> Pindères – 105 km
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Lundi. À 6 h, mon réveil sonne. Il fait presque noir, mais aucun incident n’est à noter à part quelques envahissantes limaces.
Moins d’une heure plus tard, je suis en route, mais presque à sec. À 300 m, le village, le cimetière, un robinet… et un écriteau : « Eau non-potable. » Au village suivant, il y a un robinet près d’un parc. C’est la totale : je remplis mes gourdes, bien sûr, mais je déjeune et me brosse les dents. Tout est prêt.
Je suis toujours sur les voies vertes. À une intersection, une famille cycliste de Bretagne. Nous roulons de concert, c’est comme d’habitude très intéressant, et nous nous dirigeons vers l’épicerie. C’est bien pratique de pouvoir laisser le vélo sous surveillance. Au moment du départ, je constate que j’ai encore manqué une intersection. Il me faudrait garder constamment le nez sur le téléphone, ce qui ne m’intéresse pas.
Je reviens sur mes pas pour quelques kilomètres et je retrouve le droit chemin. L’eau baisse aussi vite que monte la température. À Cudos, église, cimetière et robinet d’eau potable : je fais le plein.
Je suis de retour sur les routes, que j’avais très peu fréquentées depuis Royan. Il y a peu de circulation, mais l’algorithme a à nouveau des idées étranges. Je contourne certaines de ses propositions : sur la photo, il veut que je prenne tout droit plutôt que sur la route.
Comme c’est cuisant – mon thermomètre hésite entre 38° et 41° -, je prends une bonne pause à l’ombre dans la pinède. Je mets à jour le journal que je n’avais pas complété hier soir, puis je fais de même pour les courriels et l’actualité – ça chauffe et ça brûle aussi au Canada.
Trois cyclistes suisses sans bagages s’engagent sur la piste que je n’avais pas voulu emprunter. Ils sont de retour après quelques minutes : pour eux non plus, ça ne passe pas.
Après presque deux heures, je reprends la route, ralenti par la chaleur intense. À Lerm-et-Musset, un premier village, il y a de l’eau au cimetière qui entoure l’église ; à St-Michel-de-Castelneau, je profite d’une table à pique-nique pour cuisiner sans risquer l’incendie ; à Pindères, un troisième village, pas de cimetière à côté de la splendide église, mais un robinet sur un édifice municipal. Plein des bouteilles : je bois comme un vieux moteur.
Comme il ne reste pas beaucoup de kilomètres à parcourir demain, je m’installe et complète le journal avant de monter la tente près de l’église. Tout est vraiment calme, on dirait presque un village désert : il faut dire qu’à 20 h, il fait encore 33°, et mon ordi est brûlant…
J’échange quelques messages avec mon ami Jean-Pierre, qui est à Alma. Là aussi, il fait chaud, et la fumée des incendies est très dense. Monde inquiétant…
Avant de m’endormir, j’accroche mon sac de nourriture à un arbre, mais pas sans mal. Ici, les arbres sont énormes et les branches hautes. Je lance plusieurs fois la corde lestée par mon couteau, tout retombe. Puis, mon couteau s’ouvre et se coince solidement. Même en montant sur une table, pas moyen de grimper sur l’arbre. Ça me prendrait une longue tige pour le déloger… Eureka ! Un arceau de tente est conscrit et s’acquitte très bien de la tâche, et bientôt mon sac est suspendu à un arbre majestueux. La prochaine fois, je prendrai autre chose que le couteau.
Je retourne dans ma tente pour essayer de dormir malgré la canicule.
km jour : 106,1
km total : 476
départ / arrivée : 6 h 55 / 19 h 30
temps déplacement : 6 : 49
vitesse moyenne : 15,6
vitesse maximale : 39