2018-07-20, vendredi ; > Rennes – 85 km
Sommaire
Les années 80 se sont calmées dès 23 h, la nuit a donc été calme. Les gouttes éparses étaient déjà sèches au matin.
Comme je ne me sens pas pressé, la journée commence par une heure d’écriture, ainsi que par une étude des cartes. Malheureusement, la SNCF devra être mise à contribution pour respecter les rendez-vous. Je me prépare tranquillement, échangeant avec mes voisins, et je suis en route direction sud vers 10 h 15.
Trois jeunes cyclistes vus plusieurs fois hier – nous étions au même camping à Domfront – me dépassent à toute vitesse. J’arrête à l’info touriste de Pontorson afin de connaître les voies cyclables de la région. La préposée m’en indique deux, reliées par un bout de route.
Dès la sortie du village, je prends une ancienne voie ferrée bien pavée, un délice à rouler. J’y rattrape deux jeunes hommes marchant sacs au dos et nous engageons la conversation. Pierre, comédien, et Pierre-Edouard, enseignant, font chaque année une partie du tour de la France par les sentiers. Nous avançons de concert jusqu’à Entrain, fin de la piste. Nous nous saluons et je reprends le rythme vélo.
Je suis sur de toutes petites routes sans voitures, traversant de jolis villages aux noms improbables – Bazouges-la-Pérousse, Marcillé-Raoul, Feins – et profitant d’une campagne vallonnée et même d’un lac.
À Montreuil-sur-l’Ille, je rejoins le sinueux chemin de halage du canal reliant la Manche à l’Atlantique. Il est en poussière de roche, mais il n’y a plus de relief, sauf de petites descentes à chacune des nombreuses écluses. C’est vraiment très joli, souvent ombragé, soulageant du soleil maintenant bien présent, et facile.
Je prends régulièrement des photos et des pauses. Après l’une d’elles, je rencontre Emma, 9 ans, avec sa mère Marion et sa grand mère Chantal. La petite ayant visité le Mont-Saint-Michel, j’ai droit à des commentaires de première main, assez rigolos.
En même temps, les trois jeunes cyclistes vus depuis hier passent en vitesse. Je les rejoins tout près alors qu’ils s’informent du trajet, et nous présentons. Je suis étonné de les voir avancer à la même vitesse que moi, alors qu’ils roulent bien plus vite. Explication simple : Camille, Hugo et Théophile, en route vers la mer pour surfer, n’ont pas de carte. Je leur donne celle de la région, dont je n’ai plus besoin. Nous roulons un peu de concert, puis je les laisse aller car je suis trop chargé pour suivre leur rythme.
J’entre à Rennes par le canal qui me mène au centre-ville, puis je suis les indications pour la gare, un bon point de repère pour retracer mes amis.
Sur place, je m’informe des trains vers Tours. J’entre dans la section des guichets avec mon vélo, n’ayant guère le choix. Plusieurs préposés m’indiquent que c’est interdit, mais quand je leur demande où laisser mon vélo en sécurité ils n’ont aucune réponse. Et je suis bien déterminé à tout garder avec moi, surtout que des messages rappellent constamment de ne pas laisser les bagages sans surveillance…
Muni des informations essentielles, je réussis à trouver une sortie à travers l’immense chantier qu’est la gare. Je me rends à l’adresse de mes amis, mais celle-ci n’existe pas. Ce n’était qu’un banal problème de copier-coller, un chiffre ayant été perdu en chemin. J’arrive donc à 19 h, après avoir réussi à caser mon vélo dans le minuscule ascenseur jusqu’au 5e et dernier étage de l’immeuble.
J’y retrouve mon amie Ariane et ses fillettes Lilas, 7 ans, et Azadeh, 5 ans. La première est plutôt calme, l’autre est une vraie boule d’énergie, mais elles sont tout à fait charmantes. Michel, le papa, arrive peu après que je sois sorti de la douche.
Nous passons à table, sur le balcon. Ce qu’Ariane a cuisiné est simple mais excellent. Ensuite, nous chantons avec les filles, surtout Lilas qui sait lire, et les parents.
Après que les filles se soient couchées, nous discutons entre adultes, des échanges passionnants car mes hôtes ont des intérêts… d’intérêt. Ariane est responsable pour l’intégration de minorités, Michel est consultant en tuyauterie industrielle, actuellement basé dans une fromagerie. Ensemble, ils ont restauré une maison, maintenant vendue, un chantier de deux ans. Nous discutons évidemment de vélo, d’éducation et de valeurs.
Après que mes hôtes se soient retirés, je consulte mes courriels et je réserve mes trains pour demain. La nuit est bienvenue.
Statistiques
km jour : 83,0
km total : 1047
départ / arrivée : 10 : 15 > 19 : 00
temps déplacement : 5 : 34
vitesse moyenne : 14,9
vitesse maximale : 50,5