2018-08-15, mercredi ; La Pourraque (Manosque)
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Vive la tente ! Une excellente nuit, sans moustique, évidemment. C’est bon d’être en forme, la journée s’annonce chargée.
Après le petit déjeuner à la Brégonière et l’office dans une chapelle bien remplie, tous s’activent aux différentes tâches. Je donne un petit coup de main pour les tables et la vaisselle, puis nous chargeons le Kangoo avec les instruments et quelques musiciens. Anne, chanteuse et ancienne pompière, est au volant ; Agnès, violoniste et directrice musicale, est passagère avant ; Julien, clarinettiste, et moi somme à l’arrière.
L’église Saint-Sauveur, au cœur du vieux Manosque, est superbe. Elle date du XIIIe siècle et son architecture dépouillée apaise et séduit. Nous déchargeons et nous installons en même temps que l’équipe de sonorisation, puis nous pique-niquons sur la place, à l’ombre près de la fontaine. Des danseurs de tango s’exécutent à côté de nous.
Le reste de l’équipe musicale arrive et le marathon commence. Il s’agit de placer les morceaux du casse-tête : positionnement, sonorisation, derniers ajustements aux différentes pièces. Je travaille plus spécialement avec la guitariste Jiah, jeune Xavière d’origine coréenne, excellente dans son instrument et comme collègue. Stéphane, ami français installé au Québec, complète l’orchestre avec la trompette ; Caroline est là avec leurs trois aînées Fleur, Aimée et Solène, les deux plus jeunes étant restés avec les grands-parents.
L’église se remplit. Les enfants sont nombreux, joyeux et calmes. Claire salue les uns et les autres, visiblement heureuse et sereine.
C’est l’évêque de Dignes qui préside, accompagné de plusieurs prêtres. Côté musique, il faut être vigilants, certaines pièces sont complexes, mais ça va très bien. Côté célébration, tout est bien en place et tourne rond.
Après l’homélie, Christine, la supérieure générale, appelle Claire. Celle-ci nous présente son cheminement, illustré par des objets en symbolisant les étapes. Elle se couche devant l’autel pour la litanie des saints, un moment émouvant, puis prononce ses vœux devant Christine et nous. Elle reçoit finalement une bague bénie par l’évêque.
La célébration terminée, tous sont invités sur la place devant l’église pour un verre – l’équipe de musique, évidemment, ramasse tout le matériel pendant que Anne récupère le Kangoo.
Je pars assez rapidement avec Géraldine et Jiah préparer l’accueil à La Pourraque. Un autobus – énorme pour ces petits chemins – avait été nolisé pour la communauté, les autres invités arrivent en ordre dispersé, tous étant identifiés par une étiquette.
La communauté présente un spectacle bon enfant, se payant gentiment la tête de Claire. Comme d’habitude, la nourriture est abondante et savoureuse, partagée en excellente compagnie.
La soirée est marquée par un émouvant témoignage de Baudouin, le papa de Claire. Si ce choix de la vie religieuse n’allait pas de soi au début, c’est maintenant une grande joie pour toute la fratrie et les parents. De mon côté, je présente Ça veut dire, un chant qui colle au cheminement de Claire. Je répète le refrain avec tous, Claire tente de se joindre à moi pour chanter – sans lunettes sur mon petit écran, c’est difficile à lire – et c’est un succès alors que le refrain est repris en chœur par une foule enthousiaste.
La soirée se prolonge avec musique et danse. Plusieurs invités, enfants et Xavières aiment danser, mais c’est la fratrie de Claire qui vole la vedette avec une chorégraphie endiablée digne de Bollywood.
Ce soir, le couvre-feu n’est pas à l’agenda, mais peu avant 1 h la musique se calme avant de s’éteindre. Je remonte à la Brégonière avec Stéphane ainsi que ses filles Aimée et Solène, à la seule clarté des étoiles – le ciel en est constellé, avec la Voie Lactée en vedette. Soudain, une étoile filante strie le ciel. Il n’en faut pas plus pour que nous nous couchions dans le gravier – l’herbe est trop humide – pour guetter quelques éclats fugaces de lumière.
En arrivant en haut, Magali apprécie ma frontale pour retrouver sa tente. Sa fille Anahi, lumineuse jeune femme de presque 20 ans, a la lampe qui manquait à sa mère et une conversation intéressante. Le sommeil est facile à trouver après une si belle journée.