Genk

Près de Rumigny

Dimanche > Genk, 110 km
Sommaire, album photo

C’était prévisible : la nuit a été excellente, dans un grand confort un peu différent du grand confort de ma tente. Je me lève un peu avant 8 h pour profiter de la douche adjacente à ma chambre, je me prépare et je salue Martine au moment de quitter. Je suis donc chez Bianca à l’heure dite. Nous passons à nouveau de bons moments ensemble, et à 10 h je suis prêt à prendre la route.  

Petit bonheur supplémentaire : Bianca décide de m’accompagner pour les premiers kilomètres. C’est agréable, mais aussi utile puisqu’elle me guide jusqu’à la sortie de la ville. Là, salutations…

La transition est très marquée : de l’autre côté de l’affiche, c’est immédiatement la forêt. Ces kilomètres sont très agréables, et la première ville rencontrée l’est aussi : à Tervuren, le trajet longe une série d’étangs bien jolis et bien fréquentés tant par des humains que par de la faune.

Par la suite, c’est le scénario habituel de la Belgique : des villages rapprochés, des bandes cyclables partout, un relief doux… Aujourd’hui, petit ajout : les cyclistes du dimanche sont de sortie. Ils sont souvent en peloton, roulent très vite – contrairement à moi – et portent très souvent de maillots et cuissards identiques, aux couleurs de leurs clubs. À la vitesse où ils arrivent, il me faut quand même rester vigilant. Je garde aussi  un œil sur les sombres nuages qui s’avancent : où passeront les averses ? Pour le moment, elles m’évitent.

En chemin, je frôle la ville de Leuwen (Louvain), bien connue. Plus loin, j’arrive au village de Geetbets alors que la rue principale est fermée. Un préposé m’informe que je peux passer quand même. En chemin, des gens sont assis le long de la route. Je croise ce que tous attendent – non, ce n’était pas moi – : des coureurs cyclistes en groupes compacts, suivis par des ambulances. Sans le savoir, je suis tombé dans une sorte de Tour de France local. Ça roule très vite ! 

Je poursuis ma route. En fin d’après-midi, j’atteins Hasselt, une agglomération plus importante. Jusqu’ici, mon algorithme avait été bien sage, mais il me conduit vers une abrupte butte sablonneuse. Ce n’est pas pour moi, je reviens sur mes pas pour prendre un détour bien plus confortable. Je roule pour plusieurs kilomètres le long du canal Albert, avec ses écluses monumentales. C’est très bien, mais je n’ai plus beaucoup d’eau et il m’en faudra pour la soirée et demain matin. 

Soudain, une barrière : de grosses industries occupent la berge. Malgré l’avis de mon algorithme, il me faut prendre une autre route. Je passe devant une station service fermée, mais une porte est ouverte : il y a une toilette, de l’eau et une douche au bénéfice des conducteurs de poids lourds. Je m’informe : je pourrais facilement me servir de la douche. Intéressant, mais pas pour ce soir : des nuages gris s’avancent à nouveau, il me faudra planter ma tente bientôt. 

Je réussis tant bien que mal à rejoindre la berge du canal, mais c’est un cul-de-sac : je traverse des installation de transbordement de sables variés, et c’est fermé par une clôture. Je tente d’en sortir, un premier chemin est bloqué aussi, j’en tente un deuxième qui semble bon. Il traverse une zone de broussailles semée d’éoliennes, j’y trouve un emplacement potable pour ma tente.

Je la monte en vitesse, j’y entre mon matériel alors que tombent des premières gouttes. Il vente fort, je cuisine dans le vestibule de la tente – c’est prévu pour ça – mais finalement la pluie passe et les nuages se dissipent. Il me  reste simplement à écrire un peu et à dormir, bercé par le bruit des pales des éoliennes.