Les gorges du Segre

> Ponts (Segarra) – 100 km
Sommaire

Samedi. Nuit fraîche, bien calme, mais le double toit de la tente est légèrement humide. Le soleil qui brille de tous ses rayons a tôt fait de faire fuir l’humidité et la fraîcheur. Je prends la route vers 10 h.

Pas de risque de se perdre : il n’y a qu’une seule route, assez achalandée, qui suit le cours du Segre. Incidemment, elle traverse le parc naturel Cadi-Moixeró, qui vaut le détour à lui tout seul. Heureusement, l’accotement est suffisant et les conducteurs courtois. Les cyclistes lycra y sont nombreux.

Surtout, les paysages sont superbes. En avant-midi, je descends – littéralement : il y a une pente assez constante, qui se fait sans freins – dans une vallée cernée de hauts murs de pierre spectaculaires. Parfois, de petits villages sont perchés sur des pitons rocheux. Et quand il y a des tunnels, l’ancienne route a été préservée comme voie de contournement pour les vélos.

Je prends quantité de photos, au point où ça affecte sérieusement ma moyenne. C’est parfait ainsi, c’est un émerveillement constant.

À La Seu d’Urgell, seule ville d’importance de la journée, je refais mes provisions, qui étaient au plus bas.

Il fait maintenant chaud, autour de 33°, et j’ai un bon vent de face pour le reste de la journée. Pour quelques kilomètres, je traverse une zone urbaine en plaine, puis la vallée se resserre à nouveau autour du Segre.

C’est encore plus spectaculaire que ce matin. La route serpente au pied de murs de pierre verticaux, offrant à chaque virage un nouveau point de vue époustouflant. Petite pause entre Organya – avec un plein d’eau – et Coll de Nargó, et c’est reparti de plus belle.

La route principale traverse une série de tunnels alors que l’ancienne route, où je suis seul, longe le spectaculaire lac émeraude entre les falaises immenses. Quelle journée fantastique !

Après Oliana, fin de la récréation. Vent de face et chaleur restent au rendez-vous, mais la route a été refaite, longue et droite, avec de longues montées, pour éviter une zone inondable créée par un nouveau barrage.

Une montée de quelques kilomètres, une crête et une descente, et je suis à Ponts. Je refais le plein d’eau et m’informe pour un camping. Ils sont tous vers le nord, d’où je viens…

À la sortie de la ville, une affiche indique le Canal d’Urgell. Je vais vérifier, à tout hasard. Route d’asphalte, route de terre, le canal se révèle ne pas être navigable ni cyclable, s’engouffrant dans un tunnel. Il s’agit visiblement d’un réseau d’irrigation, non de navigation. En route, j’avais repéré un petit chemin s’enfonçant dans les cultures. Au bout du chemin, le Segre et un emplacement tranquille pour ma tente. À 22 h, je suis couché.


km jour : 101,9
km total : 2444
départ / arrivée : 10 h 10 / 19 h 50
temps déplacement : 6 : 13
vitesse moyenne : 16,3
vitesse maximale : 59,3

Un col vers l’Espagne

> Bellver de Cerdanya (Cerdanya) – 70 km
Sommaire

Vendredi. Comme prévu, il a plu une bonne partie de la nuit, parfois assez fort. Dehors, tout est trempé ; dans ma tente, tout est sec. Merci, tente. Bien programmé, je m’éveille à l’heure habituelle, mais comme j’avais décidé de me lever plus tard, je me rendors jusqu’à 9 h. Il est donc 10 h 45 quand je prends la route sous un ciel encore nuageux mais dans lequel quelques percées bleues indiquent le programme. Effectivement, ça se dégage rapidement.

Il fait frais, environ 15°, et il vente dans mon dos, deux conditions favorables pour la montée du col de Puymorens, la première étape de la journée. Après les cols suisses, je m’étais préparé à une dure montée, mais il n’en est rien : c’est doux et facile, en y mettant le temps.

Jusqu’à l’Hospitalet-prés-l’Andorre – oui, c’est le nom du village –, la circulation sur la route étroite est dense, mais au village deux choix s’offrent pour monter, et cette portion est remarquablement calme. Les paysages s’ouvrent, c’est vraiment beau, mais ce n’est pas l’éblouissement suisse. C’est vrai que l’altitude est moindre.

Plus haut, au-dessus de l’entrée du tunnel, les deux routes se rejoignent et ça redevient dense, puis je passe l’intersection vers Andorre et le calme est de retour sur une route plus large. J’atteins le sommet, à 1915 m, sans aucune difficulté notable.

Un couple en VR se prépare à pique-niquer. Nous échangeons quelques mots, et ils m’invitent à manger mon lunch à leur table. Serge et Lydie habitent près de l’Atlantique et voyagent au hasard des cartes. Conversation chaleureuse malgré le vent frais qui souffle fort, avec un panorama à la hauteur.

Je repars avec un manteau, car ça descend solide. Autant la montée avait été plus discrète, autant la descente est spectaculaire. Ce n’est pas très abrupt, mais la route et le paysage sont mémorables, car la paroi de la montagne est à pic. J’apprécie à nouveau les excellents freins du vélo.

Après Porté-Puymorens, la route s’engage dans le canyon de la rivière Carol. Avec la pente et le vent de dos, ça descend tout seul. La vallée s’élargit tranquillement. À Latour-de-Carol, je prends une toute petite route. Grâce à deux cyclistes, j’apprends que je suis à 100 m de l’Espagne. Sans eux, je n’aurais jamais réalisé qu’il y avait une frontière.

J’entre à Puigcerda sous un soleil brûlant et je me mets à la recherche d’une carte, un défi qui prend du temps et un peu de créativité, puisque je ne parle pas l’espagnol. J’en déniche une, pas parfaite mais utilisable.

Comme je préfère les petites routes, j’en repère une qui traverse petits villages et champs dans la vallée du Segre, que j’ai choisi de suivre. C’est de toute beauté avec les hautes montagnes qui cernent la vallée.

Un cycliste qui connait quelques mots de français m’indique un camping à la sortie de Bellver de Cherdanya, très joli village perché sur une colline à côté de la rivière. Je m’y rends et m’installe, désolé de ne pouvoir communiquer avec les gens qui m’entourent. Avec la nuit, la température baisse rapidement. C’est assez normal : la vallée est à plus de 1000 m d’altitude. La nuit sera appréciée.


km jour : 67,5
km total : 2342
départ / arrivée : 7 h 45 / 19 h 10
temps déplacement : 5 : 50
vitesse moyenne : 11,6
vitesse maximale : 57,9
camping : 13,00 €

La route des Corniches

> Mérens les Vals (Ariège) – 55 km
Sommaire

Jeudi. En début de nuit, le camping était plutôt bruyant, mais le calme s’est installé avec la fraîcheur, permettant un excellent sommeil. Au matin, tous ceux qui avaient fait connaissance au camping se saluent avant d’entamer la journée.

Suivant le conseil de mon voisin mycologue, je choisis la route des Corniches, parallèle à la route principale, mais en hauteur. Pour y accéder, je reviens sur mes pas pour quatre kilomètres. Le départ est facile : jusqu’à Arnave, la route suit une jolie vallée agricole.

Ensuite, comme il fallait s’y attendre, ça monte dur le long d’un petit ruisseau. En haut, le petit village de Cazenave, puis des montées et descentes faciles, beaucoup de points de vue, diversifiés, souvent spectaculaires, puisque la route serpente de village en village à flanc de montagne. Bien sûr, je prends quantité de photos.

Le ciel, dégagé au matin, se couvre tranquillement ; de plus, c’est relativement frais, c’est brumeux et il y a apparence de pluie. À considérer.

Après Caussou, la route devient encore plus étroite et recommence à monter, heureusement assez doucement, jusqu’à plus de 1050 m. D’en haut, la vue sur la vallée de l’Ariège et la ville de Luzenac est imprenable.

Des panneaux présentent le point de vue et l’immense usine qui le marque. En montagne, une mine de talc produit 10 % de la consommation mondiale ; un téléphérique achemine le minerai dans la vallée et produit de l’électricité par gravité.

Cette même gravité me porte vers Ax-les-Thermes, mais prudemment car la route reste très étroite et sinueuse. Les touristes ont envahi la ville, alors je ne m’éternise pas. Les embouteillages sont impressionnants : les voitures venues du col descendent en ville plus lentement que je ne monte la côte…

L’Ariège coule maintenant dans une gorge étroite et spectaculaire. Après cette journée loin de voitures, je redécouvre une route étroite à la circulation dense. Je redouble de prudence.

J’arrive au village alors qu’il reste de bonnes percées de soleil. Le dernier bout avant le camping se fait sur une petite route tranquille, je m’installe sans problème pour un tarif très raisonnable.

Près des sanitaires, je croise une jeune femme qui marche les Pyrénées en solitaire. Nous convenons de manger ensemble. Finalement, nous partageons la table à quatre : Agnieszka et moi y rejoignons Florian et Jean-Noël, deux randonneurs. Le repas est agréable et animé, mais est abrégé par l’arrivée de la pluie. Nous nous retrouvons à trois pour chanter – un peu – et échanger – beaucoup – dans la salle communautaire jusqu’à la fermeture. La forte pluie est devenue fin crachin, donnant le rythme d’une nuit humide. Je m’installe dans les sanitaires pour écrire tout en gardant la charge de l’ordinateur. Je rechargerai mes propres batteries un peu plus tard, en profitant de la musique de la pluie.


km jour : 59,9
km total : 2275
départ / arrivée : 9 h 45 / 17 h 30
temps déplacement : 4 : 51
vitesse moyenne : 11,3
vitesse maximale : 45,3
camping : 7,55 €

Remonter l’Ariège

> Tarascon s/ Ariège – 90 km
Sommaire

Mercredi. Aujourd’hui sera une autre journée de beau temps : dès son lever, le soleil est intense. Avant de partir pour de bon, je pédale un peu le long du lac de Thésauque. Il est 9 h 45 quand je prends la route.

Je choisis d’abord une petite route vers Montgéard, avec de bonnes côtes, mais la suite en vaut la peine : je roule pour un bon bout de temps sur une crête qui domine la région. En prime, c’est facile. Quand j’arrive dans l’Ariège, un joli belvédère au-dessus de Mazères ouvre sur les Pyrénées, de plus en plus imposantes à mesure que je m’en approche.

Sur la colline de Montaut , je visite les ruines d’un ancien château plus que millénaire ; à Villeneuve-du-Paréage, je mange à l’ombre et refais le plein d’eau – il fait plus de 30°, ça chauffe !

À Pamiers, je traverse une zone industrielle où tout est fermé le midi ; il en est de même pour l’information touristique, alors je m’installe à l’ombre pour écrire en attendant 14 h et l’ouverture.

Les informations sont précises et courtoises. J’achète un nouveau cuissard pour remplacer celui qui est disparu. Il ne reste que le modèle à bretelles, mais le besoin est réel. Un essai me confirme que les bretelles sont de trop : elles sont rapidement mises à leur place, à la taille.

Sous un soleil cuisant – mon thermomètre indique 37° –, je me rends à Foix où je trouve enfin un panneau solaire, peu performant selon le vendeur. On verra.

Encore quelques kilomètres et j’arrive à Tarascon s/ Ariège. C’est très joli avec un château dominant la ville et les rivières, mais le camping est bondé. Il reste une toute petite place pour moi entre une table à pique-nique, une rareté dans les campings d’ici, et un immense motorisé.

J’arrive en même temps qu’une famille québécoise, une autre rareté. Je les invite à profiter de « ma » table, ce qui nous vaut une très agréable soirée. Jean-Yves et Nancy habitent en banlieue sud de Montréal avec leurs enfants Laurence, 15 ans, et Jean-Christophe, 12 ans. Ils sont errance VR et ont grand plaisir à vivre ensemble cette aventure. Le monde est petit : Laurence a été deux ans dans la classe de Jean-Carlo, fils de mes amis Jean-Pierre et Diane.

J’ai aussi de bons échanges avec d’autres voisins. Un est le président du club de mycologie de Dijon, basé ici pour un mois ; Jean-François conduit le VR voisin ; sa fille Ophélie prévoit étudier au Québec. Je le lui souhaite. Le camping est très animé et bruyant, les fumeurs nombreux, nous avons tous hâte que tout se calme, mais ça reste de belles rencontres qui donnent plus de sens au voyage.


km jour : 89,9
km total : 2220
départ / arrivée : 9 h 45 / 20 h 10
temps déplacement : 5 : 52
vitesse moyenne : 15,3
vitesse maximale : 55,1
camping : 8,00 €

Le canal des deux mers

> Nailloux (Haute-Garonne) – 120 km
Sommaire

Mardi. Après une – autre – bonne nuit, je me lève en pleine forme. Je me prépare sans écrire le journal, et je pars vers 9 h 30, rejoignant facilement la piste du canal.

C’est un trajet facile : c’est pratiquement plat, à part une petite montée à chaque écluse, et je profite d’un léger mais apprécié vent de dos. En prime, il fait à nouveau très beau.

Je quitte la piste pour quelques achats, même si je ne trouve pas tout, puis c’est reparti.

Comme d’habitude sur ces véloroutes, je croise plusieurs cyclistes chargés. C’est joli, bucolique, souvent ombragé. Il y a quelques curiosités. La plus remarquables est la pente d’eau de Montech, un système permettant de pousser un « lac » portant un bateau dans une gouttière géante en pente pour contourner cinq écluses rapprochées.

En approchant de Toulouse, j’espère trouver une carte plus détaillée, car la ville est vaste et pourrait être complexe côté orientation. Pas de chance, pas de carte. Et en entrant en ville, plus de piste ni de flèches. Un plan du réseau de transport dans un abribus me dépanne, puis je glane quelques informations pour retrouver la Garonne puis le centre-ville.

Là, une consigne : par là, tout droit. Je passe sur des rues envahies de touristes, roulant au pas les mains sur les freins. Mais la consigne est bonne : soulagé, je retrouve le canal.

Ici aussi, il fait quelques acrobaties : il surplombe les rues et passe au-dessus d’une autoroute. Les constructeurs ne manquaient ni d’audace ni de détermination.

À la sortie de la ville, des péniches colorées occupent toutes les rives. Plus loin, je complète mes achats de nourriture, puis je quitte le canal pour monter au camping. En chemin, je découvre un horizon de montagnes au sud : les Pyrénées ! Jean-Michel, qui me reçoit, est particulièrement généreux et disponible. Alors que je m’installe, deux jeunes dans la vingtaine viennent me saluer, intrigués par ma tente.

Après le repas, je les retrouve, alors qu’ils sont maintenant trois. Pauline et Axel travaillent au bar voisin, Victor est sauveteur pour les jeux d’eau voisins, ils habitent le camping pour l’été. Nous discutons un temps, nous grattons quelques notes sur la guitare, puis ils quittent retrouver des amis à Toulouse. Ils m’invitent à les accompagner, mais ce ne serait pas une bonne idée de rentrer si tard. Belle rencontre à la fin d’une belle journée, sous un ciel constellé d’étoiles.


km jour : 121,9
km total : 2130
départ / arrivée : 9 h 30 / 20 h 15
temps déplacement : 7 : 17
vitesse moyenne : 16,7
vitesse maximale : 45,6
camping : 19,44 €

Jolies routes vers le canal

> Moissac – 120 km
Sommaire

Lundi. Août. Le temps passe vite. Ce matin, c’est beau et frais, comme prévu. Je commence la journée en mettant à jour le journal et en consultant mes cartes pour déterminer l’itinéraire. Au moment de partir, les gens du camping viennent me saluer très gentiment.

Rapidement, je descends dans une vallée pour passer par une série de jolis villages. Coup de cœur particulier pour Montcléra, splendide sur sa colline.

Plus loin, je suis la vallée de la Thèze, minuscule ruisseau qui a sculpté de blanches falaises. Je contourne Fumel, où je fais mes courses. Je passe par Bourlens, un hameau à l’échelle de sa route, donc minuscule et joli. Comme ma réserve d’eau est basse, je m’adresse à la Mairie, et c’est le maire lui-même qui m’indique le robinet et me fait un brin de causette.

Je finis par rejoindre Moissac, où se rejoignent Lot et Garonne. C’est aussi ici que je rejoins le Canal du Midi, une prouesse technique qui relie l’Atlantique à la Méditerranée.

Il est tard, je cherche un camping. C’est en traversant le Lot sur le pont-canal – quand même ! – que des marcheurs me donnent les indications requises. L’accueil est fermé quand j’arrive, mais il y a des sites disponibles et je m’installe confortablement, même si les voisins sont bruyants bien tard.

Je profite d’une belle rencontre avec Laurent, qui a une roulotte à pizza, et Sandrine, estivante. Une autre journée qui finit tard.


km jour : 120,1
km total : 2008
départ / arrivée : 10 h 30 / 21 h 20
temps déplacement : 7 : 16
vitesse moyenne : 16,5
vitesse maximale : 48,6
camping : 11,05 €

Des cavernes et des chemins

> Saint-Aubin-de-Nabirat – 70 km
Sommaire

Dimanche. Il a plu cette nuit, c’est gris et frais ce matin. Je me lève tôt afin de me préparer et de profiter des derniers moments avec mes amis. Après le petit déjeuner, nous descendons en ville pour la messe – fréquentée, plutôt bien, chantée a cappella par deux jeunes filles.

Je réorganise mon matériel. Un bon côté de la nouvelle sacoche : en plus des vêtements, je peux y mettre les sacs de transport qui encombraient mon porte-bagages.

Vers midi, nous sommes plusieurs à table, car Charles et Marjorie prennent le train pour Paris, conduits par Joseph et Claire ; les sympathiques parents de Laurent arrivent en même temps. Nous nous saluons, souhaitant nous revoir dès que possible, et je me retrouve sur deux roues, sourire aux lèvres.

Pratiquement pas de terrain plat aujourd’hui : ça monte et ça descend. Quelques bâtiments anciens au milieu de la campagne. Puis la Vezère, Le Bugue avec son quai, Campagne avec sa chapelle et son château, Les Eyzies-de-Tayac avec ses habitations troglodytes.

Il y a de la circulation car la région est très touristique : nous sommes sur le territoire des hommes de Cro-Magnon, tout près de la célèbre grotte de Lascaux. Ici, les falaises ont été habitées.

Après un bout plus en campagne, Sarlat est encombrée par la foule des touristes. J’y trouve des cartes routières et une superbe piste cyclable qui descend jusqu’à la Dordogne. Établie sur une ancienne emprise de chemin de fer, elle passe de talus à tranchée au milieu d’une végétation luxuriante.

Peu après la rivière, je salue un homme qui semble inquiet de son dérailleur. Nous entamons la conversation, rejoints par deux fillettes de 8 ou 10 ans, parisiennes allumées en vacances chez grand-papa. Je repars avec des bouteilles pleines et le souvenir d’une belle rencontre. De toutes petites routes me mènent de village en village à un camping trop cher où je m’installe pour la nuit alors que le ciel se dégage. C’est frais, ce sera une nuit confortable.


km jour : 70,2
km total : 1888
départ / arrivée : 13 h 30 / 20 h 30
temps déplacement : 4 : 32
vitesse moyenne : 15,4
vitesse maximale : 49,1
camping : 23,00 €

Congé en famille (bis)

Sainte-Alvère
Sommaire

Samedi. Couché tard, je retrouve avec plaisir la famille. Il reste un peu de travail pour configurer l’ordinateur, mais ça avance bien. Guillaume et Maria repartent aujourd’hui pour Cambridge. Il y a un vol direct entre Bergerac et Londres, car beaucoup d’anglais ont des propriétés dans la région.

J’avais pensé partir en après-midi. Plusieurs personnes insistent pour que je reste jusqu’à demain. La météo s’en mêle aussi : les averses se succèdent, entrecoupées de belles périodes de soleil qui nous rassemblent à la piscine. Et il pleuvra cette nuit. Alors, je reste.

J’ai ainsi le temps de mettre en ligne les photos accumulées ces derniers jours, mais surtout de profiter de très bons moments avec mes amis. En début de soirée, j’accompagne avec guitare et histoires Camille et Pierre lors du dodo des enfants. Plus tard, alors que Laurent et Véronique sont déjà couchés, c’est le temps de sortir les jeux de société et encore la guitare. Cette belle journée de vacances se termine avec Camille pour un bon échange entre amis.

Congé en famille

Sainte-Alvère (Lalinde)
Sommaire

Vendredi. Quelle bonne nuit ! Au lever, je découvre les lieux en pleine lumière. Mes amis louent pour deux semaines un manoir, ancien, vaste et magnifiquement entretenu.

Nous sommes nombreux : Laurent et Véronique, les parents, et quatre de leurs enfants avec conjoints et jeunes enfants : Camille (Pierre ; Liam, Erin et Lena, 7, 5 et 3 ans), Guillaume (Maria ; François, 7 ans), Charles (Marjorie, enceinte) et Joseph (Claire). Avec moi, nous sommes 15, une bonne troupe, et il manque encore Arthur (Jeanne ; Castille et Brunhilde, basés à l’étranger) et Jeanne, la benjamine, qui viendra plus tard.

Ce matin, une belle nouvelle enchante la famille : Joseph et Claire se sont fiancés hier soir et l’annoncent, rayonnants.

En avant-midi, Laurent et moi descendons au village pour acheter le pain, constater que la gendarmerie est fermée et, surtout, admirer ce magnifique village dont certains éléments datent du 14e siècle.

Au retour, je m’occupe de l’ordinateur, une machine vraiment bien dans les circonstances. Le repas est agréable et excellent.

En après-midi, Laurent me prête sa voiture, une Toyota Auris hybride toute neuve, afin que je puisse me rendre au commissariat à Lalinde, ville distante de 20 kilomètres de routes étroites et tortueuses. Je passe une heure avec Jean-Michel, le jeune agent qui m’accueille et fait un excellent travail.

Dès mon retour, Laurent et Véronique repartent pour la messe. Je les accompagne, nous visitons de très jolies églises mais ne trouvons jamais la bonne. Nous aurons essayé.

Assez travaillé. Je me dirige vers la piscine, rejoint par Laurent, puis Erin et Pierre. J’ai mon appareil photo, nous prenons des portraits sous l’eau et Erin y prend vraiment goût. C’est un jeu duquel sortent de jolies images. Les repas copieux se succèdent, celui de ce soir n’y fait pas exception. À l’heure du coucher des enfants, je sors la guitare, puis nous chantons avec les grands. Les autres vont dormir, je profite de ce temps pour remettre à jour mon journal, heureusement préservé par une sauvegarde sur le nuage. Je retrouve aussi ma musique, récupérée à distance. La nuit sera bonne.

Trois trains, un vol, des ennuis

> Sainte-Alvère (Bergerac) – train + 50 km
Sommaire

Jeudi. Après une très courte nuit, je me lève à 5 h. Au moment où je m’apprête à partir, Annick se lève pour me saluer. Quels bons amis ! Je descend rapidement à la gare, achète mon billet, traverse sur l’autre quai par les escaliers avec l’aide de l’autre passager présent et constate avoir oublié mes sandales. C’est Annick qui me les rapporte en vitesse, me permettant de ne pas manquer mon premier train.

À la gare Lyon Part-Dieu, je m’informe et me prépare rapidement, car le temps est compté pour que tout soit être prêt. Quelques minutes avant le départ, prévu à 7 h 04, je mets mes sacs dans l’entrée du train, puis le vélo. Un de mes sacs n’est plus là. En 30 secondes, un voleur a sévi. J’inspecte rapidement les alentours, sans rien repérer. Trop tard pour descendre. Dès que le train se met en marche, j’en fais le tour par acquis de conscience, j’informe le personnel et je m’installe à ma place, assez dépité.

Le pire a été évité : j’ai toujours billet, papiers et argent. En revanche, la perte du sac et de son contenu pose de sérieux problèmes : il me manque l’ordinateur, l’outil nécessaire pour remonter mon vélo, ma trousse de toilette, les chargeurs pour batteries, les cartes routières, une gourde… entre autres. L’arrivée est prévue pour 13 h 22, j’ai du temps : je dresse sur papier l’inventaire le plus précis possible des pertes et détermine les achats et actions nécessaires.

Une jeune femme d’un siège voisin m’interpelle pour m’offrir un café : je l’accompagne au wagon restaurant, juste à côté, pour un très intéressant échange, entre autres sur les valeurs. Merci, Fanny, pour ces quelques heures réconfortantes et chaleureuses.

Le long trajet se poursuit, ponctué de nombreuses gares le long de la Méditerrané et du canal du Midi, ainsi que d’incidents techniques. Nous prenons du retard, je remonte en partie mon vélo mais le train arrive à Bordeaux assez tard pour que je manque ma correspondance. Deux heures d’attente dont je n’avais pas besoin.

La gare est un chantier invraisemblable. Il n’y a qu’un escalier pour descendre du quai vers la gare, la foule s’y presse. J’en profite pour signaler le vol à la SNCF et avertir mes amis d’un important retard. Une autre cycliste me prête l’outil pour rendre mon vélo fonctionnel. Le train pour Bergerac se présente en haut d’un escalier – encore ! – mais ensuite tout se passe bien.

Je descends à Bergerac à 17 h 30, il n’y a pas d’escalier et je me présente au nouveau commissariat, ouvert aujourd’hui. Il est trop tard pour prendre ma déposition, mais j’ai les informations requises pour débuter mes achats chez Décathlon, puis les poursuivre chez Leclerc. À 20 h, j’ai une sacoche de base, un outil, une gourde, un ordinateur tout neuf, un chargeur, des articles de toilette… et 45 kilomètres à parcourir.

Après la pluie de l’après-midi, il fait un temps splendide et je traverse rapidement les magnifiques villages et paysages de la Dordogne, trouvant sans peine mon chemin malgré que je n’aie pas de carte. Vers la fin du trajet, je dois allumer mes lumières. J’arrive chez mes amis vers 22 h 15, alors que la nuit est bien tombée. Au courant de ma mésaventure, Laurent et ses enfants m’accueillent très chaleureusement. Après une douche rapide, le repas est excellent. Nous ne veillons pas tard, j’apprécie de retrouver une maison et des amis après cette journée éprouvante.


km jour : 50,1
km total : 1818
départ / arrivée : 5 h 45 / 22 h 10
temps déplacement : 3 : 09
vitesse moyenne : 15,9
vitesse maximale : 43,4