> Loudenvieille – 55 km
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Lundi. Nuit bien calme, comme prévu, et agréablement fraîche : pour la première fois, je suis entré directement dans mon sac de couchage. Est-ce la proximité de la rivière ? Mon double toit est bien humide et sera rangé comme ça.
Dès le départ, ça monte bien, et c’est ainsi jusqu’au sommet du col d’Aspin, 1489 m. Heureusement, ce n’est pas encore trop chaud, la route est en parfait état et les automobilistes sont courtois – ils sont habitués aux vélos, il y a beaucoup de cyclosportifs.
Les paysages, eux, sont à la hauteur : plus c’est haut, plus c’est beau, même si c’est bien moins haut que les Alpes. Il reste que ce n’est pas très abrupt, donc relativement facile.
La descente vers Arreau est un pur régal, même si les freins sont bien sollicités. C’est que le paysage est très ouvert, permettant d’apprécier les montagnes tout autour.
Arreau est bien jolie, au confluent de deux rivières. C’est le temps de manger et de refaire la réserve de nourriture, assez peu garnie après les derniers jours. L’eau est souvent disponible dans des fontaines des villages, et disparaît rapidement puisqu’il fait maintenant très chaud sous un ciel parfaitement dégagé.
Jusqu’à Saint-Lary-Soulan, la route traverse une série de villages dans le fond de la vallée de la Neste, c’est donc vraiment facile.
En arrivant à la ville, un magasin de sport. Laurent, le technicien, peut enfin changer mon disque avant abimé. Il est compétent et très sympathique, comme l’ensemble de l’équipe, c’est donc une étape agréable en plus d’être utile.
À la sortie de la ville, je bifurque vers le col de Val Lauron Azet, 1580 m, laissant la filée de voitures sur la route vers l’Espagne. Rapidement, cette montée montre son vrai visage : elle est diablement abrupte, bien plus que celle de ce matin. Pendant de longues sections, je monte sous la grosse chaleur à 4 km/h, la limite avant de tomber, en multipliant les pauses photo et en vidant mes bouteilles à bonne vitesse. Heureusement, il y a quelques villages avec fontaines, et surtout un paysage ouvert et sublime.
En montant, je rencontre René, 80 ans mais heureux d’être à vélo (électrique) ; à Azet, je croise Sigo et Lydie, venus d’Alsace pour randonner.
Plus haut, une affiche indique un « passage canadien », une grille ajourée qui convient aux voitures et vélos mais qui rebute les vaches. Ici, c’est leur territoire, incluant la route. Les cyclistes et automobilistes leur laissent la priorité…
J’atteins enfin le sommet. C’est magnifique, mais il est 19 h 15. Frédéric, cycliste passionné, s’improvise photographe pour immortaliser le moment et converser.
Avec ma caméra fixée fermement sur le vélo, je filme une partie de la spectaculaire descente, mais je reste prudent car elle est encore plus abrupte que la montée. Que c’est beau !
Il est presque 20 h 30 quand j’arrive au camping – en zone semi-urbaine et touristique, il est un peu tard pour rechercher un camping sauvage. À l’entrée, l’accueil est fermé et une affiche précise que c’est complet. Deux randonneurs sont là et me guident vers l’emplacement réservé aux marcheurs. Pas de formalités ce soir : il y a de la place pour ma tente près de celles des marcheurs – une dizaine de personnes – et je bénéficie d’un excellent accueil.
Mes voisins immédiats sont Yoann et Lucille, qui m’ont accueilli, et Isabelle. Logiquement, ces gens sont des couche-tôt qui disparaissent dans leurs tentes avant que j’aie fini de manger. Il reste Pascal et Judith, de Bretagne, qui achèvent leur périple. À voix basse, nous avons une belle conversation, une autre rencontre bienfaisante à la fin d’une journée qui n’en a pas manqué.
Il me reste la vaisselle, la douche, le journal et le dodo un peu avant minuit. Il est temps.
km jour : 55,9
km total : 762
départ / arrivée : 9 h 25 / 20 h 25
temps déplacement : 5 : 34
vitesse moyenne : 10,0
vitesse maximale : 50