> Étauliers – 65 km
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Jeudi. Comme prévu, excellente nuit, agréablement fraiche. Vers 7 h, Laurent passe me saluer avant de partir travailler. Je me lève vers 7 h 30, émergeant d’une tente humide de rosée. Elle sèchera ce soir, il fait très beau. En plus des routines bien connues, j’ai quelques ajustements à faire sur le vélo et le matériel. Je ne me presse pas, mais je suis sur la route vers 9 h 20 sans que personne d’autre ne se soit manifesté. Il restera les beaux souvenirs d’hier.
Les premiers kilomètres se font sur des routes plus importantes, puis je profite des toutes petites route pratiquement désertées que j’aime bien.
Je m’approche de quatre ponts – TGV, autoroute, route, train – qui enjambent la Dordogne, ce qui justifie le nom de mon premier objectif : Cubzac-les-Ponts. Celui qui est cyclable s’appelle le pont Eiffel, du nom d’un ingénieur mieux connu pour une tour : il a conçu la partie centrale vers 1883, alors que les approches sont celles d’un pont de 1840. C’est un très bel ouvrage.
La montée est longue. J’y dépasse un marcheur qui me rattrape au moment des photos. Nous entamons la conversation, qui s’avère passionnante. Comme il connaît et aime bien la région, Éric s’improvise guide touristique, et nous décidons d’avancer de concert.
Pendant la descente, nous croisons les deux premiers cyclotouristes depuis l’aéroport. Étienne et Aurore, frère et sœur, sont très allumés, ce qui permet de belles conversations. Tout ce beau monde échange des coordonnées.
En arrivant à Cubzac-les-Ponts, je fais le plein d’eau, puis je salue Éric avant de retourner sur les petits chemins qui longent la Dordogne sans s’en approcher vraiment. C’est un environnement agricole avec les typiques maisons blanches aux toits de tuiles rouges. Bien joli.
La rive que je longe est basse, mais un peu en retrait du fleuve il y a de jolies hauteurs et falaises. Donc, je monte et descends régulièrement sous la grosse chaleur qui s’est installée. L’endroit n’invite pas à la baignade : l’eau est brune, chargée de sédiments qui laissent une belle couche de boue quand elle se retire à la faveur de la marée. Habituellement, le changement de sens du courant s’accompagne d’un mascaret, mais pas actuellement à cause du niveau de l’eau. C’est bien beau.
Il y a de jolis belvédères, puis la route se rapproche de l’eau. Avec les falaises en arrière-fond, c’est un bel environnement.
Le village de Bourg est remarquable et j’en profite. Il y a les quais, un lavoir, une source datant de l’époque romaine, les bâtiments intégrés à la falaise… En revanche, pas évident de trouver la sortie vélo. Il faut contourner le camping municipal, ce sont de jeunes filles en camp scout que me guident.
Les quelques églises croisées aujourd’hui étaient verrouillées, celle de Bayon-sur-Gironde est ouverte, ce qui permet de se plonger un peu dans le XIIe siècle, malgré les nombreuses restauration nécessaires au fil des siècles.
En chemin, une curiosité : en 1944, les Allemands ont coulé un bateau pour ralentir les Alliés ; l’épave est toujours là, bien visible.
Ici, les marinas doivent composer avec les marées. Quand l’eau est basse, comme maintenant, les bateaux se déposent dans la vase brune, puis recommencent à flotter quand l’eau remonte.
Je finis par atteindre Blaye, une ville plus importante. J’y fais le plein de fruits frais et d’eau. Une ancienne voie ferrée promue voie verte (piste cyclable) rend la fin de la journée facile. Quelques kilomètres avant Étauliers, un sentier quitte la piste pour traverser un champ. Ce sera mon camping pour ce soir.
Je mange, je monte la tente et je m’y installe pour écrire confortablement à l’abri des moustiques. La température baisse tranquillement, annonçant une nuit confortable.
km jour : 66,5
km total : 106
départ / arrivée : 9 h 20 / 19 h 05
temps déplacement : 5 : 08
vitesse moyenne : 12,9
vitesse maximale : 38