Samedi – Erde 2 (Derborence, Mayens de Sion, Saint-Maurice)
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Bon, c’est un peu redondant : la nuit a été excellente. Ce matin, il fait beau, mais selon la météo ça ne devrait pas durer, alors nous profitons d’un excellent petit déjeuner à trois sur fond de montagnes mettant à l’honneur le miel des abeilles de la maison.
Fabien et moi nous préparons pour une première activité : les ruches ont besoin d’un traitement contre les acariens. Il faut préparer le matériel requis et se rendre en voiture à Derborence, une vallée située 700 m plus haut que la maison, qui est déjà à plus de 800 m d’altitude.
Le trajet est spectaculaire. La route est à peine de la largeur d’une voiture et est ponctuellement élargie pour permettre les croisements. Surtout, elle est creusée à même la falaise, un peu en balcon, avec un mur de pierre à droite, un précipice à gauche et quelques tunnels. Le tout a été construit avec des outils rudimentaires il y a plus d’un siècle et a besoin d’un entretien suivi puisque des pierres y tombent régulièrement. C’est trop beau !
Sur place, les abeilles profitent des fleurs locales et d’un paysage fabuleux, ainsi que des bon soins de Fabien. Nous nous mettons au travail : il faut ouvrir les ruches, envoyer un peu de fumée pour calmer les petites bêtes, préparer et installer un diffuseur pour l’acide, puis tout replacer soigneusement.
Ça va très bien pour les cinq premières ruches. Pour la sixième et dernière, les abeilles sont plus nerveuses et Fabien se ramasse quelques douloureuses piqûres. Ouch ! Ce n’est pas agréable, mais ça arrive parfois.
Le travail terminé, nous redescendons à la maison, en croisant sur la route pourtant minuscule le car postal, le gros autobus assurant le transport vers Derborence. Les conducteurs sont des as pour faire passer ces mastodontes sur un chemin si étroit et vertigineux.
Après la pause maison, nos repartons à trois vers la vallée. J’y achète une nouvelle cartouche de gaz pour le réchaud, puis nous prenons avec nous Claude, un ami invité au même endroit. Ensuite, nous montons vers les Mayens de Sion, un hameau presque aussi haut que Derborence, mais sur l’autre versant de la vallée. La route est en continuels lacets, c’est vraiment spectaculaire, mais nous profitons moins du paysage car la pluie s’est aussi invitée pour le reste de la journée.
Destination : le chalet Robinson, appartenant à notre ami François-Xavier et à son frère Bernard, qui nous attendent avec impatience et délices. Les deux sont maintenant assez âgés mais continuent à apprécier l’endroit et les visiteurs. D’autres invités viennent compléter l’équipe : Claudy et Marie-Josée, ainsi que Françoise. C’est François-Xavier qui a connu tous ces gens engagés dans le cadre de son ministère.
En plus de la rencontre, il y a un menu, dégusté sous la véranda à cause de la pluie : une raclette au fromage. C’est un véritable rituel : une meule de fromage, tenue par un support, est fondue en surface tout près d’un feu de bois, puis ce fromage chaud est gratté dans une assiette pour être dégusté avec du poivre, des cornichons et des petites patates. Délice !
François-Xavier est au feu, alors que Bernard fait la navette avec les assiettes. Bien sûr, il y a quelques accompagnements et bouteilles. Le tout se conclut avec une tarte aux abricots, dont je ne me lasse pas. Comme c’est un repas long et lent, nous avons tout le temps pour de très agréables conversations. Il faut quand même rester bien habillés, car c’est froid aussi sur la véranda.
L’après-midi a vite passé. Nous revenons à la maison sous la pluie, pour repartir un peu plus tard vers une nouvelle aventure. Nous nous rendons à Saint-Maurice, à environ 30 km, pour une soirée un peu étrange : Éloge funéraire est un spectacle d’improvisation théâtrale.
Les comédiens, excellents, fabriquent leurs personnages à partir des propositions du public – peut-être 40 personnes – puis les font évoluer dans un canevas très libre. En gros, des gens sont rassemblés à la suit d’un décès et mettent en scène divers épisodes de leur vie avec la défunte. C’est assez rigolo, mais pour les comédiens il s’agit d’un exercice de haute voltige.
Quand c’est terminé, il y a une pause, puis nous entrons dans le Café mortel, un échange avec l’ensemble des personnes présentes à propos du deuil et de la mort. C’est souvent intense et touchant, parfois un peu cabotin, mais bien intéressant. Vers la fin, Sylvie prend la parole avec sa sagesse et sa profondeur, j’ajoute un mot de mon cru, et l’animatrice conclut. Toute une expérience.
Il a bien plu pendant la soirée, nous apprécions de rentrer en voiture. La soirée se termine avec une collation – nous n’avions pas soupé, faute de place dans les estomacs. Dodo !