> Hostens – 95 km
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Dimanche. Excellente nuit, comme d’habitude, et la mer a tenu sa promesse de doux murmure.
Je me lève à 8 h, mais il y a eu un incident : toujours attaché au vélo, mon sac de nourriture est complètement éventré ; de mes réserves, il ne reste que des fruits mordillés et des emballages dispersés. Qui a fait ça ? Après plus de 10 ans de loyaux services, fin du sac : il transportera les déchets jusqu’à la prochaine poubelle. Et moi, je jeûnerai jusqu’à la prochaine épicerie.
Je suis en route avant 9 h. Il fait très beau, pas encore trop chaud mais ça s’en vient. La piste dans les Landes est vallonnée, les cyclistes rares sauf près des plages, il n’y a pas de villages.
Après 30 km, j’arrive à Cap-Ferret et je peux enfin acheter un peu de nourriture. Je me rends au quai. Le préposé, très sympathique, m’indique un coupable probable pour l’incident de la nuit : un sanglier. Je préfères ne pas avoir eu à négocier avec lui en tête-à-tête… Il me reste 15 minutes pour manger avant l’embarquement.
C’est un petit bateau pour passagers ; les vélos doivent être déchargés et sont mis sur le toit de la cabine, je prends les bagages avec moi. Je m’installe sur le premier siège venu, je passe le voyage avec Catherine, sympathique dame de la région parisienne en vacances chez son fils. La traversée vers Arcachon est agréable et assez courte.
En débarquant, il faut pousser le vélo sur une étroite passerelle où des passagers font la file pour embarquer, puis revenir prendre les bagages. Un marin m’apporte gentiment quelques sacs. Sur la terrasse, d’autres cyclistes chargent leurs vélos. Je passe un moment avec Guisieppe, franco-québécois, et Béatrice, italienne, qui complètent une escapade de quelques jours.
La ville est bordée de plages magnifiques où ça patauge et ça grille allègrement. Évidemment, c’est une enfilade de restaurants le long de l’eau. Je me dirige vers un magasin de plein-air : je souhaite remplacer la chambre à air donnée hier à Marius, et j’ai développé un nouvel intérêt pour les contenants anti-sangliers. J’arrive 20 minutes après la fermeture…
Je prends la route, mais il fait très chaud, environ 34°, et ma réserve d’eau est pas mal basse. Près d’un parc d’attractions, des toilettes publiques et des robinets d’où coule une excellente eau. Je bois et je fais le plein des bouteilles.
Je croise quelques fois deux couples en vélos électriques – c’est très fréquent -, deux normands et deux allemands.
Sur une piste, une cycliste m’appelle par mon nom : c’est Isabelle, ma compagne d’hier sur le bateau. Nous sommes bien heureux de nous revoir. Plus loin, une bonne discussion avec Yannick, élu municipal du Jura et cyclotouriste passionné.
Bientôt, je prends une voie verte, une ancienne voie ferrée reconvertie en piste cyclable. En pratique, ce sont de grandes lignes droites tantôt dans les pinèdes tantôt dans les landes. Quand je roule à l’ombre, c’est chaud ; quand c’est au soleil, c’est cuisant. Quand même, une nouveauté par rapport aux landes depuis Royan : il y a parfois des cours d’eau.
Ce qui est plus rare, ce sont les points d’eau potable. J’en avais déniché un en entrant dans les landes, mais depuis plus rien. Je profite de tables en béton pour cuisiner en toute sécurité – pas le goût de mettre le feu ! -, puis je poursuis ma route.
Juste avant Hostens, il y a une jolie prairie qui sera mon lieu pour cette nuit. Si le confort est exceptionnel, l’accueil des moustiques l’est aussi. Je monte le campement en vitesse, sans oublier de suspendre la nourriture en hauteur, puis je me réfugie dans ma tente sans en ressortir.
Il fait 30° à l’intérieur, je suis trempé de sueur et tout ce que je touche se mouille. Après un peu d’écriture, je peux enfin me coucher sur mon sac – maintenant, pas question d’y entrer. Espérons une bonne nuit quand même : demain, je me lève tôt afin de rouler avant la grosse chaleur – la prévision est de 39° !
km jour : 97,0
km total : 369
départ / arrivée : 9 h 00 / 20 h 20
vitesse moyenne : 15,0
vitesse maximale : 34