Les cols brûlants

> Prades (Priorat) – 75 km
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Mercredi. Souhaitant faire une bonne journée, je me lève tôt. La tente est légèrement humide de rosée, elle séchera ce soir. Dès 9 h 15, je suis en route.

C’est frais pour le moment, le ciel est légèrement voilé, mais la chaleur sera de toute évidence au rendez-vous.

La montée d’hier vers le camping est ce matin une descente rapide. En passant à Móra la Nova, j’achète fruits et fromage dans de petites boutiques afin d’avoir l’essentiel pour la journée.

Je roule quelques kilomètres dans la large et confortable vallée de l’Ebre, puis je pars sur de petites routes dont j’espère qu’elles seront intéressantes. Bien vu, mais elles seront aussi très exigeantes, plus encore que ce à quoi je m’attendais.

Si touts les cours d’eau sont bien secs, il y a des arbres résistants à ce climat toujours aride, ainsi que des cultures de vignes et d’oliviers. En après-midi, il fait 39° selon mon thermomètre. Je bois beaucoup d’eau, heureusement disponible aux fontaines.

Les routes sont en excellente condition et très peu fréquentées, ce qui facilite la conduite.

Je traverse une série de petits villages, tous magnifiques, sur des hauteurs et séparés par de creuses vallées. Entre Lloà et Gratallops, la longue montée est si abrupte que je dois arrêter chaque 25 m pour reprendre mon souffle.

Après une jolie crête, je descends à Vilella Baxiat, au pied d’un spectaculaire mur de montagnes surmontées de falaises. C’est le Parc naturel de la Serra del Monsant. Sur des kilomètres, la route monte le long des montagnes, offrant des points de vue incroyables. Je manque d’yeux pour tout admirer ; mon appareil photo est bien sollicité, mais ne peut rendre l’ampleur du spectacle.

En chemin, je suis accompagné des grondements du tonnerre, mais l’orage passe ailleurs. Ça m’aurait mouillé mais rafraîchi.

À partir de l’intersection vers Escaladei, la montée s’apaise et j’arrive à Poboleda, autre splendeur, avant de descendre vers une route un peu plus importante.

Je pensais qu’elle pourrait descendre vers les vallées, mais elle monte constamment : c’est encore un col à plus de 900 m, à nouveau accompagné de gros grondements de tonnerre. Mais quels paysages!

Quand ça redescend un peu, j’arrive au camping de Prades. Il est déjà 19 h, j’ai battu mon record de basse vitesse moyenne et il est temps d’arrêter. Après tout, même si j’ai descendu plus de 1000 m, j’en ai monté plus de 1650.

Je suis dans un gros camping familial, cher et encombré, où je croise beaucoup de monde sans en rencontrer. Après les routines, je m’installe confortablement dans ma tente pour écrire en musique. Demain, ce sera la dernière vraie journée de vélo. J’espère bien en profiter, mais je serais étonné qu’elle soit comparable en splendeur à celle qui achève.


km jour : 76,0
km total : 3344
départ / arrivée : 9 h 15 / 19 h 15
temps déplacement : 6 : 20
vitesse moyenne : 12,0
vitesse maximale : 53,9
camping : 19,50 €