrouver dans un petit camping tout simple pour une bonne nuit, malgré le ciel qui reste gris et incertain.


km jour : 73,9
km total : 1399
départ / arrivée : 7 h 40 / 20 h 15
temps déplacement : 5 : 51
vitesse moyenne : 12,6
vitesse maximale : 51,9
camping : 7,20 €

Du Rhône au Léman

> Gollion (Lausanne) – 125 km
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Jeudi. Même en altitude, la nuit a été chaude, avec une petite averse vite évaporée. Avant de me coucher, j’avais envoyé un courriel collectif avec photos.

Je me lève tôt afin de prendre le déjeuner avec Fabien et Sylvie, histoire de profiter de chaque instant. Nos conversations sont toujours très intéressantes. Après leur départ pour le travail – ce n’est qu’un au revoir –, je me prépare tranquillement et je pars vers 10 h, ayant pris le temps de réveiller et de saluer Rachel.

C’est chaud, humide et brumeux, mais pas de pluie à l’horizon. Je redescends bien rapidement ce que j’avais gravi si lentement lors de mon arrivée. La vallée est toujours splendide.

Lors d’une petite pause épicerie, je croise Virginia et Asier, deux cyclistes espagnols. Hier, ils ont passé et adoré le col du Grand Saint-Bernard et retourneront en Italie vers les Dolomites par Neufenenpass. Les amateurs de cols sont peu nombreux mais enthousiastes.

Je longe le Rhône pendant un bon bout de temps. Lorsque le fleuve vire à 90° vers le lac Léman, la route est si étroite que les voitures ne peuvent se croiser. Tout de suite après, deux alpinistes sont à l’œuvre sur une paroi. Elle grimpe, il assure, c’est bien beau.

Je tente de rester sur la rive est du Rhône, mais c’est ici un cul-de-sac. Je reviens sur la rive ouest et sur la route jusqu’à Saint-Maurice. Je perds la piste avant de la retrouver alors que la vallée redevient très étroite avant de s’élargir pour de bon. Le ciel laisse tomber quelques gouttes sans conséquences. Je passe tout à côté du siège social de l’Union Cycliste Internationale avant de rejoindre le lac Léman.

Là, dans un parc au milieu de nulle part, mon pneu arrière – encore lui – se dégonfle. Ne réussissant pas à repérer la fuite, j’installe une nouvelle chambre à air, alors que deux renards passent tout près en se couraillant.

Alors que j’achève ma réparation, deux cyclistes – un portugais et un iranien –me proposent leur aide. Ils deviennent mes guides jusqu’à Montreux, tout en appréciant visiblement les jolies femmes croisées en route.

La ville, en particulier son château médiéval, est magnifique, un genre de Côte-d’Azur suisse, mais les boutiques de vélo sont déjà fermées. Malgré tout, merci, Georges et Hojat, pour votre aide empressée et pour votre gentillesse. Ici, la piste cyclable, partagée avec de nombreux piétons, reste sur la berge. Il fait chaud, beaucoup se baignent dans le lac, en plein centre-ville.

Le ciel s’ennuage sérieusement : il est temps de rouler. Par la route – pas le choix, et c’est rapide –, j’arrive à Lausanne, siège du Comité Internationale Olympique, vers 20 h 15, puis je rejoins l’intersection de la véloroute 5… que je perds aussitôt. Je m’informe, et c’est Amadou, cycliste originaire du Sénégal, qui m’accompagne dans la bonne direction.

J’ai beau rouler rapidement, la nuit tombe inexorablement. J’allume l’éclairage sur ces petites routes de campagne. À 22 h, je n’ai pas rejoint le camping, qui est encore à 7 ou 8 km, mais un verger m’offre son abri. Je m’y installe discrètement, monte la tente, mange rapidement et me couche. À 23 h 30, les averses commencent. Pas de problème : la tente est bien tendue et bien placée pour rester sèche à l’intérieur.


km jour : 127,5
km total : 1325
départ / arrivée : 9 h 40 / 17 h 50
temps déplacement : 7 : 47
vitesse moyenne : 16,3
vitesse maximale : 49,1

Raclette et abricots en Valais

> Erde (Conthey)
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Mercredi. Après ces journées exigeantes, dormir dans un lit et faire la grasse matinée sont des plaisirs intenses.

Aujourd’hui, je ne pédale pas. Fabien est absent pour l’avant-midi, Sylvie rentrera en après-midi et Rachel se lève tard. J’ai donc du temps pour trier et préparer photos et textes. Mais je préfère être avec mes amis quand ils sont disponibles.

Je déjeune avec Rachel et dîne avec elle et Fabien. En après-midi, je retrouve Sylvie, de retour d’une garde de 24 h au travail, auprès de personnes atteintes de maladie mentale. C’est un travail en droite ligne avec ses valeurs et ses engagements.

Je donne un coup de main à Fabien pour recouvrir partiellement ses panneaux solaires, puis je l’accompagne pour quelques courses dans la vallée surchauffée : il fait au moins 35° sous un soleil implacable. Ouf !

Au retour, Roger et Béatrice se joignent à nous pour une bonne raclette suivie d’une tarte aux abricots. C’est vraiment le Valais suisse, et c’est délicieux. La soirée ne se prolonge pas : mes hôtes ont une journée chargée demain, et je reprends la route alors que la pluie risque d’être au rendez-vous. Je profiterai auparavant d’une autre nuit confortable.

Descendre et monter

> Erde (Conthey) – 80 km
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Mardi. La nuit a été sèche et calme, bercée par le grondement du Rhône tout près. Il fait à nouveau un temps splendide, mais rapidement c’est très chaud. Après avoir salué mes collègues de camping, je prends la route peu après 9 h 30.

J’anticipe une journée plus facile que celle d’hier. Évidemment. Mais elle n’est pas si facile. Bien sûr, les paysages restent splendides et je profite de bonnes descentes en début de journée. Mais il y a beaucoup de terrain plat, un vent de face et, surtout, environ 35° sous un ciel bien bleu et un soleil cuisant. Je fais régulièrement le plein d’eau, et mes gourdes se vident rapidement.

Je prends une pause repas à Raron, très joli village ancien dominé par une église sur un cap de roche. Une autre église, souterraine, semble en construction sous le cap de roche. Spectaculaire.

Je croise peu de cyclotouristes. À noter : un couple de néerlandais, et deux jeunes américains combinant vélo et escalade.

À partir de Sierre, l’allemand cède la place au français. Pratique pour moi. Jusqu’à Sion, je délaisse l’itinéraire prévu pour les cyclistes afin de rester dans la vallée. C’est assez dur à cause de la chaleur, mais j’aurai l’occasion de bien grimper plus tard.

En traversant Sion, je reçois un appel de Fabien. Lui viendra plus tard ce soir, et Sylvie ne rentrera que demain matin, mais il est possible que Rachel soit sur place à mon arrivée. Nous avons vraiment hâte de nous revoir.

Plus loin, j’achète une nouvelle dose d’abricots – le Valais en produit d’excellents. La dame qui me sert est une québécoise immigrée ici il y a 40 ans. Belle rencontre.

Quelques mètres plus loin, je quitte la route principale pour me diriger vers les montagnes. Je grimpe abruptement au milieu des vignes surchauffées, une ascension de 325 m sur 6 km. J’arrête très régulièrement pour boire et respirer. Long, dur… surtout avec la chaleur suffocante, mais aussi après la journée d’hier.

Deux minutes avant la maison, Béatrice passe en voiture et s’arrête. Nous nous verrons plus longuement demain, mais j’apprécie l’accueil. À la maison, Rachel est là. Nous ne nous étions pas vus depuis six ans, c’est maintenant une jeune femme de 20 ans. Nous profitons des quelques minutes avant son départ pour la soirée pour nous mettre à jour : elle étudie en carrosserie, un métier d’avenir en Suisse.

Avant la douche, je dois solutionner un petit problème : les prises électriques suisses n’acceptent pas mon fil. Solution temporaire : démonter une plaque murale. Ça marche. En attendant l’arrivée de Fabien, j’écris un peu, distrait par le soleil qui se couche sur les montagnes au-dessus de l’autre versant de la vallée. Nous passons une belle soirée ensemble, à échanger comme les amis de longue date que nous sommes. Que c’est bon de se retrouver !


km jour : 82,4
km total : 1198
départ / arrivée : 9 h 40 / 17 h 50
temps déplacement : 5 : 29
vitesse moyenne : 15,0
vitesse maximale : 39,7

La splendeur des hauteurs

> Grengiols – 80 km
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Lundi. Ce matin, ma tente est trempée de rosée. Je me prépare tranquillement, lui laissant le temps de sécher et saluant mes voisins. Ce sera une grosse journée, sous un soleil sans partage et cuisant, mais surtout avec l’ascension de Grimselpass, col majeur. Un panneau donne l’heure juste : ascension de 1650 m sur 30 km.

Au début, je roule dans la plaine, mais ça ne dure pas. Les premières montées sont faciles, mais mon vélo continue à louvoyer, ce qui est assez inquiétant avec les descentes à venir. J’ai une idée que je vérifie et qui s’avère juste : mon pneu arrière est mal positionné sur la jante. Je croise rapidement un atelier qui me laisse utiliser leur compresseur, alors je dégonfle mon pneu, le replace le mieux possible et le regonfle. Ça semble mieux, le vrai test se fera en descendant Grimselpass.

En attendant, il faut le monter. C’est une entreprise de longue haleine, entrecoupée de très nombreuses pauses repos et photos. Chaque tour de roue révèle de nouvelles merveilles.

Au début, je traverse une campagne pentue, puis les arbres diminuent, remplacés par des prairies constellées de fleurs multicolores, puis des roches avec des plaques de neige et, près du col, plusieurs barrages qui fournissent une partie de l’électricité du pays. Côté route, c’est parfois acrobatique, avec des lacets accrochés à des parois abruptes, des tunnels, des virages et de bonnes pentes. Chapeau aux constructeurs !

J’avance à pas de tortue. Les installations de transport d’électricité envahissent le paysage. Et il faut être très vigilant : la circulation est dense, constituée pour moitié de grosses motos rugissantes. Et c’est le défilé des voitures de grand luxe. Quand les voitures s’absentent, je goûte les chants des cascades et des oiseaux.

Il est plus de 16 h quand j’atteins enfin le sommet, à 2164 m. C’est splendide partout. J’ai monté très lentement, en 7 heures pour 35 km et une moyenne au compteur de 8,5 km/h. Je prends une bonne pause, un autre repas et encore des photos

Ensuite, je me lance dans cette descente plus que spectaculaire où la route s’accroche à même une paroi presque verticale. Quelles vues ! En particulier, on voit la montée vers Furkapass et Andermatt, ainsi que ce qui reste du Rhonegletscher, le glacier à la source du Rhône mis à mal par les changements climatiques.

Joie ! Mon vélo roule droit, enfin, ma réparation de ce matin a fait effet. Je peux profiter, avec prudence, de cette descente fabuleuse jusqu’à Gletch, puis vers la vallée en suivant le Rhône, ici torrent impétueux. Il fait beau, le vent est bon, je poursuis de village en village, avec parfois des descentes abruptes, et au passage une pause sur un pont suspendu, jusqu’à Grengiols où je retrouve un camping modeste et calme. J’y rencontre deux randonneurs descendus des montagnes et des glaciers, ainsi qu’une famille dont le père est québécois. Je plante ma tente à quelques mètres du Rhône, dont les rapides couvrent le bruit de la route, pour profiter d’une bonne nuit.


km jour : 80,0
km total : 1115
départ / arrivée : 9 h 00 / 20 h 30
temps déplacement : 6 : 35
vitesse moyenne : 12,1
vitesse maximale : 55,8
camping : 6 chf