Samedi > Ville-Marie – 120 km
Sommaire et photos
Site idéal pour les mouches, correct pour dormir. Je me lève relativement tard, soit vers 7 h 30. Je prépare tout dans la tente, et j’en sors avec l’armure pour charger le vélo et m’enfuir loin des moustiques et associés. Je prends le petit déjeuner à Montbéliard, soit après 15 km.
Il fait beau et chaud, le vent souffle mais ne dérange pas beaucoup. La route est vallonnée, avec quelques fermes à proximité des rares villages et beaucoup de forêts. L’accortement est large mais pas toujours en bon état, c’est sans gravité car la circulation est très faible. Les villages d’ici ont une toponymie particulière, plus proche de certaines régions françaises et moins collée au répertoire des saints.
Étonnamment dans ce pays de lacs, l’eau des villages n’est pas potable. C’est donc plus compliqué de faire le plein alors que ma consommation est exceptionnellement élevée à cause de la chaleur. Distraction : à Rollet, j’oublie ma troisième bouteille dans un dépanneur, il faudra la remplacer rapidement. Alors que je passe près de Rémigny, un gentil agriculteur remplit mes bouteilles restantes.
À Angliers, la route passe sur un barrage au débit important : le Lac des Quinze qui s’y jette est un élargissement de la Rivière des Outaouais.
Ici, j’ai un choix à faire : je peux poursuivre sur la route 391 ou prendre La ligne du Mocassin, une ancienne emprise ferroviaire convertie en piste cyclable. Dans le guide, un avertissement : vélo hybride ou de montagne conseillé. Est-ce pour moi ? Sous les conseils d’un cycliste d’ici, je m’y engage. Bon choix.
Évidemment, pas de voitures, mais aussi de jolis paysages, souvent de l’ombre, des haltes régulières. Bon, il faut faire un peu de slalom entre des creux, mais ça avance très bien.
À l’une des haltes, je rencontre un équipage inhabituel : Francis et Stéphanie, de Évain (Rouyn-Noranda), transportent deux poussettes, l’une pour leur fils Félix, près de deux ans, l’autre pour leur matériel de camping. Ils ont choisi de marcher trois jours entre Angliers et Ville-Marie. La rencontre est si intéressante qu’elle se prolonge bien plus qu’anticipé.
Je quitte la piste à la hauteur de Lorrainville : je n’ai presque plus d’eau et c’est plus court pour rejoindre Ville-Marie. La descente vers cette petite ville est impressionnante, avec le lac Témiscamingue en arrière-plan. Je me rends au centre-ville pour aller au terminus officiel de la Route Verte 2, marqué par un monument.
Il est temps de trouver un camping. Alors que je consulte mes cartes, un voisin sort, puis sa mère nous rejoint. La locataire du sous-sol vient tout juste de déménager, ils m’offrent le logement pour la nuit. Personne ne s’y attendait, mais c’est le prélude d’une très belle rencontre.
Après une visite sur le bord de l’eau, je m’installe, prends une douche et mange avant de rejoindre David et Francine, mes hôtes. Ils sont très agréables malgré certains coups du sort : elle a perdu un conjoint, il ne travaille plus car il a perdu l’usage de son bras droit… et il fume comme un engin, heureusement à distance.
Francine a exercé de nombreux métiers pour élever seule quatre enfants, elle a acheté la maison pour presque rien et l’a reconstruite de fonds en combles. Cette passionnée est officiellement à la retraite mais bouillonne de projets, en particulier artistiques. Avec quelques collègues, elle anime un atelier où les talents ont un espace pour s’exprimer. La maison est habitée d’œuvres d’art.
Il y a aussi une vieille guitare désaccordée dont une corde est brisée. Je réussis à la remettre en état et nous passons une belle veillée en musique et en souvenirs de voyages. Il est passé une heure du matin quand nous nous décidons à aller dormir.
km jour : 118,4
km total : 749
départ / arrivée : 8 : 15 / 18 : 30
temps déplacement : 6 : 52
vitesse moyenne : 17,2
vitesse maximale : 53