> Esplugues de Llobregat (Barcelona) – 150 km
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Jeudi. C’était un camping anonyme. Seul événement : l’arrosage automatique a humidifié un peu le plancher de la tente. Levé à l’heure habituelle, je pars à l’heure habituelle pour une dernière journée de route. Sera-t-elle anonyme ? En tout cas, je prévois une journée sans stress : Barcelone est trop loin pour être atteinte à vélo, je devrai prendre le train en fin de journée.
Aujourd’hui, le ciel est plus gris que bleu, l’air est embrumé, mais c’est plus confortable côté thermomètre.
En principe, je devrais descendre pas mal, car je suis en montagne et je vais vers la mer. Mais le principe doit attendre encore : je commence avec 5 km de montée en forêt afin de passer un peu au-dessus des 1000 m.
La descente – 700 m d’un coup – vaut largement l’attente. D’abord en forêt, puis sur terrain ouvert, la route s’accroche en balcon au flanc de la montagne jusqu’au creux de la vallée. Fabuleux !
Ensuite, c’est ordinaire. Quelques petites routes et villages, une grosse ville – Montblanc, cité médiévale – à contourner, cartographie attentive pour rester sur le bon chemin.
Je me dirige vers El Vendrell et la mer par la C-51, route plus importante à côté de laquelle une ancienne route a été maintenue, entre autres pour les vélos.
Autour de El Vendrell, je roule quelques kilomètres dans des conditions d’autoroute, plutôt pénibles. Je rejoins la C-31 – ne pas confondre avec l’autoroute C-32 –, passante et désagréable, un long centre d’achats.
Je tente à quelques reprises de rejoindre le bord de mer, sans autre résultat que de perdre du temps : il semble être partout interdit aux vélos.
À Sitges, la route change de caractère. Alors que l’autoroute et le train sont surtout en tunnels, la C-31 serpente comme une route de montagne. Je me laisse tenter, une excellente idée.
Oui, c’est sinueux et étroit, avec beaucoup de circulation et du relief. Mais il s’agit d’une corniche accrochée à la falaise, dominant la mer, magnifique. Régulièrement, je me colle à la bordure de béton pour laisser passer les files de voitures qui sont bloquées quand je roule. Et j’admire la mer et la falaise, paysages grandioses alors que le jour baisse tranquillement.
Après ce bijou, je reviens aux routes normales et commerciales. Je dois veiller à ne pas me tromper de chemin, entrant en ville par des autoroutes. En revanche, je reste plein d’énergie malgré une longue journée et 150 km, un record pour cet été. Étrange de ne pas sentir la fatigue…
Il est 22 h et il fait bien nuit quand j’arrive enfin chez Enrique, mon hôte Warmshowers. Ce réseau de cyclotouristes propose des rencontres entre passionnés, et c’est bien le cas cette fois-ci. Vétérinaire devenu photographe, Enrique a entre autres pédalé la côte est de New-York à la Gaspésie, avec retour par la rivière Hudson, le sud-est asiatique et la Nouvelle-Zélande.
Je suis reçu dans un superbe loft – aménagé par lui-même dans un ancien local commercial – avec de hauts plafonds où pendent quelques vélos, des fenêtres immenses et un mélange intéressant d’objets d’époques et de fonctions très hétéroclites.
Nous passons un petit bout de soirée très agréable, mais nous nous couchons assez rapidement car tous les deux avons besoin de repos.
km jour : 147,8
km total : 3492
départ / arrivée : 9 h 15 / 22 h
temps déplacement : 9 : 26
vitesse moyenne : 15,6
vitesse maximale : 52,3