> Lacaneau – 90 km
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Samedi. La nuit est resté chaude et c’est couvert ce matin. Les vêtements lavés hier sont encore humides quand je me lève peu avant 8 h, et la tente est sèche. Je me prépare tranquillement, saluant les voisins si et quand ils émergent. À 9 h 20, je suis en route.
Quelques minutes de route, et j’arrive au quai du traversier vers la Pointe du Médoc. À 5 €, c’est très abordable, et les cyclistes sont nombreux. Il y a Isabelle, de Nice, avec qui je m’installe à l’étage des passagers. Elle voyage loin, mais en vélo électrique à cause d’un problème de santé. C’est bien mieux que de se terrer à la maison. Il y a un groupe de cinq adultes avec trois petits enfants – tous portent un T-shirt semblable avec prénom au dos -, et plusieurs autres.
Les conversations vont bon train alors que le bateau bien chargé de voitures s’ébranle au son des systèmes d’alarme perturbés par les mouvements de la mer.
C’est bien beau malgré le temps gris. Une jeune fille d’environ 10 ans vient régulièrement jouer la figure de proue avec énergie et sourire, souvent accompagnée de sa jeune sœur. Au début, elles semblent timides, mais c’est qu’elles elles ne parlent ni le français ni l’anglais puisqu’elles sont hollandaises. La barrière de la langue tombe alors qu’elles inscrivent leurs prénoms – Zoey et Hailey – sur mon téléphone. La maman, très sympathique, parle un excellent anglais. Ce sont de belles rencontres.
La traversé n’est pas bien longue. À terre, un passager regonfle le pneu avant du vélo d’un jeune homme. Ce vélo est très vieux et en très mauvais état. Je prends le relais pour le pneu arrière, qui menace d’éclater. Comme il semble aléatoire de tenter d’enlever la roue, je le dégonfle et le replace en le gonflant juste un peu pour que ça se rende. Marius et Laurie sont bien contents.
Aujourd’hui, j’ai décidé de suivre la Vélodyssé vers Arcachon. C’est fréquenté par beaucoup de cyclotouristes et bien balisé. Je me prépare une journée facile. De plus, la réparation d’hier a fait grand bien et le vélo avance mieux, sans bruit. Bonheur !
Le début du trajet se fait dans le bois sur une ancienne emprise de chemin de fer. À côté, il reste des rails, empruntés par un étrange train touristique qui passe bruyamment.
Rapidement, je retrouve Marius et Laurie. Le pneu avant de Marius est à nouveau à plat. Je démonte, c’est la valve qui est hors d’usage. Une de mes deux chambres à air de rechange prend le relais, ils se rendront peut-être si le pneu arrière tient le coup…
À Soulac-sur-Mer, la piste retrouve l’urbanité, mais surtout une immense plage, suffisante pour les très nombreux estivants. Ces plages sont magnifiques et l’Atlantique semble bien sage aujourd’hui. Après L’Amélie, retour dans la forêt. Nous roulons sur de longues lignes droites sans relief au milieu des grands pins. Le soleil est de plus en plus présent, et bien sûr la chaleur suit.
En arrivant à Montalivet, il est temps de manger. Justement, une famille cycliste s’est trouvé un coin ombragé. Je me joins à eux. Il y a Samuel et Mélanie, les parents, avec leurs fils Mathias, Nolann et Mayo, et le chien. C’est leur premier voyage, tous sont très chargés, mais la bonne humeur règne. Nous nous recroissons quelques fois après le village et ses impressionnantes dunes.
La route reste longtemps dans les terres. Ma réserve d’eau baisse, je décide de prendre une piste plus proche de la côte pour me rapprocher de Carcans-Plage, le prochain village. Il y a une piste cyclable, mais en vieux béton et large de 60 cm. Étrange… C’est presque désert, et je peux facilement remplir mes bouteilles en arrivant au village.
Retour dans les pinèdes, accompagné du bruit constant des cigales. C’est à nouveau la piste de 60 cm, encore plus détériorée. Le vélo d’une dame allemande a un pneu à plat, mais c’est la valve et je n’ai pas ce qu’il faut pour réparer. Elle devra marcher.
En arrivant à Lacaneau, une épicerie me permet de mettre à jour mes réserves. Retour dans la pinède. Il se fait tard, il faut penser à manger et à monter la tente. Justement, deux tables à pique-nique me permettent de cuisiner confortablement et sécuritairement – tout est très sec.
Quelques mètres plus loin, j’entre dans la pinède et m’y installe pour la nuit. Les cigales se sont tues, j’entends le bruit des vagues en écrivant. Elles seront au rendez-vous pour bercer le sommeil.
km jour : 91,4
km total : 272
départ / arrivée : 9 h 20 / 19 h 45
temps déplacement : 5 : 44
vitesse moyenne : 16,0
vitesse maximale : 36