2019-07-27, samedi
> Montmagny – 81 km / 1750 km total
Sommaire
Ce matin, il fait encore 25° dans ma tente, et le soleil entreprends tôt de la transformer en fournaise. Pas de grasse matinée. J’ai la visite de Félix et de sa famille, et je rencontre deux autres cyclistes, Vincent et Marc-Olivier, qui voyagent séparément. Comme le second est relativement néophyte, nous prenons le temps de regarder quelques cartes et de discuter voyages. Très plaisant.
Ce qui est moins plaisant, c’est que le camping n’a pas d’eau potable, sinon en bouteilles. Comme je boycotte ces dernières dans la mesure du possible, je me mets en mode de consommation minimale. J’ai donc une demie bouteille quand je prends la route pour Kamouraska.
Il y a de nombreux cyclotouristes sur la route aujourd’hui. La première est Mary Lou, la cinquantaine, partie de chez elle – Burlington, Vermont – pour descendre le fleuve, faire le tour du Lac-St-Jean et celui de la Gaspésie. Elle parle un très bon français et a un beau programme.
Quand j’arrive à Kamouraska, le préposé à l’info touriste affiche un avis d’ébullition, puisque l’eau n’est pas potable. Il me reste quatre gorgées pour 7 kilomètres… Comme j’ai beaucoup de fruits, j’arrête croquer deux prunes pour m’abreuver un peu.
Une jeune cycliste passe, je la rattrape un peu plus loin. La jolie et gentille Mélissa m’offre de l’eau de ses bouteilles. J’arrive donc à St-Denis sans encombre, malgré la grosse chaleur qui s’installe, le soleil qui plombe et le bon vent de face. En entrant au village, une dame me donne de l’eau de son puits, excellente. Je passerai la journée à remplir régulièrement mes bouteilles, et à les vider tout aussi régulièrement.
Au même village, j’ai une assez longue conversation avec Maxime et Chloé, qui débutent leur carrière de cyclotouristes avec un enthousiasme évident.
Les villages d’aujourd’hui sont vraiment jolis, mais marqués par le tourisme. Ces derniers sont particulièrement nombreux à Kamouraska, mais on en trouve pas mal aussi tout au long du trajet. Entre les villages de ce matin, la route reste en haut du petit escarpement qui suit le fleuve.
À partir de Rivière-Ouelle, la Route Verte quitte la 132, relativement achalandée, pour prendre une piste de gravier qui s’insinue entre l’autoroute et la mer. C’est très beau, avec les accents violets des épilobes et le grand soleil, mais difficile avec le gravier, le vent de face et la grosse chaleur – mon thermomètre atteint 33°.
Je dîne à l’ombre, en face de La Pocatière, admirant les kitesurfs qui profitent du grand vent pour filer à toute vitesse et s’envoler à l’occasion.
Au moment de repartir, j’arrive face à mes amis Roger et Jacinthe. Énorme surprise de ma part, joie de la leur : campant dans les environs, il avaient estimé ma position probable et étaient partis à ma recherche. Mes amis le démontrent à nouveau : ils sont brillants.
Nous décidons de nous rejoindre au camping de Montmagny et nous réservons. Pour eux, en voiture, ce sera simple ; pour moi, un peu moins… Je pars donc sans trop tarder.
Les conditions restent difficiles et j’avance lentement, comme souvent ces derniers jours. À St-Roch-des-Aulnaies, la piste de gravier se termine et je retrouve la 132. C’est toujours joli, chaud et lent.
Je croise d’autres cyclotouristes. Bill, 71 ans, est parti de Blainville et s’attend à atteindre les 71,000 kilomètres au compteur cette année. Je lui souhaite que ses années ne rattrapent plus son compteur. Il se remet d’un accrochage avec une voiture. À part un casque neuf et un pansement au coude, il s’en tire à bon compte et son enthousiasme reste intact. La jeune Lydia, elle, complète la première journée de son premier grand voyage. Partie de Québec ce matin avec vent de dos, elle vise le tour de la Gaspésie.
À St-Jean-Port-Joli, mon téléphone sonne. Roger et Jacinthe sont arrivés au camping, cette dernière va venir me chercher avec tout mon barda afin que nous passions plus de temps ensemble. C’est donc 30 kilomètres de moins à pédaler. Nous nous rejoignons à l’Islet-sur-Mer et je me retrouve à rouler en voiture pour la première fois depuis le départ.
Le camping est grand, envahi de grosses machines à camper, mais nous sommes bien situés, près du fleuve et d’une tour d’observation, avec de bons voisins. Avec mes amis, les routines prennent une autre couleur. Après la douche, nous nous retrouvons pour le repas et la soirée. En cours de route, Jean-Pierre appelle, complétant le quatuor ayant pédalé sur l’île d’Anticosti en 1990. Quels souvenirs !
Les sympathiques voisines de Nouvelle-Écosse, Nancy et sa fille Jane, me laissent jouer quelques notes sur leur guitare. En soirée, après le coucher de mes amis, je prends le temps d’écrire le journal de cette journée bien remplie et de l’envoyer à mes correspondants.
Demain, je prévois me rendre à Québec pour une petite pause, mais il faudra composer avec des orages potentiels à partir du milieu de la journée. D’ici là, une bonne nuit est au programme.
Statistiques
km jour : 81,4
km total : 1750
départ / arrivée : 10 : 15 > 18 : 00
temps déplacement : 5 : 07
vitesse moyenne : 15,9
vitesse maximale : 68