Villages photogéniques

> Tivissa (La Ribera d’Ebre) – 95 km
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Mardi. Mouillée hier soir, la tente est bien sèche ce matin. Avant de quitter, je discute campings et itinéraires avec le proprio, toujours de bon conseil. À 10 h 15, je roule.

Le temps reste gris, plus frais – un peu sous les 30° –, mais aucune menace de pluie n’est en vue. Aujourd’hui, une bonne partie du trajet est connue : après Torre del Compte – l’épicerie est ouverte et j’en profite –, j’entre sur la Via Verda, toujours splendide.

Il y deux nouveautés par rapport à la semaine dernière : un soleil plus généreux, et des mûres prêtes à être dégustées. Sinon, les points de vue sont nombreux. Je prends un peu moins de photos, mais c’est de toute beauté, spécialement dans les gorges de la Canaletes.

La section d’aujourd’hui compte deux bonnes douzaines de tunnels. J’apprécie ma frontale, surtout quand l’éclairage automatique ne fonctionne pas.

Je quitte ce paradis du vélo à l’ancienne gare de El Pinell de Brai, en ruines comme la majorité des bâtiments liés au train. Je ne suis pas encore au village : il faut franchir 6 km et un petit col. Ça reste de toute beauté, tout comme le village que je traverse.

La petite route qui mène à Miravet, le village suivant, est très tranquille. Après une courte montée et un plateau, une longue descente amène sur les bords de l’Ebre. C’est assez spectaculaire : comme souvent, un château domine la place, mais en plus l’église et l’ancien village sont accrochés à un cap qui plonge directement dans l’eau.

Il me faut traverser l’Ebre, mais point de pont ici : c’est plutôt un bac très ancien qui passe d’une rive à l’autre, constitué de deux barques liées par une plate-forme où trois petites voitures sont à l’étroit. Aucune mécanique : tout fonctionne avec le courant et des bras. Système très écolo, efficace et un peu folklorique.

À 17 h, je suis à Ginestar, où un camping est annoncé. Après seulement 75 km, je souhaiterais continuer, mais le prochain camping sur mon itinéraire est au moins à 50 km de routes de montagne, bien trop loin pour le temps disponible. À 17 h 45, je reprends la route, n’ayant jamais trouvé le fameux camping.

Je dois donc m’écarter de mon chemin de plusieurs kilomètres et d’un dénivelé considérable pour me retrouver à Tivissa, autre village très photogénique.

Depuis plusieurs jours, le sol est si durci qu’il est pratiquement impossible de planter des piquets de tente, et ici c’est encore pire car il n’y a pas d’arbre bien situé pour m’y attacher. Je bricole avec une corde coincée entre deux briques, une clôture et des pierres : tout tient quand même.

J’ai des voisins français avec qui parler un peu, mais j’ai besoin de repos, comme leurs enfants, alors nous ne jasons pas trop tard. Luxe suprême : je dispose d’une table pour écrire. C’est bien confortable, malgré la musique aussi bruyante que la grappe de préados. Je termine tôt, ce qui me permet de me coucher tôt et d’envisager une bonne et longue nuit.


km jour : 92,7
km total : 3268
départ / arrivée : 10 h 15 / 19 h 30
temps déplacement : 6 : 15
vitesse moyenne : 14,8
vitesse maximale : 49,5
camping : 11,50 €