Perdre les pédales

> Aéroport > Montréal – 30 km + 6500 km
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Samedi. Ce matin, je n’ai pas besoin de mon réveil : je le devance de quelques minutes. Quand Enrique se lève, je suis presque prêt, mais lui et moi prenons toujours plaisir à parler ensemble. À 9 h, je suis en route.

Le première partie, urbaine et en descente, est facile en ce samedi matin bien tranquille. En consultant la carte sur mon appareil photo, je trouve facilement le pont au-dessus du Llobregat, un tout petit cours d’eau en cette saison. Peu après, je passe le seuil des 3500 km, ce qui fait de ce voyage le plus long de ma carrière de cyclotouriste.

Je roule un bout de temps sur la digue, un trop long bout de temps puisque je manque l’intersection vers l’aéroport – était-elle indiquée ? – et me retrouve près des plages. Je reviens sur mes pas et trouve enfin l’aéroport et le terminal « 2 », puis la section « B » où je prendrai mon avion. C’était prudent de partir tôt : il est déjà 11 h et j’ai parcouru près de 30 km à cause des détours.

Ensuite, les choses vont rondement : je prépare vélo et bagages, je règle les formalités, je mange un peu et me rends à la salle d’attente pour l’embarquement.

Il me reste du temps sur mon téléphone. Je réussis à rejoindre quelques amis pour les saluer avant l’envol. Le voyage n’aurait pas été une si belle aventure sans leur accueil plus que chaleureux.

Nous nous installons à bord. Comme l’aéroport est vaste, il se passe près de 30 minutes entre le moment où nous commençons à rouler et l’envol comme tel. Il fait très beau alors que nous survolons l’Espagne. Je peux profiter du paysage puisque je suis assis au hublot.

Comme l’appareil est plus ancien, les écrans sont collectifs plutôt qu’individuels, ce qui fait que les passagers ne choisissent pas ce qu’ils voient. J’écris un peu, puis je complète le tri des photos.

Ces voyages en avion sont assez peu palpitants. Comme la plupart des passagers, je sommeille tant bien que mal entre les annonces et les collations. En fin de parcours, je jette un coup d’œil dehors et vois une côte : nous survolons Tadoussac, où je pédalais l’an dernier. Souvenirs…

Nous atterrissons à l’heure prévue et nous nous dirigeons vers les douanes. Dans une grande salle bondée, les nombreux voyageurs font la file dans un labyrinthe. L’attente est longue puisque le personnel est trop peu nombreux, et plusieurs étapes de contrôle se suivent, avec file entre chacune. Accueil bizarre, assez mal fichu…

Dans mon cas, j’ai droit à la totale. J’ai déclaré le montant des achats faits à la suite du vol de Lyon, alors des étapes s’ajoutent avant de récupérer mes bagages.

Mon gros sac m’attends sur le carrousel, mon vélo est avec les bagages hors dimensions, mais celui-ci ne va pas bien : tout est en désordre, le pneu arrière est à plat, la chaîne est débarquée, mais surtout le transporteur a perdu les pédales puisque le sac de transport s’est ouvert. Rien à faire : je devrai rentrer à la maison en taxi.

En attendant, je dépose une réclamation à ce sujet, puis me présente au dernier contrôle. On m’envoie pour une étape supplémentaire : une fouille détaillée. La jeune douanière me fait tout ouvrir, examine les factures, fouille un peu partout dans l’ordinateur et conclut – probablement à raison – que j’ai dépassé le montant d’achats permis. Mais elle comprend les circonstances et me laisse partir sans surcharge.

Je me dirige vers les taxis. À nouveau, il faut affronter une longue ligne d’attente et la course est très chère, avec une surcharge pour le vélo. C’est avec soulagement que j’arrive chez moi, plus de trois heures après l’atterrissage.

Tout est en ordre. Je prends une bonne douche, puis le volant de ma voiture : Jean et Ginette ont rassemblé un bon groupe de nos amis communs pour un souper de fin d’été. Très agréable. Je suis de retour à la maison vers minuit. Je ne m’occupe guère du décalage horaire… mais il est temps de retrouver le confort de mon lit. Je rêve de repartir, mais sans trop d’avions ou de trains…


km jour : 28,3
km total : 3521
départ / arrivée : 9 h 15 / 20 h 45
temps déplacement : 1 : 39
vitesse moyenne : 17,1
vitesse maximale : 34,1